RECHERCHEZ
Edouard (Eduard) Rosenfeld naît le 30 janvier 1893 à Ternopil, ville de Galicie au nord-est de l’empire autro-hongrois (aujourd’hui en Ukraine). Après la première guerre mondiale, il s’installe sans doute à Vienne, conservant de ce fait sa nationalité autrichienne. Au début des années 1920, c’est probablement dans cette capitale qu’il rencontre et épouse une jeune femme autrichienne, déplacée comme lui : Greta (Grete) Pollack, née à Prague (aujourd’hui en Tchéquie) le 2 mai 1902.
Le couple a bientôt une fille, Fanny, qui voit le jour à Vienne le 14 janvier 1925. Malgré les émeutes antisémites de l’entre-deux-guerres, la vie est encore très supportable pour les Rosenfeld, au sein de la vivante communauté juive de la capitale. Mais, l’Anschluss les poussent, dès 1938, à partir se réfugier en France. Ils emmènent avec eux la mère de Greta, Emma Pollack, née Taussig.
Au moment de l’Armistice, la famille vit à Paris, à l’Hôtel Molière, 11 rue de l’ancienne Comédie, dans le 6ème arrondissement. Contraints à un nouvel exil pour fuir le nazisme, Les Rosenfeld, toujours accompagnés d’Emma Pollack, partent vers la zone sud. Ils s’installent à Villeneuve-lès-Avignon, dans le Gard.
C’est là que toute la famille est raflée le 26 août 1942 [i] et envoyée au Camp des Milles près d’Aix en Provence. Le 2 septembre, Edouard et Greta sont transférés à Drancy, avant d’être déportés cinq jours plus tard pour Auschwitz, par le convoi 29. Ils y sont probablement gazés dès leur arrivée.
De façon inespérée, Fanny et sa grand-mère arrivent à échapper au transfert vers Drancy. Juste après-guerre, elles sont toutes deux domiciliées à Villeneuve-lès-Avignon, 5 rue de la Foire. Et dès juin 1945, Fanny fait entreprendre par l’intermédiaire de la Croix Rouge de Londres des recherches au sujet de ses parents. Une autre demande de recherches datée du 31 janvier 1946 est faite par une certaine Elly Engles, résidant à Sydney en Australie, 88A Hay street, Leichhardt.
Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs
[i] Les juifs de Villeneuve, raflés avant l’aube du 26 août, sont immédiatement envoyés à Nîmes et sont regroupés avec d’autres dans l’immeuble Canto Cigalo au 1 route d’Arles (aujourd’hui avenue du Général Leclerc), locaux prêtés à la police par la SNCF. Ils sont tous transférés le jour même au camp des Milles.
Cette rafle a inspiré à Aragon l’un de ses poèmes : « Le médecin de Villeneuve » (il la situe à tort le 31 août). Son poème, refusé par la censure de Vichy en octobre 1942, sera plus tard publié en Suisse.
Sources :
Dossier SHD de Caen (dont photo de Greta Rosenfeld)
Ouvrage « D’une petite rafle provençale » par Nelcya Delanoë Ed. du Seuil, mai 2013
Mémorial de la Shoah (photo d’Edouard Rosenfeld)
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Edouard (Eduard) Rosenfeld naît le 30 janvier 1893 à Ternopil, ville de Galicie au nord-est de l’empire autro-hongrois (aujourd’hui en Ukraine). Après la première guerre mondiale, il s’installe sans doute à Vienne, conservant de ce fait sa nationalité autrichienne. Au début des années 1920, c’est probablement dans cette capitale qu’il rencontre et épouse une jeune femme autrichienne, déplacée comme lui : Greta (Grete) Pollack, née à Prague (aujourd’hui en Tchéquie) le 2 mai 1902.
Le couple a bientôt une fille, Fanny, qui voit le jour à Vienne le 14 janvier 1925. Malgré les émeutes antisémites de l’entre-deux-guerres, la vie est encore très supportable pour les Rosenfeld, au sein de la vivante communauté juive de la capitale. Mais, l’Anschluss les poussent, dès 1938, à partir se réfugier en France. Ils emmènent avec eux la mère de Greta, Emma Pollack, née Taussig.
Au moment de l’Armistice, la famille vit à Paris, à l’Hôtel Molière, 11 rue de l’ancienne Comédie, dans le 6ème arrondissement. Contraints à un nouvel exil pour fuir le nazisme, Les Rosenfeld, toujours accompagnés d’Emma Pollack, partent vers la zone sud. Ils s’installent à Villeneuve-lès-Avignon, dans le Gard.
C’est là que toute la famille est raflée le 26 août 1942 [i] et envoyée au Camp des Milles près d’Aix en Provence. Le 2 septembre, Edouard et Greta sont transférés à Drancy, avant d’être déportés cinq jours plus tard pour Auschwitz, par le convoi 29. Ils y sont probablement gazés dès leur arrivée.
De façon inespérée, Fanny et sa grand-mère arrivent à échapper au transfert vers Drancy. Juste après-guerre, elles sont toutes deux domiciliées à Villeneuve-lès-Avignon, 5 rue de la Foire. Et dès juin 1945, Fanny fait entreprendre par l’intermédiaire de la Croix Rouge de Londres des recherches au sujet de ses parents. Une autre demande de recherches datée du 31 janvier 1946 est faite par une certaine Elly Engles, résidant à Sydney en Australie, 88A Hay street, Leichhardt.
Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs
[i] Les juifs de Villeneuve, raflés avant l’aube du 26 août, sont immédiatement envoyés à Nîmes et sont regroupés avec d’autres dans l’immeuble Canto Cigalo au 1 route d’Arles (aujourd’hui avenue du Général Leclerc), locaux prêtés à la police par la SNCF. Ils sont tous transférés le jour même au camp des Milles.
Cette rafle a inspiré à Aragon l’un de ses poèmes : « Le médecin de Villeneuve » (il la situe à tort le 31 août). Son poème, refusé par la censure de Vichy en octobre 1942, sera plus tard publié en Suisse.
Sources :
Dossier SHD de Caen (dont photo de Greta Rosenfeld)
Ouvrage « D’une petite rafle provençale » par Nelcya Delanoë Ed. du Seuil, mai 2013
Mémorial de la Shoah (photo d’Edouard Rosenfeld)