RECHERCHEZ
André, Marcel est le fils de François Jean Pêche et d’Yvonne Péquiraud. Ses parents tiennent un restaurant « La Méditerranée », 2 place de l’Odéon, réputé pour ses spécialités provençales. Après avoir terminé sa formation de cuisinier, André en devient le chef juste avant-guerre. Pendant l’Occupation, la famille Pêche s’installe à Nîmes d’où est originaire le père, François. Ce dernier s’y établit comme négociant en alimentation dès 1941. En juillet 1942, André épouse, à Nîmes, Laure Andrea Tailhades, couturière, née à Vias, dans l’Hérault le 6 septembre 1915. L’adresse du couple est au 20 rue du Général Perrier, à Nîmes et celle des parents d’André, au 5 rue des Arènes. Une première fille, Andrée Yvonne voit le jour le 5 décembre 1941. Il ne connaîtra pas sa deuxième fille, Gilberte Marie, qui naîtra le 20 mars 1944.
Le 25 mai 1943, étant – d’après ce que dira sa famille – requis pour le S.T.O., il part pour Karlsbad (Sudètes), station thermale bien connue sous son nom tchèque de Karlovy Vary. Après un possible bref retour en France au mois de juin, il prend ses fonctions début juillet dans un hôtel de luxe : le « Rudolfshof ». Cet établissement, situé 25 Lutherstrasse, avait accueilli notamment le futur président Atatürk lors de sa cure, en 1918. Nul doute que les compétences de cuisinier d’André y sont appréciées. Les conditions de travail semblent plutôt avantageuses : il est logé sur place et demande immédiatement un passeport, peut-être dans la perspective de voyager lors de ses périodes de repos. Un an plus tard, en mai 1944, André est arrêté à Karlsbad par la Gestapo, sans traces de jugement semble-t-il, puis il est déporté à Dachau (matricule 75350) où il arrive le 30 juin 1944. Il est ensuite transféré au Kommando de Leitmeritz (Litomerice), dépendant de Flossenbürg, Kommando B 5, le 21 juillet 1944. Il reçoit alors un nouveau matricule, le n° 13780. On ne connaît pas la cause exacte de sa mort qui survient le 13 janvier 1945, dans un camp où beaucoup de déportés sont épuisés et malades.
En juin 1947, dans sa demande pour que son mari, « non-rentré », soit considéré comme « Mort pour la France », sa femme, Laure, habitant Auch dans le Gers, parlera de ses activités antiallemandes et de son rattachement à une organisation tchèque de Résistance. Ce que confirmeront, en juin 1947 également, deux hommes, Louis Sarrant, demeurant à Concarneau et Jean-Louis Cloup, à Meymac (Corrèze), avec les mêmes termes, à savoir, qu’André a été arrêté à Karlsbad pour « propagande antinazie, sabotage de matériel et qu’il était membre d’un groupe de la Résistance tchèque ». Pourtant, André, s’il est bien reconnu « Mort pour la France » en avril 1948 et Déporté Politique en février 1959 (Carte n°110725 716), ne sera pas considéré comme Résistant Politique. Ce, malgré la demande de son épouse faite en 1949, puis renouvelée en 1953 et en 1957.
Selon la formule, « il n’a pas été arrêté à l’occasion d’actes qualifiés de résistance à l’ennemi ».
La période de sa déportation ira du 15 mai 1944 au 13 janvier 1945
Marie Balta, Gérard Krebs
Sources :
–dossier Caen n° 21 P 523 565 (dont photo),
-Wikipedia : Site de l’Association des déportés et familles de déportés de Flossenbürg, Leitmeritz.
