Émile Rolland nait le 20 juillet 1900 à Pont-Saint-Esprit (Gard) de Émile et de Marie Roche dont il est le fils cadet, il a en effet une sœur Marguerite née en 1899. Leur père travaille comme plombier à l’usine à gaz de Pont-Saint-Esprit. Leur mère n’a pas d’activité professionnelle connue. Le 10 décembre 1926, Émile Rolland épouse à Oyonnax (Ain) Léa, Henriette Grospellier, employée de magasin, fille de Félix, Théophile et de Marie Alphonsine Raybaud. En 1936, il est électricien, magasinier à la compagnie des Gaz du Midi et trésorier adjoint du syndicat CGT de l’Éclairage et des forces motrices de la ville de Gap (Hautes-Alpes).
En novembre 1942, Émile Rolland alias Noro entre dans la Résistance comme agent de liaison. Par la suite, il s’occupe du recrutement dans la région de Gap. Il participe également au transport d’armes provenant de stocks récupérés sur des soldats italiens ou provenant de parachutages alliés. Il ravitaille le maquis et héberge des maquisards, notamment Lucien Brun chargé du transfert des armes. De juin 1943 à janvier 1944, il est membre de l’Armée secrète dans les Hautes-Alpes. Lieutenant FFI, il est arrêté sur dénonciation par la gestapo à son domicile situé 1, cours Émile Zola à Gap, dans la nuit du 5 janvier 1944, pour dissimulation d’armes. Aimé Borel devait également être arrêté, mais celui-ci réussit à s’échapper. Le jour même, il est conduit à la prison des Baumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône). Le 5 février 1944 il est transféré à Belfort d’où il est déporté en Allemagne au camp de Neuengamme. Il est affecté au Kommando de Wilhelmshaven – Kriegsmarine situé au nord-ouest de Brême sur la mer du nord. Pendant plusieurs mois, il y exécute des tâches très pénibles, dans cette unité de travail forcé pour la marine de guerre allemande où de nombreux Français sont présents. Ses compagnons de captivité, également originaires des Hautes-Alpes, Émile Élie Galland (matricule 43600) et Roméal Pierre Gabert (matricule 44216) témoignent qu’Émile Rolland est mort le 22 février 1945 à l’infirmerie du camp des suites d’une dysenterie non soignée.Il est inhumé au cimetière d’Oldenburg – sépulture 17a-160.
Son épouse Léa au cours des années qui suivirent la libération des camps met tout en œuvre afin que son mari soit reconnu pour faits de résistance et qu’il obtienne les distinctions militaires qui s’imposent. Ainsi, en date du 10 août 1949, il reçoit la citation qui comporte l’attribution de la croix de guerre avec Étoile de Vermeil. Elle décède le 30 septembre 1982 à Oyonnax (Ain).
Son nom a été donné au challenge de ski féminin organisé de 1951 à 1959 par le Comité Central des Œuvres Sociale d’EDF-GDF.

Mireille Justamond

Valérie Frac

Patricia Franco

Sources :

Dossier Service historique de la Défense, Caen Cote AC 21 P 532244https://maitron.fr/spip.php?article129444, notice ROLLAND Émile par Alexandre Courban, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 22 avril 2022.