RAVEL de BIESVILLE Georges

  • 3219 et 54009 Buchenwald

  • Né le 15 octobre 1896 à Angers

  • Décédé le 3 novembre 1973 à Brest

Il né à Angers (Maine et Loire) de père inconnu et de Marie Ravel qui l’a reconnu, il se fait appeler Baron de Ravel de Biesville.
Incorporé au 66ème régiment d’infanterie le 9 décembre 1915, il est blessé et entre comme élève aspirant le 8 mai 1918. Il gravit les échelons militaires et promu sous-lieutenant de réserve en août 1919. Il se rengage au 1er régiment de chasseurs d’Afrique au Maroc et passe lieutenant au 3ème régiment étranger en juin 1926, puis à Beyrouth en juillet 1928  et Gabes en avril 1932. Il aura de nombreuses autres affectations jusqu’en février 1940, notamment au 3ème bataillon du régiment de marche de volontaires étrangers. Il est titulaire de nombreuses médailles : Belgique, Liban, franco-britannique, croix de guerre et légion d’honneur par décret 17 mars 1947 pour services de guerre exceptionnels et résistance. En effet, il déclare de nombreux actes de résistance et avoir été arrêté alors qu’il allait quitter la France en avion. Toutefois la réalité est toute autre : Il est arrêté le 25 juin 1943 à Paris par la gestapo pour ses activités d’espionnage pour le compte de l’Allemagne en tant que membre de l’ABWEHR (service de renseignement de l’état-major allemand). En effet un document du contre-espionnage français d’après-guerre précise que Ravel, alias « RATTE3 » a été immatriculé en qualité d’agent de la section III F de l’Abwehr sous l’indicatif F7 190, recruté en 1943 et rayé sous n° 10.909/43 : « très secret- 20/8/43 :  a compromis par ses bavardages une affaire importante – Doit être arrêté et interné en Allemagne » . Il est incarcéré au fort de Romainville à Compiègne, puis déporté à Buchenwald le 23 décembre 1943 (matricule 3219) ensuite Mauthausen le 25 février 1944, à Steyr le 8 mars 1944 puis à Mauthausen le 16 mai 1944 (matricule 54009).
Il est libéré le 5 mai 1945 et hospitalisé en Allemagne jusqu’au 17 juin 1945, avant sa convalescence en Suisse à Herisau et à Leysin, suite à fractures non consolidées et tuberculose. Il est rapatrié en France le 28 octobre 1945 et s’installe à Nîmes le 3 décembre 1946, rue Graverol et à Vézénobres (Gard) à La Sabatière en 1952. Sa carte de déporté résistant lui est retirée 15 janvier 1952 pour faux documents et activité d’espionnage. En 1957, il est inculpé pour fraude à la pension d’invalidité et s’être fait passer pour colonel et officier supérieur alors que capitaine en retraite et certificats de résistance de complaisance. Il est relaxé pour une fraude à l’invalidité[i] mais sera condamné à 15 jours de prison et 20.000 francs d’amende pour ses faux faits de guerre, ainsi que le retrait de la légion d’honneur.
Il décède le 3 novembre 1973 à Brest.

André Francisco


[i] Bayonne, 3 mai 1957 (A.F.P.) – Le tribunal correctionnel de Bayonne a rendu jeudi son jugement dans l’affaire des pensions abusives attribuées par le centre de réforme de cette ville. Douze inculpés étaient poursuivis pour pillage des deniers de l’État, attribution de certificats de complaisance, invocation de fausses blessures. Le tribunal a condamné à huit mois de prison et 100 000 francs d’amende Georges Ravel, dit de Biesville, faux colonel et faux résistant, qui avait frauduleusement obtenu une carte de déporté et qui en avait fait usage pour obtenir une majoration de pension. Le docteur Pierre Birade, médecin commandant en retraite, médecin-chef du centre, est condamné à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de ses droits, pour s’être abstenu de contrôler l’authenticité des cas qui lui étaient soumis. Les huit autres inculpés, un ancien secrétaire du centre de réforme et sept pensionnés, ont été relaxés.

