ROESS Albert

  • 74395 Dachau

  • Né le 9 novembre 1895 à Colmar (Haut Rhin)

  • Décédé le 12 mai 1980 à Santeny (Val de Marne)

Martin Albert Roess est né le 9 novembre 1885 à Colmar dans le Haut-Rhin, à l’époque en terre germanique. Il est le fils de Frédéric Roess et de Marie Gaebelé. Bachelier, il est ensuite diplômé de l’Ecole supérieure de Commerce de Nancy. Il devient commerçant. Sous l’uniforme allemand, il est mobilisé d’abord dans l’intendance militaire du 3 août 1914 au 30 juin 1915 puis dans la troupe jusqu’à la fin de la guerre avec le grade d’adjudant. En application du paragraphe 1 de l’annexe à la section V de la troisième partie du Traité de Versailles, il est réintégré de plein droit dans la nationalité française. Il se marie le 8 juillet 1922 à Colmar avec Berthe Marie Paule Antoine. De cette union, naît leur fils unique, Paul, le 18 juillet 1923 dans la préfecture du Haut-Rhin. Dans cette commune, il est membre de la loge Fidélité qui est affiliée à la Grande Loge de France. Pendant la guerre, réfugié à Nîmes, habitant rue Puech du Teil, Albert Roess travaille à la Préfecture au contrôle des prix en tant que contrôleur-adjoint temporaire. Il appartient au mouvement scout protestant, il est chef de troupe chez les Eclaireurs unionistes affiliés à l’UCJG (Union chrétienne de jeunes gens) connue aussi sous le sigle YMCA (Young Men’s Christian Association). Le 1er mars 1943, il s’engage au sous-réseau Yatagan appartenant au réseau Goélette. En tant qu’agent P1, il garde son identité et son travail tout en rendant des services à la Résistance sous le pseudonyme de « Latour ». Ses principales missions sont l’hébergement et le renseignement grâce à son poste de fonctionnaire et à sa maîtrise de l’allemand et de l’anglais. Son épouse participe également aux activités du réseau. Ils sont sous les ordres de leur fils, chef de sous-secteur du Gard à partir du 15 avril 1943 puis chef de secteur de Nîmes (secteur Misaine) à compter du 1er juillet 1943. Ce secteur englobe le Gard, l’Hérault et Avignon. Il est arrêté à son domicile et son épouse (matricule 47319 à Ravensbrück) sur son lieu de travail le 20 octobre 1943 par la Gestapo qui recherche leur fils qui a réussi à s’enfuir après son arrestation. Il est transféré au camp de Compiègne (numéro 19614) et déporté le 30 juin 1944 à l’âge de 58 ans à Dachau dans un convoi comprenant 2 143 hommes dont plusieurs Gardois, Amador Alvarez (matricule 73008), Pierre Babinot (matricule 73038 †), Maurice Barbut (matricule 73047), Maurice Bertrand (matricule 73093), Barthélémy Bouchet (matricule 73140), Fernand Chabert (matricule 73241), Maurice Couderc (matricule 73299), Paul Courtieu (matricule 73309), Louis Deguilhem (matricule 73325 †), René Descours (matricule 73357 †), Louis Dumazert (matricule 73394), Tranquido Gosio (matricule 72612), Marc Guyon (matricule 73550), Simon Heyrides (matricule 73562), Michel Lascaridès (matricule 73634), Fortuné Louvion (matricule 73690), Raoul Martin (matricule 73724), Emile Matan (matricule 73733), Jean Monier (matricule 73768 †), André Morel (matricule 73783), Georges Paul (matricule 73840), Alfred Rodriguez (matricule 73951), Marius Sauze (matricule 73993), Louis Talard (matricule 74052), Louis Thomas (matricule 74047 †), Jean Tourel (matricule 74058 †), Maurice Tribes (matricule 74059) et Georges Vernet (matricule 74079 †). Dix jours plus tard, il est affecté au Kommando d’Allach. Il est libéré le 30 avril 1945 par l’armée américaine. Dix francs-maçons forment la loge des Frères captifs d’Allach, loge internationale de langue française. Il préside la réunion du 6 mai 1945. Un compte-rendu de cette réunion est conservé au musée de la franc-maçonnerie à Paris. Il est rapatrié le 31 mai 1945 par train sanitaire via Mulhouse. Pour ses services dans la Résistance, il est homologué au grade de sous-lieutenant et il reçoit le titre de chevalier de la Légion d’honneur, la Croix de guerre et la médaille de la Résistance. Après la guerre, il retourne vivre à Colmar où il est fonctionnaire. Le 27 mai 1967, son épouse décède. Il s’installe à La Varenne à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne. Il s’éteint le 12 mai 1980 à l’âge de 95 ans à Santeny dans le Val-de-Marne.

