Fernand Bastide est né le 27 avril 1921 à Saint-Jean-du-Gard, dans une famille protestante ; il habite dans la Grand Rue avec son père Charles Bastide et sa mère Justine Chaptal. Célibataire, il exerce la profession de coiffeur. Lorsqu’il est désigné pour le STO le 3 mars 1943 Fernand se réfugie dans les montagnes boisées à proximité du bourg.
Au soir du 30 ou 31 octobre 1943 il revient chez lui pour rencontrer sa sœur Hélène venue de Nîmes rendre visite à la famille. Le lendemain vers 8 heures il est arrêté par la Gestapo sur dénonciation d’un milicien. Conduit immédiatement au fort Vauban d’Alès, il est emprisonné le 1^er novembre à la caserne Saint Charles de Marseille. Le 1^er janvier 1944 il est transféré à la prison des Baumettes. Le 1^er février il est dirigé sur le camp de rassemblement de Compiègne puis sur le Fort de Romainville le 11 mars où il est inscrit sous le n° 4542.
Le 15 août 1944, Fernand Bastide est déporté vers Buchenwald depuis la gare parisienne de Pantin. Le convoi I.264 , composé au départ de la capitale d’environ 550 femmes et de 1650 hommes provenant de différentes prisons françaises, arrive à destination après un voyage interminable de 5 jours en raison des évasions, exécutions, bombardements et tentatives de négociations. (Dernier convoi au départ de Paris). Les femmes poursuivent en direction de Ravensbrück. Fernand Bastide arrive à Buchenwald le 20 août. De ce convoi, 1038 déportés sont dirigés vers Mittelbau-Dora dont 838 au Kommando d’Ellrich où 85% d’entre eux mourront. C’est le cas de Fernand Bastide qui est transféré, la quarantaine passée, le 3 septembre 1944 au Kommando de Dora, puis le 7 à celui d’Ellrich-Juliushötte. Dans ce camp les détenus s’épuisent à creuser des galeries ou à effectuer des travaux de génie civil en surface sous les ordres de SS violents. Ils sont entassés dans d’anciens bâtiments industriels très froids sans aucune installation sanitaire.

Justine et Annette Bastide déclarent avoir appris par une lettre du déporté Pierre Gégelle (89628), médecin au Revier d’Ellrich que Fernand Bastide était décédé dans ce camp le 2 février 1945, atteint de dysenterie. Il avait 24 ans.

Monique VEZILIER

Sources :

Arolsen, dossier de déporté 5489125 à 5489130 de Fernand Bastide.
Association française Buchenwald Dora et Kommandos.
21 P 421894 DAVCC Caen – dossier de déporté de Fernand Bastide.
https://lesmortsdanslescamps.com