LÉVY Virginie née LEVY

  • Auschwitz

  • Née le 17 septembre 1864 à Hégenheim (Bas Rhin)

  • Décédée le 4 mai 1944 à Auschwitz

Ses parents sont bien implantés à Hégenheim petite ville proche de Bâle. Mais, quoique tous deux haut-rhinois, ceux-ci ne sont pas originaires de ce cette commune : son père, David Lévy, est né le 6 octobre 1825 à Bollwiller et sa mère, Sara Rueff, a vu le jour le 26 décembre 1826 à Uffholtz (alors dans l’arrondissement de Belfort). Quand ils se marient à Hégenheim, le 23 mai 1861, ils sont tous deux veufs. David a déjà deux enfants. Ancien marchand de blé, il est chantre à la synagogue : c’est un notable [i]. Sara est semble-t-il sans enfants, elle est boulangère, métier qu’elle exerçait déjà avec son premier mari et qu’elle continue maintenant avec son nouveau conjoint. A la fin du Second Empire, la famille s’est agrandie. En plus de son demi-frère Moïse et de sa demi-sœur Judith (nés respectivement les 16 février 1856 et 30 juin 1857), Virginie a une soeur jumelle [ii] (2) et deux frères : Charles (20 janvier 1863) et Simon (28 janvier 1868). Mais la défaite de 1871 bouleverse cette existence tranquille car l’Alsace passe sous domination allemande. Refusant cette perspective, la famille opte pour la nationalité française le 1er octobre 1872 et s’installe, possiblement, dans la région de Belfort. Ainsi Virginie, à l’âge de huit ans, connaît le déracinement pour la première fois. C’est probablement à la fin des années 1890 que Virginie épouse Georges Lévy, négociant, né à Nantes le 12 avril 1863, fils de Moïse Lévy et d’Emilie Alexandre. Le couple s’installe à Lille, 9 rue Esquermoise. De leur mariage, naissent trois enfants dont Pierre, sans doute le dernier, le 5 novembre 1905. Celui-ci part vivre quelques années à Bruxelles où il épouse le 6 février 1937 Hélène Marie Victorine Hody. Au début de l’Occupation, Virginie est veuve depuis plusieurs d’années. Agée maintenant, elle suit Pierre et Hélène qui se réfugient dans un petit village au nord du Gard : Sabran où ils se font recenser à l’été 1941. Un de ses neveux, Claude Lévy, les accompagne ainsi que sa femme. On ignore la durée de leur séjour dans le Gard. En 1944, Virginie est installée à Donzenac dans un village de Corrèze, route de Paris, tandis que son fils et sa bru vivent à Angers, dans le Maine-et-Loire. Pierre se trouve chez sa mère lorsqu’ils sont arrêtés le 4 avril, par la Gestapo, pour motif racial, lors des grandes rafles du printemps 1944 en Corrèze. Internés tous deux à Périgueux, ils sont transférés à Drancy où ils arrivent le 8 avril (matricule de Virginie : 19428, matricule de Pierre : 19429).
Cinq jours plus tard, Virginie est déportée, par le convoi 71, à Auschwitz-Birkenau où elle est probablement gazée à son arrivée, quelques mois avant son 80ème anniversaire. La date de son décès est fixée au 4 mai 1944. Pierre, lui, est déporté, le 15 mai pour Kaunas-Reval (Lituanie), par le convoi 73 ; faute d’éléments plus précis, son décès est fixé au 20 mai 1944.

 Gérard Krebs, Marie Balta


[i]  Dans l’Alsace de cette époque, le chantre joue un rôle important dans la vie de la communauté, à côté du rabbin. Voir : « Vie communautaire, spiritualité et musique dans la campagne alsacienne », article de Claude Heymann in Archives Juives 2002/1, vol.35 (https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2002-1-page-128.htm&wt.src=pdf)

« La synagogue ou la Shule de Hégenheim », article de Léa Rogg in Bulletin du Cercle d’Histoire de Hégenheim Buschwiller.

[ii] Cette gémellité est source de confusions. Un dossier des archives de Caen est constitué au nom de Léonie Lévy et plusieurs documents officiels la mentionnent comme décédée à Auschwitz à la même date que Virginie, alors qu’elle s’est éteinte à Genève (Suisse) le 18 mars 1929.

