BIERRY Alfred 

  • 58165 à Sachsenhausen

  • Né le 8 octobre 1924 à Morey (Saône et Loire)

  • Décédé le 27 janvier 2009 à Bagnols-sur-Cèze (Gard)

Pierre Bierry et Ernestine Marie Dumarché ont eu trois garçons, Léonard né en 1915 à Rully, Félix né en 1918 également à Rully et Alfred né en 1924 à Morey. Au moment de leur arrestation, leur mère devenue veuve vivait avec Alfred, âgé seulement de 19 ans, au n° 23 rue de Lyon à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Ses deux autres fils étaient également installés dans cette ville.

Arrêté sur dénonciation le 12 septembre 1942 par des soldats allemands, Alfred est accusé d’être passeur clandestin à la ligne de démarcation. Écroué à la maison d’arrêt de Chalon puis d’Autun, il est ensuite convoqué dans les locaux de la Gestapo où se trouvent déjà ses deux frères. Tous les trois sont à nouveau arrêtés le 8 octobre 1942 pour le même chef d’accusation. De nombreuses attestations seront produites après la guerre pour témoigner qu’ils faisaient passer des prisonniers de guerre évadés, des résistants gaullistes ainsi que des réfractaires au STO. Il leur a fallu prouver qu’ils effectuaient cette tâche bénévolement. En particulier la mère de Jean Laval, résistant fusillé par les Allemands en 1944 à Montbéliard, apporte un témoignage sérieux rapportant que des prisonniers évadés leur étaient confiés par son fils qui exerçait alors les fonctions de secrétaire de la maison des prisonniers.

Ils sont transférés et internés au camp de Compiègne le 1er décembre 1942 puis déportés vers Oranienburg au camp de Sachsenhausen le 24 janvier 1943 par le convoi I.74.

Le destin de Félix, à ce moment-là, se sépare de celui de ses frères. Il va s’évader du train ce 24 janvier pendant le parcours (certificat d’évasion délivré le 13 octobre 1945). Repris le 20 mai 1943 par la gendarmerie française pour cause de marché noir, il est écroué à la maison d’arrêt de Chalon et contraint à signer un contrat de travailleur volontaire. Classé réfractaire car il n’est pas parti, il est pris en charge par les Allemands le 2 juillet 1943 pour être envoyé comme STO, s’évade une nouvelle fois et se cachera à Paris jusqu’à la Libération. Félix décédera à Chalon-sur-Saône le 27 août 1974 à l’âge de 56 ans.

À l’arrivée au camp de Sachsenhausen le 25 janvier 1943, Alfred aura le matricule 58165 et Léonard le numéro 58163. Ils sont affectés tous deux au Kommando Heinkel, Block 38, le plus important camp de travail de Sachsenhausen, où alternent les blocks des déportés et les halls de fabrication du constructeur d’avions Ernst Heinkel. Le camp compte jusqu’à 8 000 détenus en 1944 qui seront évacués le 21 avril 1945. La « marche de la mort » des déportés du camp de Sachsenhausen se termine devant la ville de Schwerin où seuls 18 000 détenus survécurent.

Albert et Léonard y sont libérés le 3 mai par l’armée américaine qui s’empare de la ville avant de la remettre à l’Armée Rouge. Ils sont ensuite rapatriés le 24 mai par Lille au centre Lutetia à Paris.

Léonard, revenu très malade s’installe chez sa mère à Chalon-sur-Saône où il mourra des suites d’une sclérose pulmonaire contractée en déportation.

Les deux frères obtiendront la carte de déporté politique le 5 décembre 1951. Deux compagnons de déportation, François L’Honoré et Henri Maillot (matricule 58164) reconnus résistants déportés, témoigneront les avoir connus à Compiègne et Oranienburg. Quant à Félix il sera reconnu interné politique.

Après la guerre Alfred s’installe à Paris dans un premier temps et nous perdons sa trace.

Nous le retrouvons plus tard à Bagnols-sur-Cèze dans un quartier résidentiel 22, rue des Tilleuls où il habite avec son épouse Francette Fargier et leurs 5 enfants. D’après le témoignage des voisins, il aurait été retraité militaire après avoir intégré la Légion étrangère.

Alfred déjà veuf, décède au centre Urbain-Richard, annexe du Centre Hospitalier de Bagnols, le 27 janvier 2009 à l’âge de 84 ans.

