PRADERE-NIQUET Daniel

  • 30881 Buchenwald

  • Né le 27 novembre 1921 à Nantes

  • Décédé le 18 mai 2014 à Paris

Daniel et Gilles sont nés le 27 novembre 1921 à Nantes (Loire-Atlantique). Ils sont les fils jumeaux de Lucienne née Gaillard et de Jean Pradère-Niquet, mariés le 19 avril 1919 à Nantes. Ils ont trois sœurs : Nicole, Jacqueline et Janine nées respectivement en 1920, 1924 et 1928. La vie de la famille dépend des affectations du père, Jean, officier de carrière dans l’Artillerie. Les deux frères font leurs études secondaires en Bretagne, passant le baccalauréat de mathématique à Brest en juin 1939. Puis, pendant que la reste de la famille s’installe à Nîmes, 2 rue Jeanne d’Arc, Daniel et Gilles poursuivent leurs études au Prytanée militaire. En août 1942, ils sont admis à l’Ecole Spéciale Militaire (Saint-Cyr), qui est alors « repliée » à Aix-en-Provence.  Ils n’ont pas le temps de terminer leur première année : l’école est dissoute par les Allemands dès le mois de novembre, au moment de l’occupation de la zone sud. Les deux frères sont alors affectés à un chantier de jeunesse à Lodève (Hérault). Ils s’en échappent afin d’éviter de partir aussitôt après au STO et décident de rejoindre les FFL en Afrique du Nord. Leur père veut les aider et contacte une organisation. Un guide s’engage à les faire passer en Espagne en vue de rejoindre le consulat américain de Barcelone. Ainsi, le 27 juin 1943, ils tentent de passer la frontière espagnole avec un compagnon mais, au cours de la nuit, ils sont abandonnés par le passeur. Au détour d’un sentier, ils rencontrent une patrouille de la Feldgendarmerie qui les arrête et les emmène au village de Vivès (Pyrénées-Orientales). Ils sont internés à la Citadelle de Perpignan du 3 au 8 juillet puis envoyés à Compiègne jusqu’au 28 octobre. Daniel y reçoit le matricule 16327 et Gilles le matricule 16328. De là, ils sont déportés par le transport l.145 à Weimar Buchenwald où ils arrivent le 30 octobre, recevant les matricules 30881 pour Daniel et 30884 pour Gilles, affecté au kommando A5.
Transféré à Dora le 12 janvier 1944[i], Gilles est intégré à une date inconnue à un petit kommando de « spécialistes » qui travaillent à l’assemblage des fusées A4 V2. Il y reste jusqu’à son évacuation le 5 avril 1945. Il s’évade avec un autre déporté [ii] au cours d’une « marche de la mort » et rencontre enfin, début mai, les troupes américaines près de Magdebourg. Il est libéré le 4 mai et rapatrié par le centre de Jeumont (près de Lille dans le Nord), le 9 mai 1945.

De son côté, Daniel est envoyé dans les kommandos de Schönebeck le 17 décembre [iii], puis le 31 juillet 1944 au kommando de Rottleberode. Il en est évacué le 6 avril 1945 pour se retrouver dix jours plus tard au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Son calvaire se poursuit car il est de nouveau évacué à pied en direction du nord-ouest. Il est enfin libéré le 4 juin 1945 par les Russes près de Schwerin et rapatrié le 21 mai par Lille.  Dès leur retour, les deux frères reprennent leurs études interrompues à Saint-Cyr, puis les poursuivent à l’Ecole d’application d’Auvours (Sarthe). Fin 1947, ils reçoivent leur première affectation en tant que lieutenants : Gilles au Régiment colonial de chasseurs de chars et Daniel au 5ème bataillon d’Infanterie coloniale. A partir de ce moment, chacun construira sa vie de son côté.

