RECHERCHEZ
Henri Rein naît le 19 septembre 1880, sous le prénom d’Heinrich, dans un village alsacien alors allemand, Sierentz, qui redeviendra français en 1918 (Haut-Rhin). Dans les années 1860, la communauté juive à laquelle il appartient a entamé son déclin, mais elle bâtira cependant une nouvelle synagogue en 1900. Son père, Marc Rein est commerçant et sa mère, Fanny Guggenheim n’exerce pas de profession. Son frère, Salomon naît quatre ans plus tard, en 1884, toujours à Sierentz.
Henri, après avoir servi comme « musketier » – c’est à dire fantassin – dans l’armée prussienne pendant la première guerre mondiale (5ème Compagnie du Régiment d’Infanterie implantée à Strasbourg), s’installe après 1918, comme négociant en vin à Mulhouse. Le 25 mars 1925, à l’âge de 45 ans, il se marie à Sainte Marie-aux-Mines avec Gabrielle Hirtz, jeune femme de trente ans, juive elle aussi, née le 25 octobre 1895 à Sainte Marie-aux-Mines, fille de Benjamin (dit Adolphe) Hirtz, et de Joséphine Lang. À cette date, les pères des nouveaux époux, tous deux commerçants, sont décédés. La mère de Gabrielle a repris le négoce de son mari à Sainte Marie, et la mère d’Henri vit à Mulhouse.
Le couple se domicilie dans cette ville au 16 rue d’Illzach. Le 21 juillet 1927, naît leur fils prénommé Marc-Francis qui sera leur unique enfant. A l’été 1940, malgré l’invasion allemande, la famille reste à Mulhouse. Mais, le 13 juillet, le Gauleiter Robert Wagner ordonne l’expulsion vers la zone non-occupée des quelques 3.000 juifs résidant encore en Alsace. Henri, sa femme et son fils sont forcés d’abandonner leur domicile le 16 juillet. Ils partent « pour une destination inconnue » comme le formulera après-guerre le Commissariat Central de Mulhouse. Salomon, le frère d’Henri les accompagne dans leur exil. Ils s’installent finalement à Nîmes : Henri et sa famille au 28 bis rue Notre Dame et Salomon, au n°23 boulevard Talabot. C’est sans doute au cours de l’année 1943 qu’ils se dirigent ensemble vers Chambéry (Savoie) où l’occupation italienne est relativement tolérante à l’égard des juifs. La famille s’installe 13 rue Bonivard, tandis que Salomon se domicilie à 3 km de là, dans la commune de Cognin. Henri, Gabrielle et leur fils sont arrêtés pour motif racial, puis internés à la prison Saint-Paul de Lyon le 11 juillet 1944. Les autorités allemandes les transfèrent à Drancy le 24 juillet (matricule 25 868 pour Mars Rein) ; le 31 juillet le convoi 77 les déporte à Auschwitz. Aucune des personnes déportées par ce convoi ne reviendra, très certainement gazées à leur arrivée. Henri a alors 64 ans, Gabrielle 49 ans et Marc, 17 ans. Salomon Rein, frère d’Henri, suivra le même parcours : Chambéry, Lyon, Drancy et partira par le même convoi pour Auschwitz. À sa mort, il a 59 ans.
C’est François Hirtz, le frère de Gabrielle, domicilié à Paris, 17 rue Bleue dans le 19ème arrondissement, qui entame le 10 mars 1947, les démarches pour régulariser les états civils des trois « Non-Rentrés » que sont sa sœur, son beau-frère et son neveu. Ils sont reconnus Déportés raciaux et, par jugement rendu le 2 septembre 1949, déclarés décédés le 5 août 1944.
Rédaction : Marie Balta, Gérard Krebs.
Sources :
Dossiers Caen n° 21 P 530007, 21 P 530005, 21 P 5300014
Fichier des Juifs du Gard.
