RECHERCHEZ
Né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 2 juin 1895, de nationalité française, Emmanuel est le fils de Houna Goldenberg et de Rose Teitelboïm, immigrés turc et russe arrivés en France au début des années 1890, installés au 4 boulevard de la Liberté à Marseille.
Il se marie civilement à Paris 9ème, le 17 août 1922, puis le dimanche 20, à la synagogue de la rue des Tournelles. Son épouse, Rosy, est née le 20 février 1899 à Bucarest (Roumanie), de Marcu Volcovici et Sophie Nadelar-Jancu. Au moment de son mariage, elle habite à Paris, 7 rue de Provence.
Le couple s’établit à Nîmes où Emmanuel gère un magasin de chaussure : « Au petit Poucet », 22 rue Curaterie. La famille s’agrandit avec la naissance de Mona, le 30 janvier 1925. Dès l’âge de 11 ans celle-ci se distingue par ses talents de pianiste. Lors d’un concours, un article de presse relate qu’elle est « bissée d’enthousiasme, merveilleusement douée et qu’un travail plus méthodique assurera définitivement ». Elle devient en effet une virtuose, donnant des concerts à la galerie Jules Salles, à Nîmes. Dans le même temps, elle suit ses études au lycée Feuchères de Nîmes où, en sa mémoire, on donnera son nom à l’une des salles de classe.
La guerre bouleverse l’existence aisée des Goldenberg, qui habitent alors 16 rue des Greffes. Fin 1942, se sentant menacés par l’arrivée des Allemands en zone libre, ils quittent le Nîmes avec une grande partie de leur famille pour un endroit qui leur semble plus sûr. Choisissant la Savoie, alors occupée par les Italiens qui interdisent les arrestations de Juifs dans les territoires sous leur contrôle. Ils s’installent à Pralognan-La Vanoise, dans la villa « Les Peupliers ».
La situation empire en septembre 1943 : suite à la capitulation italienne, la Savoie passe sous occupation allemande ; les rafles commencent aussitôt. Le 27 décembre, les Allemands, très bien renseignés, frappent de bonne heure aux portes des maisons occupées par les réfugiés. Dans la première dorment la mère d’Emmanuel ainsi qu’une sœur de celui-ci, Lise Keisermann et ses 3 enfants. N’ayant pas entendu les coups, ils n’ouvrent pas, ce qui les sauve. Mais dans les deux villas voisines, les Allemands embarquent successivement Emmanuel, sa femme et sa fille puis une autre sœur, Léonie Branevich et sa famille, de Marseille.
Après un bref passage par Chambéry, Emmanuel, Rosy et Mona sont internés le 29 décembre 1943 à Drancy (matricules respectifs : 10440, 10441 et 10442). Le 20 janvier 1944, ils sont déportés par le convoi 66 vers Auschwitz où ils sont sans doute gazés dès leur arrivée. La date officielle de leur décès est fixée au 25 janvier 1944.
Après-guerre, les quelques personnes de la famille Goldenberg ayant miraculeusement échappé aux rafles attendront en vain des nouvelles des treize membres de la famille déportés par les Allemands, parmi lesquels, également, Jacques et Pauline Blumenfeld et leurs enfants, arrêtés à Nîmes en avril 1943.
Rédacteur : Georges Muller
Sources :
Yad Vashem – Archives de Caen- site Geni (septembre 2022) correspondance avec Nicole Goldenberg Carrière et Richard Keisermann en sept. 2022 (dont photos)
« Les Tablettes d’Avignon et de Provence » du 31/05/1936 (source Gallica BNF)
Association des Anciens Elèves des établissements scolaires Feuchères-Nimes Décembre 2017- Lien AAELJFN – N°14 (http://feuchereslyceenimes.free.fr/lien/lien14.pdf octobre 2022)
Entretien avec Madame Nicole Carrière, nièce d’Emmanuel Goldenberg.
