ENCONTRE-marcel

ENCONTRE Marcel

  • 43567 Neuengamme
  • Né le 2 novembre 1894 à Boissières (Gard)
  • Décédé le 25 novembre 1944

Marcel Sadi Encontre est né le 2 novembre 1894 à Boissières dans le Gard, dans une famille protestante porteuse des valeurs républicaines. Il grandit avec ses deux sœurs, Mathilde et Paulette à Aubord puis à Congénies dans le bureau de tabac géré par ses parents et fait des études jusqu’au Brevet élémentaire.

Soldat de la 1ère guerre mondiale, il participe à de nombreux combats et est blessé à Oulchy-le-Château (Aisne) lors de la deuxième bataille de la Marne en juillet 1918. Il se marie pendant la guerre le 23 juillet 1917 avec Jeanne Bresson, jeune fille originaire d’Aigues-Vives qui lui donne deux filles, Simone et Jacqueline.

Démobilisé, il entre dans le corps administratif préfectoral et est nommé le 12 juillet 1921 en Haute-Loire à la Préfecture du Puy-en-Velay où il s’occupe plus particulièrement des lois sur la protection de l’enfance et des pupilles de la Nation. Cette fonction le met en contact avec Louis Comte, pasteur à Nîmes puis à Saint-Etienne, militant de la Ligue des Droits de l’Homme, qui a créé en 1893 à St Etienne « l’Œuvre des enfants à la montagne ».

De retour dans le Gard en 1929, il travaille à la Préfecture, avenue Feuchères à Nîmes comme commis principal à l’inspection d’assistance publique. Quand la 2ème guerre mondiale éclate, les époux Encontre, revendiquant un engagement de gauche, très impliqués dans le monde protestant, proches de la Cimade et des idées de Marc Boegner alors présent à Nîmes, se tournent naturellement vers les mouvements de résistance au nazisme. Ils font tous deux, partie du mouvement « Combat » créé en août 1940 et la nomination d’un préfet ouvertement collaborateur, Angelo Chiappe, n’empêche pas Marcel Encontre de s’engager dans la résistance. Le couple habite 67 rue Roussy, près de la Préfecture, en face de la synagogue de Nîmes. Les époux Encontre accueillent dans leur foyer des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), des aviateurs anglais ou belges, des maquisards. Marcel fournit, grâce à sa présence en Préfecture, de faux papiers d’identité aux enfants de confession juive et les aide à rejoindre des zones plus sûres comme les fermes du Chambon-sur-Lignon en Haute Loire où il a gardé des contacts. Marcel et Jeanne diffusent aussi des journaux et des tracts et Jeanne fabrique des vêtements pour les personnes recherchées et pour les maquis.Le 25 octobre 1943, Jeanne est arrêtée par la Gestapo à son domicile, alors qu’elle essayait de faciliter la fuite d’un radio, membre de l’Armée Secrète et de lui confectionner des habits. Elle est internée à Nîmes au fort Vauban jusqu’au 11 novembre 1943 puis à Marseille à la prison des Baumettes jusqu’au 2 mars 1944 et enfin quelques jours au fort de Romainville avant d’être déportée le 16 mars 1944 au camp de Ravensbrück où elle porte le matricule 34116. Ravensbrück est un camp de concentration plus particulièrement réservée aux femmes, situé à 80 kilomètres au nord de Berlin. Le 6 mars 1945, elle est transférée au camp de Mauthausen en Autriche où elle est libérée par la Croix-Rouge le 22 avril 1945.

Rentrée à Aigues-Vives, veuve, elle élève seule ses enfants dans une grande discrétion. Elle repose depuis le 13 décembre 1992 dans le cimetière d’Aigues-Vives.

Le 5 avril 1944, Marcel est arrêté à son tour par la Milice dans son bureau de la Préfecture. Il est incarcéré successivement à Nîmes, Marseille, Belfort, d’où il est déporté le 29 août 1944 vers le camp de Neuengamme situé à 25 km au sud-est de Hambourg. Ce transport est le 5ème grand convoi ferroviaire parti de France vers ce camp. Il comprend 721 hommes de toute la France dont 74 Italiens, la plupart arrêtés pour des faits de résistance. 502 d’entre eux n’en reviendront jamais. A son arrivée au camp, Marcel Encontre reçoit le matricule 43567. Contrairement à la majorité des déportés, il n’est pas dirigé vers un Kommando extérieur mais reste au camp central. Il décède le 25 novembre 1944 à l’âge de 50 ans, officiellement de gastroentérite. Il n’a survécu que trois mois à la vie terrible du camp.

Une rue d’Aigues-Vives porte le nom de Jeanne et Marcel Encontre.

Il est promu chevalier de la Légion d’Honneur le 14 janvier 1948.

Francine CABANE

Salle Marcel Encontre préfecture du Gard.

