RECHERCHEZ
Les parents d’Hedwig, Auguste Joseph, son père et Hulda, sa mère vivent dans le Land de Saxe-Anhalt à Dessau-Rosslau, ville industrielle où en 1895 Hugo Junkers a implanté une société métallurgique qui va devenir l’une des principales usines aéronautiques d’Allemagne.
Hedwig grandit dans une famille de 6 enfants : 4 filles, 2 garçons. En 1919 elle habite Berlin, travaille dans le milieu hospitalier et devient membre du parti communiste allemand (KPD). Après l’incendie du Reichstag en février 1933, les libertés civiles et politiques sont suspendues, le parti communiste est interdit. Dans ce contexte Hedwig fuit l’Allemagne nazie en 1935, émigre en Tchécoslovaquie puis en Espagne où en juin 1937 elle s’engage aux côtés des Républicains espagnols dans les Brigades internationales comme infirmière. C’est là qu’elle rencontre un militant communiste allemand Christian Robens originaire d’Aix-la-Chapelle. Ils se marient en 1939, réussissent à passer en France. En mai 1940 enrôlés dans les Compagnies de travailleurs étrangers ils sont au camp de Langlade au sud de Nîmes (Gard). Après l’arrivée des troupes allemandes en zone Sud fin novembre 1942, ces anciens brigadistes rejoignent les maquis en formation dans les Cévennes. En janvier 1944 Hedwig Rahmel-Robens et sa compatriote Lisa Ost sont hébergées à La Fabrègue puis à Nozières sur la commune de Saint-Germain de Calberte en Lozère, membres du maquis Montaigne elles sont à la fois agents de liaison et infirmières. Les sabotages, les interventions des maquis, les affrontements d’avril en Vallée Française entre la Brigade Montaigne et les G.M.R. puis avec un détachement de la 9ème SS Panzer Division Hohenstauffen amènent dans le secteur du haut Gard un bataillon du 3ème régiment Brandebourg appartenant au service action de l’Abwer. Ses Kommandos sont constitués de volontaires régionaux en civils qui repèrent les camps et piègent les maquisards. Parti en mission Christian Robens est arrêté le 30 mai. Prévenues les deux femmes quittent leur refuge de Nozières et se cachent dans les bois. Afin de les mettre en sûreté le maquis les incite à changer de région. Conduites jusqu’à la petite gare de Rouve-Jalcreste elles prennent le train en direction d’Alès où elles doivent passer la nuit. » À la gare toutes les personnes sont contrôlées… Elles ont des papiers français… L’hôtelier, frappé par le fait que les deux Lorraines ne peuvent remplir correctement la fiche de police, fait part de ses observations à une patrouille de la Milice. » Arrêtées dans la nuit du 5 au 6 mai elles sont conduites au Fort Vauban où elles sont interrogées et torturées.
À la Libération, un détenu parle de ces deux prisonnières torturées qui « ne savaient pas le français et se prétendaient Lorraines. Il raconta les blessures qu’elles portaient à leur retour d’interrogatoire, il parla de leur courage et de leur ténacité ». D’autres témoignages prouvent le courage des deux résistantes allemandes qui le 26 juin au matin seront conduites au puits de Célas à moins de dix kilomètres d’Alès pour y être abattues en même temps que Paul Bayle et Etienne Gervais.
Le 21 août 1944, Alès est libérée. La Wehrmacht fuit vers Nîmes. On ouvre les prisons. De nombreux prisonniers ne sont plus là.
« Dans un puits de la mine de Célas d’une centaine de mètres de profondeur, trente et un corps sont découverts. (…) Parmi eux se trouvent Lisa Ost et Hedwig Rahmel-Robens ». Au cimetière d’Alès, « deux pierres simples rappellent le souvenir de deux Allemandes qui donnèrent leur vie pour la paix et la liberté ».
