RECHERCHEZ
Gustava Augustine naît le 6 janvier 1903 à Varsovie, en Pologne, de ses parents Yankel/Jacques, David Kaploun, bijoutier, et de Sarah/Haia Halpern son épouse. La famille émigre en France en 1904 et s’installe dans le 11ème arrondissement de Paris, 12 rue de la Folie Régnault. C’est là que naît sa soeur cadette : Hélène, le 9 septembre 1907. Dans les années 1920, Gustava est employée de commerce à Paris. Elle est naturalisée française par un arrêté publié au Journal Officiel du 14 décembre 1926. Ses parents le seront trois ans plus tard, en 1929. Gustava se marie vers 1930, probablement en région parisienne, avec Léo Lewenson, né le 4 mai 1898 à Revel, en Russie (aujourd’hui Tallinn, Estonie). Celui-ci, représentant de commerce, habite à Montmagny (Val d’Oise), 87 rue d’Epinay.
Le couple s’installe ensuite à St Julien-en-Genevois (Haute-Savoie), il habite Grande rue. Gustava achète un commerce de modes en 1932 et Léo poursuit son activité de voyageur de commerce. Leur fils André, Raoul, Boris naît à St Julien deux ans plus tard, le 23 février 1934. En 1937, les Lewenson abandonnent la Haute-Savoie pour le Gard. Léo crée une SARL, avec un associé, Lucien Gourjon : la « Société française pour la manufacture du caoutchouc et produits pour vulcanisation ». Son siège est installé au 50 route de Sauve, à Nîmes. La famille se loge de l’autre côté de la ville, au 22 bis rue Colbert ; Gustava devient secrétaire, peut-être dans l’entreprise de son mari.
Au début des années 1940, Gustava déménage avec son fils au 21 rue du Cirque Romain, où elle accueille sa mère Sarah et sa sœur Hélène, qui ont fui l’occupation allemande à Paris. C’est à leur domicile qu’ils sont tous quatre arrêtés par la Gestapo, fin février 1944, lors d’une rafle contre les israélites. Ils sont emprisonnés au Fort Vauban de Nîmes puis à Marseille. Gustava et André sont internés le 11 mars 1944 à Drancy où ils reçoivent respectivement les matricules 16715 et 16716. Dès leur arrivée Gustava a un carnet de fouille N° 166 et un reçu N° 548 ainsi détaillé : la somme de 5.100 francs, un bracelet montre or pour dame, un cœur en or, une bague métal blanc avec diamant.
Le 27 mars 1944, Sarah et son fils – qui a eu 10 ans au moment de son arrestation –, ainsi que sa sœur Hélène, sont dirigés vers Auschwitz par le convoi 70. Ils n’en reviendront pas, probablement gazés dès leur arrivée. La date de leur décès est fixée par arrêté du 29 mars 2008 au 2 avril 1944. La mère de Gustava, Sarah Kaploun sera déportée par le convoi 71 du 13 avril 1944 à destination d’Auschwitz où elle est assassinée.
Ayant échappé aux rafles, Léo recherche en vain, après-guerre, les traces de son épouse et de son fils. En 1947, il habite à Nice (Alpes maritimes), 5 ruelle Saint Roch et une dizaine d’années plus tard il donne une adresse à Paris, 83, avenue Paul Doumer, dans le 16ème arrondissement. Grâce à ses démarches, le titre de déportés politiques est accordé en 1962 à Gustava et André. Leur période d’internement est prise en compte du 23 février au 26 mars 1944 et celle de leur déportation du 27 mars au 2 avril 1944. Il est attribué la carte correspondante N° 2.1.75.15371 à Gustava, celle d’André porte le N° 1175 15372.
