GACHE Gabriel

  • 65018 Sachsenhausen

  • Né le 8 janvier 1912 à Laudun (Gard)

  • Décédé le 5 février 1999 à Aubenas (Ardèche)

Gabriel est le fils de Gonzague Gache et de Julie Lalauze, agriculteurs au quartier Claudet à Laudun.

Son père est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale. Il est blessé le 19 juillet 1915 dans les tranchées de Notre-Dame-de-Lorette et décède des suites de ses blessures le 23 juillet à Barlin (62). Gabriel est adopté par la nation par jugement du tribunal Civil d’Uzès le 10 avril 1919 ainsi que sa sœur Paulette née en 1913 et son frère Auguste né en 1916 qui ne connaîtra jamais son père.

En 1932 il réside à Laurac-en-Vivarais en Ardèche avec sa famille. Gabriel est boulanger. Il ne fera pas son service militaire pour raison de santé.

En 1939, il réside à Marseille. Il est mobilisé pour le service auxiliaire et est incorporé au dépôt d’artillerie n°414 à compter du 15 avril 1940. Puis il est transféré à la 14ème puis à la 3ème section de Commis et d’Ouvriers d’Administration. Il est démobilisé le 3 août 1940.

Le 19 octobre 1940, Gabriel épouse Paulette Pascal à Saint Chamond (42). De cette union, nait un fils Jean-Paul.

Gabriel en 1943, réside 104, Grand rue à Marseille où il est locataire. Il est ouvrier boulanger chez M. Dufaud qui tient une boulangerie-pâtisserie rue Sainte.

Du 22 au 24 janvier des opérations de police de grande ampleur s’abattent sur le centre-ville. C’est la rafle de Marseille dite « opération Sultan ». Aux rafles des 22 et 23 janvier succède le 24 janvier en une seule journée l’évacuation de la population entière d’un secteur du vieux port en vue de sa destruction. Son lieu de résidence fait partie de ce secteur. La majorité des évacués, soit environ 12 000 personnes, partent de la gare d’Arenc vers un camp militaire de Fréjus pour criblage (examen de situation). La grande majorité sont relâchés dans les jours qui suivent et répartis dans différentes communes des Bouches-du-Rhône. De Fréjus partent aussi des trains vers Compiègne et la déportation.

C’est le cas de Gabriel, il est interné à Fréjus puis à Compiègne et est déporté vers Sachsenhausen le 28 avril 1943. Il arrive au camp le 30 avril et prend le matricule 65018.

Il est transféré au Kommando de Falkensee créé en janvier 1943 pour fournir de la main d’œuvre aux usines Demog, appartenant au groupe Hermann Goring et fabricant du matériel ferroviaire, des chars de combat « Tigre », des obus et des pièces détachées d’armement.

Début octobre 1943, son patron M. Dufaud fera une demande de mise en liberté auprès des autorités françaises. En septembre puis novembre 1943 sa mère écrira à la Délégation Française « Mon fils Gabriel est orphelin de la guerre 14-18, il est le soutien de sa mère veuve, de sa femme et son enfant. Il n’a commis absolument aucun acte répréhensible, n’a jamais manifesté contre qui que ce soit. Il ignore encore les motifs de son arrestation ».

La Délégation Française lui répondra qu’elle se propose à nouveau d’intervenir de façon pressante auprès des Autorités Allemandes en faveur des personnes arrêtées lors de l’évacuation du vieux port. Hélas sans succès, il ne sera pas remis en liberté.

Le 26 avril 1945, les détenus prennent le contrôle du Kommando puis sont définitivement libérés par l’Armée rouge.

Gabriel est rapatrié le 5 juin 1945 par le centre de Valenciennes et retrouve sa femme dans sa famille à Saint-Chamond puis retourne vivre à Marseille où il reprend sa profession de boulanger. Il divorce le 7 janvier 1949 suivant un jugement du tribunal civil de cette ville.

Il décède le 5 février 1999 à Aubenas (07) à 87 ans.

Son nom figure sur le Mémorial des déportations inauguré en 1995, dans un ancien blockhaus de 1942 près du vieux port à Marseille.

 Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

GACHE Gabriel

  • 65018 Sachsenhausen

  • Né le 8 janvier 1912 à Laudun (Gard)

  • Décédé le 5 février 1999 à Aubenas (Ardèche)

Gabriel est le fils de Gonzague Gache et de Julie Lalauze, agriculteurs au quartier Claudet à Laudun.

Son père est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale. Il est blessé le 19 juillet 1915 dans les tranchées de Notre-Dame-de-Lorette et décède des suites de ses blessures le 23 juillet à Barlin (62). Gabriel est adopté par la nation par jugement du tribunal Civil d’Uzès le 10 avril 1919 ainsi que sa sœur Paulette née en 1913 et son frère Auguste né en 1916 qui ne connaîtra jamais son père.

En 1932 il réside à Laurac-en-Vivarais en Ardèche avec sa famille. Gabriel est boulanger. Il ne fera pas son service militaire pour raison de santé.

En 1939, il réside à Marseille. Il est mobilisé pour le service auxiliaire et est incorporé au dépôt d’artillerie n°414 à compter du 15 avril 1940. Puis il est transféré à la 14ème puis à la 3ème section de Commis et d’Ouvriers d’Administration. Il est démobilisé le 3 août 1940.

Le 19 octobre 1940, Gabriel épouse Paulette Pascal à Saint Chamond (42). De cette union, nait un fils Jean-Paul.

Gabriel en 1943, réside 104, Grand rue à Marseille où il est locataire. Il est ouvrier boulanger chez M. Dufaud qui tient une boulangerie-pâtisserie rue Sainte.

Du 22 au 24 janvier des opérations de police de grande ampleur s’abattent sur le centre-ville. C’est la rafle de Marseille dite « opération Sultan ». Aux rafles des 22 et 23 janvier succède le 24 janvier en une seule journée l’évacuation de la population entière d’un secteur du vieux port en vue de sa destruction. Son lieu de résidence fait partie de ce secteur. La majorité des évacués, soit environ 12 000 personnes, partent de la gare d’Arenc vers un camp militaire de Fréjus pour criblage (examen de situation). La grande majorité sont relâchés dans les jours qui suivent et répartis dans différentes communes des Bouches-du-Rhône. De Fréjus partent aussi des trains vers Compiègne et la déportation.

C’est le cas de Gabriel, il est interné à Fréjus puis à Compiègne et est déporté vers Sachsenhausen le 28 avril 1943. Il arrive au camp le 30 avril et prend le matricule 65018.

Il est transféré au Kommando de Falkensee créé en janvier 1943 pour fournir de la main d’œuvre aux usines Demog, appartenant au groupe Hermann Goring et fabricant du matériel ferroviaire, des chars de combat « Tigre », des obus et des pièces détachées d’armement.

Début octobre 1943, son patron M. Dufaud fera une demande de mise en liberté auprès des autorités françaises. En septembre puis novembre 1943 sa mère écrira à la Délégation Française « Mon fils Gabriel est orphelin de la guerre 14-18, il est le soutien de sa mère veuve, de sa femme et son enfant. Il n’a commis absolument aucun acte répréhensible, n’a jamais manifesté contre qui que ce soit. Il ignore encore les motifs de son arrestation ».

La Délégation Française lui répondra qu’elle se propose à nouveau d’intervenir de façon pressante auprès des Autorités Allemandes en faveur des personnes arrêtées lors de l’évacuation du vieux port. Hélas sans succès, il ne sera pas remis en liberté.

Le 26 avril 1945, les détenus prennent le contrôle du Kommando puis sont définitivement libérés par l’Armée rouge.

Gabriel est rapatrié le 5 juin 1945 par le centre de Valenciennes et retrouve sa femme dans sa famille à Saint-Chamond puis retourne vivre à Marseille où il reprend sa profession de boulanger. Il divorce le 7 janvier 1949 suivant un jugement du tribunal civil de cette ville.

Il décède le 5 février 1999 à Aubenas (07) à 87 ans.

Son nom figure sur le Mémorial des déportations inauguré en 1995, dans un ancien blockhaus de 1942 près du vieux port à Marseille.

 Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.