Monique Vézilier
Sources :
– Éveline & Yvan Brès « Un maquis d’antifascistes allemands en France (1942-1944), Les presses du Languedoc/Max Chaleil Éditeur 1987
– AERI cédérom « la Résistance dans le Gard »
– https://maitron.fr/spip.php?article197247
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Les parents d’Hedwig, Auguste Joseph, son père et Hulda, sa mère vivent dans le Land de Saxe-Anhalt à Dessau-Rosslau, ville industrielle où en 1895 Hugo Junkers a implanté une société métallurgique qui va devenir l’une des principales usines aéronautiques d’Allemagne.
Hedwig grandit dans une famille de 6 enfants : 4 filles, 2 garçons. En 1919 elle habite Berlin, travaille dans le milieu hospitalier et devient membre du parti communiste allemand (KPD). Après l’incendie du Reichstag en février 1933, les libertés civiles et politiques sont suspendues, le parti communiste est interdit. Dans ce contexte Hedwig fuit l’Allemagne nazie en 1935, émigre en Tchécoslovaquie puis en Espagne où en juin 1937 elle s’engage aux côtés des Républicains espagnols dans les Brigades internationales comme infirmière. C’est là qu’elle rencontre un militant communiste allemand Christian Robens originaire d’Aix-la-Chapelle. Ils se marient en 1939, réussissent à passer en France. En mai 1940 enrôlés dans les Compagnies de travailleurs étrangers ils sont au camp de Langlade au sud de Nîmes (Gard). Après l’arrivée des troupes allemandes en zone Sud fin novembre 1942, ces anciens brigadistes rejoignent les maquis en formation dans les Cévennes. En janvier 1944 Hedwig Rahmel-Robens et sa compatriote Lisa Ost sont hébergées à La Fabrègue puis à Nozières sur la commune de Saint-Germain de Calberte en Lozère, membres du maquis Montaigne elles sont à la fois agents de liaison et infirmières. Les sabotages, les interventions des maquis, les affrontements d’avril en Vallée Française entre la Brigade Montaigne et les G.M.R. puis avec un détachement de la 9ème SS Panzer Division Hohenstauffen amènent dans le secteur du haut Gard un bataillon du 3ème régiment Brandebourg appartenant au service action de l’Abwer. Ses Kommandos sont constitués de volontaires régionaux en civils qui repèrent les camps et piègent les maquisards. Parti en mission Christian Robens est arrêté le 30 mai. Prévenues les deux femmes quittent leur refuge de Nozières et se cachent dans les bois. Afin de les mettre en sûreté le maquis les incite à changer de région. Conduites jusqu’à la petite gare de Rouve-Jalcreste elles prennent le train en direction d’Alès où elles doivent passer la nuit. » À la gare toutes les personnes sont contrôlées… Elles ont des papiers français… L’hôtelier, frappé par le fait que les deux Lorraines ne peuvent remplir correctement la fiche de police, fait part de ses observations à une patrouille de la Milice. » Arrêtées dans la nuit du 5 au 6 mai elles sont conduites au Fort Vauban où elles sont interrogées et torturées.
À la Libération, un détenu parle de ces deux prisonnières torturées qui « ne savaient pas le français et se prétendaient Lorraines. Il raconta les blessures qu’elles portaient à leur retour d’interrogatoire, il parla de leur courage et de leur ténacité ». D’autres témoignages prouvent le courage des deux résistantes allemandes qui le 26 juin au matin seront conduites au puits de Célas à moins de dix kilomètres d’Alès pour y être abattues en même temps que Paul Bayle et Etienne Gervais.
Le 21 août 1944, Alès est libérée. La Wehrmacht fuit vers Nîmes. On ouvre les prisons. De nombreux prisonniers ne sont plus là.
« Dans un puits de la mine de Célas d’une centaine de mètres de profondeur, trente et un corps sont découverts. (…) Parmi eux se trouvent Lisa Ost et Hedwig Rahmel-Robens ». Au cimetière d’Alès, « deux pierres simples rappellent le souvenir de deux Allemandes qui donnèrent leur vie pour la paix et la liberté ».
Monique Vézilier
Sources :
– Éveline & Yvan Brès « Un maquis d’antifascistes allemands en France (1942-1944), Les presses du Languedoc/Max Chaleil Éditeur 1987
– AERI cédérom « la Résistance dans le Gard »
– https://maitron.fr/spip.php?article197247