RECHERCHEZ
Thérèse est née à Paris le 19 décembre 1909, où habite sa famille, 21 rue Chaptal dans le 9ème arrondissement, avant de déménager 1 rue Ballu, dans le même quartier. Son père, Georges Lévy – dit Géo Lévy-Caen – est le représentant à Londres de la compagnie de chemins de fer PLM. Sa mère Hélène Caen est femme au foyer. Après une scolarité au Lycée Jules-Ferry (Paris 9e), elle devient secrétaire, sténo-dactylo et s’installe 16 rue du Général Foy, Paris 8ème. De nationalité française, elle est d’origine juive et célibataire.
Pour échapper aux persécutions raciales de l’Occupation, elle se réfugie à Nîmes (Gard) vers 1941, où elle habite 21 rue du Cirque Romain puis 25 rue Emile Jamais, en dernier domicile. Son arrestation par la Gestapo a lieu le 26 juillet 1943 dans un train entre Chambéry et Ambérieux.
Elle est alors incarcérée à la prison de Montluc à Lyon. Internée ensuite à Drancy, elle reçoit le matricule N° 3556. Déportée à Auschwitz le 7 octobre 1943 par le convoi N° 60, elle aurait été vue à Birkenau en décembre 1943, puis à Ravensbrück en septembre 1944 et à Reichling en février-mars 1945. Elle est ensuite envoyée à Mauthausen avec un groupe de dix françaises venant aussi de Ravensbrück et internée au Krankenlager de Mauthausen, block 9. Elle y décède le 22 avril 1945. Le jugement déclaratif de son décès sera rendu le 18 mai 1951. Le père de Thérèse recherche d’autres déportées rapatriées, comme Suzanne Monteil internée avec elle, en vue d’obtenir des informations sur les événements d’avril 1945 à Mauthausen ainsi que Marie Mauer, née à Anvers et rapatriée le 13 mai 1945. Il cherche à joindre aussi Berta Lehman rentrée en France en 1946 avec son mari Isak et qui se seraient trouvés dans le même convoi que sa fille (selon M. Wiesenthal de l’office des personnes déplacées).
Dans un courrier de 1955 adressé à la Direction du Contentieux, de l’État Civil et des recherches, Georges Levy demande des précisions sur « les conditions dans lesquelles une dizaine de françaises ont été écartées le 22 avril 1945 du convoi de rapatriement de la Croix Rouge Internationale de Mauthausen vers la Suisse ». Un courrier de 1949 du Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre dit que le nom de Thérèse Lévy-Caen ne figure pas dans la liste des françaises évacuées par la Croix-Rouge Internationale. Il y est aussi écrit que « plusieurs déportées rapatriées ont affirmé avoir vu Thérèse au début d’avril 1945 et qu’elle se trouvait avec une dizaine de françaises lorsqu’arriva un convoi de russes et de polonaises dirigées vers la carrière (Wiener-Graben) et s’y trouvait encore le 22 avril 1945, date de départ du convoi de la Croix-Rouge duquel les SS semblent avoir exclu les quelques françaises juives perdues au milieu de leurs camarades russes ou polonaises ».
D’après les témoignages de plusieurs déportés, Thérèse se trouvait encore à la carrière de Mauthausen le 22 avril 1945. La secrétaire au Revier de Wiener Graben de Mauthausen, Mme Stanicka Wanda, a signalé le décès d’une déportée au nom de Lévy, sans autre indication, entre le 25 avril et le 2 mai. De nombreux courriers du père de Thérèse consacrés à sa recherche reçoivent des réponses indiquant l’absence de résultats « étant donné les conditions dans lesquelles s’est effectuée la libération de Mauthausen et que la plupart des archives des hôpitaux provisoires installés par les américains se trouvent maintenant en Amérique ou ont été perdues ». (Courrier du 15 mai 1946).
Reconnue déportée politique, sa période d’internement prise en compte va du 26 juillet 1943 au 6 octobre 1943 et celle de sa déportation du 7 octobre 1943 au 22 avril 1945.
