RECHERCHEZ
Jean Rigaud né le 24 novembre 1892 à Cavillargues (Gard). Son père Pierre y exerce la profession de percepteur. Sa mère Eugénie Guiffier s’occupe de sa famille nombreuse. Jean a 7 frères et sœurs : Marcelle (1880), Pierre (1881), René (1883), Auguste (1885), Marie-Rose (1887), Marie-Louise (1888) et Adrienne (1890). Ils sont tous nés à Montfaucon où leur père a exercé la fonction de maire de 1874 à 1888 et y possède une propriété agricole.
La famille reste peu de temps à Cavillargues et déménage à Pont-Saint-Esprit où elle s’installe jusqu’en 1904, puis revient résider à Montfaucon. C’est là que décédera l’un des frères de Jean, René, étudiant en pharmacie le 26 avril 1904.
En 1910, Jean s’engage volontairement dans l’armée. Il est affecté au 55ème régiment d’artillerie. Il monte rapidement en grade, brigadier (1911), maréchal de logis (1912), adjudant (1915). En 1916 il est admis à l’école militaire de Fontainebleau. Il passe sous-lieutenant en 1918.
Il obtient une citation à l’ordre de l’armée le 10 février 1918 : « A montré beaucoup de courage et de sang froid en Champagne au cours de la reconnaissance sur le Mont Haut en particulier du 7 mai au 27 mai 1917, et en Belgique, offensive des Flandres en observant près des lignes les tirs de sa batterie ». Il obtiendra de nombreuses décorations : croix de guerre, médaille commémorative de la Grande Guerre, médaille commémorative interalliés, croix du combattant.
Il se marie le 22 décembre 1919 à Montfaucon avec Jeanne Toussaint originaire de Pont-Saint-Esprit, de cette union naîtront deux enfants.
Il participe à l’occupation des Pays rhénans de 1919 à 1926 puis est affecté au Maroc de 1926 à 1933. Le 9 avril 1930 il est promu Chevalier de la Légion d’honneur alors qu’il est capitaine au parc annexe de réparation automobile de Casablanca. Il est ensuite affecté au 25ème régiment d’artillerie en 1934 et continue sa carrière dans l’armée.
En 1942, il réside à Avignon (Vaucluse) où il est commandant dans l’armée. Il est membre du réseau de résistance CDM, l’une des premières formes de Résistance française, initiée par des officiers sous le vocable « Conservation du Matériel » puis « Camouflage du Matériel », qui consiste à détourner clandestinement du matériel de guerre avec l’ambition de préparer « la revanche ».
Jean est arrêté le 8 décembre 1942 à Avignon, dénoncé à la suite de l’arrestation de ses subordonnés pris au moment où ils transportaient des armes et munitions. Il est interné à Avignon, Marseille puis Fresnes. Il est déporté le 31 août 1943 dans un convoi de 48 « personnalités otages » qui part de Paris, gare de l’Est. Ce sont des personnalités de la société civile, politique ou militaire que les Allemands considèrent comme des « cadres de la Nation » capables ou en train de jouer un rôle actif dans la Résistance ou pour les Alliés.
Jean est interné le 1er septembre 1943 au château d’Eisenberg où se trouve un camp spécial de RSHA (office central de la sûreté du Reich) dépendant du KL de Flossenburg pour 100 ou 200 officiers français parmi lesquels un frère du Général de Gaulle (déporté dans le même convoi).
D’après le témoignage d’un déporté, les officiers sont pris en charge par la Croix rouge suisse vers le 20 avril 1945 et transportés par train en Suisse. Jean est rapatrié en France le 14 mai.
Il recevra la médaille de la Résistance par décret du 14 juin 1946.
Il décède le 29 juin 1950 à l’Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes à Lyon et avait alors le grade de lieutenant-colonel en retraite.
