RECHERCHEZ
Primo naît le 17 mars 1926 à La Sône (Isère), de nationalité italienne, fils de Domenico Bortoloso et Pierrina Bernig. Le premier O de Bortoloso a été transformé en A entre 1922 et 1930. Né en France et d’une famille italienne, il a trois frères et une sœur. La fratrie est composée de Primo, Liliane (11-09-28), Giovanni (03-11-30), Pierre (04-06-33) et René (05-09-36).
Célibataire (il a 18 ans en 1944), vulcanisateur puis mécanicien aéronautique, il habite Injoux-Génissiat (Ain), et il est embauché sur le chantier du barrage hydroélectrique de Génissiat sur le Rhône. C’est alors qu’il est arrêté le 12 février 1944 pour faits de résistance (il sera homologué FFI après la guerre). Cette arrestation fait suite à la répression menée par les Allemands contre les maquis FFI de l’Ain. L’opération Caporal ou action « Karporal » entraîne leur démantèlement du 5 au 13 février 1944 : 339 arrestations, 287 déportations, 40 tués et 99 fermes et habitations incendiées.
Primo est envoyé à la prison Montluc à Lyon puis transféré à Compiègne d’où il est déporté le 22 mars 1944 par transport I.191 à destination de Mauthausen. Il y arrive le 25 mars sous le matricule 59531 et y rencontre un certain René Ducloux (matricule 59867), chef de camp de l’armée secrète de Haute-Savoie, secteur d’Annecy Glières. Ils vont partager les atrocités, les souffrances et les tortures pendant toute leur déportation, et restent ensemble dans le grand bâtiment en briques de Gusen.
Il est affecté au kommando Gusen 1 du 28 avril 1944 au 25 avril 1945 et ensuite à Gusen 2 jusqu’au 5 mai 1945. Le camp de Mauthausen sera libéré par la 11ème division blindée de la 3ème Armée américaine le 5 mai 1945 et Primo est envoyé plusieurs mois au sanatorium militaire de Saint- Blasien (Allemagne) où il arrive le 8 juin 1945 via Neustadt, ne pesant plus qu’une trentaine de kilos. Sa mère lui rendra visite en septembre 1945 appuyée par une demande écrite du maire d’Injoux. Après une expertise médicale du 25 avril 1946, une tuberculose pulmonaire est confirmée et bactériologiquement traitée par pneumotorax compliqué de pleurésie purulente par perforation pleuro-pulmonaire, maladie contractée en captivité. Il reste à Saint-Blasien, en zone d’occupation, jusqu’au 5 août 1946.
Il obtient la nationalité française le 22 mai 1947 et épouse Julienne Cabréra le 1er octobre 1949 à Hombourg (Haut-Rhin) où il est ouvrier. Ils se sont connus à Génissiat, avant qu’il ne soit déporté.
Début 1950, ils s’installent à Bollène (Vaucluse) et auront 3 enfants : Nadège née le 16 septembre 1950 et décédée le 24 décembre 1951, Jean-Marc né le 27 novembre 1952, Cécile née le 30 octobre 1954. Sa mère Pierrina habite juste en face de chez eux. Primo travaille sur le barrage de Donzère-Mondragon, puis est embauché par la CMF (Construction Moderne Française) le 3 avril 1956, grande entreprise du bâtiment dans laquelle il va s’épanouir. La famille se déplace à Bagnols-sur-Cèze en 1956 pour travailler à la construction d’immeubles au chantier de la Citadelle. Il reprend ses études au sein de son entreprise pour devenir chef de chantier. Le siège social de l’entreprise ainsi que l’école étaient à Chamarande (Essone). Mais ce nouveau travail demande beaucoup d’investissement, il faut beaucoup se déplacer et souvent loin. Un chantier terminé, un autre commence. Après Bagnols, c’est Creil en 1962, où il devra s’organiser et accueillir la famille qui était en Algérie, puis Beauvais jusqu’en 1972, pour faciliter les études des enfants. Primo se déplace seul sur les chantiers de la région parisienne et ne rentre à la maison que les week-ends. L’un de ses derniers chantiers est à Avignon, place du Palais des Papes, mais il est licencié pour motifs économiques le 31 août 1975.
Une belle page se tourne, de simple coffreur, Primo finit sa carrière chef de chantier 3ème échelon. Il sera embauché par la société SOCOBA à Bagnols-sur-Cèze le 2 septembre 1975. Primo et Julienne (Geneviève) résident alors chemin de Capite à Bagnols-sur-Cèze.
Le 1er novembre 1975, Primo malade doit se mettre en maladie et ne peut reprendre son travail. Il décède peu après le 15 mars 1976 à l’âge de 50 ans, des suites de cette maladie contractée à Mauthausen. Il est enterré au cimetière de Bollène, en face du barrage de Donzère-Mondragon. Il est retourné là où il avait vécu de belles années.