Marilyne Andréo

Sources :

-EC (Colmar) sur le site Internet des Archives départementales du Haut-Rhin.
-EC (Santeny).
-Registre matricule, fiche n°942, classe 1905, site internet des Archives départementales du Haut-Rhin, https://archives.haut-rhin.fr/ark:/naan/a011464686508EOa6AI/a170ce14ca
-21 P 665 116, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Martin Roess.
-GR 16 P 517 110, SHD Vincennes, Dossier d’homologation des services de Roess Martin, Albert.
-GR 17 P 136, SHD, Vincennes, Dossier d’homologation des agents du réseau Goélette.
-Dossier Arolsen.
-Musée de la franc-maçonnerie à Paris.
-Aimé Bonifas, Les protestants nîmois durant les années noires (1940-1944), p.81-83.
-André Combes, La Franc-Maçonnerie sous l’Occupation, p.328.
-Aimé Vielzeuf, Quand le Gard résistait (1940-1944), tome 1 : Le temps des pionniers, p.146-150.

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ROESS Albert

  • 74395 Dachau

  • Né le 9 novembre 1895 à Colmar (Haut Rhin)

  • Décédé le 12 mai 1980 à Santeny (Val de Marne)

Martin Albert Roess est né le 9 novembre 1885 à Colmar dans le Haut-Rhin, à l’époque en terre germanique. Il est le fils de Frédéric Roess et de Marie Gaebelé. Bachelier, il est ensuite diplômé de l’Ecole supérieure de Commerce de Nancy. Il devient commerçant. Sous l’uniforme allemand, il est mobilisé d’abord dans l’intendance militaire du 3 août 1914 au 30 juin 1915 puis dans la troupe jusqu’à la fin de la guerre avec le grade d’adjudant. En application du paragraphe 1 de l’annexe à la section V de la troisième partie du Traité de Versailles, il est réintégré de plein droit dans la nationalité française. Il se marie le 8 juillet 1922 à Colmar avec Berthe Marie Paule Antoine. De cette union, naît leur fils unique, Paul, le 18 juillet 1923 dans la préfecture du Haut-Rhin. Dans cette commune, il est membre de la loge Fidélité qui est affiliée à la Grande Loge de France. Pendant la guerre, réfugié à Nîmes, habitant rue Puech du Teil, Albert Roess travaille à la Préfecture au contrôle des prix en tant que contrôleur-adjoint temporaire. Il appartient au mouvement scout protestant, il est chef de troupe chez les Eclaireurs unionistes affiliés à l’UCJG (Union chrétienne de jeunes gens) connue aussi sous le sigle YMCA (Young Men’s Christian Association). Le 1er mars 1943, il s’engage au sous-réseau Yatagan appartenant au réseau Goélette. En tant qu’agent P1, il garde son identité et son travail tout en rendant des services à la Résistance sous le pseudonyme de « Latour ». Ses principales missions sont l’hébergement et le renseignement grâce à son poste de fonctionnaire et à sa maîtrise de l’allemand et de l’anglais. Son épouse participe également aux activités du réseau. Ils sont sous les ordres de leur fils, chef de sous-secteur du Gard à partir du 15 avril 1943 puis chef de secteur de Nîmes (secteur Misaine) à compter du 1er juillet 1943. Ce secteur englobe le Gard, l’Hérault et Avignon. Il est arrêté à son domicile et son épouse (matricule 47319 à Ravensbrück) sur