RECHERCHEZ
Fernand est le fils de Philippe Eugène Espic et Marie Marthe Marty, troisième et dernier enfant de la famille1. Son père, originaire de Lussas (Ardèche) est commerçant à Pont-Saint-Esprit2.
Ses parents l’encouragent à poursuivre ses études après le brevet au lycée Frédéric Mistral d’Avignon, où il se trouve lorsque débute l’exode en 1940. Début juin 1940, il part à vélo vers l’Espagne pour rejoindre des forces françaises pour suivre le combat à partir de l’Afrique du Nord ou de l’Angleterre. À l’annonce de l’armistice il rentre à Pont-Saint-Esprit et en septembre reprend ses études à Avignon jusqu’en juillet 1942. Avec ses camarades il distribue des tracts antinazis et anti-vichystes.
Dès 1942, il prend contact avec Camille Brunel et Raoul Trintignant du mouvement Combat. À la fin de l’année 1942 il est embauché à la mairie de Pont-Saint-Esprit, puis début 1943 à la mairie de Sabran. Il établit de fausses cartes d’identité et d’alimentation pour de nombreux clandestins. Comme il l’écrit dans ses mémoires « Nous étions tous résistants dans la famille ». Ses parents, Philippe et Marie-Marthe accueillent chez eux réfugiés et maquisards. Sa fiancée Marthe renouvelle leurs cartes d’alimentation. Tous transmettent des renseignements aux réseaux de la Résistance3.
En juillet 1943, Fernand est appelé pour le service dans les Chantiers de jeunesse en Aveyron, il déserte lors d’une permission et entre dans la clandestinité. Du 1er septembre au 26 octobre 1943 il est affecté à l’état-major de l’Armée secrète du Gard avec son cousin Julien Marty, en lien avec Raoul Trintignant chargé de coordonner les actions de Combat, de l’Armée secrète et des Mouvements unis de la Résistance dans le Gard rhodanien3. Il participe à diverses opérations et actions : livraison d’explosifs et de tracts, recrutement de résistants, missions pour le maquis de Lassalle. C’est au cours d’une de ses missions, en accompagnant un jeune maquisard blessé à Nîmes, qu’il est arrêté par la Gestapo, le 26 octobre 1943. Il est transféré à Marseille le 2 novembre 1943 et interné à la prison Saint Pierre, puis aux « Grandes Baumettes » le 12 janvier 1944. Il est ensuite interné à Compiègne le 12 mai 1944. Il est déporté à Neuengamme par le convoi du 4 juin 1944, où il arrive le 7 juin 19444.
Il est affecté au Kommando de Hannover-Stöcken où les détenus doivent produire du caoutchouc puis des accumulateurs. Blessé à la main le 4 octobre 1944, il est ramené au camp central le 1er novembre 1944, et amputé de deux doigts au Revier. À partir de fin février 1945, il est admis au « bloc de repos » du camp central. Fin mars 1945, tous les détenus du camp central sont transférés par camion au Kommando de Watenstedt, puis en train à Ravensbrück. À nouveau transportés en camion, Fernand et ses compagnons de détention arrivent à Malchow, un des kommandos de Ravensbrück le 27 ou 28 avril. Le 1er mai les gardiens du camp ont abandonné la place. Fernand et trois de ses amis quittent le camp. Après plusieurs jours de marche ils sont pris en charge par l’armée anglaise et rapatriés en train sur Paris où ils arrivent le 25 mai 1945. Fernand retrouve sa famille et Marthe, sa fiancée, à Pont-Saint-Esprit le 27 mai 1945.5
Il épouse Marthe le 4 août 1945 à Pont-Saint-Esprit 6. Avec elle, il y tient un commerce de confection pour homme jusqu’à sa retraite 2.
À cette période de sa vie, membre de la FNDIRP et du CADIR, il témoigne dans les collèges de Pont-Saint-Esprit et encourage les jeunes à participer au CNRD. Il est à l’initiative de la réalisation de la Stèle aux Martyrs de la Résistance, inaugurée en 1990, érigée sur l’emplacement de l’ancienne citadelle Vauban transformée en prison par la Gestapo en 1944.
Membre de l’Association Internationale KZ Neuengamme, il participe aux cérémonies anniversaires de la libération du camp de Neuengamme, notamment au cinquantième anniversaire de la libération du camp en 1995.
Il décède à Lussas, en Ardèche, le 20 octobre 2011.
Marie-Laure MEGER
Sources :
1 Archives État civil de Ardèche.
2 Témoignage de Madame Pascale ROCHE, cousine de Fernand ESPIC.
3 Cd-rom « La Résistance dans le Gard », Production AERI (Association pour des Études sur la Résistance Intérieure)
4 Service des Archives du KZ-Gedenkstätte Neuengamme.
5Ouvrage autobiographique de Fernand Espic : « Mémoire d’un résistant déporté », publié à compte d’auteur, imprimé à l’Isle-sur-la-Sorgue le 20 mars 2003.
