Jacob/Jacques Blumenfeld naît le 15 juin 1903 à Bucarest (Roumanie). Il est le fils d’Henri Blumenfeld et Caroline Mensamer. Arrivé en France dès 1919, il gardera néanmoins sa nationalité roumaine.

Il s’installe à Nîmes après son mariage avec Pauline Goldenberg, le 2 août 1933. Celle-ci, née le 27 mai 1908 à Marseille (Bouches du Rhône), est la fille de Houna Goldenberg, négociant, et de Rose Teitelboïm. Ces derniers exploitent un magasin de chaussures dans le centre de Nîmes : « l’Epatant », place Bellecroix.

Les jeunes mariés s’installent au 34 boulevard Gambetta et travaillent dans le magasin des parents de Pauline. Jacob y est employé étalagiste. Trois enfants naissent successivement à Nîmes : Jany Line le 31 octobre 1934, Mireille le 25 septembre 1939 et Henri Yves le 20 octobre 1941. A la naissance d’Henri, ce serait une famille comblée si les lois raciales de Vichy n’existaient pas : les Juifs sont mis au ban de la société puis raflés par les Allemands à partir de la fin 1942.

Dénoncée par des voisins, toute la famille est arrêtée à son domicile par la Gestapo, le 18 avril 1943. Elle est d’abord internée aux Baumettes, à Marseille, avant d’être séparée. Tandis que Pauline et les enfants sont provisoirement libérés le 27 avril, grâce à l’intervention de l’Union Générale des Israélites de France (UGIF), Jacob est envoyé à Drancy le 14 mai (matricule 334).

Il est déporté vers Auschwitz le 18 juillet, par le convoi 57. A 40 ans, il est sans doute gazé dès son arrivée au camp. Après-guerre, la date de son décès est administrativement fixée au 23 juillet 1943.

Sa femme et ses trois enfants périront également à Auschwitz où ils sont déportés le 28 octobre 1943, par le convoi 61.

Rédacteur :  Gérard Krebs

Sources :

archives SHD de Caen
Archives Départementales du Gard

Photo communiquée par M. Richard Keisermann : Jacob et Pauline Blumenfeld, le jour de leur mariage.