RECHERCHEZ
Ferdinand Etienne Robert naît le 1e mars 1903 à Bellegarde dans le Gard. Il est l’avant-dernier enfant d’une fratrie de huit, quatre garçons et quatre filles, nés entre 1887 et 1907. Son père Charles Robert, originaire de Haute-Marne, charpentier de formation occupe un emploi de dragueur sur le canal de Beaucaire à Sète. Sa mère Victorine Rigaud, originaire de Gras en Ardèche, est cuisinière. Un métier qu’elle exerce par intermittence en raison de ses nombreuses grossesses. Au gré des différents emplois du père, la famille Robert se déplace beaucoup et connaît un parcours résidentiel très varié. Après le Vaucluse, les Bouches du Rhône, le Gard et l’Aude, la famille Robert s’établit définitivement dans l’Hérault. C’est à Aigues-Mortes, à Frontignan et à Palavas-les-Flots que Ferdinand passera la majeure partie de son enfance et de son adolescence. Après une instruction primaire de base, il se forme pour être mécanicien et passe avec succès son brevet de capacité pour la conduite de voitures automobiles[1]. En mai 1923, il est appelé pour effectuer son service militaire. Il rejoint alors le 312ème régiment d’artillerie portée basé en Allemagne. Le 12 novembre 1923 il est nommé brigadier et maréchal des logis le 6 mai 1924. Six mois plus tard, il est renvoyé dans ses foyers et reprend son activité de mécanicien. Il quitte Palavas-les-Flots pour s’installer à Frontignan où il épouse Henriette Barré le 17 janvier 1927. En mars 1935, Ferdinand s’établit à Montpellier pour ouvrir son atelier de mécanique auto. Il y reçoit régulièrement des apprentis pour les former. Veuf, il épouse en secondes noces le 8 février 1937 Berthe Colbert serveuse dans un restaurant où se il se rend régulièrement. Originaire de Langogne et de 12 ans sa cadette, Berthe est déjà mère d’un petit Marcel[2] âgé de trois ans au moment du mariage. Objet de réprobation sociale à l’époque, son statut passé de « fille-mère » lui vaudra d’être fraîchement accueillie par sa belle-famille. Moins de sept mois après leur mariage un second fils, Raymond, naît le 18 août 1937. Entre activité professionnelle et activité domestique, Ferdinand et Berthe aiment se retrouver sans les enfants. Ils apprécient notamment les sorties en soirée et certaines distractions telle que le théâtre qu’ils fréquentent régulièrement. Ils n’hésitent pas alors à confier les deux garçons à Esther, une jeune sœur de Ferdinand. A la veille de la seconde guerre mondiale, Ferdinand passe de la classe 1923 à la classe 1919[3] en raison de son statut de père de famille. Ce qui lui vaut d’être non mobilisable en unité d’active et d’être affecté le 21 août 1939 à titre spécial à la société Compan Frères de Montpellier. Quand la guerre éclate, il est néanmoins rappelé à l’active au 86ème RA[4]. Mais, déjà sous-officier, il est envoyé en formation d’officier d’active à Nîmes fin décembre 1939. Il est démobilisé le 29 juin 1940 et retrouve son atelier de mécanique à Montpellier. Comme certains de ses compatriotes, Ferdinand n’admet pas la défaite et rejette le nouveau régime politique institué par le Maréchal Pétain. Au début de l’année 1942, il s’engage avec son épouse dans la Résistance active et il intègre alors le Mouvement Combat où il sera très actif comme agent de liaison entre les différentes branches des M.U.R[5]. : Armée Secrète, Maquis et Corps Franc du Gard et Services de Renseignements. Il participe à la reconnaissance de dépôts d’armes, au transport d’armes et de munitions. Il reçoit des agents du maquis et héberge des résistants traqués. Il est également chargé de recueillir toutes les informations relatives aux activités de l’occupant. Le 8 avril 1944, la Gestapo procède à une perquisition de