RECHERCHEZ
Son père, négociant, né à Nantes quarante-deux ans plus tôt, se prénomme Georges, il est le fils de Moïse Lévy et d’Amélie Alexandre. Sa mère, Virginie, née à Hégenheim (Haut-Rhin) le 17 septembre 1864, est la fille d’un couple de boulangers : David Lévy, chantre à la synagogue d’Hégenheim et Sara Rueff.
Du mariage de Virginie et de Georges Lévy, naissent trois enfants. La famille s’est installée au 9 rue Esquermoise, dans le centre de Lille, et Virginie a 41 ans lorsqu’elle met au monde Pierre, sans doute son dernier enfant.
Le témoin de la signature de l’acte de naissance de Pierre est Gaston Léonce Lévy, âgé alors de 34 ans, demeurant à Lille, comme Georges, et négociant lui aussi. Gaston aura deux ans plus tard un fils, Claude, né à Paris, dans le 17ème arrondissement le 27 septembre 1907.
Au milieu des années 1930, Pierre, commerçant, vit quelques années à Bruxelles. C‘est dans un arrondissement de cette ville, à Uccle, qu’il se marie le 6 février 1937 avec Hélène Marie Victorine Hody, née à Bruxelles le 16 janvier 1914, fille de Ernest Joseph Hody et de Mina Joseph Brunson. Lorsque leur mariage est célébré le père de Pierre est décédé ; il semble que le couple n’ait pas eu d’enfants. Son frère Claude se marie trois mois après Pierre, en mai 1937, à Paris, avec Louise Lizeau.
Au début de l’Occupation, Pierre, sa femme, sa mère et Claude, se réfugient dans un petit village au nord du Gard : Sabran où ils se font recenser à l’été 1941 ; l’épouse de Claude, Louise, se déclare domiciliée à Bagnols-sur-Cèze, à quatorze kilomètres de Sabran. On ignore la durée de leur séjour dans le Gard.
En 1944, Virginie, la mère de Pierre, est installée à Donzenac dans un village de Corrèze, route de Paris. Pierre, lui, vit avec sa femme à Angers, dans le Maine-et-Loire, son dernier domicile est situé 11 rue Hanneloup.
Pierre se trouve chez sa mère lorsque tous deux sont arrêtés le 4 avril 1944, par la Gestapo, pour motif racial, lors des grandes rafles du printemps 1944 en Corrèze. Internés tous deux à Périgueux, ils sont transférés à Drancy où ils arrivent le 8 avril 1944 (matricule de Virginie : 19428, matricule de Pierre : 19429).
Le 13 avril 1944, Virginie est déportée, par le convoi 71, à Auschwitz-Birkenau où elle meurt à son arrivée. La date de son décès est fixée au 4 mai 1944.
Pierre, lui, est déporté, le 15 mai 1944 pour Kaunas-Reval (Lituanie), par le fameux convoi 73, seul à convoyer exclusivement des hommes et quelques adolescents. Pendant très longtemps, personne, en dehors des survivants (22 sur 878) ne sut rien de ce dernier voyage.
Faute d’éléments plus précis concernant la mort de Pierre, celle-ci sera fixée par jugement au 20 mai 1944. Pierre est alors âgé de 39 ans.
Aidée par le président du Comité Local de Libération de Donzenac, Hélène, son épouse, toujours domiciliée à Angers, 25 rue Voltaire, entamera les démarches concernant la disparition de son mari. Porté disparu à partir du 15 mai 1944, il est considéré comme « Non Rentré » en juillet 1946 et déclaré aussitôt Déporté Politique. La mention Mort pour la France est inscrite au greffe du Tribunal d’Angers le 17 novembre 1948. Hélène décèdera le 16 avril 2004 à Segré dans le Maine-et-Loire.
Claude Lévy échappera à la déportation ; comme indiqué en marge dans son acte de naissance, il prendra le patronyme de Louis en 1950 et mourra en 1984. Louise Lizeau, son épouse décèdera à Boulogne-Billancourt en janvier 1973.
Marie Balta, Gérard Krebs
Sources :
Dossier Caen de Pierre Lévy : n° 21 P 478072.
Site Yad Vashem : liste des déportés du convoi 71 (Auschwitz) et 73 (Kaunas-Reval).
Fondation pour la Mémoire de la Déportation, dossier de Virginie Lévy.
Actes de naissance de Virginie Lévy et de Claude Lévy.
Archives départementales du Gard (Fichier juif de 1941) où sont enregistrées les présences des Lévy à Sabran.
