GUYOT André

  • 43978, Buchenwald

  • Né le 6 février 1922 à Algrange (Moselle)

  • Décédé à  Besançon le 7 novembre 1975

    André Louis Jean Baptiste Guyot est né le 6 février 1922 à Algrange en Moselle. Il est le fils de Claude Achille Louis Guyot, employé à la mine, né à Camplong dans l’Hérault, et de Fernande Elise Carpentier, née à Ludres en Meurthe-et-Moselle, mariés le 1er février 1919 à Graissessac dans l’Hérault. Il est de religion catholique. Lors des recensements de 1926 à 1936, la famille Guyot habite à Mancieulles en Meurthe-et-Moselle, un deuxième garçon est né en 1930, prénommé Jean. Pendant la guerre, sa mère, certainement veuve, habite à Camplong et lui à Montpellier. Il s’engage dans la Résistance le 1er juin 1942 au sein du service radio appelé aussi WT (Wireless Transmission) créé par Jean Moulin. Sous le pseudonyme de « Jacques » et « Ostin », il devient le 1er février 1943 radio puis chef-radio dans le réseau Action R3 au sein de la Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP). Clandestinement, il sillonne la région R3 (Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales) mais aussi la région R4 (Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège et Haute-Garonne), surtout le Gers et le Gard. Il transmet ou reçoit plus de 1 000 câbles. De mai-juin jusqu’en octobre 1943, avec Georges Ledoux (matricule 43536), il fait régulièrement des escales de deux jours maximum chez les Daguzan, Marcel et Jeanne (matricule 27946 à Ravensbrück), membres de Libération-Sud, au 39 route du Garros à Auch dans le Gers. Il émet en direction de Londres depuis leur domicile. Ses émissions ayant été repérées, il échappe de justesse à l’arrestation. A la suite d’une dénonciation, il est interpellé le 22 octobre par la Gestapo à Nîmes. Il parvient à s’échapper au moment de monter dans la voiture de la Gestapo qui le recherche activement. Dans la préfecture gardoise, il demande alors de l’aide à Marcelle Saltet (matricule 34140) qui cache déjà à son domicile Louis François (matricule 62327). Elle sollicite Mathilde Philippe pour héberger au 27 rue de la Madeleine à Nîmes le radio en fuite. Il est arrêté le 25 octobre 1943 par la Gestapo chez son hôte qui est en train de confectionner des équipements pour les maquisards. D’autres interpellations ont lieu ce jour-là : Marcelle Saltet, Augustine Donadille (matricule 35345), Lucette Choisy, Andrée Choisy (matricule 34113), Zulma Vigne (matricule 38095), Jeanne Encontre (matricule 34116), les époux Toutin, Auguste (matricule 63243) et Blanche (matricule 34148), et leur fille Marthe (matricule 34147), Louis François et Georges Ledoux. Il est interné successivement à Nîmes, à Marseille, à Montpellier à partir du 20 novembre et à Toulouse jusqu’au 15 janvier 1944 date à laquelle il est transféré au camp de Compiègne. Il est déporté le 27 janvier avec Georges Ledoux dans un convoi comprenant 1 585 détenus. Il arrive à Buchenwald le 30 janvier. En septembre, il est envoyé à Halberstadt. Par mesure disciplinaire, il est ensuite affecté au camp disciplinaire de Langenstein le 15 janvier 1945. Il est libéré le 13 avril par l’armée américaine. Il est rapatrié le 26 mai 1945 par train via Maubeuge dans le Nord. Après la guerre, ses services dans la Résistance sont homologués par les autorités militaires avec le grade de lieutenant et il est capitaine honoraire de l’armée de l’air. Il reçoit la Croix de guerre avec palme. Il vit à Nancy en Meurthe-et-Moselle où il est représentant en textile. Il s’y marie le 23 décembre 1950 avec Juliette Lewkowitsch qui a été, elle aussi, déportée à l’âge de 19 ans à Auschwitz-Birkenau. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1953, il a alors un enfant. En 1955, il réside à Mirecourt dans les Vosges où il continue de travailler dans la confection et la literie puis à Nomécourt en Haute-Marne et à Briey en Meurthe-et-Moselle pendant deux mois. Du 22 avril 1959 au 30 juin 1960, il réside à Strasbourg dans le Bas-Rhin où il est directeur commercial du magasin Les Champs Elysées. Enfin, il s’installe à Besançon dans le Doubs où il est directeur général de la société Caty, une société de prêt-à-porter. Il est promu officier de la Légion d’honneur en 1966. Il décède à Besançon le 7 novembre 1975, à l’âge de 53 ans.

    Marilyne Andréo

    Sources :

    21 P 622 744, DAVCC Caen, Dossier de déporté d’André Guyot.

    21 P 525 244, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Mathilde Philippine Philippe.

    17 P 61, SHD Vincennes, Dossier d’homologation du réseau Action R3.

    Dossier Arolsen.

    Dossier de membre de l’Ordre de la Légion d’Honneur d’André Guyot, Base de données Léonore, site internet des Archives nationales, https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/179051#spotlight

    AD Moselle, Liste des recensements de population 1926, 1931 et 1936, commune de Mancieulles, en ligne.

    EC (Algrange, Graissessac) sur le site internet des Archives départementales de Moselle et de l’Hérault.

    Espoir : revue de l’Institut Charles de Gaulle, n°126-128, mars 2001, p.78.

