Il nait le 18 avril 1921 à Brême (Allemagne).

Sur sa fiche d’entrée à Dachau il déclare que son père est Isaac Reich sa mère Mina Klugmann; cependant sur tous les autres documents retrouvés (Mémorial de la Shoah, sites généalogiques, bases donnes israélites…) son père s’appellerait Schyja, et sa mère Sarah ?

Il aurait une sœur Nelly née le 5 septembre 1926 à Francfort-sur- le- Main (Allemagne) – fille de Schyia et Sarah – elle sera déportée par convoi 42 du 6 novembre 1942 et disparaitra.

Il émigre à Anvers (Belgique), probablement à la fin des années 1930. C’est là qu’il est arrêté par les autorités belges, le 20 avril 1940. Comme de nombreux réfugiés juifs venus de l’est – considérés comme potentiellement favorables à l’ennemi – il est expulsé vers la France à la mi-mai, au moment où les Allemands envahissent la Belgique.  Il apparait sur la liste de St Cyprien qui recense les juifs réfugiés en Belgique et expulsés le 10 mai 1940, et il suivra le parcours de ceux-ci. Il est interné au camp de Ste Livrade et Villemur, avant d’être interné au camp de st Cyprien dans les Pyrénées Orientales, où il y figure sur une liste du 20 octobre 1940. Il est ensuite envoyé à Rivesaltes le 30 octobre 1940, au centre dit « d’Hébergement pour les étrangers indésirables », en majorité juifs, d’où il est muté au GTE 803 affecté aux mines de la Grand Combe La Favède, dans le Gard, le 25 juin 1941. Sur sa fiche de recensement de judéité (loi du 2 juin 1941) il apparait comme travaillant bien au GTE (Groupement de Travailleurs Etrangers) de La Grand Combe dans le Gard.
Il est arrêté et envoyé au camp des Milles vers Aix en Provence, antichambre du centre de regroupement des israélites de Drancy le 3 septembre 1942, d’où il est déporté vers Auschwitz par convoi n° 29[i] du 7 septembre 1942.
Il fait partie de la centaine de déportés n’ayant pas été assassinés dès leur arrivée et on le retrouve au camp de Dachau le 5 août 1944 sous le matricule 87387, où il affecté comme menuisier.
Il sera libéré au camp de Mühldorf [ii], satellite du camp de Dachau.
Son nom figure sur le mur des noms de la Shoah : dalle 87 – colonne29 – rangée 3

Nous ne disposons pas d’informations sur sa vie après les camps.

André FRANCISCO – Gérard KREBS

[i] Le Convoi 29 du 7 septembre 1942 est surtout composé de Juifs étrangers qui avaient été transférés de la zone non occupée par deux convois. Le premier arrive au camp de Drancy en provenance de Nice le 1^er septembre et le deuxième de Rivesaltes et des Milles, arrive à Drancy le 3 septembre. Plus de 100 enfants sont parmi les déportés de la zone non occupée auxquels s’ajoutent près de 200 Juifs arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942. À leur arrivée à Auschwitz, 59 hommes sont sélectionnés pour des travaux forcés et tatoués des numéros 63164 à 63222, 52 femmes sont tatouées des numéros 19243 à 19294. Les autres déportés sont gazés dès leur arrivée au camp. Selon l’historien Serge Klarsfeld, on dénombrait 34 rescapés de ce convoi en 1945,

[ii] Camp de Mühldorf [ii]. Le camp situé en Bavière, est un satellite du camp de Dachau d’une superficie de 20 km², est créé pour fournir de la main-d’œuvre à une installation souterraine pour la production du Messerschmitt

Sources :

EC Béthune, (en ligne sur le site internet des Archives départementales du Pas-de-Calais).

21 P 531 729, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Roche Clément, Edouard.

Dossier Arolsen.

Christine Dalbert, « Roche Clément » in Laurent Thiery (dir.), Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.1978-1979.

« Le Kommando de Klein Bodungen » sur le site internet de l’Association française Buchenwald Dora et Kommandos, https://asso-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-klein-bodungen/

Arbre généalogique de Clément Edouard Roche sur le site internet Geneanet.

https://gw.geneanet.org/bernardlancien?n=roche&oc=1&p=clement+edouard
Photographie extraite de son dossier de Caen