BRAND Sigmund

  • 125780 Auschwitz

  • Né le 3 septembre 1900 à Dabrowa (Pologne)

  • Décédé le 15 avril 1945 à Auschwitz

Sigmund (Sigmond) Selig est né le 3 septembre 1900 à Dabrowa en Pologne de Michel Brand et de Anne Offen son épouse. Il a un frère. En 1927, il s’installe en France comme négociant et dans les années 1930, tient un commerce de confections à Colmar (Haut-Rhin). Il s’y marie le 1er octobre 1931 avec Jeanne – dite Jeannette – née le 14 décembre 1901 à Mulhouse, sans profession, fille de Marx Dreyfus et Rebecca née Levy. L’année suivante, ils ont un fils, Maurice, né le 13 août 1932 à Colmar. Si Jeannette et Maurice sont français, Sigmund a gardé sa nationalité polonaise.

A partir du mois d’avril 1938, la famille réside à Strasbourg, 2 place des Orphelins. Ils en sont chassés par l’évacuation de la ville, décrétée dès le 1er septembre 1939. Ils se réfugient alors dans un village vosgien, Bussang. Il est probable qu’ils s’installent ensuite chez la mère de Jeannette, à Mulhouse, 7 rue de l’Est. A l’été 1940, l’annexion de fait de l’Alsace par les Allemands, les pousse de nouveau vers l’exil : tous les Juifs sont expulsés vers la zone non-occupée. La famille, y compris la mère de Jeannette, Rebecca Dreyfus, trouve alors refuge à Villeurbanne (Rhône) à la Villa « Joli Site » 246 bis rue Francis de Pressensé.

On trouve toutefois une trace de Sigmund dans le Gard, vers 1942.  Recensé comme juif dans ce département, il donne comme lieu de résidence : Le Vigan, 6 rue de l’église. Il est possible qu’il soit alors au centre de rassemblement des étrangers de cette ville.  Cependant c’est bien à son domicile de Villeurbanne que Sigmund est arrêté le 22 août 1943. Il est conduit à Lyon, en premier lieu au Petit Dépôt de la rue St Jean, puis au Fort du Paillet au nord-ouest de la ville en vertu d’un arrêté d’internement administratif. Il est ensuite envoyé dans la région de Marseille pour travailler à un chantier de l’organisation Todt. Arrivé sur place, il participe comme manœuvre à la construction d´une ligne de défense sur le littoral méditerranéen, le Südwall, travaux pendant lesquels il perd l’index de sa main droite.

Il y reste jusqu’au moment où, au printemps 1944, les Allemands décident de le déporter. Sa religion israélite en est la seule cause, selon une enquête de police de la direction générale de la Sûreté Nationale du 26 novembre 1963. Une voisine y témoignera : « En sa qualité d’alsacien réfugié, M. Brand n’éprouvait aucune sympathie pour les autorités d’occupation qu’il craignait pour sa famille et pour lui ».

Arrivé à Drancy le 8 avril 1944, il reçoit le matricule 19138, et comme numéro de carnet de fouille : 118/2616. Au bout de cinq jours, il est déporté à Auschwitz par le convoi 71 qui part le 13 avril. Interné sous le matricule 125780, il survit jusqu’à l’évacuation du camp en janvier 1945. Il est ensuite emmené par les Allemands jusqu’au camp de Mauthausen, qu’il atteint le 2 février, pour y mourir le 15 avril, trois semaines avant la libération du camp…

En ce qui concerne le reste de sa famille, celle-ci est menacée par les rafles à Villeurbanne. Avertie fin 1943, la résistance locale se charge de cacher sa femme Jeannette, son fils Maurice et sa belle-mère Rebecca Dreyfus. Sous de faux noms et munis de faux papiers, ils sont envoyés dans un petit village de Haute-Loire : Bellevue-la-Montagne où ils restent jusqu’en octobre 1944, avant de rentrer à leur domicile, villa « Joli Site ». L’année suivante, Jeannette et son fils s’installent à Mulhouse, 6 rue du Sauvage. Pendant plusieurs années, la famille a cru que Sigmund avait été gazé dès son arrivée à Auschwitz. C’est seulement en 1950 qu’un jugement rectificatif établit le lieu et la date réels de son décès. Sa période d’internement est prise en compte du 22 août 1943 au 12 avril 1944 et celle de sa déportation du 13 avril 1944 au 15 avril 1945.

Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

Fichier Arolsen et Archives SHD Caen : dossier 21 P 430 013
Archives départementales du Gard

 

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

BRAND Sigmund

  • 125780 Auschwitz

  • Né le 3 septembre 1900 à Dabrowa (Pologne)

  • Décédé le 15 avril 1945 à Auschwitz

Sigmund (Sigmond) Selig est né le 3 septembre 1900 à Dabrowa en Pologne de Michel Brand et de Anne Offen son épouse. Il a un frère. En 1927, il s’installe en France comme négociant et dans les années 1930, tient un commerce de confections à Colmar (Haut-Rhin). Il s’y marie le 1er octobre 1931 avec Jeanne – dite Jeannette – née le 14 décembre 1901 à Mulhouse, sans profession, fille de Marx Dreyfus et Rebecca née Levy. L’année suivante, ils ont un fils, Maurice, né le 13 août 1932 à Colmar. Si Jeannette et Maurice sont français, Sigmund a gardé sa nationalité polonaise.

A partir du mois d’avril 1938, la famille réside à Strasbourg, 2 place des Orphelins. Ils en sont chassés par l’évacuation de la ville, décrétée dès le 1er septembre 1939. Ils se réfugient alors dans un village vosgien, Bussang. Il est probable qu’ils s’installent ensuite chez la mère de Jeannette, à Mulhouse, 7 rue de l’Est. A l’été 1940, l’annexion de fait de l’Alsace par les Allemands, les pousse de nouveau vers l’exil : tous les Juifs sont expulsés vers la zone non-occupée. La famille, y compris la mère de Jeannette, Rebecca Dreyfus, trouve alors refuge à Villeurbanne (Rhône) à la Villa « Joli Site » 246 bis rue Francis de Pressensé.

On trouve toutefois une trace de Sigmund dans le Gard, vers 1942.  Recensé comme juif dans ce département, il donne comme lieu de résidence : Le Vigan, 6 rue de l’église. Il est possible qu’il soit alors au centre de rassemblement des étrangers de cette ville.  Cependant c’est bien à son domicile de Villeurbanne que Sigmund est arrêté le 22 août 1943. Il est conduit à Lyon, en premier lieu au Petit Dépôt de la rue St Jean, puis au Fort du Paillet au nord-ouest de la ville en vertu d’un arrêté d’internement administratif. Il est ensuite envoyé dans la région de Marseille pour travailler à un chantier de l’organisation Todt. Arrivé sur place, il participe comme manœuvre à la construction d´une ligne de défense sur le littoral méditerranéen, le Südwall, travaux pendant lesquels il perd l’index de sa main droite.

Il y reste jusqu’au moment où, au printemps 1944, les Allemands décident de le déporter. Sa religion israélite en est la seule cause, selon une enquête de police de la direction générale de la Sûreté Nationale du 26 novembre 1963. Une voisine y témoignera : « En sa qualité d’alsacien réfugié, M. Brand n’éprouvait aucune sympathie pour les autorités d’occupation qu’il craignait pour sa famille et pour lui ».

Arrivé à Drancy le 8 avril 1944, il reçoit le matricule 19138, et comme numéro de carnet de fouille : 118/2616. Au bout de cinq jours, il est déporté à Auschwitz par le convoi 71 qui part le 13 avril. Interné sous le matricule 125780, il survit jusqu’à l’évacuation du camp en janvier 1945. Il est ensuite emmené par les Allemands jusqu’au camp de Mauthausen, qu’il atteint le 2 février, pour y mourir le 15 avril, trois semaines avant la libération du camp…

En ce qui concerne le reste de sa famille, celle-ci est menacée par les rafles à Villeurbanne. Avertie fin 1943, la résistance locale se charge de cacher sa femme Jeannette, son fils Maurice et sa belle-mère Rebecca Dreyfus. Sous de faux noms et munis de faux papiers, ils sont envoyés dans un petit village de Haute-Loire : Bellevue-la-Montagne où ils restent jusqu’en octobre 1944, avant de rentrer à leur domicile, villa « Joli Site ». L’année suivante, Jeannette et son fils s’installent à Mulhouse, 6 rue du Sauvage. Pendant plusieurs années, la famille a cru que Sigmund avait été gazé dès son arrivée à Auschwitz. C’est seulement en 1950 qu’un jugement rectificatif établit le lieu et la date réels de son décès. Sa période d’internement est prise en compte du 22 août 1943 au 12 avril 1944 et celle de sa déportation du 13 avril 1944 au 15 avril 1945.

Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

Fichier Arolsen et Archives SHD Caen : dossier 21 P 430 013
Archives départementales du Gard

 

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