l’atelier de Ferdinand et découvre une valise contenant des armes destinées au maquis du Gard. Aussitôt Ferdinand et sa femme[6] sont arrêtés et conduits à la prison militaire allemande de Montpellier, dite « prison de la 32ème»[7] . Comme tout nouveau détenu, Ferdinand y subit une fouille minutieuse à son arrivée avant d’être probablement isolé en cellule ou en cachot dans un premier temps. Il connaît des conditions de détention déplorables, notamment un manque criant d’hygiène et une alimentation très insuffisante. A cela s’ajoutent les brimades continuelles des gardiens, les punitions arbitraires courantes et la crainte permanente de l’interrogatoire[8] et de la torture. Ferdinand quitte la prison de la 32ème le 16 avril 1944 pour être transféré au camp d’internement de Compiègne-Royallieu. Il en repart le 12 mai 1944[9] pour le camp de concentration de Buchenwald où il arrive le 14 mai après avoir voyagé dans des conditions inhumaines. Entassés à 100 voire 120 déportés dans des wagons à bestiaux, Ferdinand et ses camarades doivent supporter la soif omniprésente, la faim[10], la suffocation, l’impossibilité de bouger, le manque de sommeil, la chaleur. La descente du train est un soulagement mais de courte durée, c’est sous les cris et les coups des SS qu’ils sont « accueillis ». Comme tout arrivant, Ferdinand se plie aux formalités d’entrée au camp. Après le rasage, la douche, la désinfection, le renseignement de sa fiche administrative, il se voit attribuer le matricule 51119 qu’il devra connaître par cœur et toujours prononcer en allemand. Il est ensuite conduit au « camp des tentes[11] » pour une période de quarantaine qui durera plusieurs semaines. Quarantaine marquée par le froid, la faim et la dureté extrême des corvées et des travaux auxquels sont soumis les nouveaux arrivants. Ceux de la de la carrière[12] sont particulièrement redoutés par ces derniers et Ferdinand n’en aura probablement pas été exempté. Après novembre 1944, il est affecté au Kommando de Berga[13] où les conditions de travail sont encore plus effroyables. Pendant plus de 12 heures d’affilée il doit fournir un véritable travail de forçat consistant à déblayer les gravats issus des explosions. L’inhalation permanente de la poussière due à la percée des tunnels, les accidents, la malnutrition et les brutalités exercées sur les déportés conduisent à une mortalité très élevée de ces derniers. Ferdinand n’y échappe pas, il décède au kommando de Berga le 28 mars 1945.
A titre posthume, il est décoré de la médaille de l’ordre de la libération par décret du 3 août 1946. En 1947, il obtient au titre des F.F.I. le grade de sous-lieutenant et cinq ans plus tard le statut de déporté résistant.
Eric BERNARD
[1] Ancêtre du permis de conduire.
[2] Sera reconnu le 28 janvier 1937 par Ferdinand et légitimé par le mariage de ce dernier avec Berthe Colbert.
[3] Les hommes de la classe 1919 sont considérés comme ayant atteint la limite d’âge pour être mobilisé.
[4] D’après sa fiche matriculaire. Or le 86e RA n’existe pas, et il s’agit sans doute du 86e RAA (Régiment d’artillerie d’Afrique, affecté à la Division d’infanterie d’Afrique, mise sur pied en 1939 à Oran et à Beyrouth, à la mi-septembre 1939).
[5] Mouvements Unis de la Résistance
[6] Elle sera par la suite déportée à Ravensbrück et à Bergen-Belsen. Elle survivra à sa déportation. Durant l’internement et la déportation de leurs parents, Marcel sera confié à une tante maternelle tandis que Raymond sera pris en charge par un oncle et une tante paternels.
[7] La prison de la 32e gardait les détenus pour une durée qui variait de quelques heures à quelques mois. Généralement le séjour des prisonniers n’excédait pas trois mois.