Georges Muller et Gérard Krebs
Sources :
Dossier SHD Caen 21 P 478 333 – Mémorial de la Shoah
Site Gallica-BNF (JO du 14/12/1926 ; « Le Courrier » du 18/10/1927 ; « les Archives Commerciales » du 14/09/1932 ; « Le Journal du Midi » du 10/08/1937)
Site France Archives (JO du 13/02/1929): https://francearchives.gouv.fr/fr/facomponent/76b3ec83f14257be5dfb9d80aa15a820362b3007
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Gustava Augustine naît le 6 janvier 1903 à Varsovie, en Pologne, de ses parents Yankel/Jacques, David Kaploun, bijoutier, et de Sarah/Haia Halpern son épouse. La famille émigre en France en 1904 et s’installe dans le 11ème arrondissement de Paris, 12 rue de la Folie Régnault. C’est là que naît sa soeur cadette : Hélène, le 9 septembre 1907. Dans les années 1920, Gustava est employée de commerce à Paris. Elle est naturalisée française par un arrêté publié au Journal Officiel du 14 décembre 1926. Ses parents le seront trois ans plus tard, en 1929. Gustava se marie vers 1930, probablement en région parisienne, avec Léo Lewenson, né le 4 mai 1898 à Revel, en Russie (aujourd’hui Tallinn, Estonie). Celui-ci, représentant de commerce, habite à Montmagny (Val d’Oise), 87 rue d’Epinay.
Le couple s’installe ensuite à St Julien-en-Genevois (Haute-Savoie), il habite Grande rue. Gustava achète un commerce de modes en 1932 et Léo poursuit son activité de voyageur de commerce. Leur fils André, Raoul, Boris naît à St Julien deux ans plus tard, le 23 février 1934. En 1937, les Lewenson abandonnent la Haute-Savoie pour le Gard. Léo crée une SARL, avec un associé, Lucien Gourjon : la « Société française pour la manufacture du caoutchouc et produits pour vulcanisation ». Son siège est installé au 50 route de Sauve, à Nîmes. La famille se loge de l’autre côté de la ville, au 22 bis rue Colbert ; Gustava devient secrétaire, peut-être dans l’entreprise de son mari.
Au début des années 1940, Gustava déménage avec son fils au 21 rue du Cirque Romain, où elle accueille sa mère Sarah et sa sœur Hélène, qui ont fui l’occupation allemande à Paris. C’est à leur domicile qu’ils sont tous quatre arrêtés par la Gestapo, fin février 1944, lors d’une rafle contre les israélites. Ils sont emprisonnés au Fort Vauban de Nîmes puis à Marseille. Gustava et André sont internés le 11 mars 1944 à Drancy où ils reçoivent respectivement les matricules 16715 et 16716. Dès leur arrivée Gustava a un carnet de fouille N° 166 et un reçu N° 548 ainsi détaillé : la somme de 5.100 francs, un bracelet montre or pour dame, un cœur en or, une bague métal blanc avec diamant.
Le 27 mars 1944, Sarah et son fils – qui a eu 10 ans au moment de son arrestation –, ainsi que sa sœur Hélène, sont dirigés vers Auschwitz par le convoi 70. Ils n’en reviendront pas, probablement gazés dès leur arrivée. La date de leur décès est fixée par arrêté du 29 mars 2008 au 2 avril 1944. La mère de Gustava, Sarah Kaploun sera déportée par le convoi 71 du 13 avril 1944 à destination d’Auschwitz où elle est assassinée.
Ayant échappé aux rafles, Léo recherche en vain, après-guerre, les traces de son épouse et de son fils. En 1947, il habite à Nice (Alpes maritimes), 5 ruelle Saint Roch et une dizaine d’années plus tard il donne une adresse à Paris, 83, avenue Paul Doumer, dans le 16ème arrondissement. Grâce à ses démarches, le titre de déportés politiques est accordé en 1962 à Gustava et André. Leur période d’internement est prise en compte du 23 février au 26 mars 1944 et celle de leur déportation du 27 mars au 2 avril 1944. Il est attribué la carte correspondante N° 2.1.75.15371 à Gustava, celle d’André porte le N° 1175 15372.
Georges Muller et Gérard Krebs
Sources :
Dossier SHD Caen 21 P 478 333 – Mémorial de la Shoah
Site Gallica-BNF (JO du 14/12/1926 ; « Le Courrier » du 18/10/1927 ; « les Archives Commerciales » du 14/09/1932 ; « Le Journal du Midi » du 10/08/1937)
Site France Archives (JO du 13/02/1929): https://francearchives.gouv.fr/fr/facomponent/76b3ec83f14257be5dfb9d80aa15a820362b3007