Georges Muller
Sources :
Archives SHD Caen (dont photo)
Etat Civil Paris 9°
site BNF-Gallica « Le Journal » du 27 juillet 1923
RECHERCHEZ
Thérèse est née à Paris le 19 décembre 1909, où habite sa famille, 21 rue Chaptal dans le 9ème arrondissement, avant de déménager 1 rue Ballu, dans le même quartier. Son père, Georges Lévy – dit Géo Lévy-Caen – est le représentant à Londres de la compagnie de chemins de fer PLM. Sa mère Hélène Caen est femme au foyer. Après une scolarité au Lycée Jules-Ferry (Paris 9e), elle devient secrétaire, sténo-dactylo et s’installe 16 rue du Général Foy, Paris 8ème. De nationalité française, elle est d’origine juive et célibataire.
Pour échapper aux persécutions raciales de l’Occupation, elle se réfugie à Nîmes (Gard) vers 1941, où elle habite 21 rue du Cirque Romain puis 25 rue Emile Jamais, en dernier domicile. Son arrestation par la Gestapo a lieu le 26 juillet 1943 dans un train entre Chambéry et Ambérieux.
Elle est alors incarcérée à la prison de Montluc à Lyon. Internée ensuite à Drancy, elle reçoit le matricule N° 3556. Déportée à Auschwitz le 7 octobre 1943 par le convoi N° 60, elle aurait été vue à Birkenau en décembre 1943, puis à Ravensbrück en septembre 1944 et à Reichling en février-mars 1945. Elle est ensuite envoyée à Mauthausen avec un groupe de dix françaises venant aussi de Ravensbrück et internée au Krankenlager de Mauthausen, block 9. Elle y décède le 22 avril 1945. Le jugement déclaratif de son décès sera rendu le 18 mai 1951. Le père de Thérèse recherche d’autres déportées rapatriées, comme Suzanne Monteil internée avec elle, en vue d’obtenir des informations sur les événements d’avril 1945 à Mauthausen ainsi que Marie Mauer, née à Anvers et rapatriée le 13 mai 1945. Il cherche à joindre aussi Berta Lehman rentrée en France en 1946 avec son mari Isak et qui se seraient trouvés dans le même convoi que sa fille (selon M. Wiesenthal de l’office des personnes déplacées).
Dans un courrier de 1955 adressé à la Direction du Contentieux, de l’État Civil et des recherches, Georges Levy demande des précisions sur « les conditions dans lesquelles une dizaine de françaises ont été écartées le 22 avril 1945 du convoi de rapatriement de la Croix Rouge Internationale de Mauthausen vers la Suisse ». Un courrier de 1949 du Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre dit que le nom de Thérèse Lévy-Caen ne figure pas dans la liste des françaises évacuées par la Croix-Rouge Internationale. Il y est aussi écrit que « plusieurs déportées rapatriées ont affirmé avoir vu Thérèse au début d’avril 1945 et qu’elle se trouvait avec une dizaine de françaises lorsqu’arriva un convoi de russes et de polonaises dirigées vers la carrière (Wiener-Graben) et s’y trouvait encore le 22 avril 1945, date de départ du convoi de la Croix-Rouge duquel les SS semblent avoir exclu les quelques françaises juives perdues au milieu de leurs camarades russes ou polonaises ».
D’après les témoignages de plusieurs déportés, Thérèse se trouvait encore à la carrière de Mauthausen le 22 avril 1945. La secrétaire au Revier de Wiener Graben de Mauthausen, Mme Stanicka Wanda, a signalé le décès d’une déportée au nom de Lévy, sans autre indication, entre le 25 avril et le 2 mai. De nombreux courriers du père de Thérèse consacrés à sa recherche reçoivent des réponses indiquant l’absence de résultats « étant donné les conditions dans lesquelles s’est effectuée la libération de Mauthausen et que la plupart des archives des hôpitaux provisoires installés par les américains se trouvent maintenant en Amérique ou ont été perdues ». (Courrier du 15 mai 1946).
Reconnue déportée politique, sa période d’internement prise en compte va du 26 juillet 1943 au 6 octobre 1943 et celle de sa déportation du 7 octobre 1943 au 22 avril 1945.
Georges Muller
Sources :
Archives SHD Caen (dont photo)
Etat Civil Paris 9°
site BNF-Gallica « Le Journal » du 27 juillet 1923