RECHERCHEZ
Fils d’un père cordonnier : Séverin (Severiano, Edouardo pour l’État Civil) Gaude et d’Augustine (Augustina) Saez, son épouse. Il a plusieurs frères dont Victor, né en 1907 qui, resté à Pau, exercera le même métier que lui. A 24 ans, Arthur obtient son permis de conduire, il réside encore dans la capitale béarnaise, 4 rue du Moulin. Deux ans plus tard, il est installé à Nîmes, où il travaille comme peintre carrossier. Il habite alors 18 rue de l’Horloge. Le 6 décembre 1934, il se marie à Nîmes avec Berthe, Alice Cazet. Le couple s’installe dans cette ville 19 rue sainte Anne en 1936. Son arrestation par la police française (Brigade spéciale de Marseille), le 26 mai 1943, a lieu dans la rue, devant son domicile, où les policiers interpellent ensuite sa femme et un résistant, Jacques Daminani (matricule 77710), qu’il hébergeait. Tous les trois sont écroués à la maison d’arrêt de Nîmes ; les époux Gaude sont ensuite jugés par un tribunal spécial de la Cour d’Appel de Nîmes. Le 12 août 1943, celui-ci condamne Arthur à six ans de réclusion et 100 francs d’amende pour : « détention d’armes et menées anti-nationales, vol, détention et usage de fausses cartes d’identité, sabotages de véhicules allemands à Nîmes, transport de journaux et de tracts clandestins et activité communiste ». Berthe est relaxée. Lors de ce procès, sont également condamnés plusieurs autres résistants, dont Pierre Babinot (matricule 73038), Jean Robert (matricule 73946), Marius Sauze (matricule 73999) et Louis Talard (matricule 74052). Le 15 octobre 1943, Arthur et ses compagnons sont envoyés au centre de détention d’Eysses, à Villeneuve-sur Lot (Lot-et-Garonne) sous le n° d’écrou 617 et prend part à la rébellion armée qui, le 19 février 1944, se rend maîtresse du camp avant d’être contrainte de capituler. Quelques mois plus tard, tous les mutins sont livrés à la division SS Das Reich qui les envoie, le 30 mai, au camp de Royallieu à Compiègne. Au sein de la Résistance Intérieure Française (R.I.F), Arthur a servi – sous le pseudonyme de Rémy – dans le mouvement Front National de décembre 1942 à mai 1943. Le commissaire liquidateur M. Prunières R. certifie l’appartenance d’Arthur Gaude au bataillon FFI de la centrale d’Eysses, ayant participé à l’action des 9, 10 et 11 décembre 1943 et à la bataille des 19 et 20 février 1944 contre les forces de Vichy soutenues par l’artillerie allemande, en vue de rejoindre les FFI. « Son attitude à Eysses et en Allemagne fut toujours digne d’un vrai résistant. » (Document en date du 6 février 1961). Une autre attestation de M. Léo Rousson, ex-secrétaire du Comité départemental du « Front National » clandestin précise qu’Arthur Gaude est entré dans la lutte clandestine contre l’occupant en 1942-43 et qu’il a été arrêté au cours de son action résistante. Il a procuré de faux papiers et des armes aux militants et organisé le passage de jeunes gens dans le maquis. Une autre attestation de M. Georges Borios, Secrétaire Général du Comité départemental du Gard du FN, ajoute que la perquisition opérée au domicile d’Arthur a révélé qu’il hébergeait des militants du Front National. « Mis à la torture, M. Gaude n’a rien dit à la Gestapo ou à leurs agents français qui puisse compromettre l’un quelconque des membres de la Résistance. M. Gaude a toujours eu au cours de sa déportation une attitude qui lui fait honneur. » (Attestation du 31 octobre 1950). Déporté le 18 juin 1944, par le transport I.229, Arthur arrive à Dachau deux jours plus tard. Il suit alors le destin de nombreux autres anciens détenus d’Eysses, qui sont envoyés au Kommando de Landsberg, annexe de Dachau, dès le 14 juillet. Celui-ci est évacué le 25 avril 1945 à destination du camp principal, qui se révèle complet. La colonne de déportés prend alors le chemin d’Allach, autre camp annexe, où elle arrive le 27. Trois jours plus tard, le camp est libéré et Arthur peut être rapatrié, le 1er juin.