RECHERCHEZ
Son père, négociant, né à Nantes quarante-deux ans plus tôt, se prénomme Georges, il est le fils de Moïse Lévy et d’Amélie Alexandre. Sa mère, Virginie, née à Hégenheim (Haut-Rhin) le 17 septembre 1864, est la fille d’un couple de boulangers : David Lévy, chantre à la synagogue d’Hégenheim et Sara Rueff.
Du mariage de Virginie et de Georges Lévy, naissent trois enfants. La famille s’est installée au 9 rue Esquermoise, dans le centre de Lille, et Virginie a 41 ans lorsqu’elle met au monde Pierre, sans doute son dernier enfant.
Le témoin de la signature de l’acte de naissance de Pierre est Gaston Léonce Lévy, âgé alors de 34 ans, demeurant à Lille, comme Georges, et négociant lui aussi. Gaston aura deux ans plus tard un fils, Claude, né à Paris, dans le 17ème arrondissement le 27 septembre 1907.
Au milieu des années 1930, Pierre, commerçant, vit quelques années à Bruxelles. C‘est dans un arrondissement de cette ville, à Uccle, qu’il se marie le 6 février 1937 avec Hélène Marie Victorine Hody, née à Bruxelles le 16 janvier 1914, fille de Ernest Joseph Hody et de Mina Joseph Brunson. Lorsque leur mariage est célébré le père de Pierre est décédé ; il semble que le couple n’ait pas eu d’enfants. Son frère Claude se marie trois mois après Pierre, en mai 1937, à Paris, avec Louise Lizeau.
Au début de l’Occupation, Pierre, sa femme, sa mère et Claude, se réfugient dans un petit village au nord du Gard : Sabran où ils se font recenser à l’été 1941 ; l’épouse de Claude, Louise, se déclare domiciliée à Bagnols-sur-Cèze, à quatorze kilomètres de Sabran. On ignore la durée de leur séjour dans le Gard.
En 1944, Virginie, la mère de Pierre, est installée à Donzenac dans un village de Corrèze, route de Paris. Pierre, lui, vit avec sa femme à Angers, dans le Maine-et-Loire, son dernier domicile est situé 11 rue Hanneloup.
Pierre se trouve chez sa mère lorsque tous deux sont arrêtés le 4 avril 1944, par la Gestapo, pour motif racial, lors des grandes rafles du printemps 1944 en Corrèze. Internés tous deux à Périgueux, ils sont transférés à Drancy où ils arrivent le 8 avril 1944 (matricule de Virginie : 19428, matricule de Pierre : 19429).
Le 13 avril 1944, Virginie est déportée, par le convoi 71, à Auschwitz-Birkenau où elle meurt à son arrivée. La date de son décès est fixée au 4 mai 1944.
Pierre, lui, est déporté, le 15 mai 1944 pour Kaunas-Reval (Lituanie), par le fameux convoi 73, seul à convoyer exclusivement des hommes et quelques adolescents. Pendant très longtemps, personne, en dehors des survivants (22 sur 878) ne sut rien de ce dernier voyage.
Faute d’éléments plus précis concernant la mort de Pierre, celle-ci sera fixée par jugement au 20 mai 1944. Pierre est alors âgé de 39 ans.
Aidée par le président du Comité Local de Libération de Donzenac, Hélène, son épouse, toujours domiciliée à Angers, 25 rue Voltaire, entamera les démarches concernant la disparition de son mari. Porté disparu à partir du 15 mai 1944, il est considéré comme « Non Rentré » en juillet 1946 et déclaré aussitôt Déporté Politique. La mention Mort pour la France est inscrite au greffe du Tribunal d’Angers le 17 novembre 1948. Hélène décèdera le 16 avril 2004 à Segré dans le Maine-et-Loire.
Claude Lévy échappera à la déportation ; comme indiqué en marge dans son acte de naissance, il prendra le patronyme de Louis en 1950 et mourra en 1984. Louise Lizeau, son épouse décèdera à Boulogne-Billancourt en janvier 1973.
Marie Balta, Gérard Krebs
Sources :
Dossier Caen de Pierre Lévy : n° 21 P 478072.
Site Yad Vashem : liste des déportés du convoi 71 (Auschwitz) et 73 (Kaunas-Reval).
Fondation pour la Mémoire de la Déportation, dossier de Virginie Lévy.
Actes de naissance de Virginie Lévy et de Claude Lévy.
Archives départementales du Gard (Fichier juif de 1941) où sont enregistrées les présences des Lévy à Sabran.