Fils d’Emile et de Lucie Warin, Paul épouse, le 3 mars 1939, Lucie Muller, avec qui il aura deux enfants : Gabrielle, née le 18 mai 1938, et Paulette née le 7 avril 1940. Il est boucher lorsqu’il est mobilisé en septembre 1939 au 150^èmeRA de position, et fait prisonnier le 20 juin 1940, mais il s’évade en Suisse. Le 15 octobre 1940, son épouse et ses enfants sont expulsés par les allemands de la ville d’Ostwald (près de Strasbourg), où elle réside, au prétexte que son époux, prisonnier évadé, n’a pas rejoint le domicile conjugal. Elle s’installe à St Jean du Gard où son mari la rejoindra le 1^er février 1941. Il y travaillera comme bûcheron pour différents exploitants. La Gestapo l’arrête le 1^erjuillet 1943, car il est soupçonné de ravitailler le maquis en armes et nourriture.  Après une incarcération à Alès, il est envoyé à Compiègne (matricule 18736) jusqu’en octobre 1943. Par convoi I.145. du 28 octobre 1943, il est déporté à Buchenwald avec le matricule 30583, et le 20 novembre il est transféré à Dora, alors que les tunnels sont en réaménagement et construction, la pire période de ce camp. Devenu rapidement une épave, selon l’expression d’André Rogerie qui a connu le même parcours,  Paul est sélectionné comme inapte au travail et envoyé au KL Lublin (nom officiel du camp de  Maidanek en Pologne) par le transport du 6 février 1944. « Sur les cent quatre-vingt-un Français de ce transport, cent quatre-vingt sont morts » écrira Rogerie.

Il y décède vraisemblablement 18 février 1944.

André Francisco

Sources :

Archives SHD de Caen
Archives Arolsen
Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora
Le témoignage d’André Rogerie dans le numéro 23 de la revue Inflexions
Généanet