BARTOLOSO Primo

  • 59531 Mauthausen

  • Né le 17 mars 1926 à la Sône (Isère)

  • Décédé le 15 mars 1976 à Bagnols-sur-Cèze (Gard)

     

Primo naît le 17 mars 1926 à La Sône (Isère), de nationalité italienne (il aura la nationalité française le 22 mai 1947), fils de Domenico Bortoloso et Pierrina Bernig. Le premier O de Bortoloso a été transformé en A entre 1922 et 1930. Né en France et d’une famille italienne, il a eu 3 frères et 1 sœur. La fratrie était composée de Primo, Liliane (11-09-28), Giovanni (03-11-30), Pierre (04-06-33) et René (05-09-36).

Célibataire (il a 18 ans en 1944), vulcanisateur puis mécanicien aéronautique, il habite Injoux Génissiat (Ain), embauché sur le chantier du barrage hydroélectrique de Génissiat sur le Rhône. C’est alors qu’il est arrêté à Génissiat avec d’autres camarades de travail, le 12 février 1944, pour fait de résistance au cours d’une rafle de représailles. Primo est accusé d’avoir participé à des opérations de ravitaillement et de protection du repli du maquis du Retord en janvier 1944. Ces actions sont attestées par le capitaine Edmond Fenestraz, chef de section de l’AS Bellegarde qui confirme son inscription à l’AS depuis le mois de mars 1943 et sa participation à l’action directe dès novembre 1943. Il recevra son homologation de grade FFI dès la fin de la guerre en décembre 1948.  Menée par les Allemands en répression des actions des maquis FFI de l’Ain, l’opération Caporal ou action « Karporal » entraîne leur démantèlement du 5 au 13 février 1944 : 339 arrestations, 287 déportations, 40 tués et 99 fermes et habitations incendiées.

Primo est envoyé à la prison Montluc à Lyon puis transféré à Compiègne d’où il sera déporté le 22 mars 1944 par transport I.191 à destination de Mauthausen. Il y arrivera le 25 mars sous le matricule 59531. Il y rencontrera un certain René Ducloux (matricule 59867), chef de camp de l’Armée secrète de Haute-Savoie, secteur d’Annecy Glières. Ils vont partager les atrocités, les souffrances et les tortures pendant toute leur déportation. Ils étaient ensemble dans le grand bâtiment en briques de Gusen.

Il est affecté au kommando Gusen1 du 28 avril 1944 au 25 avril 1945 et ensuite à Gusen2 du 25 avril 1945 au 5 mai 1945. Le camp de Mauthausen sera libéré par la 11ème division blindée de la 3ème Armée américaine.

Primo sera libéré le 5 mai 1945 et envoyé plusieurs mois au sanatorium militaire à Saint- Blasien (Allemagne) où il arrive le 8 juin 1945 via Neustadt. Sa maman Pierrina lui rendra visite en septembre 1945 appuyée par une demande écrite du maire d’Injoux. Après une expertise médicale du 25 avril 1946, il est atteint de tuberculose pulmonaire confirmée bactério-logiquement traitée par pneumotorax compliqué de pleurésie purulente par perforation pleuro-pulmonaire, maladie contractée en captivité. Il est hospitalisé à Saint-Blasien, en zone d’occupation, jusqu’au 5 août 1946.

Primo va se marier avec Julienne Cabréra le 1er octobre 1949 à Hombourg (Haut-Rhin) où il était ouvrier, mais ils se sont connus à Génissiat, avant qu’il ne soit déporté. Quand il est revenu, il ne pesait qu’une trentaine de kilos.