son lieu de travail le 20 octobre 1943 par la Gestapo qui recherche leur fils qui a réussi à s’enfuir après son arrestation. Il est transféré au camp de Compiègne (numéro 19614) et déporté le 30 juin 1944 à l’âge de 58 ans à Dachau dans un convoi comprenant 2 143 hommes dont plusieurs Gardois, Amador Alvarez (matricule 73008), Pierre Babinot (matricule 73038 †), Maurice Barbut (matricule 73047), Maurice Bertrand (matricule 73093), Barthélémy Bouchet (matricule 73140), Fernand Chabert (matricule 73241), Maurice Couderc (matricule 73299), Paul Courtieu (matricule 73309), Louis Deguilhem (matricule 73325 †), René Descours (matricule 73357 †), Louis Dumazert (matricule 73394), Tranquido Gosio (matricule 72612), Marc Guyon (matricule 73550), Simon Heyrides (matricule 73562), Michel Lascaridès (matricule 73634), Fortuné Louvion (matricule 73690), Raoul Martin (matricule 73724), Emile Matan (matricule 73733), Jean Monier (matricule 73768 †), André Morel (matricule 73783), Georges Paul (matricule 73840), Alfred Rodriguez (matricule 73951), Marius Sauze (matricule 73993), Louis Talard (matricule 74052), Louis Thomas (matricule 74047 †), Jean Tourel (matricule 74058 †), Maurice Tribes (matricule 74059) et Georges Vernet (matricule 74079 †). Dix jours plus tard, il est affecté au Kommando d’Allach. Il est libéré le 30 avril 1945 par l’armée américaine. Dix francs-maçons forment la loge des Frères captifs d’Allach, loge internationale de langue française. Il préside la réunion du 6 mai 1945. Un compte-rendu de cette réunion est conservé au musée de la franc-maçonnerie à Paris. Il est rapatrié le 31 mai 1945 par train sanitaire via Mulhouse. Pour ses services dans la Résistance, il est homologué au grade de sous-lieutenant et il reçoit le titre de chevalier de la Légion d’honneur, la Croix de guerre et la médaille de la Résistance. Après la guerre, il retourne vivre à Colmar où il est fonctionnaire. Le 27 mai 1967, son épouse décède. Il s’installe à La Varenne à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne. Il s’éteint le 12 mai 1980 à l’âge de 95 ans à Santeny dans le Val-de-Marne.

Marilyne Andréo

Sources :

-EC (Colmar) sur le site Internet des Archives départementales du Haut-Rhin.
-EC (Santeny).
-Registre matricule, fiche n°942, classe 1905, site internet des Archives départementales du Haut-Rhin, https://archives.haut-rhin.fr/ark:/naan/a011464686508EOa6AI/a170ce14ca
-21 P 665 116, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Martin Roess.
-GR 16 P 517 110, SHD Vincennes, Dossier d’homologation des services de Roess Martin, Albert.
-GR 17 P 136, SHD, Vincennes, Dossier d’homologation des agents du réseau Goélette.
-Dossier Arolsen.
-Musée de la franc-maçonnerie à Paris.
-Aimé Bonifas, Les protestants nîmois durant les années noires (1940-1944), p.81-83.
-André Combes, La Franc-Maçonnerie sous l’Occupation, p.328.
-Aimé Vielzeuf, Quand le Gard résistait (1940-1944), tome 1 : Le temps des pionniers, p.146-150.

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