[8] Les interrogatoires avaient lieu tous les jours, dimanche compris, à toutes heures du jour et de la nuit. Les interrogatoires étaient ce que redoutaient le plus les prisonniers
[9] Avec 2048 déportés, c’est quantitativement le transport le plus important parti de France vers le camp de Buchenwald. 1087 ont survécu, 758 sont décédés, 44 sont considérés comme disparus et 19 sont décédés peu avant leur rapatriement.
[10] Les provisions pour le voyage se réduisent à quelques morceaux de sucre remis par la Croix Rouge la veille du départ et à un morceau de pain et de saucisson distribués le matin du départ
[11] Faute de places au « Petit camp », lieu habituel de la quarantaine, un enclos de barbelés sur lequel ont été dressées des tentes a été créé afin de recevoir les déportés du convoi du 12 mai.
[12] Voir le témoignage de Pierre Durand dans DURAND, Pierre. Ite, missa est, récits autobiographiques. Saint-Germain-en-Laye : éd. Le Temps des Cerises, mai 1999, 263 p. Il s’agissait de rapporter des pierres sur ses épaules, sous les coups et les cris des S.S.
[13] Berga-sur-Elster, kommando annexe de Buchenwald (appelé aussi Schwalbe V)ouvert du 13 novembre 1944 au 23 avril 1945 pour la percée de tunnels, la construction de galerie dans la montagne afin d’aménager des voies d’accès à une usine souterraine chargée de transformer le charbon en carburant pour avion. Ce kommando a reçu au total plus de 3300 prisonniers.
Sources :
- Service historique de la défense, département des fonds d’archives, division des archives des victimes des conflits contemporains, site de Caen. Dossier de Ferdinand Robert, cote AC 21 P 531 514.
- Service historique de la Défense, site de Vincennes, dossier de résistante de Berthe Marie Louise Colbert épouse Robert, cote GR 16P 136408.
- Archives départementales de l’Hérault, registre matriculaire cote 1R 1367 AD 34, fiche matricule n°726 de Ferdinand Etienne Robert.
- Archives départementales de l’Hérault, recensement de la population, Frontignan, année 1911, cote 6 M 387.
- Archives départementales de l’Hérault, recensement de la population, Palavas-les-Flots, année 1926, cote 6 M 591.
- Site de généalogie Généanet, arbre généalogique de Ferdinand Etienne Robert réalisé par Gérard Audet : https://gw.geneanet.org/audetgerard?n=robert&oc=&p=ferdinand+etienne (dernière consultation le 9 octobre 2024).
- Site internet de généalogie MyHeritage : https://www.myheritage.fr/research/collection-20330/recensement-francais-de-1911? (Dernière consultation le 9 octobre 2024).
- Site internet de United States Holocaust Memorial Museum, Holocaust Encyclopedia : https://encyclopedia.ushmm.org/content/en/article/berga-elster-schwalbe-v (dernière consultation le 9 octobre 2024).
- Site internet de Mémoire des Hommes :
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche_transversale/bases_nominatives_detail_fiche.php?fonds_cle=17&ref=3362692&debut=0 (dernière consultation le 9 octobre 2024).
- BRIERE, Vanina. « Les Français déportés au KL Buchenwald : exemple du convoi parti de Compiègne le 12 mai 1944 », octobre 2004. Article disponible sur : http://users.skynet.be/bs136227/src2/Bulletin/85_b.pdf (dernière consultation le 09/10/2024).
- DURAND, Pierre. Ite, missa est, récits autobiographiques. Saint-Germain-en-Laye : éd. Le Temps des Cerises, mai 199, 263 p.
- Témoignage écrit d’Emile Castanié, arrêté le 22 février 1944 et détenu durant 45 jours à la prison de la 32è de Montpellier, disponible sur le site internet généalogique de Didier Castanié : https://www.famille-castanie.net/histoires-famille/emile_castanie (dernière consultation le 9 octobre 2024)
- Témoignage écrit de Raymond Robert, fils de Ferdinand Robert.
Témoignage de Sylvie Robert-Audet, petite-fille de Ferdinand Robert.
