ESKENAZY Esther

  • 20779 Drancy – Auschwitz

  • Née le 10 mars 1893 à Hasköy (Turquie)

  • Décédée le 25 mai 1944 Auschwitz

    Les Eskenazy sont une nombreuse famille d’origine turque, bien implantée dans le sud de la France. Elle est spécialisée dans le commerce de bonneterie et la lingerie, et notamment établie à Nîmes, près des Halles, depuis la fin du 19ème siècle.

    Aaron, né le 18 juillet 1887 à Istanbul (autrefois Constantinople) de Abraham Eskenazy et de Sarah Esdnel arrive en France à l’âge de 13 ans. Sa cousine Esther, fille de Joseph Eskenazy et Zimbaul Béhar, née le 10 mars 1893 à Hasköy (Turquie), arrive un peu plus tard, en 1918. L’un et l’autre ne s’installeront à Nîmes, dans les locaux familiaux du 40 rue Bachalas, que plus tard : Esther en 1935 et Aaron en 1937. Entre-temps, Aaron épouse à Paris Louise Massa, née le 3 septembre 1894 à Trikala en Grèce, fille de Haïm Barouch et de Stéroula Lévy, le 4 mars 1920. Ils ont une fille, Solal /Esther qui naît le 30 septembre 1922. Mais les époux se séparent à la fin des années 1930. Aaron quitte sa femme et sa fille qui restent probablement dans la capitale, à leur domicile du 78 rue de Clichy.

    Une fois à Nîmes, tandis que sa cousine Esther tient un magasin de mercerie, iI exerce la profession de marchand ambulant en bonneterie.  Fin juin 1941, les Eskenazy, qui ont conservé la nationalité turque, sont recensés sur le fichier des juifs étrangers commerçants du Gard, établi par le Gouvernement de Vichy. Pour autant, ils ne se sentent pas directement menacés, la Turquie venant juste de signer un pacte d’amitié avec l’Allemagne. Cependant, à partir de 1943 des arrestations frappent régulièrement la communauté juive nîmoise. Des amis, les Perahia sont emprisonnés en mars 1944, sauf les 4 plus jeunes enfants qui ont pu échapper à la rafle. Peu après, Aaron et sa cousine Esther hébergent pour la nuit les petits rescapés mais leur demandent dès le lendemain de ne pas rester chez eux, le lieu n’étant pas sûr. C’était une prémonition : c’est ce même jour qu’Aaron et Esther sont arrêtés.

    Ils sont tous deux transférés à Marseille, avant d’arriver à Drancy le 30 avril 1944, d’où ils sont déportés pour Auschwitz le 20 mai, par le convoi 74. Leur trace se perd à partir de ce moment. Il est probable qu’ils ont été gazés dès leur arrivés. Après- guerre, le décès d’Aaron a été judiciairement fixé au 25 mai 1944,

    En 1946, le 15 janvier, une demande de recherches pour déportés est établie par Madame Rason demeurant au 8, Boulevard Joachim Vieille Chapelle à Marseille. On ne sait pas quel lien les relie. Des réquisitions opérées par le Service de Sûreté Allemand de Marseille le 25 mai1944 mentionnent une somme d’argent de 30.000 francs, un collier de trois rangs de perles présumées véritables et deux clips oreilles avec huit pierres blanches. En novembre 1958, sa veuve reçoit un mandat de 15 600 francs du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Dans une lettre pour obtenir une attestation, Mme Eskenazi (Elle l’orthographie ainsi) précise que son mari étant de nationalité étrangère (turque), elle ne peut prétendre au droit à une pension de veuve.
    Son nom est plusieurs fois orthographié « Eskénazi Aron ».

     

    Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs

    Sources :

    Archives SHD de Caen
    Xavier Rothéa – « Les Judéos-Espagnol à Nîmes pendant la Seconde Guerre mondiale »

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    ESKENAZY Esther

    • 20779 Drancy – Auschwitz

    • Née le 10 mars 1893 à Hasköy (Turquie)

    • Décédée le 25 mai 1944 Auschwitz

      Les Eskenazy sont une nombreuse famille d’origine turque, bien implantée dans le sud de la France. Elle est spécialisée dans le commerce de bonneterie et la lingerie, et notamment établie à Nîmes, près des Halles, depuis la fin du 19ème siècle.

      Aaron, né le 18 juillet 1887 à Istanbul (autrefois Constantinople) de Abraham Eskenazy et de Sarah Esdnel arrive en France à l’âge de 13 ans. Sa cousine Esther, fille de Joseph Eskenazy et Zimbaul Béhar, née le 10 mars 1893 à Hasköy (Turquie), arrive un peu plus tard, en 1918. L’un et l’autre ne s’installeront à Nîmes, dans les locaux familiaux du 40 rue Bachalas, que plus tard : Esther en 1935 et Aaron en 1937. Entre-temps, Aaron épouse à Paris Louise Massa, née le 3 septembre 1894 à Trikala en Grèce, fille de Haïm Barouch et de Stéroula Lévy, le 4 mars 1920. Ils ont une fille, Solal /Esther qui naît le 30 septembre 1922. Mais les époux se séparent à la fin des années 1930. Aaron quitte sa femme et sa fille qui restent probablement dans la capitale, à leur domicile du 78 rue de Clichy.

      Une fois à Nîmes, tandis que sa cousine Esther tient un magasin de mercerie, iI exerce la profession de marchand ambulant en bonneterie.  Fin juin 1941, les Eskenazy, qui ont conservé la nationalité turque, sont recensés sur le fichier des juifs étrangers commerçants du Gard, établi par le Gouvernement de Vichy. Pour autant, ils ne se sentent pas directement menacés, la Turquie venant juste de signer un pacte d’amitié avec l’Allemagne. Cependant, à partir de 1943 des arrestations frappent régulièrement la communauté juive nîmoise. Des amis, les Perahia sont emprisonnés en mars 1944, sauf les 4 plus jeunes enfants qui ont pu échapper à la rafle. Peu après, Aaron et sa cousine Esther hébergent pour la nuit les petits rescapés mais leur demandent dès le lendemain de ne pas rester chez eux, le lieu n’étant pas sûr. C’était une prémonition : c’est ce même jour qu’Aaron et Esther sont arrêtés.

      Ils sont tous deux transférés à Marseille, avant d’arriver à Drancy le 30 avril 1944, d’où ils sont déportés pour Auschwitz le 20 mai, par le convoi 74. Leur trace se perd à partir de ce moment. Il est probable qu’ils ont été gazés dès leur arrivés. Après- guerre, le décès d’Aaron a été judiciairement fixé au 25 mai 1944,

      En 1946, le 15 janvier, une demande de recherches pour déportés est établie par Madame Rason demeurant au 8, Boulevard Joachim Vieille Chapelle à Marseille. On ne sait pas quel lien les relie. Des réquisitions opérées par le Service de Sûreté Allemand de Marseille le 25 mai1944 mentionnent une somme d’argent de 30.000 francs, un collier de trois rangs de perles présumées véritables et deux clips oreilles avec huit pierres blanches. En novembre 1958, sa veuve reçoit un mandat de 15 600 francs du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Dans une lettre pour obtenir une attestation, Mme Eskenazi (Elle l’orthographie ainsi) précise que son mari étant de nationalité étrangère (turque), elle ne peut prétendre au droit à une pension de veuve.
      Son nom est plusieurs fois orthographié « Eskénazi Aron ».

       

      Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs

      Sources :

      Archives SHD de Caen
      Xavier Rothéa – « Les Judéos-Espagnol à Nîmes pendant la Seconde Guerre mondiale »

      Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.