RECHERCHEZ
Issu d’une grande famille de militants, Raoul Roucaute est le neuvième enfant d’une famille de douze. Son père Elie Roucaute anarcho-syndicaliste, est « délégué à la propagande révolutionnaire » en 1911 à la Bourse du Travail d’Alès, sa mère Esther, Léonie Guin protestante convaincue est impliquée dans l’action évangélique. Élie est cultivateur-éleveur dans le quartier du Villaret et il exerce en même temps la profession de menuisier-ébéniste, métier appris sur le Tour de France chez les Compagnons[i]. Lors du recensement de la population de 1931, Raoul vit chez sa grand-mère paternelle, Léa Larguier, dans le quartier du Temple à Saint-Paul-la-Coste alors qu’une partie des aînés a quitté le milieu familial. Ses frères Aimé et Charles sont cheminots et militants communistes.
Après le certificat d’études Raoul travaille avec son père. Il n’accepte pas le Régime de Vichy et la collaboration et s’implique dans la résistance à l’instar des autres membres de la famille : Aimé et Charles sont arrêtés et internés en 1941 dans les Basses-Alpes puis en Isère, Franck est condamné à 9 ans de travaux forcés pour activité communiste par le 15ème Tribunal militaire de Marseille en juin 1942. Marcel s’est engagé dans l’Organisation Spéciale du PC dès 1940 ; Lydie, née deux ans avant lui, sillonne le département à vélo pour porter des messages[ii].
En 1943, lors d’une visite à son frère Franck incarcéré avec d’autres militants communistes dans la maison d’arrêt du Puy-en-Velay (Haute-Loire), Raoul lui transmet un morceau de scie à métaux qui va permettre à plusieurs détenus de s’évader[iii]. Jusqu’à son arrestation par la Gendarmerie le 17 février 1944 à Sorgues (Vaucluse) il effectue des missions de liaison pour le compte du maquis FTP de Basse-Lozère. Conduit à la prison Ste-Anne d’Avignon il est remis aux autorités allemandes le 19 mars 1944.
Le 2 juin 1944 il est déporté en Autriche près de Linz où il aurait travaillé dans une ferme. Il est décédé le 19 août 1944 alors qu’il tentait de s’évader en traversant à la nage le fleuve Enns à son embouchure avec le Danube[iv].
Monique Vézilier
[i] https://maitron.fr/spip.php?article85192, notice ROUCAUTE Élie par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 1er mars 2021, dernière modification le 25 juillet 2022.
[ii] Témoignage d’Alain Ferret, fils de Lydia Roucaute et d’Abel Ferret (le 11/04/2023)
[iii] https://maitron.fr/spip.php?article240551, notice ROUCAUTE Franc, Constant, dit Franck ou Frantz par Eric Panthou, version mise en ligne le 22 mai 2021, dernière modification le 25 juillet 2022.
[iv] DAVCC Caen dossier de déporté de Roucaute Raoul 21P 660 164
Sources :
RECHERCHEZ
Issu d’une grande famille de militants, Raoul Roucaute est le neuvième enfant d’une famille de douze. Son père Elie Roucaute anarcho-syndicaliste, est « délégué à la propagande révolutionnaire » en 1911 à la Bourse du Travail d’Alès, sa mère Esther, Léonie Guin protestante convaincue est impliquée dans l’action évangélique. Élie est cultivateur-éleveur dans le quartier du Villaret et il exerce en même temps la profession de menuisier-ébéniste, métier appris sur le Tour de France chez les Compagnons[i]. Lors du recensement de la population de 1931, Raoul vit chez sa grand-mère paternelle, Léa Larguier, dans le quartier du Temple à Saint-Paul-la-Coste alors qu’une partie des aînés a quitté le milieu familial. Ses frères Aimé et Charles sont cheminots et militants communistes.
Après le certificat d’études Raoul travaille avec son père. Il n’accepte pas le Régime de Vichy et la collaboration et s’implique dans la résistance à l’instar des autres membres de la famille : Aimé et Charles sont arrêtés et internés en 1941 dans les Basses-Alpes puis en Isère, Franck est condamné à 9 ans de travaux forcés pour activité communiste par le 15ème Tribunal militaire de Marseille en juin 1942. Marcel s’est engagé dans l’Organisation Spéciale du PC dès 1940 ; Lydie, née deux ans avant lui, sillonne le département à vélo pour porter des messages[ii].
En 1943, lors d’une visite à son frère Franck incarcéré avec d’autres militants communistes dans la maison d’arrêt du Puy-en-Velay (Haute-Loire), Raoul lui transmet un morceau de scie à métaux qui va permettre à plusieurs détenus de s’évader[iii]. Jusqu’à son arrestation par la Gendarmerie le 17 février 1944 à Sorgues (Vaucluse) il effectue des missions de liaison pour le compte du maquis FTP de Basse-Lozère. Conduit à la prison Ste-Anne d’Avignon il est remis aux autorités allemandes le 19 mars 1944.
Le 2 juin 1944 il est déporté en Autriche près de Linz où il aurait travaillé dans une ferme. Il est décédé le 19 août 1944 alors qu’il tentait de s’évader en traversant à la nage le fleuve Enns à son embouchure avec le Danube[iv].
Monique Vézilier
[i] https://maitron.fr/spip.php?article85192, notice ROUCAUTE Élie par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 1er mars 2021, dernière modification le 25 juillet 2022.
[ii] Témoignage d’Alain Ferret, fils de Lydia Roucaute et d’Abel Ferret (le 11/04/2023)
[iii] https://maitron.fr/spip.php?article240551, notice ROUCAUTE Franc, Constant, dit Franck ou Frantz par Eric Panthou, version mise en ligne le 22 mai 2021, dernière modification le 25 juillet 2022.
[iv] DAVCC Caen dossier de déporté de Roucaute Raoul 21P 660 164
Sources :