DREYFUSS René

  • Auschwitz

  • Né le 21 octobre 1920 à Scherwiller (Bas Rhin)

  • Décédé le 23 juillet 1943 à Auschwitz

Céline est née dans la demeure de ses parents le 4 février 1885 à Scherwiller, au 83 rue de la gare (Bas-Rhin). Elle est la fille de Joseph Khan, boucher et de Rosalie Weill son épouse, sans profession. Elle a plusieurs frères et sœurs dont Armand né le 20 janvier 1878 également boucher à Scherwiller.

Céline épouse le 8 mars 1911 Simon (ou Siméon) Dreyfuss, marchand de bestiaux né le 19 août 1878 à Westhouse (Bas-Rhin). Ils ont deux fils, tous deux nés à Scherwiller : Raymond – Jacques Raymond pour l’État Civil – le 27 janvier 1912 et René Léon le 21 octobre 1920. Toute la famille a la nationalité française à partir de 1919, date à laquelle le traité de Versailles l’accorde automatiquement à tous les Alsaciens nés pendant l’annexion allemande.

Lorsque, en 1923, Simon Dreyfus meurt des suites des blessures reçues pendant la Première Guerre mondiale, Céline reste seule à élever ses deux enfants. En juillet 1940, comme tous les juifs d’Alsace, ils sont tous les trois expulsés par les autorités allemandes. Ils se réfugient à Nîmes (Gard), chemin de la grotte des Fées, puis 2 rue du Fort. Céline reste alors sans travail tandis que René exerce comme garçon boucher chez M. Flandrin, rue d’Avignon.

Le 10 mai 1943 à 16h30 René est arrêté par la Gestapo sur dénonciation pour « menées anti-allemandes » (deux habitants de la rue Enclos Boisson sont témoins de l’arrestation et fournissent un certificat sur l’honneur en 1952). Céline l’est aussi une heure après pour complicité avec lui et motif racial. René appartient en effet au groupement national de Résistance « Combat » dont M. Salles Louis est responsable pour le Gard. Il est principalement chargé de la distribution de tracts et de journaux de propagande depuis novembre 1941.

De son côté, le fils aîné, Raymond, échappe à l’arrestation pendant que la police allemande procède à une perquisition au domicile de la famille, en s’enfuyant par une porte dérobée. Par la suite, il quitte Nîmes pour Aureillac près d’Uzès (Gard) où il travaille en qualité d’ouvrier agricole.

D’abord internés à la prison Saint-Pierre de Marseille, Céline et son fils René sont transférés à Drancy le 16 mai ou en juin 1943 avec le matricule 566 attribué à Céline. Sa dernière lettre en provenance de Drancy est datée du 26 juin 1943. Céline et René sont déportés à Auschwitz par le convoi 57 du 18 juillet 1943. Ils sont probablement gazés dès leur arrivée ; la date de leur décès est administrativement fixée au 23 juillet 1943.

Le dossier de Céline porte le N° 22.526. Période d’internement prise en compte pour elle et son fils René : du 10 mai 1943 au 18 juillet 1943 et de déportation du 19 juillet 1943 au 23 juillet 1943. (Cartes respectives N° 2167.0419 et 1167.0413).

Raymond, le fils aîné, revient à Nîmes après La libération et entre au service du Ravitaillement Général. Il se marie le 6 janvier 1945 à Nîmes avec Jeanne Chalenton. En 1946, il s’établit comme commerçant en bonneterie 8 rue Général Perrier. En 1951, il quitte Nîmes pour Strasbourg où il se fixe, se rendant de temps en temps à Nîmes où demeurent ses beaux-parents. C’est dans cette ville qu’il décède le 27 mars 1976.

Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

Archives SHD Caen, dossier 21 P 444 975 et 21 P 445 013

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

DREYFUSS René

  • Auschwitz

  • Né le 21 octobre 1920 à Scherwiller (Bas Rhin)

  • Décédé le 23 juillet 1943 à Auschwitz

Céline est née dans la demeure de ses parents le 4 février 1885 à Scherwiller, au 83 rue de la gare (Bas-Rhin). Elle est la fille de Joseph Khan, boucher et de Rosalie Weill son épouse, sans profession. Elle a plusieurs frères et sœurs dont Armand né le 20 janvier 1878 également boucher à Scherwiller.

Céline épouse le 8 mars 1911 Simon (ou Siméon) Dreyfuss, marchand de bestiaux né le 19 août 1878 à Westhouse (Bas-Rhin). Ils ont deux fils, tous deux nés à Scherwiller : Raymond – Jacques Raymond pour l’État Civil – le 27 janvier 1912 et René Léon le 21 octobre 1920. Toute la famille a la nationalité française à partir de 1919, date à laquelle le traité de Versailles l’accorde automatiquement à tous les Alsaciens nés pendant l’annexion allemande.

Lorsque, en 1923, Simon Dreyfus meurt des suites des blessures reçues pendant la Première Guerre mondiale, Céline reste seule à élever ses deux enfants. En juillet 1940, comme tous les juifs d’Alsace, ils sont tous les trois expulsés par les autorités allemandes. Ils se réfugient à Nîmes (Gard), chemin de la grotte des Fées, puis 2 rue du Fort. Céline reste alors sans travail tandis que René exerce comme garçon boucher chez M. Flandrin, rue d’Avignon.

Le 10 mai 1943 à 16h30 René est arrêté par la Gestapo sur dénonciation pour « menées anti-allemandes » (deux habitants de la rue Enclos Boisson sont témoins de l’arrestation et fournissent un certificat sur l’honneur en 1952). Céline l’est aussi une heure après pour complicité avec lui et motif racial. René appartient en effet au groupement national de Résistance « Combat » dont M. Salles Louis est responsable pour le Gard. Il est principalement chargé de la distribution de tracts et de journaux de propagande depuis novembre 1941.

De son côté, le fils aîné, Raymond, échappe à l’arrestation pendant que la police allemande procède à une perquisition au domicile de la famille, en s’enfuyant par une porte dérobée. Par la suite, il quitte Nîmes pour Aureillac près d’Uzès (Gard) où il travaille en qualité d’ouvrier agricole.

D’abord internés à la prison Saint-Pierre de Marseille, Céline et son fils René sont transférés à Drancy le 16 mai ou en juin 1943 avec le matricule 566 attribué à Céline. Sa dernière lettre en provenance de Drancy est datée du 26 juin 1943. Céline et René sont déportés à Auschwitz par le convoi 57 du 18 juillet 1943. Ils sont probablement gazés dès leur arrivée ; la date de leur décès est administrativement fixée au 23 juillet 1943.

Le dossier de Céline porte le N° 22.526. Période d’internement prise en compte pour elle et son fils René : du 10 mai 1943 au 18 juillet 1943 et de déportation du 19 juillet 1943 au 23 juillet 1943. (Cartes respectives N° 2167.0419 et 1167.0413).

Raymond, le fils aîné, revient à Nîmes après La libération et entre au service du Ravitaillement Général. Il se marie le 6 janvier 1945 à Nîmes avec Jeanne Chalenton. En 1946, il s’établit comme commerçant en bonneterie 8 rue Général Perrier. En 1951, il quitte Nîmes pour Strasbourg où il se fixe, se rendant de temps en temps à Nîmes où demeurent ses beaux-parents. C’est dans cette ville qu’il décède le 27 mars 1976.

Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

Archives SHD Caen, dossier 21 P 444 975 et 21 P 445 013

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