RECHERCHEZ
Né le 9 décembre 1906 à Hambourg en Allemagne, de Sally Heinemann et de Schena/Selma Rotschild, Kurt épouse le 30 janvier 1932 Amalie, Marie Kaethe Giese, née le 19 février 1911. Le mariage est célébré à Hanovre (Basse-Saxe) où ils résident alors tous deux. Ils y vivent probablement jusqu’au moment où ils se réfugient en France. Un courrier du 4 novembre 1958 de l’ambassade de France en Allemagne évoque une arrestation de Kurt en 1933 dans son pays d’origine, probablement à cause de son origine juive.
Toujours est-il qu’on retrouve le couple en juillet 1938, établi en France, à Alès dans le Gard, comme réfugiés politiques. Un document rempli par Kaethe indique que leur premier domicile se situe 3 impasse Richelieu où ils restent jusqu’en 1940 (certificat de la mairie d’Alès du 17 avril 1953). Ils habitent ensuite 159 grand rue, toujours à Alès. Kurt, qui exerçait en Allemagne le métier de voyageur de commerce, se déclare en France comme couturier.
A la suite d’un ordre de rappel en date du 18 mai 1940, Kurt rejoint le 107e. R.3 – 320e C.I.E. [i], participant à la guerre avec ce régiment. Après l’Armistice, il est envoyé à Nîmes le 31 juillet 1940 pour être démobilisé. Cependant, dès le 9 août il est enrôlé d’office dans la 304e Compagnie de Travailleurs Etrangers de Langlade (Gard). Il s’en évade début 1941 pour rejoindre son épouse à Alès mais est appréhendé par la police locale, qui l’envoie au 706ème Groupement de Travailleurs Étrangers d’Aubagne (Bouches-du-Rhône). S’évadant de nouveau, il se réfugie à Lyon où il survit dans la clandestinité.
C’est là, le 15 octobre 1942, qu’il est arrêté pour trafic de tickets d’alimentation et écroué au « Petit Dépôt ». La P.J. de Lyon ouvre une procédure contre lui, relevant également l’absence de papiers d’identité. Le 19 novembre, il est envoyé au camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) suivant les ordres de la Préfecture du Rhône, « en vue de son incorporation dans un convoi à destination de la zone occupée ». Il n’y reste que quatre jours au bout desquels il est déplacé au camp de Gurs (Pyrénées Atlantiques).
Le 28 février 1943, il est transféré au centre de regroupement des israélites à Drancy pour répondre aux exigences allemandes, réclamant la déportation de 2 000 juifs en représailles de la mort de deux officiers de la Luftwaffe, abattus à Paris le 13 février. Son destin est scellé le 4 mars, lorsqu’il est déporté vers Lublin-Madjanek par le convoi n°50. A partir de cette date, on ne retrouvera plus aucune trace de lui. Sa date de décès est fixée par jugement au 9 mars 1943.
Dans une feuille de recherche de janvier 1948 de la Direction de la Captivité, son signalement le qualifie de petite taille, plutôt chétif, aux yeux bleus et aux cheveux noirs. Son dossier au sein du Ministère des Anciens Combattants porte le N° 13604 et son acte de disparition est daté du 17 août 1948. Kaethe obtient pour Kurt le titre de déporté politique le 26 novembre 1959. Après la guerre, elle restera vivre à Alès, 8 rue Souchon selon l’adresse mentionnée dans deux courriers de 1947 et de 1960.
Période d’internement prise en compte : du 15 octobre 1942 au 3 mars 1943 et période de déportation : du 4 mars 1943 au 9 mars 1943.
Rédacteur : Georges Muller
[i] Information donnée par un rapport de la Direction de la Sûreté Nationale du 7 décembre 1953. « C.I.E » sic, pour C.T.E (Compagnie de Travailleurs Etrangers) ?
Sources :
Archives SHD de Caen
RECHERCHEZ
Né le 9 décembre 1906 à Hambourg en Allemagne, de Sally Heinemann et de Schena/Selma Rotschild, Kurt épouse le 30 janvier 1932 Amalie, Marie Kaethe Giese, née le 19 février 1911. Le mariage est célébré à Hanovre (Basse-Saxe) où ils résident alors tous deux. Ils y vivent probablement jusqu’au moment où ils se réfugient en France. Un courrier du 4 novembre 1958 de l’ambassade de France en Allemagne évoque une arrestation de Kurt en 1933 dans son pays d’origine, probablement à cause de son origine juive.
Toujours est-il qu’on retrouve le couple en juillet 1938, établi en France, à Alès dans le Gard, comme réfugiés politiques. Un document rempli par Kaethe indique que leur premier domicile se situe 3 impasse Richelieu où ils restent jusqu’en 1940 (certificat de la mairie d’Alès du 17 avril 1953). Ils habitent ensuite 159 grand rue, toujours à Alès. Kurt, qui exerçait en Allemagne le métier de voyageur de commerce, se déclare en France comme couturier.
A la suite d’un ordre de rappel en date du 18 mai 1940, Kurt rejoint le 107e. R.3 – 320e C.I.E. [i], participant à la guerre avec ce régiment. Après l’Armistice, il est envoyé à Nîmes le 31 juillet 1940 pour être démobilisé. Cependant, dès le 9 août il est enrôlé d’office dans la 304e Compagnie de Travailleurs Etrangers de Langlade (Gard). Il s’en évade début 1941 pour rejoindre son épouse à Alès mais est appréhendé par la police locale, qui l’envoie au 706ème Groupement de Travailleurs Étrangers d’Aubagne (Bouches-du-Rhône). S’évadant de nouveau, il se réfugie à Lyon où il survit dans la clandestinité.
C’est là, le 15 octobre 1942, qu’il est arrêté pour trafic de tickets d’alimentation et écroué au « Petit Dépôt ». La P.J. de Lyon ouvre une procédure contre lui, relevant également l’absence de papiers d’identité. Le 19 novembre, il est envoyé au camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) suivant les ordres de la Préfecture du Rhône, « en vue de son incorporation dans un convoi à destination de la zone occupée ». Il n’y reste que quatre jours au bout desquels il est déplacé au camp de Gurs (Pyrénées Atlantiques).
Le 28 février 1943, il est transféré au centre de regroupement des israélites à Drancy pour répondre aux exigences allemandes, réclamant la déportation de 2 000 juifs en représailles de la mort de deux officiers de la Luftwaffe, abattus à Paris le 13 février. Son destin est scellé le 4 mars, lorsqu’il est déporté vers Lublin-Madjanek par le convoi n°50. A partir de cette date, on ne retrouvera plus aucune trace de lui. Sa date de décès est fixée par jugement au 9 mars 1943.
Dans une feuille de recherche de janvier 1948 de la Direction de la Captivité, son signalement le qualifie de petite taille, plutôt chétif, aux yeux bleus et aux cheveux noirs. Son dossier au sein du Ministère des Anciens Combattants porte le N° 13604 et son acte de disparition est daté du 17 août 1948. Kaethe obtient pour Kurt le titre de déporté politique le 26 novembre 1959. Après la guerre, elle restera vivre à Alès, 8 rue Souchon selon l’adresse mentionnée dans deux courriers de 1947 et de 1960.
Période d’internement prise en compte : du 15 octobre 1942 au 3 mars 1943 et période de déportation : du 4 mars 1943 au 9 mars 1943.
Rédacteur : Georges Muller
[i] Information donnée par un rapport de la Direction de la Sûreté Nationale du 7 décembre 1953. « C.I.E » sic, pour C.T.E (Compagnie de Travailleurs Etrangers) ?
Sources :
Archives SHD de Caen