RECHERCHEZ
Blima Pozner naît à Rypin, en 1878, ville anciennement polonaise alors sous domination russe. Ses parents font partie de l’importante communauté juive, très présente dans le commerce et l’artisanat [1]. Vers l’âge de 19 ans, elle épouse Gerszon Birman, dont elle a sept enfants, probablement tous nés à Rypin. L’aînée est une fille : Szajna/Hélène (21 janvier 1898), puis il y a six garçons : Yaakow, Abraham, Ytzhak, Jonas (4 avril 1902), Pinkus/Eljasz et enfin Bernard (10 mai 1915).
A la fin de la première guerre mondiale, la ville de Rypin étant restituée à la Pologne, toute la famille acquiert la nationalité de ce pays. Les Birman émigrent en France ; ils s’installent à Lens (Nord) en 1924.
En mai 1940, fuyant l’invasion allemande, une partie de la famille prend le chemin de l’exode. Blima se réfugie à Nîmes, 31 boulevard Gambetta avec son fils Jonas[2], l’épouse de celui-ci, Sarah et leur petit garçon. Ils sont accompagnés par la belle-sœur de Jonas, Marie, femme d’Eljasz. En juillet 1941, ils déménagent au 3 rue Jean Reboul où ils sont rejoints, début 1943 par Eljasz.
Le 4 avril 1943, ils sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile. Seuls réchappent Eljasz qui était en déplacement à Nice, et le petit Abraham, fils de Jonas, caché par le réseau « Marcel ». Blima, son fils Jonas et ses brus Sarah et Marie passent par Marseille avant d’être envoyés à Drancy. Ils y arrivent le 14 avril. Blima, internée au 3ème étage de l’escalier 10, reçoit le matricule 20444. Le 23 juin, elle est déportée à Auschwitz par le convoi 55, en même temps que Jonas et Sarah. Ils sont probablement tous trois gazés dès leur arrivée. Marie sera déportée par le convoi 57, du 18 juillet 1943 et subira le même sort. Après-guerre, Blima sera déclarée décédée le 23 juin 1943, date rectifiée au 28 juin (en 2008).
Parmi ses autres enfants, Hélène, restée dans le Nord, est déportée avec son mari Chaim Birman, le 11 septembre 1942. Et Abraham, commerçant, est arrêté en Italie puis déporté également. Aucun n’en reviendra.
Gérard Krebs
Sources
Archives de Caen (dossier 21 P 426 039)
https://www.lens-mémoiredunecommunauté.fr/portraits
https://digital-library.cdec.it/cdec-web/persone/detail/person-8974/birman-abram.html
[1] Sur la communauté juive de Rypin, voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_%C3%A0_Rypin
[2] Cf. biographie de Jonas et Sarah Birman
RECHERCHEZ
Blima Pozner naît à Rypin, en 1878, ville anciennement polonaise alors sous domination russe. Ses parents font partie de l’importante communauté juive, très présente dans le commerce et l’artisanat [1]. Vers l’âge de 19 ans, elle épouse Gerszon Birman, dont elle a sept enfants, probablement tous nés à Rypin. L’aînée est une fille : Szajna/Hélène (21 janvier 1898), puis il y a six garçons : Yaakow, Abraham, Ytzhak, Jonas (4 avril 1902), Pinkus/Eljasz et enfin Bernard (10 mai 1915).
A la fin de la première guerre mondiale, la ville de Rypin étant restituée à la Pologne, toute la famille acquiert la nationalité de ce pays. Les Birman émigrent en France ; ils s’installent à Lens (Nord) en 1924.
En mai 1940, fuyant l’invasion allemande, une partie de la famille prend le chemin de l’exode. Blima se réfugie à Nîmes, 31 boulevard Gambetta avec son fils Jonas[2], l’épouse de celui-ci, Sarah et leur petit garçon. Ils sont accompagnés par la belle-sœur de Jonas, Marie, femme d’Eljasz. En juillet 1941, ils déménagent au 3 rue Jean Reboul où ils sont rejoints, début 1943 par Eljasz.
Le 4 avril 1943, ils sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile. Seuls réchappent Eljasz qui était en déplacement à Nice, et le petit Abraham, fils de Jonas, caché par le réseau « Marcel ». Blima, son fils Jonas et ses brus Sarah et Marie passent par Marseille avant d’être envoyés à Drancy. Ils y arrivent le 14 avril. Blima, internée au 3ème étage de l’escalier 10, reçoit le matricule 20444. Le 23 juin, elle est déportée à Auschwitz par le convoi 55, en même temps que Jonas et Sarah. Ils sont probablement tous trois gazés dès leur arrivée. Marie sera déportée par le convoi 57, du 18 juillet 1943 et subira le même sort. Après-guerre, Blima sera déclarée décédée le 23 juin 1943, date rectifiée au 28 juin (en 2008).
Parmi ses autres enfants, Hélène, restée dans le Nord, est déportée avec son mari Chaim Birman, le 11 septembre 1942. Et Abraham, commerçant, est arrêté en Italie puis déporté également. Aucun n’en reviendra.
Gérard Krebs
Sources
Archives de Caen (dossier 21 P 426 039)
https://www.lens-mémoiredunecommunauté.fr/portraits
https://digital-library.cdec.it/cdec-web/persone/detail/person-8974/birman-abram.html
[1] Sur la communauté juive de Rypin, voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_%C3%A0_Rypin
[2] Cf. biographie de Jonas et Sarah Birman