RECHERCHEZ
Ferdinand Etienne Robert naît le 1e mars 1903 à Bellegarde dans le Gard. Il est l’avant-dernier enfant d’une fratrie de huit, quatre garçons et quatre filles, nés entre 1887 et 1907. Son père Charles Robert, originaire de Haute-Marne, charpentier de formation occupe un emploi de dragueur sur le canal de Beaucaire à Sète. Sa mère Victorine Rigaud, originaire de Gras en Ardèche, est cuisinière. Un métier qu’elle exerce par intermittence en raison de ses nombreuses grossesses. Au gré des différents emplois du père, la famille Robert se déplace beaucoup et connaît un parcours résidentiel très varié. Après le Vaucluse, les Bouches du Rhône, le Gard et l’Aude, la famille Robert s’établit définitivement dans l’Hérault. C’est à Aigues-Mortes, à Frontignan et à Palavas-les-Flots que Ferdinand passera la majeure partie de son enfance et de son adolescence. Après une instruction primaire de base, il se forme pour être mécanicien et passe avec succès son brevet de capacité pour la conduite de voitures automobiles[1]. En mai 1923, il est appelé pour effectuer son service militaire. Il rejoint alors le 312ème régiment d’artillerie portée basé en Allemagne. Le 12 novembre 1923 il est nommé brigadier et maréchal des logis le 6 mai 1924. Six mois plus tard, il est renvoyé dans ses foyers et reprend son activité de mécanicien. Il quitte Palavas-les-Flots pour s’installer à Frontignan où il épouse Henriette Barré le 17 janvier 1927. En mars 1935, Ferdinand s’établit à Montpellier pour ouvrir son atelier de mécanique auto. Il y reçoit régulièrement des apprentis pour les former. Veuf, il épouse en secondes noces le 8 février 1937 Berthe Colbert serveuse dans un restaurant où se il se rend régulièrement. Originaire de Langogne et de 12 ans sa cadette, Berthe est déjà mère d’un petit Marcel[2] âgé de trois ans au moment du mariage. Objet de réprobation sociale à l’époque, son statut passé de « fille-mère » lui vaudra d’être fraîchement accueillie par sa belle-famille. Moins de sept mois après leur mariage un second fils, Raymond, naît le 18 août 1937. Entre activité professionnelle et activité domestique, Ferdinand et Berthe aiment se retrouver sans les enfants. Ils apprécient notamment les sorties en soirée et certaines distractions telle que le théâtre qu’ils fréquentent régulièrement. Ils n’hésitent pas alors à confier les deux garçons à Esther, une jeune sœur de Ferdinand. A la veille de la seconde guerre mondiale, Ferdinand passe de la classe 1923 à la classe 1919[3] en raison de son statut de père de famille. Ce qui lui vaut d’être non mobilisable en unité d’active et d’être affecté le 21 août 1939 à titre spécial à la société Compan Frères de Montpellier. Quand la guerre éclate, il est néanmoins rappelé à l’active au 86ème RA[4]. Mais, déjà sous-officier, il est envoyé en formation d’officier d’active à Nîmes fin décembre 1939. Il est démobilisé le 29 juin 1940 et retrouve son atelier de mécanique à Montpellier. Comme certains de ses compatriotes, Ferdinand n’admet pas la défaite et rejette le nouveau régime politique institué par le Maréchal Pétain. Au début de l’année 1942, il s’engage avec son épouse dans la Résistance active et il intègre alors le Mouvement Combat où il sera très actif comme agent de liaison entre les différentes branches des M.U.R[5]. : Armée Secrète, Maquis et Corps Franc du Gard et Services de Renseignements. Il participe à la reconnaissance de dépôts d’armes, au transport d’armes et de munitions. Il reçoit des agents du maquis et héberge des résistants traqués. Il est également chargé de recueillir toutes les informations relatives aux activités de l’occupant. Le 8 avril 1944, la Gestapo procède à une perquisition de