Gilles, installé à Nancy, au 33 rue du Général Clinchant (Meurthe et Moselle), se marie en 1949 avec Francine Willeray. Dès l’année suivante, il démissionne de son grade de lieutenant d’active pour passer dans la réserve d’infanterie coloniale. Il entame alors une carrière dans l’entreprise familiale de sa femme. Les époux auront quatre enfants. Gilles Pradère-Niquet décède à Paris le 20 octobre 2006.

Daniel, lui, poursuit sa carrière militaire en Indochine puis en Algérie, où il est capitaine dans les commandos de parachutistes. A son retour en métropole, il s’installe à Paris, au 21 rue de la Fontaine, dans le 16ème arrondissement. Son mariage en 1960 avec Elisabeth Lamarche lui donnera trois filles, Sylvie, Sophie et Caroline.  En 1965, après avoir quitté l’armée, il devient ingénieur dans les travaux publics. Il décède à l’âge de 92 ans à Paris le 18 mai 2014.

Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs


[i] Cette date est celle figurant dans la biographie qui lui est consacrée dans « Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora ». Toutefois, dans les archives Arolsen, deux fiches de Buchenwald portent un cachet « 29.10.1944 MITTELBAU » et deux autres « 28.10.1944 MITTELBAU ».

[ii]  Son compagnon d‘évasion se nomme Guy Touzeau ; sa biographie figure dans « Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora ».

[iii]  Même remarque que pour son frère ; trois fiches de Buchenwald portent un cachet « 29.10.1944 MITTELBAU » et une autre « 28.10.1944 MITTELBAU ».

Sources :

En grande partie issues Notices biographiques rédigées par Lionel Roux du dictionnaire des déportés AFMD 44
Dossiers de Caen AC 21 P 659538 et AC 21 P 659539
Archives Arolsen (photo de Daniel)
Livre-Mémorial FMD (I.) http://www.bddm.org/
Source INSEE fichier 2014, ligne n°232383
Généanet, arbre généalogique de « macgarry »
Gallica-BNF (JO des 27/08/1939, 14/05/1942, 1/07/1947, 11/10/1950)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

PRADERE-NIQUET Daniel

  • 30881 Buchenwald

  • Né le 27 novembre 1921 à Nantes

  • Décédé le 18 mai 2014 à Paris

Daniel et Gilles sont nés le 27 novembre 1921 à Nantes (Loire-Atlantique). Ils sont les fils jumeaux de Lucienne née Gaillard et de Jean Pradère-Niquet, mariés le 19 avril 1919 à Nantes. Ils ont trois sœurs : Nicole, Jacqueline et Janine nées respectivement en 1920, 1924 et 1928. La vie de la famille dépend des affectations du père, Jean, officier de carrière dans l’Artillerie. Les deux frères font leurs études secondaires en Bretagne, passant le baccalauréat de mathématique à Brest en juin 1939. Puis, pendant que la reste de la famille s’installe à Nîmes, 2 rue Jeanne d’Arc, Daniel et Gilles poursuivent leurs études au Prytanée militaire. En août 1942, ils sont admis à l’Ecole Spéciale Militaire (Saint-Cyr), qui est alors « repliée » à Aix-en-Provence.  Ils n’ont pas le temps de terminer leur première année : l’école est dissoute par les Allemands dès le mois de novembre, au moment de l’occupation de la zone sud. Les deux frères sont alors affectés à un chantier de jeunesse à Lodève (Hérault). Ils s’en échappent afin d’éviter de partir aussitôt après au STO et décident de rejoindre les FFL en Afrique du Nord. Leur père veut les aider et contacte une organisation. Un guide s’engage à les faire passer en Espagne en vue de rejoindre le consulat américain de Barcelone. Ainsi, le 27 juin 1943, ils tentent de passer la frontière espagnole avec un compagnon mais, au cours de la nuit, ils sont abandonnés par le passeur. Au détour d’un sentier, ils rencontrent une patrouille de la Feldgendarmerie qui les arrête et les emmène au village de Vivès (Pyrénées-Orientales). Ils sont internés à la Citadelle de Perpignan du 3 au 8 juillet puis envoyés à Compiègne jusqu’au 28 octobre. Daniel y reçoit le matricule 16327 et Gilles le matricule 16328. De là, ils sont déportés par le transport l.145 à Weimar Buchenwald où ils arrivent le 30 octobre, recevant les matricules 30881 pour Daniel et 30884 pour Gilles, affecté au kommando A5.
Transféré à Dora le 12 janvier 1944[i], Gilles est intégré à une date inconnue à un petit kommando de « spécialistes » qui travaillent à l’assemblage des fusées A4 V2. Il y reste jusqu’à son évacuation le 5 avril 1945. Il s’évade avec un autre déporté [ii] au cours d’une « marche de la mort » et rencontre enfin, début mai, les troupes américaines près de Magdebourg. Il est libéré le 4 mai et rapatrié par le centre de Jeumont (près de Lille dans le Nord), le 9 mai 1945.

