OST Lisa 

  • Puits de Célas

  • Née en 1899 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne)

  • Exécutée le 26 juin 1944 au puits de Célas à Servas (Gard)

À ce jour les informations exactes sur la vie de Lisa Ost restent fragmentaires. On ne retrouve sa trace qu’en 1937 en Espagne alors qu’elle est infirmière dans le service médical des Brigades internationales au côté des Républicains. Elle aurait épousé Léo Rottenstein, juif viennois né le 26 mars 1884, communiste dissident de la 3ème Internationale, déporté à Auschwitz depuis Drancy le 17 décembre 1943.
Après la victoire fasciste elle réussit à passer les Pyrénées et rejoindre la France. Rattachée au TA (travail allemand, fin 1943 Lisa Ost est membre de la Brigade Montaigne, maquis AS dans les Cévennes gardoises et lozériennes où sont rassemblés principalement des antifascistes allemands et autrichiens. Proche d’Hedwig Rahmel elles sont alors hébergées à la Fabrègue sur la commune de Saint-Etienne-Vallée-Française (Lozère). Elles soignent les malades ou les blessés et acheminent le courrier entre les différents groupes de résistants. Après l’attaque de la Brigade Montaigne par des miliciens le 12 février 1944 elles s’abritent avec d’autres membres de leur groupe dans le hameau de Noz!ères, proche de Saint-Germain-de-Calberte. Le 8 ou le 12 avril lors d’un déplacement, Lisa Ost se blesse au genou après une chute, elle est soignée à Trabassac puis transférée au Magistavol, point de repli des résistants, elle retrouve Hedwig Rahmel.

Le 30 mai 1944, quelques membres du groupe, maintenant rattaché aux M.O.I, sont interceptés par des pseudo maquisards qui se présentent comme des rescapés du maquis Bir-Hakeim décimé la veille à La Borie-La Parade sur le Causse Méjean (Lozère). Ils tombent dans le piège tendu par des éléments de la 8e compagnie Brandebourg qui dépend de l’Abwehr totalement intégrée à la Wehrmacht. Spécialisée dans l’infiltration et l’élimination de maquis elle est composée de Français encadrés par des Allemands. Averties du danger Lisa Ost bien qu’ayant des difficultés pour se déplacer et Hedwig Rahmel quittent le refuge. Afin de les mettre en sécurité elles sont acheminées jusqu’à la petite gare de Rouve-Jalcreste où elles prennent l’unique train pour Alès le 6 juin dans le but de se rendre à Nîmes le jour suivant. Munies de faux papiers d’identité qui les déclarent Lorraines, elles décident de passer la nuit dans l’hôtel situé face à la gare d’Alès. L’hôtelier intrigué par leur difficulté à parler et à écrire le Français alerte la Milice. Lisa et Hedwig sont arrêtés dans la soirée, aussitôt emprisonnées et interrogées par des tortionnaires français.
Un témoin Auguste Aubaret, emprisonné le 7 juin raconte leur calvaire : « Elles étaient toutes les deux condamnées à mort et conservaient, malgré ça, l’une et l’autre, un admirable moral. Je faisais, lorsque cela m’était possible, passer des cigarettes à ces deux femmes. Un jour, elles me montrèrent leurs doigts mutilés qui avaient été tordus et disloqués par leurs tortionnaires au moyen de tenailles et de pinces ». Le 26 juin 1944, à cinq heures du matin, les Waffen SS les amènent, avec deux autres détenus le Montpelliérain Paul Bayle et le Gardois Étienne Gervais, à Servas (Gard) au puits désaffecté de la mine de lignite de Célas dans une camionnette Peugeot de l’armée allemande. Tous les quatre furent abattus avant d’être précipités dans le puits.

Lisa Ost fut inhumée avec Hedwig Rahmel-Robens au cimetière d’Alès où deux simples pierres rappellent le souvenir de ces deux Allemandes qui furent assassinées pour avoir lutté contre l’ennemi nazi et leurs alliés français.
Un pont, en construction en 1970 détruit, alors qu’il n’était pas achevé, par la crue du Grabieux du 15 septembre 1970 fut désigné « pont des Allemandes, depuis lors ce quartier d’Alès est appelé « les Allemandes ».
Le nom de Lisa Ost figure sur le monument commémoratif du puits de Célas, à Servas (Gard).

