PELATO Jean

  • 14624 Buchenwald

  • Né le 16 septembre 1892 à la Calle (Bône – Algérie)

  • Décédé le 6 février 1944 à Lublin

Jean Joseph est le fils de Baltasarion, journalier pécheur, et d’Ange Marie Carbuccia. Il se marie le 25 janvier 1926 avec Renée Blondot, mais ils se séparent en 1930 et elle s’installe 35 quai Ligny à Angers. Il réside tantôt à Beaucaire ou Arles de 1920 à 1938, son dernier domicile connu étant 2 rue Charlier à Beaucaire.
Il se déclare représentant de commerce, mais il est connu des services de police de Beaucaire sous le surnom de « Nasole ». Il vit « d’expédients et d’escroqueries » et accusé « de nombreux coups et blessures, port d’armes prohibées, d’être souteneur, d’agression dans les trains de la région de Lyon, d’escroquerie aux petites annonces ». Suspecté d’émission de faux billets de banque allemands, Il est arrêté à Paris le 20 février 1941, placé en internement administratif et transféré à la prison de la Santé (Paris) du 26 avril 1941 au 7 mai 1941. Il est ensuite envoyé à la prison de Châteaubriant[i] (matricule 438) dans le baraquement réservé aux indésirables jusqu’au 1er mai 1942, date de fermeture de la prison. Celle-ci devient tristement célèbre après l’exécution[ii] de nombreux patriotes dont le jeune Guy Mocquet.
Avec tous ses camarades droit commun du baraquement, Jean Pelato est envoyé au camp de Rouillé[iii] (Vienne) et à Compiègne le 25 juin 1943. Il est déporté avec le transport I.110 à Buchenwald (matricule 14624) où il arrive le 27 juin 1943. Il sera transféré à Dora le 28 juillet 1943 et le 6 février 1944 vers le camp de Lublin en Pologne avec 1000 camarades « inaptes au travail » où il disparait. Son décès officiel est fixé le 6 février 1944.

André Francisco


[i] Le camp de Choisel, parfois nommé camp de Châteaubriant, est un camp d’internement situé  dans la commune de Châteaubriant, en Loire-Atlantique (à l’époque « Loire-Inférieure »). Après avoir abrité des prisonniers de guerre en 1940, il est connu à partir de 1941 sous le nom de Centre de séjour surveillé de Choisel, dépendant du sous-préfet et mis sous la surveillance des gendarmes français. Il abrite alors des nomades, des détenus de droit commun et des détenus politiques dont la plupart étaient communistes.

[ii] Fusillés de Châteaubriant : Suite à l’exécution d’un officier allemand, le lieutenant-colonel Holtz à Nantes le 20 octobre 1941 par la résistance, le général Von Stülpnagel, commandant militaire en France, fait annoncer par voie d’affiche que « en expiation de ce crime », cinquante otages du camp de Châteaubriant seront fusillés ainsi que cinquante autres si les coupables ne sont pas arrêtés avant le 23 octobre à minuit. Une récompense de quinze millions de francs est offerte pour la dénonciation des auteurs de l’attentat. Le choix des otages est laissé à la discrétion du gouvernement de Vichy. Le 22 octobre, vingt-sept otages sont fusillés à Châteaubriant. Ils meurent en chantant la Marseillaise. Dans le discours prononcé par le maréchal Pétain à la radio le soir du 22, nulle condamnation de ces exécutions. « Par l’armistice, nous avons déposé les armes. Nous n’avons plus le droit de les reprendre pour frapper les Allemands dans le dos… Aidez la justice. Je vous jette ce cri d’une voix brisée : ne laissez plus faire de mal à la France. » Malgré cela, alors que l’autorité allemande pensait faire de la fusillade de Châteaubriant un exemple, elle obtient l’effet inverse. Partout, cette exécution suscite l’indignation et la colère. Elle frappe de manière irréversible la conscience des habitants de la région et l’ensemble de la population française, jouant un rôle important dans la mobilisation des énergies pour combattre l’occupant. Son retentissement est considérable dans le pays comme à l’extérieur.

[iii] Centre de Séjour Surveillé de Rouillé : située à 35 km au sud-ouest de Poitiers, il ouvre ses portes le 6 septembre 1941. Camp d’internement administratif, composé d’une quinzaine de baraques en bois, il est réservé à l’internement des « politiques » (pour l’essentiel communistes, opposants au régime de Vichy et au nazisme,), des coupables de « marché noir », « des droits communs » (bandits, voleurs,), des « indésirables étrangers » (Russes, Italiens, Portugais, Espagnols, Arméniens,… Jusqu’à 18 nationalités se côtoient).

