RECHERCHEZ
Ses parents, Léon Presberg et Virginie Jeanne, née Levy, se marient à Paris le 2 octobre 1918. Ils ont deux fils, Philippe, né en 1920 dans le 12ème arrondissement, et André, né en juin 1922 dans le 6ème, la famille habite alors au 124 rue d’Assas. Fils d’un père polonais, Léon a été naturalisé français à l’âge de 4 ans et était interprète pendant la première guerre mondiale. À la fin de l’année 1927, il est nommé capitaine de réserve. André fait sa Bar-mitzvah à la synagogue de la Victoire le 22 juin 1935. Quand arrive la guerre, il est encore mineur. Aussi, lorsque sont promulguées les lois raciales, il suit sa famille qui trouve refuge à Nîmes fin 1941, au 16/16 bis rue Nationale (Albert, un neveu de son père, se joint à eux) et il devient électricien.
André est arrêté par la douane allemande à la frontière espagnole, avec tout un groupe voulant passer en Espagne, le 22 mai 1943. Il donne alors une identité d’emprunt : André, Raoul Descombard, sans papier, né le 17 juin 1924 dans l’Aube, domicilié 16 bis rue Nationale à Nîmes « classeur » de profession, c’est-à-dire, expert en matières premières animales. Il est d’ailleurs possible que cette allégation lui ait valu d’être envoyé en déportation dans un ou plusieurs centres spécialisés ; en tous cas, l’un des papiers sur lesquels il écrit, lorsqu’il est libéré par les Anglais, vient d’un bloc intitulé «Heimatveterinärpark» (Centre de vétérinaires à domicile). Un de ses compagnons, Roger Burgel, témoignera en décembre 1953 : «En mai 1943, j’ai pris la route allant de Perpignan à la frontière espagnole avec l’intention formelle de rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord. Peu après mon départ, nous nous sommes retrouvés en groupe, en faisait partie M. André Presberg. Avec, à notre tête, deux passeurs de la région. L’un a été fusillé, l’autre a disparu dans un camp de concentration en Allemagne. A quelques kilomètres de la frontière espagnole, un détachement de la Gestapo nous a arrêtés et, après un interrogatoire, nous a internés dans la Citadelle de Perpignan. Puis nous avons été transférés à Compiègne et ensuite à Buchenwald. Je certifie donc que le but réel de M. André Presberg était bien, comme le mien, de rejoindre les FFL ». Un autre compagnon, Jean Méfret, attestera : « je…rapatrié de Dora, Bergenbelsen, Buchenwald etc. déclare sur l’honneur avoir connu André Presberg à Perpignan en mai 1943 et avoir été arrêté avec lui sur la frontière espagnole le samedi 22mai 1943, alors que nous tentions de franchir celle-ci pour nous rendre en Algérie afin de combattre avec les FFL ». Les compagnons cités sont : Roger et Raphaël Burgel, 10 rue ND de Lorette à Paris et Maisons-Lafitte, Jean, Méfret, 28 rue Sergent Blandon, Lyon 1er, Jean Dives et Désiré Beau. André est donc d’abord emprisonné au Boulou le 22 mai 1943, puis à Perpignan le 24 mai. Il est ensuite envoyé à Compiègne, le 3 juin. Le 25 juin, il est déporté au camp de Buchenwald (matricule n°14392) et y reste jusqu’au 9 juillet puis envoyé à Penemunde (matricule : 4691) du 12 juillet au 12 octobre 1943, pour revenir à Buchenwald, où il reste du 13 au 17 octobre. Enfin, déporté à Dora le 17 octobre 1943, il y est encore le 4 avril 1945. Sur des papiers à l’entête du « service vétérinaire » allemand, André indique qu’il n’a jamais été jugé (document signé à Bergen, le 17 avril 1945). Il est libéré le 30 avril 1945. Sa fiche médicale de sortie note que son état de santé est mauvais, qu’il a perdu 19 kg (son poids est de 55 kg), il a des dents cariées, des problèmes au poumon, une dysenterie.
À son retour, il se rend chez ses parents, 24 rue des Cordelières à Paris 13ème. Le 11 janvier 1952, à Paris 9ème, il épouse Tobe Rieke Hasman née en 1929 et leur fils, Maxime, naît en 1954.
Sa carte de déporté résistant N° 1001.07649 lui est délivrée le 11 décembre 1951 et, le 9 août 1954, lui est attribué le titre de déporté résistant N° 1.001.22954.
André décède le 25 octobre 2007 à Boulogne-Billancourt.
Rédaction : Françoise Bruston, Gérard Krebs
Sources :
- Dossier Caen n° 21 P 651 106 (dont photo)
État civil + Registre militaire de Léon Presberg
Fichier des Juifs du Gard
Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora.