Arthur a un dossier de résistant (courrier du 20 mai 1974 de la Direction des Statuts et des Services Médicaux – Bureau du Contentieux) et reçoit le grade fictif de sergent-chef par décision ministérielle du 21 juillet 1948. Le titre de déporté résistant lui est attribué le 14 décembre 1953 avec les périodes suivantes prises en compte : l’internement du 26 mai 1943 au 19 juin 1944 et la déportation du 20 juin 1944 au 29 mai 1945. Sa carte correspondante porte le N° 1.012.20656. Il décède le 12 octobre 1974 à Billère dans les Pyrénées Atlantiques.
Georges Muller, Gérard Krebs
Sources :
- Dossier SHD Caen 21 P 612 509 (dont photo) – site Arolsen (octobre 2021)Gallica-BNF (« Le Journal du Midi » du 28 août 1932 ; « Le Patriote des Pyrénées » du 21 janvier 1939 ; « les Tablettes du Soir » du 13 août 1943)
Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_de_d%C3%A9tention_d%27Eysses
Musée de la résistance en ligne :
https://museedelaresistanceenligne.org/media6892-Registre-dentre-du-kommando-de-Lansberg
Etat Civil (acte de naissance n° 512, enregistré le 20 octobre, indiquant sa naissance la veille).
Mémorial des déportés d’Eysses : https://www.resistants-eysses.fr/biographie/gaude-arthur
https://maquisardsdefrance.jeun.fr/t15232-memorial-pour-les-deportes-d-eysses-penne-d-agenais-47
RECHERCHEZ
Fils d’un père cordonnier : Séverin (Severiano, Edouardo pour l’État Civil) Gaude et d’Augustine (Augustina) Saez, son épouse. Il a plusieurs frères dont Victor, né en 1907 qui, resté à Pau, exercera le même métier que lui. A 24 ans, Arthur obtient son permis de conduire, il réside encore dans la capitale béarnaise, 4 rue du Moulin. Deux ans plus tard, il est installé à Nîmes, où il travaille comme peintre carrossier. Il habite alors 18 rue de l’Horloge. Le 6 décembre 1934, il se marie à Nîmes avec Berthe, Alice Cazet. Le couple s’installe dans cette ville 19 rue sainte Anne en 1936. Son arrestation par la police française (Brigade spéciale de Marseille), le 26 mai 1943, a lieu dans la rue, devant son domicile, où les policiers interpellent ensuite sa femme et un résistant, Jacques Daminani (matricule 77710), qu’il hébergeait. Tous les trois sont écroués à la maison d’arrêt de Nîmes ; les époux Gaude sont ensuite jugés par un tribunal spécial de la Cour d’Appel de Nîmes. Le 12 août 1943, celui-ci condamne Arthur à six ans de réclusion et 100 francs d’amende pour : « détention d’armes et menées anti-nationales, vol, détention et usage de fausses cartes d’identité, sabotages de véhicules allemands à Nîmes, transport de journaux et de tracts clandestins et activité communiste ». Berthe est relaxée. Lors de ce procès, sont également condamnés plusieurs autres résistants, dont Pierre Babinot (matricule 73038), Jean Robert (matricule 73946), Marius Sauze (matricule 73999) et Louis Talard (matricule 74052). Le 15 octobre 1943, Arthur et ses compagnons sont envoyés au centre de détention d’Eysses, à Villeneuve-sur Lot (Lot-et-Garonne) sous le n° d’écrou 617 et prend part à la rébellion armée qui, le 19 février 1944, se rend maîtresse du camp avant d’être contrainte de capituler. Quelques mois plus tard, tous les mutins sont livrés à la division SS Das Reich qui les envoie, le 30 mai, au camp de Royallieu à Compiègne. Au sein de