RECHERCHEZ
Josette, Marie Bousquet naît de mère célibataire. Elle est élevée par ses grands-parents maternels (grand-père mineur de fond, grand-mère trieuse de charbon) à St-Jean-du-Pin puis à Alès. Josette devenue Laurençon par adoption travaille comme culottière-giletière dans un petit atelier de l’avenue Carnot à Alès et adhère à l’UJFF (Union des Jeunes Filles de France).
Dès 1941, contactée par Hippolyte Dalverny cheminot et militant communiste d’Alès elle s’engage dans la Résistance : son rôle chercher des caches, participer à l’impression et à la diffusion de tracts. En novembre 1941, dénoncée pour avoir déposé un paquet de tracts intitulés « Pétain la guillotine » dans le car Alès-Nîmes, elle est arrêtée par des gendarmes. Elle subit un interrogatoire particulièrement rude pendant trois jours mais ne cède pas. Jugée en décembre 1941 elle est libérée le 30 janvier 1942 et placée en résidence surveillée chez sa grand-mère avec obligation de se présenter chaque jour au commissariat. La résistance communiste (Paul Courtieu) décide de lui faire quitter Alès, mais le 2 mai 1942, veille de son départ pour Carcassonne, elle est arrêtée. Elle connaît différentes prisons : le Fort Vauban à Alès, Nîmes, les Présentines à Marseille où, en juillet 1942, elle apprend sa condamnation à 10 ans de travaux forcés ; en février 1943 la prison des Baumettes, février 1944 la centrale de Rennes et en mai le Fort de Romainville en région parisienne.
Le 30 mai 1944 au départ de la gare de l’Est à Paris elle est dans le transport I.216 avec ses camarades gardoises, Andrée Julien (42184), Eliette Rigon (42253), Odette Amblard (42237). Ce transport a la particularité d’être composé de femmes arrêtées depuis longtemps, entre 1941 et 1943, accusées par les Allemands de menées communistes[1].
Arrêt pour deux semaines au camp de Neue Bremm près de Sarrebruck où elles doivent, avec une lame de rasoir ouvrir les ourlets des vêtements des soldats allemands pour en chasser la vermine. Le 13 juin elles sont transférées au KL de Ravensbrück. Le 4 août elles sont affectées à un camp de travail à Leipzig. Les détenues sont logées dans des bâtiments de briques à 200 m d’une usine du groupe Siemens où elles travaillent à la fabrication d’obus[2].
Devant l’avancée des troupes alliées le camp est évacué le 14 avril 1945. Au bout de 3 jours de marche forcée avec ses camarades elles réussissent à s’enfuir, des prisonniers de guerre français les aident jusqu’à ce qu’elles soient récupérées par les forces alliées ; mais ce n’est que le 30 mai 1945 qu’elles arrivent à Paris à l’hôtel Lutetia.
Josette retrouve sa famille et son fiancé René Roucaute. Le 23 août 1945 ils se marient et ont deux enfants : Raoul nait en 1946 et Mireille décédée d’une méningite à l’âge de deux ans.
Josette travaille ensuite dans la presse du parti communiste : l’Avant-Garde, Miroir Sprint. De 1956 à 1960 à Prague avec son mari ils œuvrent au Mouvement de la Paix. De 1965 à 1982 elle est conseillère municipale puis adjointe au maire du Blanc-Mesnil. René décède en janvier 1971.
Parallèlement à son mandat elle participe activement au devoir de mémoire dans les établissements scolaires de sa commune puis du département du Gard qu’elle retrouve en 1982.
Dans les associations d’anciens combattants, de résistants, de déportés (FNDIRP, AFMD, CADIR) elle prend des responsabilités. Elle fait partie pendant des années du jury département du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Elle est aussi une cheville ouvrière dans l’équipe qui a réalisé pour l’AERI, le cédérom « la Résistance dans le Gard ».
Chevalier de la Légion d’honneur, médaille militaire et palmes académiques sont les justes reconnaissances officielles qu’elle a reçues. Elle décède à Alès le 17 juillet 2022.
