RECHERCHEZ
Léopold, Yvan Pelatan nait le 2 septembre 1925 aux Salles-du-Gardon dans le pays minier gardois. Il est le fils de Léopold, Isaac et de Rose, Yvonne Richard. En 1942 il est élève à l’École préparatoire du Pont, École des Mousses de Saint-Mandrier, à Toulon dans le Var[i]. Il est comme ses camarades, Jean-Pierre Merolli et Antoine Maya, mis en permission de longue durée après le sabordage de la Flotte le 27 novembre 1942. Il revient alors aux Salles-du-Gardon avec son camarade Merolli qui, originaire d’Algérie n’a aucune possibilité de rapatriement. Embauché comme comptable à la Sécurité sociale minière, il habite le quartier de La Planquette aux Salles-du-Gardon. En janvier 1943 il fait partie du Front National de lutte pour l’Indépendance de la France. Avec ses camarades Maya (Matricule 66098) et Merolli (Matricule 61126) ils décident de rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord et ainsi de renouer avec la carrière militaire. Ils gagnent les Pyrénées en espérant franchir la frontière espagnole. Le 21 mars 1943, Ils sont arrêtés par les douanes allemandes en zone interdite à Mont-Louis (Pyrénées Orientales). Du 22 mars au 20 avril 1943 ils sont incarcérés dans la Citadelle de Perpignan. Le 21 avril ils sont internés au Fort de Romainville (Seine) avant d’être transférés le 28 au camp de rassemblement de Compiègne. Le 8 mai il est déporté avec ses deux camarades dans le convoi I.100 à destination du KL de Sachsenhausen[ii], situé dans un faubourg de la ville d’Oranienburg à une trentaine de kilomètres au nord de Berlin. À son arrivée le 10 mai 1943 le matricule 66100 lui est attribué. La période de quarantaine passée il est transféré au Kommando de Heinkel à quelques kilomètres du camp central. Heinkel cas type de l’usine-camp de concentration[iii]: les barbelés électrifiés, les miradors ceinturent un vaste espace boisé où alternent les Blocks de déportés et les halls de fabrication du constructeur d’avions Ernst Heinkel. Plus de 6000 détenus y travaillent.
Léopold Pelatan est ensuite dirigé sur le Kommando de Klïnker à 3 kilomètres du camp central. Une partie est réservée à une briqueterie et tout le reste est affecté à l’industrie de guerre, à l’usinage des grenades.
Le 10 avril 1945 Klïnker est détruit par un bombardement, le 18, Heinkel est touché à son tour, l’évacuation du camp d’Oranienburg est ordonnée, commence alors pour Léopold et tous les déportés valides du camp « la marche de la mort » (200km) qui se termine le 2 mai 1945 devant Schwerin, la ville est prise par l’armée américaine sans aucun combat[iv] . Il est rapatrié le 23 mai 1945 par le centre de Secours de Lille.
Le 1er février 1947, il se marie avec Suzanne Antalec aux Salles-du-Gardon.
Monique Vézilier
[i] DAVCC Caen dossier de déporté 21P 656774
[ii] http://wagon-deportation.over-blog.fr/pages/Convoi_du_08_mai_1943_compigne_sachsenhausen-2541825.htm A. Bouligny
[iii] Marcel Ruby, Sachsenhausen in Le Livre de la Déportation, Robert Laffont 1995, 451p
[iv] https://fr.wikipedia.org/wiki/Schwerin
Sources :
RECHERCHEZ
Léopold, Yvan Pelatan nait le 2 septembre 1925 aux Salles-du-Gardon dans le pays minier gardois. Il est le fils de Léopold, Isaac et de Rose, Yvonne Richard. En 1942 il est élève à l’École préparatoire du Pont, École des Mousses de Saint-Mandrier, à Toulon dans le Var[i]. Il est comme ses camarades, Jean-Pierre Merolli et Antoine Maya, mis en permission de longue durée après le sabordage de la Flotte le 27 novembre 1942. Il revient alors aux Salles-du-Gardon avec son camarade Merolli qui, originaire d’Algérie n’a aucune possibilité de rapatriement. Embauché comme comptable à la Sécurité sociale minière, il habite le quartier de La Planquette aux Salles-du-Gardon. En janvier 1943 il fait partie du Front National de lutte pour l’Indépendance de la France. Avec ses camarades Maya (Matricule 66098) et Merolli (Matricule 61126) ils décident de rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord et ainsi de renouer avec la carrière militaire. Ils gagnent les Pyrénées en espérant franchir la frontière espagnole. Le 21 mars 1943, Ils sont arrêtés par les douanes allemandes en zone interdite à Mont-Louis (Pyrénées Orientales). Du 22 mars au 20 avril 1943 ils sont incarcérés dans la Citadelle de Perpignan. Le 21 avril ils sont internés au Fort de Romainville (Seine) avant d’être transférés le 28 au camp de rassemblement de Compiègne. Le 8 mai il est déporté avec ses deux camarades dans le convoi I.100 à destination du KL de Sachsenhausen[ii], situé dans un faubourg de la ville d’Oranienburg à une trentaine de kilomètres au nord de Berlin. À son arrivée le 10 mai 1943 le matricule 66100 lui est attribué. La période de quarantaine passée il est transféré au Kommando de Heinkel à quelques kilomètres du camp central. Heinkel cas type de l’usine-camp de concentration[iii]: les barbelés électrifiés, les miradors ceinturent un vaste espace boisé où alternent les Blocks de déportés et les halls de fabrication du constructeur d’avions Ernst Heinkel. Plus de 6000 détenus y travaillent.
Léopold Pelatan est ensuite dirigé sur le Kommando de Klïnker à 3 kilomètres du camp central. Une partie est réservée à une briqueterie et tout le reste est affecté à l’industrie de guerre, à l’usinage des grenades.
Le 10 avril 1945 Klïnker est détruit par un bombardement, le 18, Heinkel est touché à son tour, l’évacuation du camp d’Oranienburg est ordonnée, commence alors pour Léopold et tous les déportés valides du camp « la marche de la mort » (200km) qui se termine le 2 mai 1945 devant Schwerin, la ville est prise par l’armée américaine sans aucun combat[iv] . Il est rapatrié le 23 mai 1945 par le centre de Secours de Lille.
Le 1er février 1947, il se marie avec Suzanne Antalec aux Salles-du-Gardon.
Monique Vézilier
[i] DAVCC Caen dossier de déporté 21P 656774
[ii] http://wagon-deportation.over-blog.fr/pages/Convoi_du_08_mai_1943_compigne_sachsenhausen-2541825.htm A. Bouligny
[iii] Marcel Ruby, Sachsenhausen in Le Livre de la Déportation, Robert Laffont 1995, 451p
[iv] https://fr.wikipedia.org/wiki/Schwerin
Sources :