GAMEL Pierre

  • 43380 Buchenwald

  • Né le 31 octobre 1889 à Nîmes (Gard)

  • Décédé le 28 mars 1966 à Nîmes

    Pierre Gamel fréquente le lycée Alphonse Daudet à Nimes, puis comme étudiant, la faculté de pharmacie de Montpellier où il fait des études de sciences et d’horticulture pour devenir pharmacien, comme son père Georges Gamel et sa mère Emilie, née Hentschel.

    Membre de la classe 1909, il est mobilisé en 1914, à 25 ans. En 1918, ce jeune homme de 29 ans a passé sept ans sous les drapeaux. Ses diplômes en poche, il s’installe comme pharmacien puis devient directeur des Etablissements Gamel, grossiste répartiteur en pharmacie. Il se marie en octobre 1920 avec Yvonne Coste.

    Gaulliste de la première heure, il entre en résistance dès 1940. Il est arrêté par la Gestapo le 16 avril 1943, sur dénonciation, devant l’église Bethléem à Nîmes. Il sera transféré à Compiègne puis Buchenwald, le 21 janvier 1944. Il participe le 11 avril 1945 à la libération et à l’arrestation de gardiens du camp.

    Dans un entretien accordé à Max Allier[1] fin 1945, Pierre Gamel témoigne avec une grande modestie de l’horreur du camp, mais surtout de la fraternité à Buchenwald, et particulièrement de l’entente des gaullistes et communistes, dont les responsables sont Frédéric Henri Manhès et Marcel Paul. « Il y avait un Comité Français dans le camp, un comité secret bien entendu, à la tête duquel se trouvait Marcel Paul. Il n’y a pas un seul d’entre nous, quelle que soit son opinion, qui, dans une heure de détresse, ne soit pas allé trouver Marcel Paul, sans en partir réconforté moralement. Il n’est pas possible de dire le soutien qu’il a été pour tous »

    Dès son retour, il accède à la présidence de la Chambre de commerce de Nîmes-Uzès-Le-Vigan, et ce jusqu’à sa mort en 1966. Soutien au Général De Gaulle, il fonde le Rassemblement du peuple français (RPF) dans le Gard et sera conseiller municipal de Nîmes de 1947, d’où il démissionne en 1954, voyant le gaullisme se déliter. Fidèle parmi les fidèles, le retour du Général en 1958 lui redonne espoir ; il devient député de la 1ère circonscription en 1958 et 1962, face à Louis Maurin représentant le PCF, alors très influent dans le département. Il est alors le seul député de droite dans le Gard. Cet « ami des communistes »[2], comme il se définissait, et particulièrement des résistants et déportés, notamment Jean Boré qu’il considérait comme « son frère »[3], n’y était pas étranger.

    Cependant, cette fidélité au Général en pleine guerre d’Algérie lui vaudra de voir sa pharmacie plastiquée par l’OAS le 16 janvier 1961.

    Membre de la commission de la production et des échanges de l’Assemblée Nationale, il inspire de nombreux projets dans sa ville et sa circonscription. Créateur à Nîmes de la médecine du travail et de l’Entraide gardoise, il est aussi à l’origine de la création de l’aéroport de Nîmes-Garons – il en avait formulé l’idée dès 1945 –, et d’aménagements dans le port de l’Ardoise et Port-Camargue. Le général de Gaulle, pour sa première visite dans le sud de la France après les événements de 1958, se rendit aux arènes de Nîmes où il est accueilli par son député Pierre Gamel.[4]

    Il est membre du Rotary Club de Nîmes et sera promu Officier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre 1939 – 1945 et de la Médaille de la Résistance. Une salle municipale à Nîmes porte son nom, à quelques dizaines de mètres du lieu de son arrestation.
    Pierre Gamel décède dans sa ville natale, le 28 mars 1966. Un vibrant hommage lui sera rendu par Jacques Chaban Delmas, Président de l’Assemblée Nationale.

    Son épouse, qui entretenait de fort lien d’amitié avec Alix Bedos, épouse du Bâtonnier Charles Bedos, déporté à Mauthausen, lui survit jusqu’en 1998.