Monique Vézilier
Sources :
[1] Thomas Fontaine, Guillaume Quesne : I.216. Transport parti de Paris, gare de l’Est, et arrivé à Sarrebruck (camp de Neue Bremm) le 30 mai 1944
http://memoiredeguerre.free.fr/convois/30-5-44.htm
[2] https://zwangsarbeit-in-leipzig.de/zwangsarbeit-in-leipzig
RECHERCHEZ
Josette, Marie Bousquet naît de mère célibataire. Elle est élevée par ses grands-parents maternels (grand-père mineur de fond, grand-mère trieuse de charbon) à St-Jean-du-Pin puis à Alès. Josette devenue Laurençon par adoption travaille comme culottière-giletière dans un petit atelier de l’avenue Carnot à Alès et adhère à l’UJFF (Union des Jeunes Filles de France).
Dès 1941, contactée par Hippolyte Dalverny cheminot et militant communiste d’Alès elle s’engage dans la Résistance : son rôle chercher des caches, participer à l’impression et à la diffusion de tracts. En novembre 1941, dénoncée pour avoir déposé un paquet de tracts intitulés « Pétain la guillotine » dans le car Alès-Nîmes, elle est arrêtée par des gendarmes. Elle subit un interrogatoire particulièrement rude pendant trois jours mais ne cède pas. Jugée en décembre 1941 elle est libérée le 30 janvier 1942 et placée en résidence surveillée chez sa grand-mère avec obligation de se présenter chaque jour au commissariat. La résistance communiste (Paul Courtieu) décide de lui faire quitter Alès, mais le 2 mai 1942, veille de son départ pour Carcassonne, elle est arrêtée. Elle connaît différentes prisons : le Fort Vauban à Alès, Nîmes, les Présentines à Marseille où, en juillet 1942, elle apprend sa condamnation à 10 ans de travaux forcés ; en février 1943 la prison des Baumettes, février 1944 la centrale de Rennes et en mai le Fort de Romainville en région parisienne.
Le 30 mai 1944 au départ de la gare de l’Est à Paris elle est dans le transport I.216 avec ses camarades gardoises, Andrée Julien (42184), Eliette Rigon (42253), Odette Amblard (42237). Ce transport a la particularité d’être composé de femmes arrêtées depuis longtemps, entre 1941 et 1943, accusées par les Allemands de menées communistes[1].
Arrêt pour deux semaines au camp de Neue Bremm près de Sarrebruck où elles doivent, avec une lame de rasoir ouvrir les ourlets des vêtements des soldats allemands pour en chasser la vermine. Le 13 juin elles sont transférées au KL de Ravensbrück. Le 4 août elles sont affectées à un camp de travail à Leipzig. Les détenues sont logées dans des bâtiments de briques à 200 m d’une usine du groupe Siemens où elles travaillent à la fabrication d’obus[2].
Devant l’avancée des troupes alliées le camp est évacué le 14 avril 1945. Au bout de 3 jours de marche forcée avec ses camarades elles réussissent à s’enfuir, des prisonniers de guerre français les aident jusqu’à ce qu’elles soient récupérées par les forces alliées ; mais ce n’est que le 30 mai 1945 qu’elles arrivent à Paris à l’hôtel Lutetia.
Josette retrouve sa famille et son fiancé René Roucaute. Le 23 août 1945 ils se marient et ont deux enfants : Raoul nait en 1946 et Mireille décédée d’une méningite à l’âge de deux ans.
Josette travaille ensuite dans la presse du parti communiste : l’Avant-Garde, Miroir Sprint. De 1956 à 1960 à Prague avec son mari ils œuvrent au Mouvement de la Paix. De 1965 à 1982 elle est conseillère municipale puis adjointe au maire du Blanc-Mesnil. René décède en janvier 1971.
Parallèlement à son mandat elle participe activement au devoir de mémoire dans les établissements scolaires de sa commune puis du département du Gard qu’elle retrouve en 1982.
Dans les associations d’anciens combattants, de résistants, de déportés (FNDIRP, AFMD, CADIR) elle prend des responsabilités. Elle fait partie pendant des années du jury département du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Elle est aussi une cheville ouvrière dans l’équipe qui a réalisé pour l’AERI, le cédérom « la Résistance dans le Gard ».
Chevalier de la Légion d’honneur, médaille militaire et palmes académiques sont les justes reconnaissances officielles qu’elle a reçues. Elle décède à Alès le 17 juillet 2022.
Monique Vézilier
Sources :
[1] Thomas Fontaine, Guillaume Quesne : I.216. Transport parti de Paris, gare de l’Est, et arrivé à Sarrebruck (camp de Neue Bremm) le 30 mai 1944
http://memoiredeguerre.free.fr/convois/30-5-44.htm
[2] https://zwangsarbeit-in-leipzig.de/zwangsarbeit-in-leipzig