RECHERCHEZ
Manœuvre mineur, il réside à Alès avec son épouse Lucie à la Plaine Saint Félix dans le quartier de Tamaris. D’après la police, Célestin était secrétaire de la cellule du rayon d’Alès « Les révoltés d’Albarade ». Militant communiste actif avant-guerre, il était connu comme vendeur de L’Humanité et du Cri du Gard. Son engagement antérieur le rend donc suspect. Aussi est-il arrêté avec plusieurs autres camarades à la suite du sabotage de la voie ferrée effectué non loin de Malbosc, au nord d’Alès (Gard) le 29 août 1943.[1] Il fait l’objet d’un arrêté d’internement administratif au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 8 septembre 1943. Le 30 juillet 1944, Célestin Puech est parmi les 632 internés qui sont remis aux autorités allemandes et qui, dans le convoi I.252[2] au départ de Toulouse (Haute-Garonne), sont déportés à Buchenwald[3]où ils arrivent le 6 août. Le 22 août il est affecté au Kommando Gazelle ou Gerhard de Weferlingen pour la construction d’une usine souterraine dans une ancienne mine de sel : conditions de travail pénibles, aucun système d’aération, l’air respiré est saturé de sel, le matériel utilisé par les détenus est dans un très mauvais état d’où de nombreuses blessures, les détenus travaillent en deux équipes de 12 heures, une semaine de jour et une semaine de nuit, aucun jour de repos, manque cruel de nourriture, les détenus n’ont droit qu’à un seul repas par jour, distribué le soir après l’appel d’une durée moyenne deux heures, pas de source d’eau potable dans le camp[4]. Le Kommando de Weferlingen est libéré le 12 avril 1945 par l’armée américaine.
Gazelle4
Près des grands sapins verts qui dorment le matin Se dressent quelques tentes ouvertes à tous vents Le sol est sablonneux, le soleil est lointain Le souffle de la brise y séjournant souvent Fait onduler les toiles, ainsi qu’une nacelle C’est notre Kommando, qui s’appelle gazelle.
Fatigués, affamés et couverts de vermine De pauvres yeux hagards, minces comme des blattes Courbent leu dos voûté et allongent leur mine Ce sont de vrais forçats. Ô leur vie n’est pas belle Au triste Kommando qu’on appelle gazelle
Ce ne sont pas des saints, ils sont parfois fripons Mais sous leur rude écorce, ils ont un cœur sincère Et depuis que sur eux s’est posé le harpon De l’ennemi hargneux, ils ont payé très cher Coup de trique souvent dans les mines de sel De ce beau Kommando qu’on appelle gazelle. Envoi Seigneur Toi qui vois tout dans le ciel souverain Fais que leurs rudes efforts, hélas ne soient pas vains Rends -leur la Liberté, le sourire de la belle Bien loin du Kommando qu’on appelle gazelle |
Monique Vézilier
[1] Le Maitron Jean Marie Guillon guillon@mmsh.univ-aix.fr
[2] http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.252.
[3] https://collection.arolsen.archives.org/en/document/6885 620 à 622
[4] https://assoc-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-12
Sources :
RECHERCHEZ
Manœuvre mineur, il réside à Alès avec son épouse Lucie à la Plaine Saint Félix dans le quartier de Tamaris. D’après la police, Célestin était secrétaire de la cellule du rayon d’Alès « Les révoltés d’Albarade ». Militant communiste actif avant-guerre, il était connu comme vendeur de L’Humanité et du Cri du Gard. Son engagement antérieur le rend donc suspect. Aussi est-il arrêté avec plusieurs autres camarades à la suite du sabotage de la voie ferrée effectué non loin de Malbosc, au nord d’Alès (Gard) le 29 août 1943.[1] Il fait l’objet d’un arrêté d’internement administratif au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 8 septembre 1943. Le 30 juillet 1944, Célestin Puech est parmi les 632 internés qui sont remis aux autorités allemandes et qui, dans le convoi I.252[2] au départ de Toulouse (Haute-Garonne), sont déportés à Buchenwald[3]où ils arrivent le 6 août. Le 22 août il est affecté au Kommando Gazelle ou Gerhard de Weferlingen pour la construction d’une usine souterraine dans une ancienne mine de sel : conditions de travail pénibles, aucun système d’aération, l’air respiré est saturé de sel, le matériel utilisé par les détenus est dans un très mauvais état d’où de nombreuses blessures, les détenus travaillent en deux équipes de 12 heures, une semaine de jour et une semaine de nuit, aucun jour de repos, manque cruel de nourriture, les détenus n’ont droit qu’à un seul repas par jour, distribué le soir après l’appel d’une durée moyenne deux heures, pas de source d’eau potable dans le camp[4]. Le Kommando de Weferlingen est libéré le 12 avril 1945 par l’armée américaine.
Gazelle4
Près des grands sapins verts qui dorment le matin Se dressent quelques tentes ouvertes à tous vents Le sol est sablonneux, le soleil est lointain Le souffle de la brise y séjournant souvent Fait onduler les toiles, ainsi qu’une nacelle C’est notre Kommando, qui s’appelle gazelle.
Fatigués, affamés et couverts de vermine De pauvres yeux hagards, minces comme des blattes Courbent leu dos voûté et allongent leur mine Ce sont de vrais forçats. Ô leur vie n’est pas belle Au triste Kommando qu’on appelle gazelle
Ce ne sont pas des saints, ils sont parfois fripons Mais sous leur rude écorce, ils ont un cœur sincère Et depuis que sur eux s’est posé le harpon De l’ennemi hargneux, ils ont payé très cher Coup de trique souvent dans les mines de sel De ce beau Kommando qu’on appelle gazelle. Envoi Seigneur Toi qui vois tout dans le ciel souverain Fais que leurs rudes efforts, hélas ne soient pas vains Rends -leur la Liberté, le sourire de la belle Bien loin du Kommando qu’on appelle gazelle |
Monique Vézilier
[1] Le Maitron Jean Marie Guillon guillon@mmsh.univ-aix.fr
[2] http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.252.
[3] https://collection.arolsen.archives.org/en/document/6885 620 à 622
[4] https://assoc-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-12
Sources :