Jean-Marc Bartoloso
Mireille Justamond
Valérie Frac
Patricia Franco
Sources :
Arolsen
Site camp de Mauthausen
Généanet
Mairie de Bagnols-sur-Cèze, service État civil
Mémoire des Hommes
Archives familiales : documents conservés par Jean-Marc Bartoloso, son fils
RECHERCHEZ
Primo naît le 17 mars 1926 à La Sône (Isère), de nationalité italienne, fils de Domenico Bortoloso et Pierrina Bernig. Le premier O de Bortoloso a été transformé en A entre 1922 et 1930. Né en France et d’une famille italienne, il a trois frères et une sœur. La fratrie est composée de Primo, Liliane (11-09-28), Giovanni (03-11-30), Pierre (04-06-33) et René (05-09-36).
Célibataire (il a 18 ans en 1944), vulcanisateur puis mécanicien aéronautique, il habite Injoux-Génissiat (Ain), et il est embauché sur le chantier du barrage hydroélectrique de Génissiat sur le Rhône. C’est alors qu’il est arrêté le 12 février 1944 pour faits de résistance (il sera homologué FFI après la guerre). Cette arrestation fait suite à la répression menée par les Allemands contre les maquis FFI de l’Ain. L’opération Caporal ou action « Karporal » entraîne leur démantèlement du 5 au 13 février 1944 : 339 arrestations, 287 déportations, 40 tués et 99 fermes et habitations incendiées.
Primo est envoyé à la prison Montluc à Lyon puis transféré à Compiègne d’où il est déporté le 22 mars 1944 par transport I.191 à destination de Mauthausen. Il y arrive le 25 mars sous le matricule 59531 et y rencontre un certain René Ducloux (matricule 59867), chef de camp de l’armée secrète de Haute-Savoie, secteur d’Annecy Glières. Ils vont partager les atrocités, les souffrances et les tortures pendant toute leur déportation, et restent ensemble dans le grand bâtiment en briques de Gusen.
Il est affecté au kommando Gusen 1 du 28 avril 1944 au 25 avril 1945 et ensuite à Gusen 2 jusqu’au 5 mai 1945. Le camp de Mauthausen sera libéré par la 11ème division blindée de la 3ème Armée américaine le 5 mai 1945 et Primo est envoyé plusieurs mois au sanatorium militaire de Saint- Blasien (Allemagne) où il arrive le 8 juin 1945 via Neustadt, ne pesant plus qu’une trentaine de kilos. Sa mère lui rendra visite en septembre 1945 appuyée par une demande écrite du maire d’Injoux. Après une expertise médicale du 25 avril 1946, une tuberculose pulmonaire est confirmée et bactériologiquement traitée par pneumotorax compliqué de pleurésie purulente par perforation pleuro-pulmonaire, maladie contractée en captivité. Il reste à Saint-Blasien, en zone d’occupation, jusqu’au 5 août 1946.
Il obtient la nationalité française le 22 mai 1947 et épouse Julienne Cabréra le 1er octobre 1949 à Hombourg (Haut-Rhin) où il est ouvrier. Ils se sont connus à Génissiat, avant qu’il ne soit déporté.
Début 1950, ils s’installent à Bollène (Vaucluse) et auront 3 enfants : Nadège née le 16 septembre 1950 et décédée le 24 décembre 1951, Jean-Marc né le 27 novembre 1952, Cécile née le 30 octobre 1954. Sa mère Pierrina habite juste en face de chez eux. Primo travaille sur le barrage de Donzère-Mondragon, puis est embauché par la CMF (Construction Moderne Française) le 3 avril 1956, grande entreprise du bâtiment dans laquelle il va s’épanouir. La famille se déplace à Bagnols-sur-Cèze en 1956 pour travailler à la construction d’immeubles au chantier de la Citadelle. Il reprend ses études au sein de son entreprise pour devenir chef de chantier. Le siège social de l’entreprise ainsi que l’école étaient à Chamarande (Essone). Mais ce nouveau travail demande beaucoup d’investissement, il faut beaucoup se déplacer et souvent loin. Un chantier terminé, un autre commence. Après Bagnols, c’est Creil en 1962, où il devra s’organiser et accueillir la famille qui était en Algérie, puis Beauvais jusqu’en 1972, pour faciliter les études des enfants. Primo se déplace seul sur les chantiers de la région parisienne et ne rentre à la maison que les week-ends. L’un de ses derniers chantiers est à Avignon, place du Palais des Papes, mais il est licencié pour motifs économiques le 31 août 1975.
Une belle page se tourne, de simple coffreur, Primo finit sa carrière chef de chantier 3ème échelon. Il sera embauché par la société SOCOBA à Bagnols-sur-Cèze le 2 septembre 1975. Primo et Julienne (Geneviève) résident alors chemin de Capite à Bagnols-sur-Cèze.
Le 1er novembre 1975, Primo malade doit se mettre en maladie et ne peut reprendre son travail. Il décède peu après le 15 mars 1976 à l’âge de 50 ans, des suites de cette maladie contractée à Mauthausen. Il est enterré au cimetière de Bollène, en face du barrage de Donzère-Mondragon. Il est retourné là où il avait vécu de belles années.
Jean-Marc Bartoloso
Mireille Justamond
Valérie Frac
Patricia Franco
Sources :
Arolsen
Site camp de Mauthausen
Généanet
Mairie de Bagnols-sur-Cèze, service État civil
Mémoire des Hommes
Archives familiales : documents conservés par Jean-Marc Bartoloso, son fils