Article Ouest-France du 03-04-2022 : https://www.ouest-france.fr/normandie/donville-les-bains-50350/un-ouvrage-pour-ne-pas-oublier-dora-et-les-camps-602c65a0-b2a4-11ec-8f20-192c34cd89a5
RECHERCHEZ
Ses parents, Léon Presberg et Virginie Jeanne, née Levy, se marient à Paris le 2 octobre 1918. Ils ont deux fils, Philippe, né en 1920 dans le 12ème arrondissement, et André, né en juin 1922 dans le 6ème, la famille habite alors au 124 rue d’Assas. Fils d’un père polonais, Léon a été naturalisé français à l’âge de 4 ans et était interprète pendant la première guerre mondiale. À la fin de l’année 1927, il est nommé capitaine de réserve. André fait sa Bar-mitzvah à la synagogue de la Victoire le 22 juin 1935. Quand arrive la guerre, il est encore mineur. Aussi, lorsque sont promulguées les lois raciales, il suit sa famille qui trouve refuge à Nîmes fin 1941, au 16/16 bis rue Nationale (Albert, un neveu de son père, se joint à eux) et il devient électricien.
André est arrêté par la douane allemande à la frontière espagnole, avec tout un groupe voulant passer en Espagne, le 22 mai 1943. Il donne alors une identité d’emprunt : André, Raoul Descombard, sans papier, né le 17 juin 1924 dans l’Aube, domicilié 16 bis rue Nationale à Nîmes « classeur » de profession, c’est-à-dire, expert en matières premières animales. Il est d’ailleurs possible que cette allégation lui ait valu d’être envoyé en déportation dans un ou plusieurs centres spécialisés ; en tous cas, l’un des papiers sur lesquels il écrit, lorsqu’il est libéré par les Anglais, vient d’un bloc intitulé «Heimatveterinärpark» (Centre de vétérinaires à domicile). Un de ses compagnons, Roger Burgel, témoignera en décembre 1953 : «En mai 1943, j’ai pris la route allant de Perpignan à la frontière espagnole avec l’intention formelle de rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord. Peu après mon départ, nous nous sommes retrouvés en groupe, en faisait partie M. André Presberg. Avec, à notre tête, deux passeurs de la région. L’un a été fusillé, l’autre a disparu dans un camp de concentration en Allemagne. A quelques kilomètres de la frontière espagnole, un détachement de la Gestapo nous a arrêtés et, après un interrogatoire, nous a internés dans la Citadelle de Perpignan. Puis nous avons été transférés à Compiègne et ensuite à Buchenwald. Je certifie donc que le but réel de M. André Presberg était bien, comme le mien, de rejoindre les FFL ». Un autre compagnon, Jean Méfret, attestera : « je…rapatrié de Dora, Bergenbelsen, Buchenwald etc. déclare sur l’honneur avoir connu André Presberg à Perpignan en mai 1943 et avoir été arrêté avec lui sur la frontière espagnole le samedi 22mai 1943, alors que nous tentions de franchir celle-ci pour nous rendre en Algérie afin de combattre avec les FFL ». Les compagnons cités sont : Roger et Raphaël Burgel, 10 rue ND de Lorette à Paris et Maisons-Lafitte, Jean, Méfret, 28 rue Sergent Blandon, Lyon 1er, Jean Dives et Désiré Beau. André est donc d’abord emprisonné au Boulou le 22 mai 1943, puis à Perpignan le 24 mai. Il est ensuite envoyé à Compiègne, le 3 juin. Le 25 juin, il est déporté au camp de Buchenwald (matricule n°14392) et y reste jusqu’au 9 juillet puis envoyé à Penemunde (matricule : 4691) du 12 juillet au 12 octobre 1943, pour revenir à Buchenwald, où il reste du 13 au 17 octobre. Enfin, déporté à Dora le 17 octobre 1943, il y est encore le 4 avril 1945. Sur des papiers à l’entête du « service vétérinaire » allemand, André indique qu’il n’a jamais été jugé (document signé à Bergen, le 17 avril 1945). Il est libéré le 30 avril 1945. Sa fiche médicale de sortie note que son état de santé est mauvais, qu’il a perdu 19 kg (son poids est de 55 kg), il a des dents cariées, des problèmes au poumon, une dysenterie.
À son retour, il se rend chez ses parents, 24 rue des Cordelières à Paris 13ème. Le 11 janvier 1952, à Paris 9ème, il épouse Tobe Rieke Hasman née en 1929 et leur fils, Maxime, naît en 1954.
Sa carte de déporté résistant N° 1001.07649 lui est délivrée le 11 décembre 1951 et, le 9 août 1954, lui est attribué le titre de déporté résistant N° 1.001.22954.
André décède le 25 octobre 2007 à Boulogne-Billancourt.
Rédaction : Françoise Bruston, Gérard Krebs
Sources :
- Dossier Caen n° 21 P 651 106 (dont photo)
État civil + Registre militaire de Léon Presberg
Fichier des Juifs du Gard
Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora.
Article Ouest-France du 03-04-2022 : https://www.ouest-france.fr/normandie/donville-les-bains-50350/un-ouvrage-pour-ne-pas-oublier-dora-et-les-camps-602c65a0-b2a4-11ec-8f20-192c34cd89a5