RECHERCHEZ
Jean Boré est le fils de Marcel, ancien combattant de la guerre de 14/18 et Andréa Buisson, employée au triage du charbon à la Vernarède. La famille s’installe à Nîmes en 1928 où il suit sa scolarité secondaire au lycée Alphonse Daudet tout en jouant au foot à Nîmes Olympique.
Il s’engage le 20 avril 1942 au 2ème régiment des Hussards à Tarbes sous le N° 378, jusqu’à sa dissolution le 25 novembre 1942 après l’invasion par l’armée allemande de la zone libre. Placé en congés d’armistice le 1er mars 1943[1], il rejoint Nîmes où il est en contact avec un réseau de l’IS[2] dirigé par Jacques Unit, avec lequel il avait déjà distribué des tracts « anti-boches »[3] dès fin 40, et des journaux clandestins. En réponse à l’appel du Général De Gaulle à résister, ils arboraient la croix de Loraine au revers de leur veston et bricolaient de petits explosifs avec des boites de cirage remplies de plastic, munies d’un percuteur, placées sous les roues de véhicules allemands. « Notre objectif était de faire réagir les gens pour montrer que la résistance aux Allemands existait »[4]. C’est après une mission pour l’IS qu’il est arrêté, le 21 septembre 1943, par un milicien. « Interrogé » par la Gestapo au 13 bd Gambetta à Nîmes, accusé de faire partie de la bande de Robert Clop[5] et d’être en contact avec ceux de la Galissonnière[6], il est enfermé au quartier Vallongue. Transféré à la prison Saint Pierre à Marseille, le 26 septembre, où, durant 15 jours, il subit « l’interrogatoire de la baignoire »[7], puis à Compiègne, le 11 octobre, sous le n° 19439, il est déporté à Buchenwald le 28 octobre 1943. Il est affecté à différents Kommandos du camp, particulièrement difficiles. Lors d’une tentative d’évasion, il est blessé au bas ventre par une billonnette et doit sa vie à la solidarité clandestine. Il est transporté illico au revier[8], au prétexte d’une crise d’appendicite ; il est opéré par le docteur tchèque, Jan Cespiva, qui soigne simultanément sa blessure. Il est transféré en janvier 1944 au Kommando S3 d’Orhdrüf[9], jusqu’en janvier 1945. Revenu à Buchenwald, il participe à la libération du camp le 11 avril 1945 et est rapatrié le 29 avril à l’hôtel Lutetia. Rentré à Nîmes le 8 mai, il devient inspecteur de police de 1ère classe, et participe à la recherche des exilés collaborationnistes français en Espagne. Marié une première fois, il démissionne de la police et décide de partir à Tunis et en Algérie pour travailler. Revenu dans le Gard, il se marie à Beaucaire le 16 juin 1956 avec Paulette Arnaud, mère d’Huguette et René Savajano d’un premier mari décédé. Naitrons de cette union, Jean-Paul et Andrée Renée. Devenu comptable, il occupe plusieurs emplois dans l’Aveyron et termine sa carrière à Nîmes dans l’entreprise de travaux publics Crégut en1985. Retiré à Foussignargues dans le Gard en 1992, il témoigne en milieu scolaire et lit le Serment de Buchenwald au monument aux morts lors de la journée de la Déportation. Adhérent de la première heure à la FNDIRP et à l’Association française Buchenwald Dora, il est un des adhérents fondateurs de la DT 30 de l’AFMD en 1995. Son fils Jean-Paul est devenu président de cette association en 2019. Son petit fils David est le porte-drapeau de la FNDIRP depuis 25 ans et sa petite fille Oria a participé à la rédaction des biographies.
Jean Boré est décédé le 10 mars 2002 à la clinique Bonnefond à Alès.
Oria et Jean-Paul Boré
Sources :
[1] Monsieur Masson, directeur régional du bureau de recrutement 9ème région.
[2]IS = Intelligence Service. Témoignage du Lieutenant Robert Roger au 81ème régiment d’infanterie 12 mars 1951.
[3] Sources ; Témoignage Jean Boré, Vivre Obstinément, p 34. 2007
[4] Source ; idem
[5] Clop Robert, né le 16/04/24 à Nîmes, déporté à Buchenwald le 24/01/44, matricule n° 42151
[6]La Galissonnière, croiseur sabordé à Toulon pour ne pas tomber aux mains des Allemands, 27 novembre 1942.
[7]« La baignoire » Les poignets attachés derrière le dos et accroché à une chaîne permettant de tremper » la victime par intermittence dans de l’eau bicarbonatée et le courant des deux côtés.
