GONZALES Odette née AMBLARD

  • 42163 Ravensbrück

  • Née le 22 mars 1922 à Nîmes

  • Décédée le 19 avril 2003 à Nîmes

    Elle naît le 22 mars 1922 à Nîmes, fille d’Alphonse, chaudronnier de 34 ans et d’Adrienne Luboue, couturière de 30 ans. Elle est piqueuse de chaussures et ensuite embauchée chez un avocat pour garder un bébé, quand elle est contactée par des jeunes filles de son âge. Elle entre dans leur groupe et alors qu’elle habite 18 rue des cerisiers à Nîmes et milite au Front National de lutte pour l’indépendance de la France (FN) sous le pseudo « Nicole », elle distribue tracts et journaux. Le 18 avril 1942, avec ses camarades Andrée Julien et Eliette Berti née Rigon, elles sont arrêtées sur dénonciation et incarcérées à Nîmes, puis aux Présentines à Marseille.  Jugée un mois après par un tribunal militaire au Fort St Jean elle est condamnée à 4 ans de prison pour « reconstitution de ligue dissoute et propagande communiste » et transférée aux Beaumettes jusqu’au 7 février 1944. Après un transit à la Petite Roquette (Paris) le 8 février, elle est envoyée le lendemain à la centrale de Rennes jusqu’au 17 mai 1944, puis au Fort de Romainville avant d’être déportée le 30 mai 1944 au départ de la gare de l’Est à Paris par transport I.216 avec ses camarades gardoises, Andrée Julien (42184 Ravensbrück) Eliette Rigon (42253 Ravensbrück) et Josette Roucaute (42191 Ravensbrück). Ce transport a la particularité d’être composé de femmes arrêtées depuis longtemps, entre 1941 et 1943, et accusées par les Allemands de menées communistes[i]. Après un passage par le camp de Neue Bremm près de Sarrebruck, le 13 juin 1944 elles sont transférées au KL de Ravensbrück Souffrant d’un érésipèle elle a été sauvée par une prisonnière politique polonaise, médecin, grâce à un autovaccin. Elle est ensuite transférée au kommando de Leipzig-Schönfeld le 4 août 1944. Elle y retrouve ses compagnes et travaille à l’usine d’armement HASAG. IG Farben du groupe Siemens, en alternance jour/nuit à la fabrication d’obus.  Devant l’avancée des troupes alliées, le camp est évacué le 14 avril 1945 et au bout de trois jours de marche forcée, avec ses camarades elle réussit à s’enfuir. Elles sont aidées par des prisonniers de guerre français jusqu’à ce qu’elles soient récupérées par les forces alliées, mais ce n’est que le 30 mai 1945 qu’elles arrivent à Paris à l’hôtel Lutetia. Son frère cheminot résistant a lui aussi été arrêté à Ambérieu le 12 mai 1943 et déporté à Dachau (73009) d’où il reviendra. Elle épouse en 1947 Jean Gonzales (né le 25 décembre 1915 à Palmeira (La Coruña – Espagne) ; décédé en 1996 et lui aussi déporté à Mauthausen (matricule 5946).

    Elle aura des responsabilités au sein de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés Internés et Patriotes) et témoignera auprès des collèges, en apportant son aide pour le concours de la résistance notamment. Elle est décorée Chevalier de la Légion d’honneur en 2001 et décèdera le 19 avril 2003 à Nîmes.

    André Francisco


    [i] Thomas Fontaine, Guillaume Quesne : I.216. Transport parti de Paris, gare de l’Est, et arrivé à Sarrebruck (camp de Neue Bremm) le 30 mai 1944

    Sources :

    Archives SHD Caen
    Archives Arolsen
    Genéanet
    Cd-rom la résistance dans le Gard
    Biographie Andrée JULIEN et Josette ROUCAUTE

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    GONZALES Odette née AMBLARD

    • 42163 Ravensbrück

    • Née le 22 mars 1922 à Nîmes

    • Décédée le 19 avril 2003 à Nîmes

      Elle naît le 22 mars 1922 à Nîmes, fille d’Alphonse, chaudronnier de 34 ans et d’Adrienne Luboue, couturière de 30 ans. Elle est piqueuse de chaussures et ensuite embauchée chez un avocat pour garder un bébé, quand elle est contactée par des jeunes filles de son âge. Elle entre dans leur groupe et alors qu’elle habite 18 rue des cerisiers à Nîmes et milite au Front National de lutte pour l’indépendance de la France (FN) sous le pseudo « Nicole », elle distribue tracts et journaux. Le 18 avril 1942, avec ses camarades Andrée Julien et Eliette Berti née Rigon, elles sont arrêtées sur dénonciation et incarcérées à Nîmes, puis aux Présentines à Marseille.  Jugée un mois après par un tribunal militaire au Fort St Jean elle est condamnée à 4 ans de prison pour « reconstitution de ligue dissoute et propagande communiste » et transférée aux Beaumettes jusqu’au 7 février 1944. Après un transit à la Petite Roquette (Paris) le 8 février, elle est envoyée le lendemain à la centrale de Rennes jusqu’au 17 mai 1944, puis au Fort de Romainville avant d’être déportée le 30 mai 1944 au départ de la gare de l’Est à Paris par transport I.216 avec ses camarades gardoises, Andrée Julien (42184 Ravensbrück) Eliette Rigon (42253 Ravensbrück) et Josette Roucaute (42191 Ravensbrück). Ce transport a la particularité d’être composé de femmes arrêtées depuis longtemps, entre 1941 et 1943, et accusées par les Allemands de menées communistes[i]. Après un passage par le camp de Neue Bremm près de Sarrebruck, le 13 juin 1944 elles sont transférées au KL de Ravensbrück Souffrant d’un érésipèle elle a été sauvée par une prisonnière politique polonaise, médecin, grâce à un autovaccin. Elle est ensuite transférée au kommando de Leipzig-Schönfeld le 4 août 1944. Elle y retrouve ses compagnes et travaille à l’usine d’armement HASAG. IG Farben du groupe Siemens, en alternance jour/nuit à la fabrication d’obus.  Devant l’avancée des troupes alliées, le camp est évacué le 14 avril 1945 et au bout de trois jours de marche forcée, avec ses camarades elle réussit à s’enfuir. Elles sont aidées par des prisonniers de guerre français jusqu’à ce qu’elles soient récupérées par les forces alliées, mais ce n’est que le 30 mai 1945 qu’elles arrivent à Paris à l’hôtel Lutetia. Son frère cheminot résistant a lui aussi été arrêté à Ambérieu le 12 mai 1943 et déporté à Dachau (73009) d’où il reviendra. Elle épouse en 1947 Jean Gonzales (né le 25 décembre 1915 à Palmeira (La Coruña – Espagne) ; décédé en 1996 et lui aussi déporté à Mauthausen (matricule 5946).

      Elle aura des responsabilités au sein de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés Internés et Patriotes) et témoignera auprès des collèges, en apportant son aide pour le concours de la résistance notamment. Elle est décorée Chevalier de la Légion d’honneur en 2001 et décèdera le 19 avril 2003 à Nîmes.

      André Francisco


      [i] Thomas Fontaine, Guillaume Quesne : I.216. Transport parti de Paris, gare de l’Est, et arrivé à Sarrebruck (camp de Neue Bremm) le 30 mai 1944

      Sources :

      Archives SHD Caen
      Archives Arolsen
      Genéanet
      Cd-rom la résistance dans le Gard
      Biographie Andrée JULIEN et Josette ROUCAUTE

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