RECHERCHEZ
Son père, Marcel, et sa mère, Yvonne Landauer, se sont mariés à Nîmes, deux ans plus tôt. La famille maternelle est implantée depuis longtemps dans la région. Marcel a 34 ans, et Yvonne, 24, lorsqu’ils deviennent parents. Les raisons pour lesquelles le dernier prénom de l’enfant est Marx, nous échappent mais témoignent probablement des convictions des parents. Nous ignorons aussi les raisons de l’installation à Neuilly. Jean-Claude, adolescent, y fréquente le lycée Pasteur. La famille déménage et s’installe 7 rue St Dominique, à Nîmes durant la guerre. Brillant, Jean-Claude est inscrit en classe préparatoire du Lycée de garçons de Nîmes. Sous-admissible à l’Ecole Polytechnique en 1942, il intègre finalement l’Ecole Nationale Supérieure de l’Aéronautique de St-Etienne. En 1944, il poursuit ses études dans la prestigieuse institution.
Les circonstances de son arrestation montrent la volonté de la Milice et du Parti Populaire Français de collaborer activement avec les forces d’occupation nazie. Jean-Claude est appréhendé à Lyon le 29 Juin 1944, sous un nom d’emprunt, Raymond Saint-Bonnet. Un ami résistant, Henri Ledermann, est arrêté le même jour. Comment la Milice a-t-elle eu connaissance des activités de Henri Ledermann ? Jean-Claude participait-il activement à un mouvement de résistance ? Quelles qu’aient été ses activités, le jeune homme est interné à la prison de Montluc, à Lyon, dans la « baraque aux juifs » et sous sa véritable identité. Sur le modèle des camps de travail nazi, la prison devient un réservoir de main d’œuvre gratuite. Des bombardements alliés détruisent une partie de l’aéroport de Bron le 14 août 1944. Le 18, Jean-Claude, son ami Henri et 47 autres prisonniers sont transportés à Bron. Ils doivent désamorcer les bombes qui n’ont pas éclaté. A la fin de la journée, l’officier SS en charge de l’opération oriente les détenus au-dessus de trous d’obus et les fait exécuter par balles.
Début septembre 1944, Lyon est libéré. Des recherches périlleuses et parfois insoutenables débutent immédiatement à Bron. Le frère Benoît, franciscain, de son vrai nom Henri Galdin, mène les équipes de la Croix Rouge. Avec des renforts de la résistance, ils découvrent plusieurs charniers. Grace à une enquête minutieuse, 81 victimes retrouvent leur identité, 20 resteront inconnues. Marcel Bloch se déplace et identifie le cadavre de son fils, Jean-Claude, le 12 Octobre 1944. Le jeune homme brillant d’1m75, aux cheveux châtains, est mort d’une balle dans la tête. Il avait 21 ans.
Jean-Claude Bloch est inhumé à Bron. Dès 1945, l’École Nationale Supérieure de l’Aéronautique de St Etienne lui dédicace une salle d’étude. Il obtient la mention Mort pour la France la même année et le titre d’interné politique en 1952.
Rédaction : Leila Isidore et Ava Allaoua-Seguron, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 vies : Agnès Arcin et Anne Brugère
Sources :
AD Hauts de Seine
J.O. du 6 juillet 1942
Site municipal de la ville de Bron https://www.ville-bron.fr/bienvenue-bron/decouvrir-bron/les-chemins-des-savoirs/bron-en-guerre/etape-8-les-massacres-de-bron
Extrait du MAITRON : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article186229
Yad Vashem, feuille de témoignage déposé par Alain Simonnet
Acte du décés de Jean-Claude Bloch, archives municipales de Bron
RECHERCHEZ
Son père, Marcel, et sa mère, Yvonne Landauer, se sont mariés à Nîmes, deux ans plus tôt. La famille maternelle est implantée depuis longtemps dans la région. Marcel a 34 ans, et Yvonne, 24, lorsqu’ils deviennent parents. Les raisons pour lesquelles le dernier prénom de l’enfant est Marx, nous échappent mais témoignent probablement des convictions des parents. Nous ignorons aussi les raisons de l’installation à Neuilly. Jean-Claude, adolescent, y fréquente le lycée Pasteur. La famille déménage et s’installe 7 rue St Dominique, à Nîmes durant la guerre. Brillant, Jean-Claude est inscrit en classe préparatoire du Lycée de garçons de Nîmes. Sous-admissible à l’Ecole Polytechnique en 1942, il intègre finalement l’Ecole Nationale Supérieure de l’Aéronautique de St-Etienne. En 1944, il poursuit ses études dans la prestigieuse institution.
Les circonstances de son arrestation montrent la volonté de la Milice et du Parti Populaire Français de collaborer activement avec les forces d’occupation nazie. Jean-Claude est appréhendé à Lyon le 29 Juin 1944, sous un nom d’emprunt, Raymond Saint-Bonnet. Un ami résistant, Henri Ledermann, est arrêté le même jour. Comment la Milice a-t-elle eu connaissance des activités de Henri Ledermann ? Jean-Claude participait-il activement à un mouvement de résistance ? Quelles qu’aient été ses activités, le jeune homme est interné à la prison de Montluc, à Lyon, dans la « baraque aux juifs » et sous sa véritable identité. Sur le modèle des camps de travail nazi, la prison devient un réservoir de main d’œuvre gratuite. Des bombardements alliés détruisent une partie de l’aéroport de Bron le 14 août 1944. Le 18, Jean-Claude, son ami Henri et 47 autres prisonniers sont transportés à Bron. Ils doivent désamorcer les bombes qui n’ont pas éclaté. A la fin de la journée, l’officier SS en charge de l’opération oriente les détenus au-dessus de trous d’obus et les fait exécuter par balles.
Début septembre 1944, Lyon est libéré. Des recherches périlleuses et parfois insoutenables débutent immédiatement à Bron. Le frère Benoît, franciscain, de son vrai nom Henri Galdin, mène les équipes de la Croix Rouge. Avec des renforts de la résistance, ils découvrent plusieurs charniers. Grace à une enquête minutieuse, 81 victimes retrouvent leur identité, 20 resteront inconnues. Marcel Bloch se déplace et identifie le cadavre de son fils, Jean-Claude, le 12 Octobre 1944. Le jeune homme brillant d’1m75, aux cheveux châtains, est mort d’une balle dans la tête. Il avait 21 ans.
Jean-Claude Bloch est inhumé à Bron. Dès 1945, l’École Nationale Supérieure de l’Aéronautique de St Etienne lui dédicace une salle d’étude. Il obtient la mention Mort pour la France la même année et le titre d’interné politique en 1952.
Rédaction : Leila Isidore et Ava Allaoua-Seguron, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 vies : Agnès Arcin et Anne Brugère
Sources :
AD Hauts de Seine
J.O. du 6 juillet 1942
Site municipal de la ville de Bron https://www.ville-bron.fr/bienvenue-bron/decouvrir-bron/les-chemins-des-savoirs/bron-en-guerre/etape-8-les-massacres-de-bron
Extrait du MAITRON : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article186229
Yad Vashem, feuille de témoignage déposé par Alain Simonnet
Acte du décés de Jean-Claude Bloch, archives municipales de Bron