HAGENBACH Charles

  • 60841 Weimar Buchenwald

  • Né le 13 avril 1883 à Echavanne (Haute Saône)

  • Décédé en juillet 1954 à Crans  sur Saône

C’est à Échavanne, petit village de la Haute Saône, que Charles Henri Hagenbach voit le jour le 13 avril 1883. Son père, Joseph a 27 ans et sa mère, Julie Mathieu en a 33. Tous deux habitent Couthenans (Haute-Saône) et sont sans profession ; son père deviendra plus tard tisserand.

Charles, exerce le métier de mécanicien quand il se marie à Couthenans le 31 juillet 1909 avec une tisseuse de son village : Suzanne Chapot, née le 9 novembre 1891. Trois enfants naissent de leur union.

Au moment de la guerre, la famille habite Troyes, rue des Deux Paroisses et Charles est alors jardinier. Toute sa vie Suzanne vivra dans cette ville, Charles suivra un autre itinéraire : il semble qu’il se soit réfugié à Nîmes.

Le 20 février 1943, un attentat opéré par les FTP à Nîmes fait sauter la maison de tolérance Carro, réservée aux occupants gradés et provoque la mort de cinq militaires allemands et deux femmes françaises. En représailles, cinquante personnes doivent être désignées comme otages. La police, malgré la liste de suspects préparée en amont par le commissaire central de Nîmes, n’atteint pas facilement le chiffre requis par les allemands. N’importe quel individu raflé peut alors faire l’affaire. Charles est interpellé, sans doute dans les locaux de l’Armée du Salut, rue de la Trésorerie.

L’internement à la Maison d’Arrêt de Nîmes, « vétuste et crasseuse », selon A. Vielzeuf, dure un mois. Certains otages sont libérés. Charles, lui, figure parmi les huit hommes envoyés d’abord au camp de Saint Sulpice-La-Pointe le 21 mars 1943, puis à Fort Barraux, le 9 juin 1943 qui est un Centre de Séjour Surveillé en Isère, d’où il est déporté, via Grenoble, le 22 juin 1944 pour Buchenwald.

Sur sa fiche d’entrée au camp, datée du 3 juillet 1944 sont inscrits, outre son n° d’immatriculation, quelques éléments tels que sa religion évangéliste, sa taille de 1m 64, sa corpulence moyenne, ses yeux bruns, ses tatouages sur le bras droit, ses cheveux gris, six dents manquantes et peu d’effets personnels. Il est également fait référence à trois dossiers criminels, sans autres précisions. Charles a alors 61 ans. Il restera à Buchenwald jusqu’au 23 avril 1945, ayant échappé aux évacuations du camp, qui a été libéré le 11 avril 1945. Il arrive à Paris par St Avold le 9 mai 1945. On perd alors sa trace.

Sur une fiche administrative, établie après-guerre, on note : Armée du Salut de Nîmes, puis son nom, son rattachement au département de l’Aube (cert. dép.10.788.A) et une date, celle du 10 mars 1948 ainsi que les nom et adresse de sa femme et peut-être d’un fils, Pierre, tous deux résidant à Troyes. Son décès est daté de juillet 1954 à Crans sur Saône.

Rédaction : Marie Balta

Sources :

Archives de Caen. Archives Arolsen (dont photo sur une fiche de Buchenwald).
Au temps des longues nuits, d’Aimé Vielzeuf, Préface de Pierre Villemeuve. Éd. Ateliers Peladan. Uzès. Gard. En annexe de ce livre : le témoignage d’Albert Buisson concernant l’arrestation des cinquante otages à Nîmes en février 1944.
Etat civil (actes naissance, mariage)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

HAGENBACH Charles

  • 60841 Weimar Buchenwald

  • Né le 13 avril 1883 à Echavanne (Haute Saône)

  • Décédé en juillet 1954 à Crans  sur Saône

C’est à Échavanne, petit village de la Haute Saône, que Charles Henri Hagenbach voit le jour le 13 avril 1883. Son père, Joseph a 27 ans et sa mère, Julie Mathieu en a 33. Tous deux habitent Couthenans (Haute-Saône) et sont sans profession ; son père deviendra plus tard tisserand.

Charles, exerce le métier de mécanicien quand il se marie à Couthenans le 31 juillet 1909 avec une tisseuse de son village : Suzanne Chapot, née le 9 novembre 1891. Trois enfants naissent de leur union.

Au moment de la guerre, la famille habite Troyes, rue des Deux Paroisses et Charles est alors jardinier. Toute sa vie Suzanne vivra dans cette ville, Charles suivra un autre itinéraire : il semble qu’il se soit réfugié à Nîmes.

Le 20 février 1943, un attentat opéré par les FTP à Nîmes fait sauter la maison de tolérance Carro, réservée aux occupants gradés et provoque la mort de cinq militaires allemands et deux femmes françaises. En représailles, cinquante personnes doivent être désignées comme otages. La police, malgré la liste de suspects préparée en amont par le commissaire central de Nîmes, n’atteint pas facilement le chiffre requis par les allemands. N’importe quel individu raflé peut alors faire l’affaire. Charles est interpellé, sans doute dans les locaux de l’Armée du Salut, rue de la Trésorerie.

L’internement à la Maison d’Arrêt de Nîmes, « vétuste et crasseuse », selon A. Vielzeuf, dure un mois. Certains otages sont libérés. Charles, lui, figure parmi les huit hommes envoyés d’abord au camp de Saint Sulpice-La-Pointe le 21 mars 1943, puis à Fort Barraux, le 9 juin 1943 qui est un Centre de Séjour Surveillé en Isère, d’où il est déporté, via Grenoble, le 22 juin 1944 pour Buchenwald.

Sur sa fiche d’entrée au camp, datée du 3 juillet 1944 sont inscrits, outre son n° d’immatriculation, quelques éléments tels que sa religion évangéliste, sa taille de 1m 64, sa corpulence moyenne, ses yeux bruns, ses tatouages sur le bras droit, ses cheveux gris, six dents manquantes et peu d’effets personnels. Il est également fait référence à trois dossiers criminels, sans autres précisions. Charles a alors 61 ans. Il restera à Buchenwald jusqu’au 23 avril 1945, ayant échappé aux évacuations du camp, qui a été libéré le 11 avril 1945. Il arrive à Paris par St Avold le 9 mai 1945. On perd alors sa trace.

Sur une fiche administrative, établie après-guerre, on note : Armée du Salut de Nîmes, puis son nom, son rattachement au département de l’Aube (cert. dép.10.788.A) et une date, celle du 10 mars 1948 ainsi que les nom et adresse de sa femme et peut-être d’un fils, Pierre, tous deux résidant à Troyes. Son décès est daté de juillet 1954 à Crans sur Saône.

Rédaction : Marie Balta

Sources :

Archives de Caen. Archives Arolsen (dont photo sur une fiche de Buchenwald).
Au temps des longues nuits, d’Aimé Vielzeuf, Préface de Pierre Villemeuve. Éd. Ateliers Peladan. Uzès. Gard. En annexe de ce livre : le témoignage d’Albert Buisson concernant l’arrestation des cinquante otages à Nîmes en février 1944.
Etat civil (actes naissance, mariage)

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