l’atelier de Ferdinand et découvre une valise contenant des armes destinées au maquis du Gard. Aussitôt Ferdinand et sa femme[6] sont arrêtés et conduits à la prison militaire allemande de Montpellier, dite « prison de la 32ème»[7] . Comme tout nouveau détenu, Ferdinand y subit une fouille minutieuse à son arrivée avant d’être probablement isolé en cellule ou en cachot dans un premier temps. Il connaît des conditions de détention déplorables, notamment un manque criant d’hygiène et une alimentation très insuffisante. A cela s’ajoutent les brimades continuelles des gardiens, les punitions arbitraires courantes et la crainte permanente de l’interrogatoire[8] et de la torture. Ferdinand quitte la prison de la 32ème le 16 avril 1944 pour être transféré au camp d’internement de Compiègne-Royallieu. Il en repart le 12 mai 1944[9] pour le camp de concentration de Buchenwald où il arrive le 14 mai après avoir voyagé dans des conditions inhumaines. Entassés à 100 voire 120 déportés dans des wagons à bestiaux, Ferdinand et ses camarades doivent supporter la soif omniprésente, la faim[10], la suffocation, l’impossibilité de bouger, le manque de sommeil, la chaleur. La descente du train est un soulagement mais de courte durée, c’est sous les cris et les coups des SS qu’ils sont « accueillis ». Comme tout arrivant, Ferdinand se plie aux formalités d’entrée au camp. Après le rasage, la douche, la désinfection, le renseignement de sa fiche administrative, il se voit attribuer le matricule 51119 qu’il devra connaître par cœur et toujours prononcer en allemand. Il est ensuite conduit au « camp des tentes[11] » pour une période de quarantaine qui durera plusieurs semaines. Quarantaine marquée par le froid, la faim et la dureté extrême des corvées et des travaux auxquels sont soumis les nouveaux arrivants. Ceux de la de la carrière[12] sont particulièrement redoutés par ces derniers et Ferdinand n’en aura probablement pas été exempté. Après novembre 1944, il est affecté au Kommando de Berga[13] où les conditions de travail sont encore plus effroyables. Pendant plus de 12 heures d’affilée il doit fournir un véritable travail de forçat consistant à déblayer les gravats issus des explosions. L’inhalation permanente de la poussière due à la percée des tunnels, les accidents, la malnutrition et les brutalités exercées sur les déportés conduisent à une mortalité très élevée de ces derniers. Ferdinand n’y échappe pas, il décède au kommando de Berga le 28 mars 1945.
A titre posthume, il est décoré de la médaille de l’ordre de la libération par décret du 3 août 1946. En 1947, il obtient au titre des F.F.I. le grade de sous-lieutenant et cinq ans plus tard le statut de déporté résistant.
Eric BERNARD
[1] Ancêtre du permis de conduire.
[2] Sera reconnu le 28 janvier 1937 par Ferdinand et légitimé par le mariage de ce dernier avec Berthe Colbert.
[3] Les hommes de la classe 1919 sont considérés comme ayant atteint la limite d’âge pour être mobilisé.
[4] D’après sa fiche matriculaire. Or le 86e RA n’existe pas, et il s’agit sans doute du 86e RAA (Régiment d’artillerie d’Afrique, affecté à la Division d’infanterie d’Afrique, mise sur pied en 1939 à Oran et à Beyrouth, à la mi-septembre 1939).
[5] Mouvements Unis de la Résistance
[6] Elle sera par la suite déportée à Ravensbrück et à Bergen-Belsen. Elle survivra à sa déportation. Durant l’internement et la déportation de leurs parents, Marcel sera confié à une tante maternelle tandis que Raymond sera pris en charge par un oncle et une tante paternels.
[7] La prison de la 32e gardait les détenus pour une durée qui variait de quelques heures à quelques mois. Généralement le séjour des prisonniers n’excédait pas trois mois.