-Gallica-BNF : « La Journée vinicole » du 22/05/1939, « L’Indépendant des Basses-Pyrénées » du 15/08/1941
-https://www.researchgate.net/figure/Atatuerk-stayed-in-the-Rudolf-Hof-Hotel-in-Karlsbad-for-his-thermal-therapy-1918_fig5_353350106
RECHERCHEZ
André, Marcel est le fils de François Jean Pêche et d’Yvonne Péquiraud. Ses parents tiennent un restaurant « La Méditerranée », 2 place de l’Odéon, réputé pour ses spécialités provençales. Après avoir terminé sa formation de cuisinier, André en devient le chef juste avant-guerre. Pendant l’Occupation, la famille Pêche s’installe à Nîmes d’où est originaire le père, François. Ce dernier s’y établit comme négociant en alimentation dès 1941. En juillet 1942, André épouse, à Nîmes, Laure Andrea Tailhades, couturière, née à Vias, dans l’Hérault le 6 septembre 1915. L’adresse du couple est au 20 rue du Général Perrier, à Nîmes et celle des parents d’André, au 5 rue des Arènes. Une première fille, Andrée Yvonne voit le jour le 5 décembre 1941. Il ne connaîtra pas sa deuxième fille, Gilberte Marie, qui naîtra le 20 mars 1944.
Le 25 mai 1943, étant – d’après ce que dira sa famille – requis pour le S.T.O., il part pour Karlsbad (Sudètes), station thermale bien connue sous son nom tchèque de Karlovy Vary. Après un possible bref retour en France au mois de juin, il prend ses fonctions début juillet dans un hôtel de luxe : le « Rudolfshof ». Cet établissement, situé 25 Lutherstrasse, avait accueilli notamment le futur président Atatürk lors de sa cure, en 1918. Nul doute que les compétences de cuisinier d’André y sont appréciées. Les conditions de travail semblent plutôt avantageuses : il est logé sur place et demande immédiatement un passeport, peut-être dans la perspective de voyager lors de ses périodes de repos. Un an plus tard, en mai 1944, André est arrêté à Karlsbad par la Gestapo, sans traces de jugement semble-t-il, puis il est déporté à Dachau (matricule 75350) où il arrive le 30 juin 1944. Il est ensuite transféré au Kommando de Leitmeritz (Litomerice), dépendant de Flossenbürg, Kommando B 5, le 21 juillet 1944. Il reçoit alors un nouveau matricule, le n° 13780. On ne connaît pas la cause exacte de sa mort qui survient le 13 janvier 1945, dans un camp où beaucoup de déportés sont épuisés et malades.
En juin 1947, dans sa demande pour que son mari, « non-rentré », soit considéré comme « Mort pour la France », sa femme, Laure, habitant Auch dans le Gers, parlera de ses activités antiallemandes et de son rattachement à une organisation tchèque de Résistance. Ce que confirmeront, en juin 1947 également, deux hommes, Louis Sarrant, demeurant à Concarneau et Jean-Louis Cloup, à Meymac (Corrèze), avec les mêmes termes, à savoir, qu’André a été arrêté à Karlsbad pour « propagande antinazie, sabotage de matériel et qu’il était membre d’un groupe de la Résistance tchèque ». Pourtant, André, s’il est bien reconnu « Mort pour la France » en avril 1948 et Déporté Politique en février 1959 (Carte n°110725 716), ne sera pas considéré comme Résistant Politique. Ce, malgré la demande de son épouse faite en 1949, puis renouvelée en 1953 et en 1957.
Selon la formule, « il n’a pas été arrêté à l’occasion d’actes qualifiés de résistance à l’ennemi ».
La période de sa déportation ira du 15 mai 1944 au 13 janvier 1945
Marie Balta, Gérard Krebs
Sources :
–dossier Caen n° 21 P 523 565 (dont photo),
-Wikipedia : Site de l’Association des déportés et familles de déportés de Flossenbürg, Leitmeritz.
-Gallica-BNF : « La Journée vinicole » du 22/05/1939, « L’Indépendant des Basses-Pyrénées » du 15/08/1941
-https://www.researchgate.net/figure/Atatuerk-stayed-in-the-Rudolf-Hof-Hotel-in-Karlsbad-for-his-thermal-therapy-1918_fig5_353350106