Mireille Justamond
Valérie Frac
Patricia Franco
Sources :
- Fondation pour la Mémoire de la Déportation : bbdm.org
- Site : www.memoiredeshommes
- Dossier SHD Caen n°AC 21P625637
- Site : Musée de la résistance en ligne
- Archives départementales du Gard
- https: // asso-flossenburg.com
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Jean Rigaud né le 24 novembre 1892 à Cavillargues (Gard). Son père Pierre y exerce la profession de percepteur. Sa mère Eugénie Guiffier s’occupe de sa famille nombreuse. Jean a 7 frères et sœurs : Marcelle (1880), Pierre (1881), René (1883), Auguste (1885), Marie-Rose (1887), Marie-Louise (1888) et Adrienne (1890). Ils sont tous nés à Montfaucon où leur père a exercé la fonction de maire de 1874 à 1888 et y possède une propriété agricole.
La famille reste peu de temps à Cavillargues et déménage à Pont-Saint-Esprit où elle s’installe jusqu’en 1904, puis revient résider à Montfaucon. C’est là que décédera l’un des frères de Jean, René, étudiant en pharmacie le 26 avril 1904.
En 1910, Jean s’engage volontairement dans l’armée. Il est affecté au 55ème régiment d’artillerie. Il monte rapidement en grade, brigadier (1911), maréchal de logis (1912), adjudant (1915). En 1916 il est admis à l’école militaire de Fontainebleau. Il passe sous-lieutenant en 1918.
Il obtient une citation à l’ordre de l’armée le 10 février 1918 : « A montré beaucoup de courage et de sang froid en Champagne au cours de la reconnaissance sur le Mont Haut en particulier du 7 mai au 27 mai 1917, et en Belgique, offensive des Flandres en observant près des lignes les tirs de sa batterie ». Il obtiendra de nombreuses décorations : croix de guerre, médaille commémorative de la Grande Guerre, médaille commémorative interalliés, croix du combattant.
Il se marie le 22 décembre 1919 à Montfaucon avec Jeanne Toussaint originaire de Pont-Saint-Esprit, de cette union naîtront deux enfants.
Il participe à l’occupation des Pays rhénans de 1919 à 1926 puis est affecté au Maroc de 1926 à 1933. Le 9 avril 1930 il est promu Chevalier de la Légion d’honneur alors qu’il est capitaine au parc annexe de réparation automobile de Casablanca. Il est ensuite affecté au 25ème régiment d’artillerie en 1934 et continue sa carrière dans l’armée.
En 1942, il réside à Avignon (Vaucluse) où il est commandant dans l’armée. Il est membre du réseau de résistance CDM, l’une des premières formes de Résistance française, initiée par des officiers sous le vocable « Conservation du Matériel » puis « Camouflage du Matériel », qui consiste à détourner clandestinement du matériel de guerre avec l’ambition de préparer « la revanche ».
Jean est arrêté le 8 décembre 1942 à Avignon, dénoncé à la suite de l’arrestation de ses subordonnés pris au moment où ils transportaient des armes et munitions. Il est interné à Avignon, Marseille puis Fresnes. Il est déporté le 31 août 1943 dans un convoi de 48 « personnalités otages » qui part de Paris, gare de l’Est. Ce sont des personnalités de la société civile, politique ou militaire que les Allemands considèrent comme des « cadres de la Nation » capables ou en train de jouer un rôle actif dans la Résistance ou pour les Alliés.
Jean est interné le 1er septembre 1943 au château d’Eisenberg où se trouve un camp spécial de RSHA (office central de la sûreté du Reich) dépendant du KL de Flossenburg pour 100 ou 200 officiers français parmi lesquels un frère du Général de Gaulle (déporté dans le même convoi).
D’après le témoignage d’un déporté, les officiers sont pris en charge par la Croix rouge suisse vers le 20 avril 1945 et transportés par train en Suisse. Jean est rapatrié en France le 14 mai.
Il recevra la médaille de la Résistance par décret du 14 juin 1946.
Il décède le 29 juin 1950 à l’Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes à Lyon et avait alors le grade de lieutenant-colonel en retraite.
Mireille Justamond
Valérie Frac
Patricia Franco
Sources :
- Fondation pour la Mémoire de la Déportation : bbdm.org
- Site : www.memoiredeshommes
- Dossier SHD Caen n°AC 21P625637
- Site : Musée de la résistance en ligne
- Archives départementales du Gard
- https: // asso-flossenburg.com