[8] Les interrogatoires avaient lieu tous les jours, dimanche compris, à toutes heures du jour et de la nuit. Les interrogatoires étaient ce que redoutaient le plus les prisonniers
[9] Avec 2048 déportés, c’est quantitativement le transport le plus important parti de France vers le camp de Buchenwald. 1087 ont survécu, 758 sont décédés, 44 sont considérés comme disparus et 19 sont décédés peu avant leur rapatriement.
[10] Les provisions pour le voyage se réduisent à quelques morceaux de sucre remis par la Croix Rouge la veille du départ et à un morceau de pain et de saucisson distribués le matin du départ
[11] Faute de places au « Petit camp », lieu habituel de la quarantaine, un enclos de barbelés sur lequel ont été dressées des tentes a été créé afin de recevoir les déportés du convoi du 12 mai.
[12] Voir le témoignage de Pierre Durand dans DURAND, Pierre. Ite, missa est, récits autobiographiques. Saint-Germain-en-Laye : éd. Le Temps des Cerises, mai 1999, 263 p. Il s’agissait de rapporter des pierres sur ses épaules, sous les coups et les cris des S.S.
[13] Berga-sur-Elster, kommando annexe de Buchenwald (appelé aussi Schwalbe V)ouvert du 13 novembre 1944 au 23 avril 1945 pour la percée de tunnels, la construction de galerie dans la montagne afin d’aménager des voies d’accès à une usine souterraine chargée de transformer le charbon en carburant pour avion. Ce kommando a reçu au total plus de 3300 prisonniers.
Sources :
- Service historique de la défense, département des fonds d’archives, division des archives des victimes des conflits contemporains, site de Caen. Dossier de Ferdinand Robert, cote AC 21 P 531 514.
- Service historique de la Défense, site de Vincennes, dossier de résistante de Berthe Marie Louise Colbert épouse Robert, cote GR 16P 136408.
- Archives départementales de l’Hérault, registre matriculaire cote 1R 1367 AD 34, fiche matricule n°726 de Ferdinand Etienne Robert.
- Archives départementales de l’Hérault, recensement de la population, Frontignan, année 1911, cote 6 M 387.
- Archives départementales de l’Hérault, recensement de la population, Palavas-les-Flots, année 1926, cote 6 M 591.
- Site de généalogie Généanet, arbre généalogique de Ferdinand Etienne Robert réalisé par Gérard Audet : https://gw.geneanet.org/audetgerard?n=robert&oc=&p=ferdinand+etienne (dernière consultation le 9 octobre 2024).
- Site internet de généalogie MyHeritage : https://www.myheritage.fr/research/collection-20330/recensement-francais-de-1911? (Dernière consultation le 9 octobre 2024).
- Site internet de United States Holocaust Memorial Museum, Holocaust Encyclopedia : https://encyclopedia.ushmm.org/content/en/article/berga-elster-schwalbe-v (dernière consultation le 9 octobre 2024).
- Site internet de Mémoire des Hommes :
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche_transversale/bases_nominatives_detail_fiche.php?fonds_cle=17&ref=3362692&debut=0 (dernière consultation le 9 octobre 2024).
- BRIERE, Vanina. « Les Français déportés au KL Buchenwald : exemple du convoi parti de Compiègne le 12 mai 1944 », octobre 2004. Article disponible sur : http://users.skynet.be/bs136227/src2/Bulletin/85_b.pdf (dernière consultation le 09/10/2024).
- DURAND, Pierre. Ite, missa est, récits autobiographiques. Saint-Germain-en-Laye : éd. Le Temps des Cerises, mai 199, 263 p.
- Témoignage écrit d’Emile Castanié, arrêté le 22 février 1944 et détenu durant 45 jours à la prison de la 32è de Montpellier, disponible sur le site internet généalogique de Didier Castanié : https://www.famille-castanie.net/histoires-famille/emile_castanie (dernière consultation le 9 octobre 2024)
- Témoignage écrit de Raymond Robert, fils de Ferdinand Robert.
Témoignage de Sylvie Robert-Audet, petite-fille de Ferdinand Robert.