RECHERCHEZ
Né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 2 juin 1895, de nationalité française, Emmanuel est le fils de Houna Goldenberg et de Rose Teitelboïm, immigrés turc et russe arrivés en France au début des années 1890, installés au 4 boulevard de la Liberté à Marseille.
Il se marie civilement à Paris 9ème, le 17 août 1922, puis le dimanche 20, à la synagogue de la rue des Tournelles. Son épouse, Rosy, est née le 20 février 1899 à Bucarest (Roumanie), de Marcu Volcovici et Sophie Nadelar-Jancu. Au moment de son mariage, elle habite à Paris, 7 rue de Provence.
Le couple s’établit à Nîmes où Emmanuel gère un magasin de chaussure : « Au petit Poucet », 22 rue Curaterie. La famille s’agrandit avec la naissance de Mona, le 30 janvier 1925. Dès l’âge de 11 ans celle-ci se distingue par ses talents de pianiste. Lors d’un concours, un article de presse relate qu’elle est « bissée d’enthousiasme, merveilleusement douée et qu’un travail plus méthodique assurera définitivement ». Elle devient en effet une virtuose, donnant des concerts à la galerie Jules Salles, à Nîmes. Dans le même temps, elle suit ses études au lycée Feuchères de Nîmes où, en sa mémoire, on donnera son nom à l’une des salles de classe.
La guerre bouleverse l’existence aisée des Goldenberg, qui habitent alors 16 rue des Greffes. Fin 1942, se sentant menacés par l’arrivée des Allemands en zone libre, ils quittent le Nîmes avec une grande partie de leur famille pour un endroit qui leur semble plus sûr. Choisissant la Savoie, alors occupée par les Italiens qui interdisent les arrestations de Juifs dans les territoires sous leur contrôle. Ils s’installent à Pralognan-La Vanoise, dans la villa « Les Peupliers ».
La situation empire en septembre 1943 : suite à la capitulation italienne, la Savoie passe sous occupation allemande ; les rafles commencent aussitôt. Le 27 décembre, les Allemands, très bien renseignés, frappent de bonne heure aux portes des maisons occupées par les réfugiés. Dans la première dorment la mère d’Emmanuel ainsi qu’une sœur de celui-ci, Lise Keisermann et ses 3 enfants. N’ayant pas entendu les coups, ils n’ouvrent pas, ce qui les sauve. Mais dans les deux villas voisines, les Allemands embarquent successivement Emmanuel, sa femme et sa fille puis une autre sœur, Léonie Branevich et sa famille, de Marseille.
Après un bref passage par Chambéry, Emmanuel, Rosy et Mona sont internés le 29 décembre 1943 à Drancy (matricules respectifs : 10440, 10441 et 10442). Le 20 janvier 1944, ils sont déportés par le convoi 66 vers Auschwitz où ils sont sans doute gazés dès leur arrivée. La date officielle de leur décès est fixée au 25 janvier 1944.
Après-guerre, les quelques personnes de la famille Goldenberg ayant miraculeusement échappé aux rafles attendront en vain des nouvelles des treize membres de la famille déportés par les Allemands, parmi lesquels, également, Jacques et Pauline Blumenfeld et leurs enfants, arrêtés à Nîmes en avril 1943.
Rédacteur : Georges Muller
Sources :
Yad Vashem – Archives de Caen- site Geni (septembre 2022) correspondance avec Nicole Goldenberg Carrière et Richard Keisermann en sept. 2022 (dont photos)
« Les Tablettes d’Avignon et de Provence » du 31/05/1936 (source Gallica BNF)
Association des Anciens Elèves des établissements scolaires Feuchères-Nimes Décembre 2017- Lien AAELJFN – N°14 (http://feuchereslyceenimes.free.fr/lien/lien14.pdf octobre 2022)
Entretien avec Madame Nicole Carrière, nièce d’Emmanuel Goldenberg.