RECHERCHEZ
Elle naît le 22 août 1918 à Toulon, fille d’Alfred, mécanicien (né à Jargeau- Loiret) âgé de 26 ans et de Charlotte Lagarde (née à Pont Croix – Finistère) âgée de 22 ans, au 17 rue nationale à Toulon.
Avant la guerre elle ne fait partie d’aucune organisation politique et elle commence à militer en juin 1940. En septembre 1940, elle quitte ses parents et va vivre chez une tante à Ivry-Port, elle y reste jusqu’en juin 1942.
Elle est arrêtée une première fois le 1er novembre 1941, comme « militante communiste». Elle est interpellée à nouveau par la police le 14 janvier 1942, alors qu’elle est en relation avec Victor Rousseau dit Dupré qui l’a chargée du ravitaillement d’un camp de militants installé à Fontainebleau, puis par la suite à Moret-sur-Loing en Seine-et-Marne. Elle est chargée par ailleurs de recenser les adresses des hôtels réquisitionnés par les allemands dans Paris ainsi que les centres de distribution des cartes d’alimentation. Elle fait la connaissance de son futur époux Maurice Le Berre lui aussi résistant très actif dans le groupe de Victor Rousseau. Il est arrêté le 28 août 1942 et interné au fort de Romainville. Simone lui fera passer une scie à métaux et des lames grâce à la complicité d’une épouse de détenu. Le 2 janvier au matin, il s’évade et va se réfugier chez elle au 233 rue de la Convention (Paris). Le couple part se mettre « au vert » en province, mais ils sont finalement repris le 14 janvier 1943 en se rendant au domicile de Victor Rousseau (Dupré) qui vient d’être arrêté (celui-ci déporté au camp de Natzveiller Struthof matricule 4494 y décède le 17 août 1943)
Maurice est déporté dès le 27 mars 1945 à destination de Mauthausen (matricule 48248) et sera libéré le 4 mai 1945.
Le 21 juin 1943, elle est condamnée à mort par contumace par la Section de Paris du tribunal d’État, et à la confiscation de ses biens présents et à venir pour « association de malfaiteurs, activité communiste, complicité de tentative d’assassinat ». Il lui est reproché notamment sa participation le 1er août 1942 à l’initiative de la rue Daguerre où une militante Lise London[i] protégée par les FTP interpelle les ménagères qui attendent l’ouverture du magasin Felix Potin. La manifestation est suivie d’une fusillade. Le 26 juillet 1943 elle est incarcérée au Fort de Romainville (ou Fresnes ?) et avec un groupe de cinquante-huit femmes elle est déportée le jour même de la gare de l’Est dans le «convoi des 21000[ii] ». Elles sont débarquées à Furstenberg, et transportées par camion jusqu’à Ravensbrück. Toutes sont étiquetées « NN » Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard – condamnées à disparaître sans laisser de traces). A partir de février 1944, les déportées de la série des « 21000 » sont placées dans un Block spécial, le Block 32, réservé aux « NN » (elles n’ont droit ni à des colis, ni au courrier). Elle est ensuite envoyée à Mauthausen en Autriche (matricule 21661) où elle sera été libérée par la Croix-Rouge le 22 avril 1945.
De retour de captivité, elle épouse Maurice Le Berre le 12 mars 1946 à Draveil (Essonne) rentré du camp de Mauthausen lui aussi. Ils s’installent à Barjac dans le Gard à Barjac, où elle décède 25 janvier 1998.
André FRANCISCO
[i] Discours de Lise London : « L’occupation, avec son cortège de malheurs, de restrictions, de crimes, a assez duré… Il est temps d’agir. Les Français doivent refuser de travailler pour la machine de guerre allemande. […] Le deuxième Front va bientôt s’ouvrir… La libération s’approche… Vive la Résistance, vive la France ! ».
[ii] Les « 21000 » sont des résistantes ayant à leur actif des actes qui auraient dû leur valoir des condamnations sévères, pour « espionnage, aide à l’ennemi », Quelques-unes appartiennent à des groupes FTP (Valmy) ou Front National. Certaines sont arrêtées pour « transport d’armes »
Sources :
Archives Arolsen
Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article232536, notice DEGUERET Simone, Jeanne dite Claudine dite Lucette par Daniel Grason, version mise en ligne le 1er octobre 2020, dernière modification le 13 mars 2021.