Après la guerre, début 1950, ils s’installeront à Bollène (84) et auront 3 enfants : Nadège née le 16 septembre 1950 et décédée le 24 décembre 1951, Jean-Marc né le 27 novembre 1952, Cécile née le 30 octobre 1954. Pierrina habite juste en face. Il a travaillé sur le barrage de Donzère-Mondragon, puis a été embauché par la CMF (Construction Moderne Française) le 3 avril 1956, grande entreprise du bâtiment dans laquelle il va s’épanouir. La famille se déplacera à Bagnols-sur-Cèze en 1956 pour travailler sur la construction d’immeubles, chantier de la Citadelle. Il reprendra ses études au sein de cette entreprise pour devenir chef de chantier. Le siège social de l’entreprise ainsi que l’école étaient à Chamarande (Essone). Mais ce nouveau travail demandait beaucoup d’investissement, il fallait se déplacer souvent et souvent loin. Un chantier terminé, un autre commençait. Les villes suivantes ont été visitées, après Bagnols, ce fut Creil (en 1962, il a fallu s’organiser et accueillir la famille qui était en Algérie), puis Beauvais jusqu’en 1972, pour faciliter les études des enfants, Primo se déplaçait seul sur les chantiers de la région parisienne et ne rentrait à la maison que les week end. Puis, pour l’un de ses derniers chantiers avec la CMF, il est allé à Avignon, en plein centre-ville, place du Palais des Papes. Il est licencié pour motifs économiques le 31 août 1975.

Une belle page se tourne, de simple coffreur, Primo finira sa carrière chef de chantier 3ème échelon. Il sera embauché par la société SOCOBA à Bagnols-sur-Cèze le 2 septembre 1975. Primo et Julienne (Geneviève) résident chemin de Capite à Bagnols-sur-Cèze.

Le 1er novembre 1975, Primo a dû arrêter son travail pour cause de maladie et ne l’a pas repris. La maladie !  Sûrement ramenée de Mauthausen. Primo est décédé le 15 mars 1976 des suites de cette maladie à l’âge de 50 ans. Il est enterré au cimetière de Bollène, en face du barrage de Donzère-Mondragon. Il est retourné là où il avait vécu de belles années.

Jean-Marc Bartoloso

Mireille Justamond

Valérie Frac

Patricia Franco

Sources :

Arolsen

Site camp de Mauthausen

Généanet

Mairie de Bagnols-sur-Cèze, service État civil

Mémoire des Hommes

SHD de Vincennes GR 16 P 36254

Archives familiales : documents conservés par Jean-Marc Bartoloso, son fils

Témoignage de son frère, René Bartoloso,

Rafle du 12 février 1944, Injoux-Genissiat-Histoire : la commune n’oublie pas, Le Progrès, 13 février 2017

www.resistance-ain-jura.com/liste-des-deportes-injoux-genissiat-fevrier.html

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BARTOLOSO Primo

  • 59531 Mauthausen

  • Né le 17 mars 1926 à la Sône (Isère)

  • Décédé le 15 mars 1976 à Bagnols-sur-Cèze (Gard)

     

Primo naît le 17 mars 1926 à La Sône (Isère), de nationalité italienne (il aura la nationalité française le 22 mai 1947), fils de Domenico Bortoloso et Pierrina Bernig. Le premier O de Bortoloso a été transformé en A entre 1922 et 1930. Né en France et d’une famille italienne, il a eu 3 frères et 1 sœur. La fratrie était composée de Primo, Liliane (11-09-28), Giovanni (03-11-30), Pierre (04-06-33) et René (05-09-36).

Célibataire (il a 18 ans en 1944), vulcanisateur puis mécanicien aéronautique, il habite Injoux Génissiat (Ain), embauché sur le chantier du barrage hydroélectrique de Génissiat sur le Rhône. C’est alors qu’il est arrêté à Génissiat avec d’autres camarades de travail, le 12 février 1944, pour fait de résistance au cours d’une rafle de représailles. Primo est accusé d’avoir participé à des opérations de ravitaillement et de protection du repli du maquis du Retord en janvier 1944. Ces actions sont attestées par le capitaine Edmond Fenestraz, chef de section de l’AS Bellegarde qui confirme son inscription à l’AS depuis le mois de mars 1943 et sa participation à l’action directe dès novembre 1943. Il recevra son homologation de grade FFI dès la fin de la guerre en décembre 1948.  Menée par les Allemands en répression des actions des maquis FFI de l’Ain, l’opération Caporal ou action « Karporal » entraîne leur démantèlement du 5 au 13 février 1944 : 339 arrestations, 287 déportations, 40 tués et 99 fermes et habitations incendiées.

Primo est envoyé à la prison Montluc à Lyon puis transféré à Compiègne d’où il sera déporté le 22 mars 1944 par transport I.191 à destination de Mauthausen. Il y arrivera le 25 mars sous le matricule 59531. Il y rencontrera un certain René Ducloux (matricule 59867), chef de camp de l’Armée secrète de Haute-Savoie, secteur d’Annecy Glières. Ils vont partager les atrocités, les souffrances et les tortures pendant toute leur déportation. Ils étaient ensemble dans le grand bâtiment en briques de Gusen.