Sources :

Archives de Caen
Fondation pour la Mémoire de la Déportation, dossier de Virginie Lévy.
Etat Civil d’Hégenheim (notamment actes de naissance de Léonie et Virginie Lévy N°53 et 54)
Archives du Gard (fichier des juifs du Gard 1941)
Geneanet, arbre de Jean-Christophe Lévêque
https://gw.geneanet.org/rom34?lang=fr&iz=32661&p=sara&n=rueff)
Gallica-BNF, Bulletin des Lois de la République Française (1872) : supplément N° 487, état 349 « Alsaciens et Lorrains qui ont opté pour la nationalité française »

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

LÉVY Virginie née LEVY

  • Auschwitz

  • Née le 17 septembre 1864 à Hégenheim (Bas Rhin)

  • Décédée le 4 mai 1944 à Auschwitz

Ses parents sont bien implantés à Hégenheim petite ville proche de Bâle. Mais, quoique tous deux haut-rhinois, ceux-ci ne sont pas originaires de ce cette commune : son père, David Lévy, est né le 6 octobre 1825 à Bollwiller et sa mère, Sara Rueff, a vu le jour le 26 décembre 1826 à Uffholtz (alors dans l’arrondissement de Belfort). Quand ils se marient à Hégenheim, le 23 mai 1861, ils sont tous deux veufs. David a déjà deux enfants. Ancien marchand de blé, il est chantre à la synagogue : c’est un notable [i]. Sara est semble-t-il sans enfants, elle est boulangère, métier qu’elle exerçait déjà avec son premier mari et qu’elle continue maintenant avec son nouveau conjoint. A la fin du Second Empire, la famille s’est agrandie. En plus de son demi-frère Moïse et de sa demi-sœur Judith (nés respectivement les 16 février 1856 et 30 juin 1857), Virginie a une soeur jumelle [ii] (2) et deux frères : Charles (20 janvier 1863) et Simon (28 janvier 1868). Mais la défaite de 1871 bouleverse cette existence tranquille car l’Alsace passe sous domination allemande. Refusant cette perspective, la famille opte pour la nationalité française le 1er octobre 1872 et s’installe, possiblement, dans la région de Belfort. Ainsi Virginie, à l’âge de huit ans, connaît le déracinement pour la première fois. C’est probablement à la fin des années 1890 que Virginie épouse Georges Lévy, négociant, né à Nantes le 12 avril 1863, fils de Moïse Lévy et d’Emilie Alexandre. Le couple s’installe à Lille, 9 rue Esquermoise. De leur mariage, naissent trois enfants dont Pierre, sans doute le dernier, le 5 novembre 1905. Celui-ci part vivre quelques années à Bruxelles où il épouse le 6 février 1937 Hélène Marie Victorine Hody. Au début de l’Occupation, Virginie est veuve depuis plusieurs d’années. Agée maintenant, elle suit Pierre et Hélène qui se réfugient dans un petit village au nord du Gard : Sabran où ils se font recenser à l’été 1941. Un de ses neveux, Claude Lévy, les accompagne ainsi que sa femme. On ignore la durée de leur séjour dans le Gard. En 1944, Virginie est installée à Donzenac dans un village de Corrèze, route de Paris, tandis que son fils et sa bru vivent à Angers, dans le Maine-et-Loire. Pierre se trouve chez sa mère lorsqu’ils sont arrêtés le 4 avril, par la Gestapo, pour motif racial, lors des grandes rafles du printemps 1944 en Corrèze. Internés tous deux à Périgueux, ils sont transférés à Drancy où ils arrivent le 8 avril (matricule de Virginie : 19428, matricule de Pierre : 19429).
Cinq jours plus tard, Virginie est déportée, par le convoi 71, à Auschwitz-Birkenau où elle est probablement gazée à son arrivée, quelques mois avant son 80ème anniversaire. La date de son décès est fixée au 4 mai 1944. Pierre, lui, est déporté, le 15 mai pour Kaunas-Reval (Lituanie), par le convoi 73 ; faute d’éléments plus précis, son décès est fixé au 20 mai 1944.

 Gérard Krebs, Marie Balta


[i]  Dans l’Alsace de cette époque, le chantre joue un rôle important dans la vie de la communauté, à côté du rabbin. Voir : « Vie communautaire, spiritualité et musique dans la campagne alsacienne », article de Claude Heymann in Archives Juives 2002/1, vol.35 (https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2002-1-page-128.htm&wt.src=pdf)

« La synagogue ou la Shule de Hégenheim », article de Léa Rogg in Bulletin du Cercle d’Histoire de Hégenheim Buschwiller.

[ii] Cette gémellité est source de confusions. Un dossier des archives de Caen est constitué au nom de Léonie Lévy et plusieurs documents officiels la mentionnent comme décédée à Auschwitz à la même date que Virginie, alors qu’elle s’est éteinte à Genève (Suisse) le 18 mars 1929.

Sources :

Archives de Caen
Fondation pour la Mémoire de la Déportation, dossier de Virginie Lévy.
Etat Civil d’Hégenheim (notamment actes de naissance de Léonie et Virginie Lévy N°53 et 54)
Archives du Gard (fichier des juifs du Gard 1941)
Geneanet, arbre de Jean-Christophe Lévêque
https://gw.geneanet.org/rom34?lang=fr&iz=32661&p=sara&n=rueff)
Gallica-BNF, Bulletin des Lois de la République Française (1872) : supplément N° 487, état 349 « Alsaciens et Lorrains qui ont opté pour la nationalité française »

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