De son côté, Daniel est envoyé dans les kommandos de Schönebeck le 17 décembre [iii], puis le 31 juillet 1944 au kommando de Rottleberode. Il en est évacué le 6 avril 1945 pour se retrouver dix jours plus tard au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Son calvaire se poursuit car il est de nouveau évacué à pied en direction du nord-ouest. Il est enfin libéré le 4 juin 1945 par les Russes près de Schwerin et rapatrié le 21 mai par Lille.  Dès leur retour, les deux frères reprennent leurs études interrompues à Saint-Cyr, puis les poursuivent à l’Ecole d’application d’Auvours (Sarthe). Fin 1947, ils reçoivent leur première affectation en tant que lieutenants : Gilles au Régiment colonial de chasseurs de chars et Daniel au 5ème bataillon d’Infanterie coloniale. A partir de ce moment, chacun construira sa vie de son côté.

Gilles, installé à Nancy, au 33 rue du Général Clinchant (Meurthe et Moselle), se marie en 1949 avec Francine Willeray. Dès l’année suivante, il démissionne de son grade de lieutenant d’active pour passer dans la réserve d’infanterie coloniale. Il entame alors une carrière dans l’entreprise familiale de sa femme. Les époux auront quatre enfants. Gilles Pradère-Niquet décède à Paris le 20 octobre 2006.

Daniel, lui, poursuit sa carrière militaire en Indochine puis en Algérie, où il est capitaine dans les commandos de parachutistes. A son retour en métropole, il s’installe à Paris, au 21 rue de la Fontaine, dans le 16ème arrondissement. Son mariage en 1960 avec Elisabeth Lamarche lui donnera trois filles, Sylvie, Sophie et Caroline.  En 1965, après avoir quitté l’armée, il devient ingénieur dans les travaux publics. Il décède à l’âge de 92 ans à Paris le 18 mai 2014.

Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs


[i] Cette date est celle figurant dans la biographie qui lui est consacrée dans « Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora ». Toutefois, dans les archives Arolsen, deux fiches de Buchenwald portent un cachet « 29.10.1944 MITTELBAU » et deux autres « 28.10.1944 MITTELBAU ».

[ii]  Son compagnon d‘évasion se nomme Guy Touzeau ; sa biographie figure dans « Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora ».

[iii]  Même remarque que pour son frère ; trois fiches de Buchenwald portent un cachet « 29.10.1944 MITTELBAU » et une autre « 28.10.1944 MITTELBAU ».

Sources :

En grande partie issues Notices biographiques rédigées par Lionel Roux du dictionnaire des déportés AFMD 44
Dossiers de Caen AC 21 P 659538 et AC 21 P 659539
Archives Arolsen (photo de Daniel)
Livre-Mémorial FMD (I.) http://www.bddm.org/
Source INSEE fichier 2014, ligne n°232383
Généanet, arbre généalogique de « macgarry »
Gallica-BNF (JO des 27/08/1939, 14/05/1942, 1/07/1947, 11/10/1950)

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