RECHERCHEZ
Elle naît le 22 août 1918 à Toulon, fille d’Alfred, mécanicien (né à Jargeau- Loiret) âgé de 26 ans et de Charlotte Lagarde (née à Pont Croix – Finistère) âgée de 22 ans, au 17 rue nationale à Toulon.
Avant la guerre elle ne fait partie d’aucune organisation politique et elle commence à militer en juin 1940. En septembre 1940, elle quitte ses parents et va vivre chez une tante à Ivry-Port, elle y reste jusqu’en juin 1942.
Elle est arrêtée une première fois le 1er novembre 1941, comme « militante communiste». Elle est interpellée à nouveau par la police le 14 janvier 1942, alors qu’elle est en relation avec Victor Rousseau dit Dupré qui l’a chargée du ravitaillement d’un camp de militants installé à Fontainebleau, puis par la suite à Moret-sur-Loing en Seine-et-Marne. Elle est chargée par ailleurs de recenser les adresses des hôtels réquisitionnés par les allemands dans Paris ainsi que les centres de distribution des cartes d’alimentation. Elle fait la connaissance de son futur époux Maurice Le Berre lui aussi résistant très actif dans le groupe de Victor Rousseau. Il est arrêté le 28 août 1942 et interné au fort de Romainville. Simone lui fera passer une scie à métaux et des lames grâce à la complicité d’une épouse de détenu. Le 2 janvier au matin, il s’évade et va se réfugier chez elle au 233 rue de la Convention (Paris). Le couple part se mettre « au vert » en province, mais ils sont finalement repris le 14 janvier 1943 en se rendant au domicile de Victor Rousseau (Dupré) qui vient d’être arrêté (celui-ci déporté au camp de Natzveiller Struthof matricule 4494 y décède le 17 août 1943)
Maurice est déporté dès le 27 mars 1945 à destination de Mauthausen (matricule 48248) et sera libéré le 4 mai 1945.
Le 21 juin 1943, elle est condamnée à mort par contumace par la Section de Paris du tribunal d’État, et à la confiscation de ses biens présents et à venir pour « association de malfaiteurs, activité communiste, complicité de tentative d’assassinat ». Il lui est reproché notamment sa participation le 1er août 1942 à l’initiative de la rue Daguerre où une militante Lise London[i] protégée par les FTP interpelle les ménagères qui attendent l’ouverture du magasin Felix Potin. La manifestation est suivie d’une fusillade. Le 26 juillet 1943 elle est incarcérée au Fort de Romainville (ou Fresnes ?) et avec un groupe de cinquante-huit femmes elle est déportée le jour même de la gare de l’Est dans le «convoi des 21000[ii] ». Elles sont débarquées à Furstenberg, et transportées par camion jusqu’à Ravensbrück. Toutes sont étiquetées « NN » Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard – condamnées à disparaître sans laisser de traces). A partir de février 1944, les déportées de la série des « 21000 » sont placées dans un Block spécial, le Block 32, réservé aux « NN » (elles n’ont droit ni à des colis, ni au courrier). Elle est ensuite envoyée à Mauthausen en Autriche (matricule 21661) où elle sera été libérée par la Croix-Rouge le 22 avril 1945.
De retour de captivité, elle épouse Maurice Le Berre le 12 mars 1946 à Draveil (Essonne) rentré du camp de Mauthausen lui aussi. Ils s’installent à Barjac dans le Gard à Barjac, où elle décède 25 janvier 1998.
André FRANCISCO
[i] Discours de Lise London : « L’occupation, avec son cortège de malheurs, de restrictions, de crimes, a assez duré… Il est temps d’agir. Les Français doivent refuser de travailler pour la machine de guerre allemande. […] Le deuxième Front va bientôt s’ouvrir… La libération s’approche… Vive la Résistance, vive la France ! ».
[ii] Les « 21000 » sont des résistantes ayant à leur actif des actes qui auraient dû leur valoir des condamnations sévères, pour « espionnage, aide à l’ennemi », Quelques-unes appartiennent à des groupes FTP (Valmy) ou Front National. Certaines sont arrêtées pour « transport d’armes »
Sources :
Archives Arolsen
Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article232536, notice DEGUERET Simone, Jeanne dite Claudine dite Lucette par Daniel Grason, version mise en ligne le 1er octobre 2020, dernière modification le 13 mars 2021.