Sources :

  • Archives Caen
    Registre matricule 1344 – année 1916 ; archives départementales Maine et Loire
    Article le monde 3 mai 1957
Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

RAVEL de BIESVILLE Georges

  • 3219 et 54009 Buchenwald

  • Né le 15 octobre 1896 à Angers

  • Décédé le 3 novembre 1973 à Brest

Il né à Angers (Maine et Loire) de père inconnu et de Marie Ravel qui l’a reconnu, il se fait appeler Baron de Ravel de Biesville.
Incorporé au 66ème régiment d’infanterie le 9 décembre 1915, il est blessé et entre comme élève aspirant le 8 mai 1918. Il gravit les échelons militaires et promu sous-lieutenant de réserve en août 1919. Il se rengage au 1er régiment de chasseurs d’Afrique au Maroc et passe lieutenant au 3ème régiment étranger en juin 1926, puis à Beyrouth en juillet 1928  et Gabes en avril 1932. Il aura de nombreuses autres affectations jusqu’en février 1940, notamment au 3ème bataillon du régiment de marche de volontaires étrangers. Il est titulaire de nombreuses médailles : Belgique, Liban, franco-britannique, croix de guerre et légion d’honneur par décret 17 mars 1947 pour services de guerre exceptionnels et résistance. En effet, il déclare de nombreux actes de résistance et avoir été arrêté alors qu’il allait quitter la France en avion. Toutefois la réalité est toute autre : Il est arrêté le 25 juin 1943 à Paris par la gestapo pour ses activités d’espionnage pour le compte de l’Allemagne en tant que membre de l’ABWEHR (service de renseignement de l’état-major allemand). En effet un document du contre-espionnage français d’après-guerre précise que Ravel, alias « RATTE3 » a été immatriculé en qualité d’agent de la section III F de l’Abwehr sous l’indicatif F7 190, recruté en 1943 et rayé sous n° 10.909/43 : « très secret- 20/8/43 :  a compromis par ses bavardages une affaire importante – Doit être arrêté et interné en Allemagne » . Il est incarcéré au fort de Romainville à Compiègne, puis déporté à Buchenwald le 23 décembre 1943 (matricule 3219) ensuite Mauthausen le 25 février 1944, à Steyr le 8 mars 1944 puis à Mauthausen le 16 mai 1944 (matricule 54009).
Il est libéré le 5 mai 1945 et hospitalisé en Allemagne jusqu’au 17 juin 1945, avant sa convalescence en Suisse à Herisau et à Leysin, suite à fractures non consolidées et tuberculose. Il est rapatrié en France le 28 octobre 1945 et s’installe à Nîmes le 3 décembre 1946, rue Graverol et à Vézénobres (Gard) à La Sabatière en 1952. Sa carte de déporté résistant lui est retirée 15 janvier 1952 pour faux documents et activité d’espionnage. En 1957, il est inculpé pour fraude à la pension d’invalidité et s’être fait passer pour colonel et officier supérieur alors que capitaine en retraite et certificats de résistance de complaisance. Il est relaxé pour une fraude à l’invalidité[i] mais sera condamné à 15 jours de prison et 20.000 francs d’amende pour ses faux faits de guerre, ainsi que le retrait de la légion d’honneur.
Il décède le 3 novembre 1973 à Brest.

André Francisco


[i] Bayonne, 3 mai 1957 (A.F.P.) – Le tribunal correctionnel de Bayonne a rendu jeudi son jugement dans l’affaire des pensions abusives attribuées par le centre de réforme de cette ville. Douze inculpés étaient poursuivis pour pillage des deniers de l’État, attribution de certificats de complaisance, invocation de fausses blessures. Le tribunal a condamné à huit mois de prison et 100 000 francs d’amende Georges Ravel, dit de Biesville, faux colonel et faux résistant, qui avait frauduleusement obtenu une carte de déporté et qui en avait fait usage pour obtenir une majoration de pension. Le docteur Pierre Birade, médecin commandant en retraite, médecin-chef du centre, est condamné à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de ses droits, pour s’être abstenu de contrôler l’authenticité des cas qui lui étaient soumis. Les huit autres inculpés, un ancien secrétaire du centre de réforme et sept pensionnés, ont été relaxés.

Sources :

  • Archives Caen
    Registre matricule 1344 – année 1916 ; archives départementales Maine et Loire
    Article le monde 3 mai 1957
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