la Résistance Intérieure Française (R.I.F), Arthur a servi – sous le pseudonyme de Rémy – dans le mouvement Front National de décembre 1942 à mai 1943. Le commissaire liquidateur M. Prunières R. certifie l’appartenance d’Arthur Gaude au bataillon FFI de la centrale d’Eysses, ayant participé à l’action des 9, 10 et 11 décembre 1943 et à la bataille des 19 et 20 février 1944 contre les forces de Vichy soutenues par l’artillerie allemande, en vue de rejoindre les FFI. « Son attitude à Eysses et en Allemagne fut toujours digne d’un vrai résistant. » (Document en date du 6 février 1961). Une autre attestation de M. Léo Rousson, ex-secrétaire du Comité départemental du « Front National » clandestin précise qu’Arthur Gaude est entré dans la lutte clandestine contre l’occupant en 1942-43 et qu’il a été arrêté au cours de son action résistante. Il a procuré de faux papiers et des armes aux militants et organisé le passage de jeunes gens dans le maquis. Une autre attestation de M. Georges Borios, Secrétaire Général du Comité départemental du Gard du FN, ajoute que la perquisition opérée au domicile d’Arthur a révélé qu’il hébergeait des militants du Front National. « Mis à la torture, M. Gaude n’a rien dit à la Gestapo ou à leurs agents français qui puisse compromettre l’un quelconque des membres de la Résistance. M. Gaude a toujours eu au cours de sa déportation une attitude qui lui fait honneur. » (Attestation du 31 octobre 1950). Déporté le 18 juin 1944, par le transport I.229, Arthur arrive à Dachau deux jours plus tard. Il suit alors le destin de nombreux autres anciens détenus d’Eysses, qui sont envoyés au Kommando de Landsberg, annexe de Dachau, dès le 14 juillet. Celui-ci est évacué le 25 avril 1945 à destination du camp principal, qui se révèle complet. La colonne de déportés prend alors le chemin d’Allach, autre camp annexe, où elle arrive le 27. Trois jours plus tard, le camp est libéré et Arthur peut être rapatrié, le 1er juin.
Arthur a un dossier de résistant (courrier du 20 mai 1974 de la Direction des Statuts et des Services Médicaux – Bureau du Contentieux) et reçoit le grade fictif de sergent-chef par décision ministérielle du 21 juillet 1948. Le titre de déporté résistant lui est attribué le 14 décembre 1953 avec les périodes suivantes prises en compte : l’internement du 26 mai 1943 au 19 juin 1944 et la déportation du 20 juin 1944 au 29 mai 1945. Sa carte correspondante porte le N° 1.012.20656. Il décède le 12 octobre 1974 à Billère dans les Pyrénées Atlantiques.
Georges Muller, Gérard Krebs
Sources :
- Dossier SHD Caen 21 P 612 509 (dont photo) – site Arolsen (octobre 2021)Gallica-BNF (« Le Journal du Midi » du 28 août 1932 ; « Le Patriote des Pyrénées » du 21 janvier 1939 ; « les Tablettes du Soir » du 13 août 1943)
Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_de_d%C3%A9tention_d%27Eysses
Musée de la résistance en ligne :
https://museedelaresistanceenligne.org/media6892-Registre-dentre-du-kommando-de-Lansberg
Etat Civil (acte de naissance n° 512, enregistré le 20 octobre, indiquant sa naissance la veille).
Mémorial des déportés d’Eysses : https://www.resistants-eysses.fr/biographie/gaude-arthur
https://maquisardsdefrance.jeun.fr/t15232-memorial-pour-les-deportes-d-eysses-penne-d-agenais-47