Mireille Justamond
Valérie Frac
Patricia Franco

Sources :

SHD de Caen : n° 21 P 709501 Dossier Alfred Bierry

SHD de Caen : n° 21 P 709502 Dossier Félix Bierry

SHD de Caen : n° 21 P 709503 Dossier Léonard Bierry

Site Mémoire des Hommes

Livre Mémorial FMD www.bbdm.org

Mairie de Bagnols-sur-Cèze, service État civil

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

BIERRY Alfred 

  • 58165 à Sachsenhausen

  • Né le 8 octobre 1924 à Morey (Saône et Loire)

  • Décédé le 27 janvier 2009 à Bagnols-sur-Cèze (Gard)

Pierre Bierry et Ernestine Marie Dumarché ont eu trois garçons, Léonard né en 1915 à Rully, Félix né en 1918 également à Rully et Alfred né en 1924 à Morey. Au moment de leur arrestation, leur mère devenue veuve vivait avec Alfred, âgé seulement de 19 ans, au n° 23 rue de Lyon à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Ses deux autres fils étaient également installés dans cette ville.

Arrêté sur dénonciation le 12 septembre 1942 par des soldats allemands, Alfred est accusé d’être passeur clandestin à la ligne de démarcation. Écroué à la maison d’arrêt de Chalon puis d’Autun, il est ensuite convoqué dans les locaux de la Gestapo où se trouvent déjà ses deux frères. Tous les trois sont à nouveau arrêtés le 8 octobre 1942 pour le même chef d’accusation. De nombreuses attestations seront produites après la guerre pour témoigner qu’ils faisaient passer des prisonniers de guerre évadés, des résistants gaullistes ainsi que des réfractaires au STO. Il leur a fallu prouver qu’ils effectuaient cette tâche bénévolement. En particulier la mère de Jean Laval, résistant fusillé par les Allemands en 1944 à Montbéliard, apporte un témoignage sérieux rapportant que des prisonniers évadés leur étaient confiés par son fils qui exerçait alors les fonctions de secrétaire de la maison des prisonniers.

Ils sont transférés et internés au camp de Compiègne le 1er décembre 1942 puis déportés vers Oranienburg au camp de Sachsenhausen le 24 janvier 1943 par le convoi I.74.

Le destin de Félix, à ce moment-là, se sépare de celui de ses frères. Il va s’évader du train ce 24 janvier pendant le parcours (certificat d’évasion délivré le 13 octobre 1945). Repris le 20 mai 1943 par la gendarmerie française pour cause de marché noir, il est écroué à la maison d’arrêt de Chalon et contraint à signer un contrat de travailleur volontaire. Classé réfractaire car il n’est pas parti, il est pris en charge par les Allemands le 2 juillet 1943 pour être envoyé comme STO, s’évade une nouvelle fois et se cachera à Paris jusqu’à la Libération. Félix décédera à Chalon-sur-Saône le 27 août 1974 à l’âge de 56 ans.

À l’arrivée au camp de Sachsenhausen le 25 janvier 1943, Alfred aura le matricule 58165 et Léonard le numéro 58163. Ils sont affectés tous deux au Kommando Heinkel, Block 38, le plus important camp de travail de Sachsenhausen, où alternent les blocks des déportés et les halls de fabrication du constructeur d’avions Ernst Heinkel. Le camp compte jusqu’à 8 000 détenus en 1944 qui seront évacués le 21 avril 1945. La « marche de la mort » des déportés du camp de Sachsenhausen se termine devant la ville de Schwerin où seuls 18 000 détenus survécurent.

Albert et Léonard y sont libérés le 3 mai par l’armée américaine qui s’empare de la ville avant de la remettre à l’Armée Rouge. Ils sont ensuite rapatriés le 24 mai par Lille au centre Lutetia à Paris.

Léonard, revenu très malade s’installe chez sa mère à Chalon-sur-Saône où il mourra des suites d’une sclérose pulmonaire contractée en déportation.

Les deux frères obtiendront la carte de déporté politique le 5 décembre 1951. Deux compagnons de déportation, François L’Honoré et Henri Maillot (matricule 58164) reconnus résistants déportés, témoigneront les avoir connus à Compiègne et Oranienburg. Quant à Félix il sera reconnu interné politique.

Après la guerre Alfred s’installe à Paris dans un premier temps et nous perdons sa trace.

Nous le retrouvons plus tard à Bagnols-sur-Cèze dans un quartier résidentiel 22, rue des Tilleuls où il habite avec son épouse Francette Fargier et leurs 5 enfants. D’après le témoignage des voisins, il aurait été retraité militaire après avoir intégré la Légion étrangère.

Alfred déjà veuf, décède au centre Urbain-Richard, annexe du Centre Hospitalier de Bagnols, le 27 janvier 2009 à l’âge de 84 ans.

Mireille Justamond
Valérie Frac
Patricia Franco

Sources :

SHD de Caen : n° 21 P 709501 Dossier Alfred Bierry

SHD de Caen : n° 21 P 709502 Dossier Félix Bierry

SHD de Caen : n° 21 P 709503 Dossier Léonard Bierry

Site Mémoire des Hommes

Livre Mémorial FMD www.bbdm.org

Mairie de Bagnols-sur-Cèze, service État civil

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