Différents Sites :
http://www.judaisme-alsalor.fr/histoire/shh/expuls/exp1.htm
http://www.judaisme-alsalor.fr/synagog/hautrhin/r-z/sierentz/etrej4.htm
http://www.prisonniersdeguerre.com/le-monument-aux-morts-virtuel-des-victimes-mulhousiennes-de-la-deportation/. Sur ce monument aux Morts des victimes juives mulhousiennes, pas moins de 10 fois est inscrit le patronyme Rein.
https://convoi77.org/liste-des-deportes-du-convoi-77/#
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Henri Rein naît le 19 septembre 1880, sous le prénom d’Heinrich, dans un village alsacien alors allemand, Sierentz, qui redeviendra français en 1918 (Haut-Rhin). Dans les années 1860, la communauté juive à laquelle il appartient a entamé son déclin, mais elle bâtira cependant une nouvelle synagogue en 1900. Son père, Marc Rein est commerçant et sa mère, Fanny Guggenheim n’exerce pas de profession. Son frère, Salomon naît quatre ans plus tard, en 1884, toujours à Sierentz.
Henri, après avoir servi comme « musketier » – c’est à dire fantassin – dans l’armée prussienne pendant la première guerre mondiale (5ème Compagnie du Régiment d’Infanterie implantée à Strasbourg), s’installe après 1918, comme négociant en vin à Mulhouse. Le 25 mars 1925, à l’âge de 45 ans, il se marie à Sainte Marie-aux-Mines avec Gabrielle Hirtz, jeune femme de trente ans, juive elle aussi, née le 25 octobre 1895 à Sainte Marie-aux-Mines, fille de Benjamin (dit Adolphe) Hirtz, et de Joséphine Lang. À cette date, les pères des nouveaux époux, tous deux commerçants, sont décédés. La mère de Gabrielle a repris le négoce de son mari à Sainte Marie, et la mère d’Henri vit à Mulhouse.
Le couple se domicilie dans cette ville au 16 rue d’Illzach. Le 21 juillet 1927, naît leur fils prénommé Marc-Francis qui sera leur unique enfant. A l’été 1940, malgré l’invasion allemande, la famille reste à Mulhouse. Mais, le 13 juillet, le Gauleiter Robert Wagner ordonne l’expulsion vers la zone non-occupée des quelques 3.000 juifs résidant encore en Alsace. Henri, sa femme et son fils sont forcés d’abandonner leur domicile le 16 juillet. Ils partent « pour une destination inconnue » comme le formulera après-guerre le Commissariat Central de Mulhouse. Salomon, le frère d’Henri les accompagne dans leur exil. Ils s’installent finalement à Nîmes : Henri et sa famille au 28 bis rue Notre Dame et Salomon, au n°23 boulevard Talabot. C’est sans doute au cours de l’année 1943 qu’ils se dirigent ensemble vers Chambéry (Savoie) où l’occupation italienne est relativement tolérante à l’égard des juifs. La famille s’installe 13 rue Bonivard, tandis que Salomon se domicilie à 3 km de là, dans la commune de Cognin. Henri, Gabrielle et leur fils sont arrêtés pour motif racial, puis internés à la prison Saint-Paul de Lyon le 11 juillet 1944. Les autorités allemandes les transfèrent à Drancy le 24 juillet (matricule 25 868 pour Mars Rein) ; le 31 juillet le convoi 77 les déporte à Auschwitz. Aucune des personnes déportées par ce convoi ne reviendra, très certainement gazées à leur arrivée. Henri a alors 64 ans, Gabrielle 49 ans et Marc, 17 ans. Salomon Rein, frère d’Henri, suivra le même parcours : Chambéry, Lyon, Drancy et partira par le même convoi pour Auschwitz. À sa mort, il a 59 ans.
C’est François Hirtz, le frère de Gabrielle, domicilié à Paris, 17 rue Bleue dans le 19ème arrondissement, qui entame le 10 mars 1947, les démarches pour régulariser les états civils des trois « Non-Rentrés » que sont sa sœur, son beau-frère et son neveu. Ils sont reconnus Déportés raciaux et, par jugement rendu le 2 septembre 1949, déclarés décédés le 5 août 1944.
Rédaction : Marie Balta, Gérard Krebs.
Sources :
Dossiers Caen n° 21 P 530007, 21 P 530005, 21 P 5300014
Fichier des Juifs du Gard.
Différents Sites :
http://www.judaisme-alsalor.fr/histoire/shh/expuls/exp1.htm
http://www.judaisme-alsalor.fr/synagog/hautrhin/r-z/sierentz/etrej4.htm
http://www.prisonniersdeguerre.com/le-monument-aux-morts-virtuel-des-victimes-mulhousiennes-de-la-deportation/. Sur ce monument aux Morts des victimes juives mulhousiennes, pas moins de 10 fois est inscrit le patronyme Rein.
https://convoi77.org/liste-des-deportes-du-convoi-77/#