[8] Revier ; Infirmerie
[9]Orhdrüf : https://fondationdeportation.files.wordpress.com/2018/02/mc3a9moire-vivante35.pdf
RECHERCHEZ
Jean Boré est le fils de Marcel, ancien combattant de la guerre de 14/18 et Andréa Buisson, employée au triage du charbon à la Vernarède. La famille s’installe à Nîmes en 1928 où il suit sa scolarité secondaire au lycée Alphonse Daudet tout en jouant au foot à Nîmes Olympique.
Il s’engage le 20 avril 1942 au 2ème régiment des Hussards à Tarbes sous le N° 378, jusqu’à sa dissolution le 25 novembre 1942 après l’invasion par l’armée allemande de la zone libre. Placé en congés d’armistice le 1er mars 1943[1], il rejoint Nîmes où il est en contact avec un réseau de l’IS[2] dirigé par Jacques Unit, avec lequel il avait déjà distribué des tracts « anti-boches »[3] dès fin 40, et des journaux clandestins. En réponse à l’appel du Général De Gaulle à résister, ils arboraient la croix de Loraine au revers de leur veston et bricolaient de petits explosifs avec des boites de cirage remplies de plastic, munies d’un percuteur, placées sous les roues de véhicules allemands. « Notre objectif était de faire réagir les gens pour montrer que la résistance aux Allemands existait »[4]. C’est après une mission pour l’IS qu’il est arrêté, le 21 septembre 1943, par un milicien. « Interrogé » par la Gestapo au 13 bd Gambetta à Nîmes, accusé de faire partie de la bande de Robert Clop[5] et d’être en contact avec ceux de la Galissonnière[6], il est enfermé au quartier Vallongue. Transféré à la prison Saint Pierre à Marseille, le 26 septembre, où, durant 15 jours, il subit « l’interrogatoire de la baignoire »[7], puis à Compiègne, le 11 octobre, sous le n° 19439, il est déporté à Buchenwald le 28 octobre 1943. Il est affecté à différents Kommandos du camp, particulièrement difficiles. Lors d’une tentative d’évasion, il est blessé au bas ventre par une billonnette et doit sa vie à la solidarité clandestine. Il est transporté illico au revier[8], au prétexte d’une crise d’appendicite ; il est opéré par le docteur tchèque, Jan Cespiva, qui soigne simultanément sa blessure. Il est transféré en janvier 1944 au Kommando S3 d’Orhdrüf[9], jusqu’en janvier 1945. Revenu à Buchenwald, il participe à la libération du camp le 11 avril 1945 et est rapatrié le 29 avril à l’hôtel Lutetia. Rentré à Nîmes le 8 mai, il devient inspecteur de police de 1ère classe, et participe à la recherche des exilés collaborationnistes français en Espagne. Marié une première fois, il démissionne de la police et décide de partir à Tunis et en Algérie pour travailler. Revenu dans le Gard, il se marie à Beaucaire le 16 juin 1956 avec Paulette Arnaud, mère d’Huguette et René Savajano d’un premier mari décédé. Naitrons de cette union, Jean-Paul et Andrée Renée. Devenu comptable, il occupe plusieurs emplois dans l’Aveyron et termine sa carrière à Nîmes dans l’entreprise de travaux publics Crégut en1985. Retiré à Foussignargues dans le Gard en 1992, il témoigne en milieu scolaire et lit le Serment de Buchenwald au monument aux morts lors de la journée de la Déportation. Adhérent de la première heure à la FNDIRP et à l’Association française Buchenwald Dora, il est un des adhérents fondateurs de la DT 30 de l’AFMD en 1995. Son fils Jean-Paul est devenu président de cette association en 2019. Son petit fils David est le porte-drapeau de la FNDIRP depuis 25 ans et sa petite fille Oria a participé à la rédaction des biographies.
Jean Boré est décédé le 10 mars 2002 à la clinique Bonnefond à Alès.
Oria et Jean-Paul Boré
Sources :
[1] Monsieur Masson, directeur régional du bureau de recrutement 9ème région.
[2]IS = Intelligence Service. Témoignage du Lieutenant Robert Roger au 81ème régiment d’infanterie 12 mars 1951.
[3] Sources ; Témoignage Jean Boré, Vivre Obstinément, p 34. 2007
[4] Source ; idem
[5] Clop Robert, né le 16/04/24 à Nîmes, déporté à Buchenwald le 24/01/44, matricule n° 42151
[6]La Galissonnière, croiseur sabordé à Toulon pour ne pas tomber aux mains des Allemands, 27 novembre 1942.
[7]« La baignoire » Les poignets attachés derrière le dos et accroché à une chaîne permettant de tremper » la victime par intermittence dans de l’eau bicarbonatée et le courant des deux côtés.
[8] Revier ; Infirmerie
[9]Orhdrüf : https://fondationdeportation.files.wordpress.com/2018/02/mc3a9moire-vivante35.pdf