BLAUEL René

  • 40862 Mittelbau-Dora

  • Né le 2 décembre 1920 à Ferrette (Haut-Rhin)

  • Mort le 17 décembre 1958 à Hattstatt

René Joseph Blauel est issu d’une famille du Haut-Rhin : son père Joseph Blauel, est né le 12 mars 1887 à Sondersdorf et sa mère, Philippine Sturchler, le 18 novembre à Michelbach-le-Haut. A l’issue de la première guerre mondiale, ses parents se marient le 16 octobre 1919 à Michelbach. Le couple s’installe à Ferrette (Haut-Rhin) où René voit le jour, le 2 décembre 1920. Il aura d’autres enfants, dont Marlyse, née en 1931.

Dans le courant des années 1930, René poursuit ses études secondaires au collège de Zillisheim. Son père est à cette époque tapissier, mais également lieutenant des pompiers de Ferrette. En octobre 1940, la vie familiale est bouleversée par l’annexion de fait de l’Alsace-Moselle par les Allemands.

A juste raison, René Blauel craint un enrôlement dans l’armée allemande. Pour y échapper, il fuit sa région en 1941 et se réfugie à Nîmes où il demeure 49 avenue Jean Chiappe. Selon une attestation rédigée par Edmond Brunel, président de la fédération du Gard du Mouvement de la libération nationale, au début de mai 1943 René Blauel prend contact avec le réseau F2, afin que ce dernier l’aide à rejoindre les FFL en Afrique du Nord.

Il est arrêté par la Gestapo la veille de son départ, le 1er juin 1943, à Nîmes, en même temps que le contact qui devait l’aider à quitter le pays. Edmond Brunel (matricule 40499) est également appréhendé. Selon celui-ci : « La Gestapo voulait contraindre René Blauel comme Alsacien-Lorrain à contracter un engagement dans l’armée allemande. Il répondit qu’il était avant tout Français et il refusa. » (Attestation du 13 avril 1951).

René est incarcéré une semaine à Nîmes puis, le 8 juin, transféré à la prison Saint-Pierre à Marseille. Le 16 décembre suivant, il est envoyé au Frontstalag 122 de Royallieu à Compiègne, dans l’Oise, où il reçoit le numéro 21991. Le 17 janvier 1944, il fait partie du 6eème convoi qui déporte à Buchenwald, un peu plus de 1 900 détenus. Il devient le matricule 40862 et se déclare étudiant.

Après une courte quarantaine, il est affecté au Kommando de Dora où les fusées A4-V2 sont assemblées dans une usine souterraine. Il y découvre « l’enfer » : le manque d’hygiène est total, il n’y a ni eau ni éclairage, ni installations sanitaires. Les détenus travaillent par équipe de douze heures à une cadence effrénée sans jamais sortir du tunnel. Nombreux sont ceux qui meurent rapidement. René Blauel réussit pourtant à survivre aux mauvais coups et à la sous-alimentation accrue jusqu’à la fin du conflit.

Au printemps 1945, les SS décident d’évacuer les différents camps de ce secteur car les Alliés approchent. C’est ainsi que René Blauel quitte Dora le 5 avril pour un périple qui se termine à Bergen-Belsen, quatre jours plus tard. Le 15 avril 1945, les troupes britanniques arrivent et René recouvre la liberté. Rapatrié à Paris, il est hospitalisé à La Salpêtrière et revient habiter dans son village natal.

Par décision du 19 juillet 1955, il est reconnu déporté résistant avec une période d’internement prise en compte du 1er juin 1943 au 16 janvier 1944 et celle de déportation du 17 janvier 1944 au 29 avril 1945. Sa carte correspondante porte le N° 1017.26156. Son état de santé lui ouvre droit à une « pension temporaire » selon la décision du centre de réforme de Colmar du 26 octobre 1949.

Resté célibataire, il meurt accidentellement à Hattstatt (Haut-Rhin), le 17 décembre 1958. Il venait d’avoir 38 ans.