Inaugurée par Monsieur le Préfet Hugues Bousiges

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
ENCONTRE-marcel

ENCONTRE Marcel

  • 43567 Neuengamme
  • Né le 2 novembre 1894 à Boissières (Gard)
  • Décédé le 25 novembre 1944

Marcel Sadi Encontre est né le 2 novembre 1894 à Boissières dans le Gard, dans une famille protestante porteuse des valeurs républicaines. Il grandit avec ses deux sœurs, Mathilde et Paulette à Aubord puis à Congénies dans le bureau de tabac géré par ses parents et fait des études jusqu’au Brevet élémentaire.

Soldat de la 1ère guerre mondiale, il participe à de nombreux combats et est blessé à Oulchy-le-Château (Aisne) lors de la deuxième bataille de la Marne en juillet 1918. Il se marie pendant la guerre le 23 juillet 1917 avec Jeanne Bresson, jeune fille originaire d’Aigues-Vives qui lui donne deux filles, Simone et Jacqueline.

Démobilisé, il entre dans le corps administratif préfectoral et est nommé le 12 juillet 1921 en Haute-Loire à la Préfecture du Puy-en-Velay où il s’occupe plus particulièrement des lois sur la protection de l’enfance et des pupilles de la Nation. Cette fonction le met en contact avec Louis Comte, pasteur à Nîmes puis à Saint-Etienne, militant de la Ligue des Droits de l’Homme, qui a créé en 1893 à St Etienne « l’Œuvre des enfants à la montagne ».

De retour dans le Gard en 1929, il travaille à la Préfecture, avenue Feuchères à Nîmes comme commis principal à l’inspection d’assistance publique. Quand la 2ème guerre mondiale éclate, les époux Encontre, revendiquant un engagement de gauche, très impliqués dans le monde protestant, proches de la Cimade et des idées de Marc Boegner alors présent à Nîmes, se tournent naturellement vers les mouvements de résistance au nazisme. Ils font tous deux, partie du mouvement « Combat » créé en août 1940 et la nomination d’un préfet ouvertement collaborateur, Angelo Chiappe, n’empêche pas Marcel Encontre de s’engager dans la résistance. Le couple habite 67 rue Roussy, près de la Préfecture, en face de la synagogue de Nîmes. Les époux Encontre accueillent dans leur foyer des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), des aviateurs anglais ou belges, des maquisards. Marcel fournit, grâce à sa présence en Préfecture, de faux papiers d’identité aux enfants de confession juive et les aide à rejoindre des zones plus sûres comme les fermes du Chambon-sur-Lignon en Haute Loire où il a gardé des contacts. Marcel et Jeanne diffusent aussi des journaux et des tracts et Jeanne fabrique des vêtements pour les personnes recherchées et pour les maquis.Le 25 octobre 1943, Jeanne est arrêtée par la Gestapo à son domicile, alors qu’elle essayait de faciliter la fuite d’un radio, membre de l’Armée Secrète et de lui confectionner des habits. Elle est internée à Nîmes au fort Vauban jusqu’au 11 novembre 1943 puis à Marseille à la prison des Baumettes jusqu’au 2 mars 1944 et enfin quelques jours au fort de Romainville avant d’être déportée le 16 mars 1944 au camp de Ravensbrück où elle porte le matricule 34116. Ravensbrück est un camp de concentration plus particulièrement réservée aux femmes, situé à 80 kilomètres au nord de Berlin. Le 6 mars 1945, elle est transférée au camp de Mauthausen en Autriche où elle est libérée par la Croix-Rouge le 22 avril 1945.

Rentrée à Aigues-Vives, veuve, elle élève seule ses enfants dans une grande discrétion. Elle repose depuis le 13 décembre 1992 dans le cimetière d’Aigues-Vives.

Le 5 avril 1944, Marcel est arrêté à son tour par la Milice dans son bureau de la Préfecture. Il est incarcéré successivement à Nîmes, Marseille, Belfort, d’où il est déporté le 29 août 1944 vers le camp de Neuengamme situé à 25 km au sud-est de Hambourg. Ce transport est le 5ème grand convoi ferroviaire parti de France vers ce camp. Il comprend 721 hommes de toute la France dont 74 Italiens, la plupart arrêtés pour des faits de résistance. 502 d’entre eux n’en reviendront jamais. A son arrivée au camp, Marcel Encontre reçoit le matricule 43567. Contrairement à la majorité des déportés, il n’est pas dirigé vers un Kommando extérieur mais reste au camp central. Il décède le 25 novembre 1944 à l’âge de 50 ans, officiellement de gastroentérite. Il n’a survécu que trois mois à la vie terrible du camp.

Une rue d’Aigues-Vives porte le nom de Jeanne et Marcel Encontre.

Il est promu chevalier de la Légion d’Honneur le 14 janvier 1948.

Francine CABANE

Salle Marcel Encontre préfecture du Gard.

Inaugurée par Monsieur le Préfet Hugues Bousiges

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.