    Jean-Paul Boré


    [1]Max Allier (1912-2002) Journaliste, résistant http://uoh.univ-montp3.fr

    [2] Entretien avec Max Allier, La Marseillaise, octobre 1945

    [3]Ibidem

    [4] Source https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/3239

    Sources :

    Archives Caen
    Arolsen
    Registre matriculaire n° 4680 Classe 1913 – archives ville de Paris

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    GAMEL Pierre

    • 43380 Buchenwald

    • Né le 31 octobre 1889 à Nîmes (Gard)

    • Décédé le 28 mars 1966 à Nîmes

      Pierre Gamel fréquente le lycée Alphonse Daudet à Nimes, puis comme étudiant, la faculté de pharmacie de Montpellier où il fait des études de sciences et d’horticulture pour devenir pharmacien, comme son père Georges Gamel et sa mère Emilie, née Hentschel.

      Membre de la classe 1909, il est mobilisé en 1914, à 25 ans. En 1918, ce jeune homme de 29 ans a passé sept ans sous les drapeaux. Ses diplômes en poche, il s’installe comme pharmacien puis devient directeur des Etablissements Gamel, grossiste répartiteur en pharmacie. Il se marie en octobre 1920 avec Yvonne Coste.

      Gaulliste de la première heure, il entre en résistance dès 1940. Il est arrêté par la Gestapo le 16 avril 1943, sur dénonciation, devant l’église Bethléem à Nîmes. Il sera transféré à Compiègne puis Buchenwald, le 21 janvier 1944. Il participe le 11 avril 1945 à la libération et à l’arrestation de gardiens du camp.

      Dans un entretien accordé à Max Allier[1] fin 1945, Pierre Gamel témoigne avec une grande modestie de l’horreur du camp, mais surtout de la fraternité à Buchenwald, et particulièrement de l’entente des gaullistes et communistes, dont les responsables sont Frédéric Henri Manhès et Marcel Paul. « Il y avait un Comité Français dans le camp, un comité secret bien entendu, à la tête duquel se trouvait Marcel Paul. Il n’y a pas un seul d’entre nous, quelle que soit son opinion, qui, dans une heure de détresse, ne soit pas allé trouver Marcel Paul, sans en partir réconforté moralement. Il n’est pas possible de dire le soutien qu’il a été pour tous »

      Dès son retour, il accède à la présidence de la Chambre de commerce de Nîmes-Uzès-Le-Vigan, et ce jusqu’à sa mort en 1966. Soutien au Général De Gaulle, il fonde le Rassemblement du peuple français (RPF) dans le Gard et sera conseiller municipal de Nîmes de 1947, d’où il démissionne en 1954, voyant le gaullisme se déliter. Fidèle parmi les fidèles, le retour du Général en 1958 lui redonne espoir ; il devient député de la 1ère circonscription en 1958 et 1962, face à Louis Maurin représentant le PCF, alors très influent dans le département. Il est alors le seul député de droite dans le Gard. Cet « ami des communistes »[2], comme il se définissait, et particulièrement des résistants et déportés, notamment Jean Boré qu’il considérait comme « son frère »[3], n’y était pas étranger.

      Cependant, cette fidélité au Général en pleine guerre d’Algérie lui vaudra de voir sa pharmacie plastiquée par l’OAS le 16 janvier 1961.

      Membre de la commission de la production et des échanges de l’Assemblée Nationale, il inspire de nombreux projets dans sa ville et sa circonscription. Créateur à Nîmes de la médecine du travail et de l’Entraide gardoise, il est aussi à l’origine de la création de l’aéroport de Nîmes-Garons – il en avait formulé l’idée dès 1945 –, et d’aménagements dans le port de l’Ardoise et Port-Camargue. Le général de Gaulle, pour sa première visite dans le sud de la France après les événements de 1958, se rendit aux arènes de Nîmes où il est accueilli par son député Pierre Gamel.[4]

      Il est membre du Rotary Club de Nîmes et sera promu Officier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre 1939 – 1945 et de la Médaille de la Résistance. Une salle municipale à Nîmes porte son nom, à quelques dizaines de mètres du lieu de son arrestation.
      Pierre Gamel décède dans sa ville natale, le 28 mars 1966. Un vibrant hommage lui sera rendu par Jacques Chaban Delmas, Président de l’Assemblée Nationale.

      Son épouse, qui entretenait de fort lien d’amitié avec Alix Bedos, épouse du Bâtonnier Charles Bedos, déporté à Mauthausen, lui survit jusqu’en 1998.

      Jean-Paul Boré


      [1]Max Allier (1912-2002) Journaliste, résistant http://uoh.univ-montp3.fr

      [2] Entretien avec Max Allier, La Marseillaise, octobre 1945

      [3]Ibidem

      [4] Source https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/3239

      Sources :

      Archives Caen
      Arolsen
      Registre matriculaire n° 4680 Classe 1913 – archives ville de Paris

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