Georges Muller

Sources :

Biographie de Sandrine Duwat-Parent in « Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora » Le Cherche-Midi 2020, complétée par Georges Muller

Dossier de Caen 21 P 710900

Archives Arolsen

Etat Civil

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

BLAUEL René

  • 40862 Mittelbau-Dora

  • Né le 2 décembre 1920 à Ferrette (Haut-Rhin)

  • Mort le 17 décembre 1958 à Hattstatt

René Joseph Blauel est issu d’une famille du Haut-Rhin : son père Joseph Blauel, est né le 12 mars 1887 à Sondersdorf et sa mère, Philippine Sturchler, le 18 novembre à Michelbach-le-Haut. A l’issue de la première guerre mondiale, ses parents se marient le 16 octobre 1919 à Michelbach. Le couple s’installe à Ferrette (Haut-Rhin) où René voit le jour, le 2 décembre 1920. Il aura d’autres enfants, dont Marlyse, née en 1931.

Dans le courant des années 1930, René poursuit ses études secondaires au collège de Zillisheim. Son père est à cette époque tapissier, mais également lieutenant des pompiers de Ferrette. En octobre 1940, la vie familiale est bouleversée par l’annexion de fait de l’Alsace-Moselle par les Allemands.

A juste raison, René Blauel craint un enrôlement dans l’armée allemande. Pour y échapper, il fuit sa région en 1941 et se réfugie à Nîmes où il demeure 49 avenue Jean Chiappe. Selon une attestation rédigée par Edmond Brunel, président de la fédération du Gard du Mouvement de la libération nationale, au début de mai 1943 René Blauel prend contact avec le réseau F2, afin que ce dernier l’aide à rejoindre les FFL en Afrique du Nord.

Il est arrêté par la Gestapo la veille de son départ, le 1er juin 1943, à Nîmes, en même temps que le contact qui devait l’aider à quitter le pays. Edmond Brunel (matricule 40499) est également appréhendé. Selon celui-ci : « La Gestapo voulait contraindre René Blauel comme Alsacien-Lorrain à contracter un engagement dans l’armée allemande. Il répondit qu’il était avant tout Français et il refusa. » (Attestation du 13 avril 1951).

René est incarcéré une semaine à Nîmes puis, le 8 juin, transféré à la prison Saint-Pierre à Marseille. Le 16 décembre suivant, il est envoyé au Frontstalag 122 de Royallieu à Compiègne, dans l’Oise, où il reçoit le numéro 21991. Le 17 janvier 1944, il fait partie du 6eème convoi qui déporte à Buchenwald, un peu plus de 1 900 détenus. Il devient le matricule 40862 et se déclare étudiant.

Après une courte quarantaine, il est affecté au Kommando de Dora où les fusées A4-V2 sont assemblées dans une usine souterraine. Il y découvre « l’enfer » : le manque d’hygiène est total, il n’y a ni eau ni éclairage, ni installations sanitaires. Les détenus travaillent par équipe de douze heures à une cadence effrénée sans jamais sortir du tunnel. Nombreux sont ceux qui meurent rapidement. René Blauel réussit pourtant à survivre aux mauvais coups et à la sous-alimentation accrue jusqu’à la fin du conflit.

Au printemps 1945, les SS décident d’évacuer les différents camps de ce secteur car les Alliés approchent. C’est ainsi que René Blauel quitte Dora le 5 avril pour un périple qui se termine à Bergen-Belsen, quatre jours plus tard. Le 15 avril 1945, les troupes britanniques arrivent et René recouvre la liberté. Rapatrié à Paris, il est hospitalisé à La Salpêtrière et revient habiter dans son village natal.

Par décision du 19 juillet 1955, il est reconnu déporté résistant avec une période d’internement prise en compte du 1er juin 1943 au 16 janvier 1944 et celle de déportation du 17 janvier 1944 au 29 avril 1945. Sa carte correspondante porte le N° 1017.26156. Son état de santé lui ouvre droit à une « pension temporaire » selon la décision du centre de réforme de Colmar du 26 octobre 1949.

Resté célibataire, il meurt accidentellement à Hattstatt (Haut-Rhin), le 17 décembre 1958. Il venait d’avoir 38 ans.

Georges Muller

Sources :

Biographie de Sandrine Duwat-Parent in « Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora » Le Cherche-Midi 2020, complétée par Georges Muller

Dossier de Caen 21 P 710900

Archives Arolsen

Etat Civil

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