Sources :

Archives SHD Caen ; archives Arolsen ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Choisel
CSS Rouillé : https://www.crrl.fr/module-Contenus-viewpub-tid-2-pid-78.html
Dictionnaire Buchenwald Dora – Emilie Rimbat
https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/les-fusilles-de-chateaubriant

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

PELATO Jean

  • 14624 Buchenwald

  • Né le 16 septembre 1892 à la Calle (Bône – Algérie)

  • Décédé le 6 février 1944 à Lublin

Jean Joseph est le fils de Baltasarion, journalier pécheur, et d’Ange Marie Carbuccia. Il se marie le 25 janvier 1926 avec Renée Blondot, mais ils se séparent en 1930 et elle s’installe 35 quai Ligny à Angers. Il réside tantôt à Beaucaire ou Arles de 1920 à 1938, son dernier domicile connu étant 2 rue Charlier à Beaucaire.
Il se déclare représentant de commerce, mais il est connu des services de police de Beaucaire sous le surnom de « Nasole ». Il vit « d’expédients et d’escroqueries » et accusé « de nombreux coups et blessures, port d’armes prohibées, d’être souteneur, d’agression dans les trains de la région de Lyon, d’escroquerie aux petites annonces ». Suspecté d’émission de faux billets de banque allemands, Il est arrêté à Paris le 20 février 1941, placé en internement administratif et transféré à la prison de la Santé (Paris) du 26 avril 1941 au 7 mai 1941. Il est ensuite envoyé à la prison de Châteaubriant[i] (matricule 438) dans le baraquement réservé aux indésirables jusqu’au 1er mai 1942, date de fermeture de la prison. Celle-ci devient tristement célèbre après l’exécution[ii] de nombreux patriotes dont le jeune Guy Mocquet.
Avec tous ses camarades droit commun du baraquement, Jean Pelato est envoyé au camp de Rouillé[iii] (Vienne) et à Compiègne le 25 juin 1943. Il est déporté avec le transport I.110 à Buchenwald (matricule 14624) où il arrive le 27 juin 1943. Il sera transféré à Dora le 28 juillet 1943 et le 6 février 1944 vers le camp de Lublin en Pologne avec 1000 camarades « inaptes au travail » où il disparait. Son décès officiel est fixé le 6 février 1944.

André Francisco


[i] Le camp de Choisel, parfois nommé camp de Châteaubriant, est un camp d’internement situé  dans la commune de Châteaubriant, en Loire-Atlantique (à l’époque « Loire-Inférieure »). Après avoir abrité des prisonniers de guerre en 1940, il est connu à partir de 1941 sous le nom de Centre de séjour surveillé de Choisel, dépendant du sous-préfet et mis sous la surveillance des gendarmes français. Il abrite alors des nomades, des détenus de droit commun et des détenus politiques dont la plupart étaient communistes.

[ii] Fusillés de Châteaubriant : Suite à l’exécution d’un officier allemand, le lieutenant-colonel Holtz à Nantes le 20 octobre 1941 par la résistance, le général Von Stülpnagel, commandant militaire en France, fait annoncer par voie d’affiche que « en expiation de ce crime », cinquante otages du camp de Châteaubriant seront fusillés ainsi que cinquante autres si les coupables ne sont pas arrêtés avant le 23 octobre à minuit. Une récompense de quinze millions de francs est offerte pour la dénonciation des auteurs de l’attentat. Le choix des otages est laissé à la discrétion du gouvernement de Vichy. Le 22 octobre, vingt-sept otages sont fusillés à Châteaubriant. Ils meurent en chantant la Marseillaise. Dans le discours prononcé par le maréchal Pétain à la radio le soir du 22, nulle condamnation de ces exécutions. « Par l’armistice, nous avons déposé les armes. Nous n’avons plus le droit de les reprendre pour frapper les Allemands dans le dos… Aidez la justice. Je vous jette ce cri d’une voix brisée : ne laissez plus faire de mal à la France. » Malgré cela, alors que l’autorité allemande pensait faire de la fusillade de Châteaubriant un exemple, elle obtient l’effet inverse. Partout, cette exécution suscite l’indignation et la colère. Elle frappe de manière irréversible la conscience des habitants de la région et l’ensemble de la population française, jouant un rôle important dans la mobilisation des énergies pour combattre l’occupant. Son retentissement est considérable dans le pays comme à l’extérieur.

[iii] Centre de Séjour Surveillé de Rouillé : située à 35 km au sud-ouest de Poitiers, il ouvre ses portes le 6 septembre 1941. Camp d’internement administratif, composé d’une quinzaine de baraques en bois, il est réservé à l’internement des « politiques » (pour l’essentiel communistes, opposants au régime de Vichy et au nazisme,), des coupables de « marché noir », « des droits communs » (bandits, voleurs,), des « indésirables étrangers » (Russes, Italiens, Portugais, Espagnols, Arméniens,… Jusqu’à 18 nationalités se côtoient).

Sources :

Archives SHD Caen ; archives Arolsen ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Choisel
CSS Rouillé : https://www.crrl.fr/module-Contenus-viewpub-tid-2-pid-78.html
Dictionnaire Buchenwald Dora – Emilie Rimbat
https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/les-fusilles-de-chateaubriant

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