RECHERCHEZ
Jean Joseph Kieffer, né le 30 mai 1923 à Haute Yutz (Moselle), est le fils de Jean-Baptiste et de Marie-Elise Schoumacker. Il est contrôleur laitier de profession et épouse le 5 mai 1946 avec Reine Stasias (née le 6 janvier 1924 à Thuny-Trugny – Ardennes et décédée le 4 mars 2012 à Bagnols-sur- Cèze); ils auront deux enfants : Philippe et Richard.
Le 3 avril 1942, l’armée allemande lance un appel sous les drapeaux pour aller faire son service militaire ; Jean Kieffer fuit Haute Yutz, où il est domicilié 35 rue de la Pépinière, pour la zone libre.
Le 19 avril 1942, il s’engage pour une durée de trois ans dans le 2ème bataillon des Chasseurs Alpins à Jujurieux (Ain), au grade de sergent. Le 20 octobre 1942, à la dissolution de l’armée française sur ordre des Allemands, il s’engage dans la résistance et se fait établir une fausse carte d’identité par la mairie de St Loup (Bouches du Rhône), sous le nom de Jean Dubois (sur son livret militaire, son pseudonyme est Jean Durots), né le 31 mai 1923. Il se retrouve à Toulon, où le 30 novembre 1942, la Gestapo opère une rafle, suite à sa participation à un sabotage sur une voie de chemin de fer. Il est envoyé dans un camp de travailleurs à Dresden où il reste trois mois, avant de s’évader le 23 février 1943. Il arrive à Francfort sur Main mais, saisi par les SS à la descente du train, il est affecté à un camp pendant six mois. Les mauvais traitements, les coups et la faim ont raison de sa santé : il passe deux mois en infirmerie, est évacué de prison en prison – Kassel, Berlin, Francfort sur Oder, huit à quinze jours dans chaque lieu. En août 43, il est chargé de conduire des camions entre Ruhlan et Dresden ; le 24 décembre 1943, il s’évade et arrive à Château-Salins en Moselle, est récupéré par son père qui le ramène à Haute Yutz. Prévenus, les SS le présentent à la Gestapo de Thionville, il est alors versé dans un bataillon disciplinaire à Tilsit (Prusse orientale). Fin mars, il déserte et retourne à Haute Yutz, et se cache chez son oncle M. Louis, 24 rue de Kuntsig. A cette même époque il est incorporé de force dans l’armée allemande entre le 24 avril et le 6 octobre 1944, mais ne se présente pas (cf son livret militaire – affecté à la 413 Panzer Grenadier à Interburg – Prusse orientale). Le 6 octobre 1944, il est découvert lors d’une perquisition et conduit à Metzervisse, puis à la prison militaire de Sarrelouis en Allemagne, Sarrebruck, enfin Deux-Ponts où il reste trois semaines. Il est finalement déporté au fort Zima à Torgau sur Elbe, après transit à la maison des Bagnards à ZweiBrücken. Le 2 janvier 1945, il est accusé de désertion devant le conseil de guerre allemand et condamné à mort, devant être fusillé trois mois après le jugement. L’armée russe arrive à temps le 7 mai 1945, il est remis aux autorités militaires françaises le 11, et rapatrié le 18 mai 1945 (dans son livret militaire il est marqué la date du 18 juin 1945). Il servira entre août 1946 et mars 1948 en Indochine, avant d’être rapatrié de Haiphong le 6 mars 1948.
Le 12 avril 1984, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il décède à Bagnols-sur-Cèze le 15 octobre 1989.
Frédérique Doat-Vincent
Sources :
Photo de mariage et témoignage familial : son petit-fils Franck Kieffer
Généanet : Franck Richard KIEFFER (fonzie57)
Dossier SHD Caen
Décès : Insee
RECHERCHEZ
Jean Joseph Kieffer, né le 30 mai 1923 à Haute Yutz (Moselle), est le fils de Jean-Baptiste et de Marie-Elise Schoumacker. Il est contrôleur laitier de profession et épouse le 5 mai 1946 avec Reine Stasias (née le 6 janvier 1924 à Thuny-Trugny – Ardennes et décédée le 4 mars 2012 à Bagnols-sur- Cèze); ils auront deux enfants : Philippe et Richard.
Le 3 avril 1942, l’armée allemande lance un appel sous les drapeaux pour aller faire son service militaire ; Jean Kieffer fuit Haute Yutz, où il est domicilié 35 rue de la Pépinière, pour la zone libre.
Le 19 avril 1942, il s’engage pour une durée de trois ans dans le 2ème bataillon des Chasseurs Alpins à Jujurieux (Ain), au grade de sergent. Le 20 octobre 1942, à la dissolution de l’armée française sur ordre des Allemands, il s’engage dans la résistance et se fait établir une fausse carte d’identité par la mairie de St Loup (Bouches du Rhône), sous le nom de Jean Dubois (sur son livret militaire, son pseudonyme est Jean Durots), né le 31 mai 1923. Il se retrouve à Toulon, où le 30 novembre 1942, la Gestapo opère une rafle, suite à sa participation à un sabotage sur une voie de chemin de fer. Il est envoyé dans un camp de travailleurs à Dresden où il reste trois mois, avant de s’évader le 23 février 1943. Il arrive à Francfort sur Main mais, saisi par les SS à la descente du train, il est affecté à un camp pendant six mois. Les mauvais traitements, les coups et la faim ont raison de sa santé : il passe deux mois en infirmerie, est évacué de prison en prison – Kassel, Berlin, Francfort sur Oder, huit à quinze jours dans chaque lieu. En août 43, il est chargé de conduire des camions entre Ruhlan et Dresden ; le 24 décembre 1943, il s’évade et arrive à Château-Salins en Moselle, est récupéré par son père qui le ramène à Haute Yutz. Prévenus, les SS le présentent à la Gestapo de Thionville, il est alors versé dans un bataillon disciplinaire à Tilsit (Prusse orientale). Fin mars, il déserte et retourne à Haute Yutz, et se cache chez son oncle M. Louis, 24 rue de Kuntsig. A cette même époque il est incorporé de force dans l’armée allemande entre le 24 avril et le 6 octobre 1944, mais ne se présente pas (cf son livret militaire – affecté à la 413 Panzer Grenadier à Interburg – Prusse orientale). Le 6 octobre 1944, il est découvert lors d’une perquisition et conduit à Metzervisse, puis à la prison militaire de Sarrelouis en Allemagne, Sarrebruck, enfin Deux-Ponts où il reste trois semaines. Il est finalement déporté au fort Zima à Torgau sur Elbe, après transit à la maison des Bagnards à ZweiBrücken. Le 2 janvier 1945, il est accusé de désertion devant le conseil de guerre allemand et condamné à mort, devant être fusillé trois mois après le jugement. L’armée russe arrive à temps le 7 mai 1945, il est remis aux autorités militaires françaises le 11, et rapatrié le 18 mai 1945 (dans son livret militaire il est marqué la date du 18 juin 1945). Il servira entre août 1946 et mars 1948 en Indochine, avant d’être rapatrié de Haiphong le 6 mars 1948.
Le 12 avril 1984, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il décède à Bagnols-sur-Cèze le 15 octobre 1989.
Frédérique Doat-Vincent
Sources :
Photo de mariage et témoignage familial : son petit-fils Franck Kieffer
Généanet : Franck Richard KIEFFER (fonzie57)
Dossier SHD Caen
Décès : Insee