Monique Vézilier  

Sources :

http://wiki.drafd.org/index.php/Lisa_Ost ; http://museedelaresistanceenligne.org/media7988-SA
https://maitron.fr/spip.php?article221315, notice OST Lisa par André Balent, version mise en ligne le 17 décembre 2019, dernière modification le 24 avril 2021.https://collections.yadvashem.org/fr/names/14940938

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

OST Lisa 

  • Puits de Célas

  • Née en 1899 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne)

  • Exécutée le 26 juin 1944 au puits de Célas à Servas (Gard)

À ce jour les informations exactes sur la vie de Lisa Ost restent fragmentaires. On ne retrouve sa trace qu’en 1937 en Espagne alors qu’elle est infirmière dans le service médical des Brigades internationales au côté des Républicains. Elle aurait épousé Léo Rottenstein, juif viennois né le 26 mars 1884, communiste dissident de la 3ème Internationale, déporté à Auschwitz depuis Drancy le 17 décembre 1943.
Après la victoire fasciste elle réussit à passer les Pyrénées et rejoindre la France. Rattachée au TA (travail allemand, fin 1943 Lisa Ost est membre de la Brigade Montaigne, maquis AS dans les Cévennes gardoises et lozériennes où sont rassemblés principalement des antifascistes allemands et autrichiens. Proche d’Hedwig Rahmel elles sont alors hébergées à la Fabrègue sur la commune de Saint-Etienne-Vallée-Française (Lozère). Elles soignent les malades ou les blessés et acheminent le courrier entre les différents groupes de résistants. Après l’attaque de la Brigade Montaigne par des miliciens le 12 février 1944 elles s’abritent avec d’autres membres de leur groupe dans le hameau de Noz!ères, proche de Saint-Germain-de-Calberte. Le 8 ou le 12 avril lors d’un déplacement, Lisa Ost se blesse au genou après une chute, elle est soignée à Trabassac puis transférée au Magistavol, point de repli des résistants, elle retrouve Hedwig Rahmel.

Le 30 mai 1944, quelques membres du groupe, maintenant rattaché aux M.O.I, sont interceptés par des pseudo maquisards qui se présentent comme des rescapés du maquis Bir-Hakeim décimé la veille à La Borie-La Parade sur le Causse Méjean (Lozère). Ils tombent dans le piège tendu par des éléments de la 8e compagnie Brandebourg qui dépend de l’Abwehr totalement intégrée à la Wehrmacht. Spécialisée dans l’infiltration et l’élimination de maquis elle est composée de Français encadrés par des Allemands. Averties du danger Lisa Ost bien qu’ayant des difficultés pour se déplacer et Hedwig Rahmel quittent le refuge. Afin de les mettre en sécurité elles sont acheminées jusqu’à la petite gare de Rouve-Jalcreste où elles prennent l’unique train pour Alès le 6 juin dans le but de se rendre à Nîmes le jour suivant. Munies de faux papiers d’identité qui les déclarent Lorraines, elles décident de passer la nuit dans l’hôtel situé face à la gare d’Alès. L’hôtelier intrigué par leur difficulté à parler et à écrire le Français alerte la Milice. Lisa et Hedwig sont arrêtés dans la soirée, aussitôt emprisonnées et interrogées par des tortionnaires français.
Un témoin Auguste Aubaret, emprisonné le 7 juin raconte leur calvaire : « Elles étaient toutes les deux condamnées à mort et conservaient, malgré ça, l’une et l’autre, un admirable moral. Je faisais, lorsque cela m’était possible, passer des cigarettes à ces deux femmes. Un jour, elles me montrèrent leurs doigts mutilés qui avaient été tordus et disloqués par leurs tortionnaires au moyen de tenailles et de pinces ». Le 26 juin 1944, à cinq heures du matin, les Waffen SS les amènent, avec deux autres détenus le Montpelliérain Paul Bayle et le Gardois Étienne Gervais, à Servas (Gard) au puits désaffecté de la mine de lignite de Célas dans une camionnette Peugeot de l’armée allemande. Tous les quatre furent abattus avant d’être précipités dans le puits.

Lisa Ost fut inhumée avec Hedwig Rahmel-Robens au cimetière d’Alès où deux simples pierres rappellent le souvenir de ces deux Allemandes qui furent assassinées pour avoir lutté contre l’ennemi nazi et leurs alliés français.
Un pont, en construction en 1970 détruit, alors qu’il n’était pas achevé, par la crue du Grabieux du 15 septembre 1970 fut désigné « pont des Allemandes, depuis lors ce quartier d’Alès est appelé « les Allemandes ».
Le nom de Lisa Ost figure sur le monument commémoratif du puits de Célas, à Servas (Gard).

Monique Vézilier  

Sources :

http://wiki.drafd.org/index.php/Lisa_Ost ; http://museedelaresistanceenligne.org/media7988-SA
https://maitron.fr/spip.php?article221315, notice OST Lisa par André Balent, version mise en ligne le 17 décembre 2019, dernière modification le 24 avril 2021.https://collections.yadvashem.org/fr/names/14940938

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