    Site internet des Français libres, http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=73103

    Biographie de Jeanne Daguzan sur le site internet Hauts lieux de mémoire du Gers, https://resistance-gers.fr/acteurs/jeanne-daguzan/

    Photographie extraite de son dossier de la Légion d’honneur : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/179051#show

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    GUYOT André

    • 43978, Buchenwald

    • Né le 6 février 1922 à Algrange (Moselle)

    • Décédé à  Besançon le 7 novembre 1975

      André Louis Jean Baptiste Guyot est né le 6 février 1922 à Algrange en Moselle. Il est le fils de Claude Achille Louis Guyot, employé à la mine, né à Camplong dans l’Hérault, et de Fernande Elise Carpentier, née à Ludres en Meurthe-et-Moselle, mariés le 1er février 1919 à Graissessac dans l’Hérault. Il est de religion catholique. Lors des recensements de 1926 à 1936, la famille Guyot habite à Mancieulles en Meurthe-et-Moselle, un deuxième garçon est né en 1930, prénommé Jean. Pendant la guerre, sa mère, certainement veuve, habite à Camplong et lui à Montpellier. Il s’engage dans la Résistance le 1er juin 1942 au sein du service radio appelé aussi WT (Wireless Transmission) créé par Jean Moulin. Sous le pseudonyme de « Jacques » et « Ostin », il devient le 1er février 1943 radio puis chef-radio dans le réseau Action R3 au sein de la Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP). Clandestinement, il sillonne la région R3 (Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales) mais aussi la région R4 (Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège et Haute-Garonne), surtout le Gers et le Gard. Il transmet ou reçoit plus de 1 000 câbles. De mai-juin jusqu’en octobre 1943, avec Georges Ledoux (matricule 43536), il fait régulièrement des escales de deux jours maximum chez les Daguzan, Marcel et Jeanne (matricule 27946 à Ravensbrück), membres de Libération-Sud, au 39 route du Garros à Auch dans le Gers. Il émet en direction de Londres depuis leur domicile. Ses émissions ayant été repérées, il échappe de justesse à l’arrestation. A la suite d’une dénonciation, il est interpellé le 22 octobre par la Gestapo à Nîmes. Il parvient à s’échapper au moment de monter dans la voiture de la Gestapo qui le recherche activement. Dans la préfecture gardoise, il demande alors de l’aide à Marcelle Saltet (matricule 34140) qui cache déjà à son domicile Louis François (matricule 62327). Elle sollicite Mathilde Philippe pour héberger au 27 rue de la Madeleine à Nîmes le radio en fuite. Il est arrêté le 25 octobre 1943 par la Gestapo chez son hôte qui est en train de confectionner des équipements pour les maquisards. D’autres interpellations ont lieu ce jour-là : Marcelle Saltet, Augustine Donadille (matricule 35345), Lucette Choisy, Andrée Choisy (matricule 34113), Zulma Vigne (matricule 38095), Jeanne Encontre (matricule 34116), les époux Toutin, Auguste (matricule 63243) et Blanche (matricule 34148), et leur fille Marthe (matricule 34147), Louis François et Georges Ledoux. Il est interné successivement à Nîmes, à Marseille, à Montpellier à partir du 20 novembre et à Toulouse jusqu’au 15 janvier 1944 date à laquelle il est transféré au camp de Compiègne. Il est déporté le 27 janvier avec Georges Ledoux dans un convoi comprenant 1 585 détenus. Il arrive à Buchenwald le 30 janvier. En septembre, il est envoyé à Halberstadt. Par mesure disciplinaire, il est ensuite affecté au camp disciplinaire de Langenstein le 15 janvier 1945. Il est libéré le 13 avril par l’armée américaine. Il est rapatrié le 26 mai 1945 par train via Maubeuge dans le Nord. Après la guerre, ses services dans la Résistance sont homologués par les autorités militaires avec le grade de lieutenant et il est capitaine honoraire de l’armée de l’air. Il reçoit la Croix de guerre avec palme. Il vit à Nancy en Meurthe-et-Moselle où il est représentant en textile. Il s’y marie le 23 décembre 1950 avec Juliette Lewkowitsch qui a été, elle aussi, déportée à l’âge de 19 ans à Auschwitz-Birkenau. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1953, il a alors un enfant. En 1955, il réside à Mirecourt dans les Vosges où il continue de travailler dans la confection et la literie puis à Nomécourt en Haute-Marne et à Briey en Meurthe-et-Moselle pendant deux mois. Du 22 avril 1959 au 30 juin 1960, il réside à Strasbourg dans le Bas-Rhin où il est directeur commercial du magasin Les Champs Elysées. Enfin, il s’installe à Besançon dans le Doubs où il est directeur général de la société Caty, une société de prêt-à-porter. Il est promu officier de la Légion d’honneur en 1966. Il décède à Besançon le 7 novembre 1975, à l’âge de 53 ans.

      Marilyne Andréo

      Sources :

      21 P 622 744, DAVCC Caen, Dossier de déporté d’André Guyot.

      21 P 525 244, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Mathilde Philippine Philippe.

      17 P 61, SHD Vincennes, Dossier d’homologation du réseau Action R3.

      Dossier Arolsen.

      Dossier de membre de l’Ordre de la Légion d’Honneur d’André Guyot, Base de données Léonore, site internet des Archives nationales, https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/179051#spotlight

      AD Moselle, Liste des recensements de population 1926, 1931 et 1936, commune de Mancieulles, en ligne.

      EC (Algrange, Graissessac) sur le site internet des Archives départementales de Moselle et de l’Hérault.

      Espoir : revue de l’Institut Charles de Gaulle, n°126-128, mars 2001, p.78.

      Site internet des Français libres, http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=73103

      Biographie de Jeanne Daguzan sur le site internet Hauts lieux de mémoire du Gers, https://resistance-gers.fr/acteurs/jeanne-daguzan/

      Photographie extraite de son dossier de la Légion d’honneur : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/179051#show

      Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.