6 Service État civil de la mairie de Pont-Saint-Esprit.
RECHERCHEZ
Fernand est le fils de Philippe Eugène Espic et Marie Marthe Marty, troisième et dernier enfant de la famille1. Son père, originaire de Lussas (Ardèche) est commerçant à Pont-Saint-Esprit2.
Ses parents l’encouragent à poursuivre ses études après le brevet au lycée Frédéric Mistral d’Avignon, où il se trouve lorsque débute l’exode en 1940. Début juin 1940, il part à vélo vers l’Espagne pour rejoindre des forces françaises pour suivre le combat à partir de l’Afrique du Nord ou de l’Angleterre. À l’annonce de l’armistice il rentre à Pont-Saint-Esprit et en septembre reprend ses études à Avignon jusqu’en juillet 1942. Avec ses camarades il distribue des tracts antinazis et anti-vichystes.
Dès 1942, il prend contact avec Camille Brunel et Raoul Trintignant du mouvement Combat. À la fin de l’année 1942 il est embauché à la mairie de Pont-Saint-Esprit, puis début 1943 à la mairie de Sabran. Il établit de fausses cartes d’identité et d’alimentation pour de nombreux clandestins. Comme il l’écrit dans ses mémoires « Nous étions tous résistants dans la famille ». Ses parents, Philippe et Marie-Marthe accueillent chez eux réfugiés et maquisards. Sa fiancée Marthe renouvelle leurs cartes d’alimentation. Tous transmettent des renseignements aux réseaux de la Résistance3.
En juillet 1943, Fernand est appelé pour le service dans les Chantiers de jeunesse en Aveyron, il déserte lors d’une permission et entre dans la clandestinité. Du 1er septembre au 26 octobre 1943 il est affecté à l’état-major de l’Armée secrète du Gard avec son cousin Julien Marty, en lien avec Raoul Trintignant chargé de coordonner les actions de Combat, de l’Armée secrète et des Mouvements unis de la Résistance dans le Gard rhodanien3. Il participe à diverses opérations et actions : livraison d’explosifs et de tracts, recrutement de résistants, missions pour le maquis de Lassalle. C’est au cours d’une de ses missions, en accompagnant un jeune maquisard blessé à Nîmes, qu’il est arrêté par la Gestapo, le 26 octobre 1943. Il est transféré à Marseille le 2 novembre 1943 et interné à la prison Saint Pierre, puis aux « Grandes Baumettes » le 12 janvier 1944. Il est ensuite interné à Compiègne le 12 mai 1944. Il est déporté à Neuengamme par le convoi du 4 juin 1944, où il arrive le 7 juin 19444.
Il est affecté au Kommando de Hannover-Stöcken où les détenus doivent produire du caoutchouc puis des accumulateurs. Blessé à la main le 4 octobre 1944, il est ramené au camp central le 1er novembre 1944, et amputé de deux doigts au Revier. À partir de fin février 1945, il est admis au « bloc de repos » du camp central. Fin mars 1945, tous les détenus du camp central sont transférés par camion au Kommando de Watenstedt, puis en train à Ravensbrück. À nouveau transportés en camion, Fernand et ses compagnons de détention arrivent à Malchow, un des kommandos de Ravensbrück le 27 ou 28 avril. Le 1er mai les gardiens du camp ont abandonné la place. Fernand et trois de ses amis quittent le camp. Après plusieurs jours de marche ils sont pris en charge par l’armée anglaise et rapatriés en train sur Paris où ils arrivent le 25 mai 1945. Fernand retrouve sa famille et Marthe, sa fiancée, à Pont-Saint-Esprit le 27 mai 1945.5
Il épouse Marthe le 4 août 1945 à Pont-Saint-Esprit 6. Avec elle, il y tient un commerce de confection pour homme jusqu’à sa retraite 2.
À cette période de sa vie, membre de la FNDIRP et du CADIR, il témoigne dans les collèges de Pont-Saint-Esprit et encourage les jeunes à participer au CNRD. Il est à l’initiative de la réalisation de la Stèle aux Martyrs de la Résistance, inaugurée en 1990, érigée sur l’emplacement de l’ancienne citadelle Vauban transformée en prison par la Gestapo en 1944.
Membre de l’Association Internationale KZ Neuengamme, il participe aux cérémonies anniversaires de la libération du camp de Neuengamme, notamment au cinquantième anniversaire de la libération du camp en 1995.
Il décède à Lussas, en Ardèche, le 20 octobre 2011.
Marie-Laure MEGER
Sources :
1 Archives État civil de Ardèche.
2 Témoignage de Madame Pascale ROCHE, cousine de Fernand ESPIC.
3 Cd-rom « La Résistance dans le Gard », Production AERI (Association pour des Études sur la Résistance Intérieure)
4 Service des Archives du KZ-Gedenkstätte Neuengamme.
5Ouvrage autobiographique de Fernand Espic : « Mémoire d’un résistant déporté », publié à compte d’auteur, imprimé à l’Isle-sur-la-Sorgue le 20 mars 2003.
6 Service État civil de la mairie de Pont-Saint-Esprit.