Il est affecté au kommando Gusen1 du 28 avril 1944 au 25 avril 1945 et ensuite à Gusen2 du 25 avril 1945 au 5 mai 1945. Le camp de Mauthausen sera libéré par la 11ème division blindée de la 3ème Armée américaine.

Primo sera libéré le 5 mai 1945 et envoyé plusieurs mois au sanatorium militaire à Saint- Blasien (Allemagne) où il arrive le 8 juin 1945 via Neustadt. Sa maman Pierrina lui rendra visite en septembre 1945 appuyée par une demande écrite du maire d’Injoux. Après une expertise médicale du 25 avril 1946, il est atteint de tuberculose pulmonaire confirmée bactério-logiquement traitée par pneumotorax compliqué de pleurésie purulente par perforation pleuro-pulmonaire, maladie contractée en captivité. Il est hospitalisé à Saint-Blasien, en zone d’occupation, jusqu’au 5 août 1946.

Primo va se marier avec Julienne Cabréra le 1er octobre 1949 à Hombourg (Haut-Rhin) où il était ouvrier, mais ils se sont connus à Génissiat, avant qu’il ne soit déporté. Quand il est revenu, il ne pesait qu’une trentaine de kilos.

Après la guerre, début 1950, ils s’installeront à Bollène (84) et auront 3 enfants : Nadège née le 16 septembre 1950 et décédée le 24 décembre 1951, Jean-Marc né le 27 novembre 1952, Cécile née le 30 octobre 1954. Pierrina habite juste en face. Il a travaillé sur le barrage de Donzère-Mondragon, puis a été embauché par la CMF (Construction Moderne Française) le 3 avril 1956, grande entreprise du bâtiment dans laquelle il va s’épanouir. La famille se déplacera à Bagnols-sur-Cèze en 1956 pour travailler sur la construction d’immeubles, chantier de la Citadelle. Il reprendra ses études au sein de cette entreprise pour devenir chef de chantier. Le siège social de l’entreprise ainsi que l’école étaient à Chamarande (Essone). Mais ce nouveau travail demandait beaucoup d’investissement, il fallait se déplacer souvent et souvent loin. Un chantier terminé, un autre commençait. Les villes suivantes ont été visitées, après Bagnols, ce fut Creil (en 1962, il a fallu s’organiser et accueillir la famille qui était en Algérie), puis Beauvais jusqu’en 1972, pour faciliter les études des enfants, Primo se déplaçait seul sur les chantiers de la région parisienne et ne rentrait à la maison que les week end. Puis, pour l’un de ses derniers chantiers avec la CMF, il est allé à Avignon, en plein centre-ville, place du Palais des Papes. Il est licencié pour motifs économiques le 31 août 1975.

Une belle page se tourne, de simple coffreur, Primo finira sa carrière chef de chantier 3ème échelon. Il sera embauché par la société SOCOBA à Bagnols-sur-Cèze le 2 septembre 1975. Primo et Julienne (Geneviève) résident chemin de Capite à Bagnols-sur-Cèze.

Le 1er novembre 1975, Primo a dû arrêter son travail pour cause de maladie et ne l’a pas repris. La maladie !  Sûrement ramenée de Mauthausen. Primo est décédé le 15 mars 1976 des suites de cette maladie à l’âge de 50 ans. Il est enterré au cimetière de Bollène, en face du barrage de Donzère-Mondragon. Il est retourné là où il avait vécu de belles années.

Jean-Marc Bartoloso

Mireille Justamond

Valérie Frac

Patricia Franco

Sources :

Arolsen

Site camp de Mauthausen

Généanet

Mairie de Bagnols-sur-Cèze, service État civil

Mémoire des Hommes

SHD de Vincennes GR 16 P 36254

Archives familiales : documents conservés par Jean-Marc Bartoloso, son fils

Témoignage de son frère, René Bartoloso,

Rafle du 12 février 1944, Injoux-Genissiat-Histoire : la commune n’oublie pas, Le Progrès, 13 février 2017

www.resistance-ain-jura.com/liste-des-deportes-injoux-genissiat-fevrier.html

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