RECHERCHEZ
Il naît le 7 février 1920 à Morainville (Alberta – Canada). Ses parents Zéphirin, propriétaire et Marthe Méjean mariés à St Pierre de Colombier (Ardèche) le 1 mai 1919 ont émigré au Canada. Il arrive en France en 1926 et naturalisé français en 1941. Il habite alors à St Victor des Oules (Gard) au mas de la Boissière. Il devient professeur au petit séminaire d’Annonay et ordonné prêtre le 19 décembre 1942. Le 8 juillet 1943, il est contraint de partir au STO, après que sa carte d’alimentation lui soit retirée. En Allemagne, il est affecté à une usine de produits chimiques et aluminium à l’I.G Bitterfeld, près de Leipzig, à la sortie d’un four à métaux. « Sa soutane le fit affecter à un travail tellement inhumain qu’on le surnomma « le bagnard ». Les activités interdites relèvent de la pratique de son ministère. Il célèbre la messe chez les religieuses de Bitterfeld, pour des travailleurs français et anime l’action catholique dans la région avec Roger Martins, jociste de Roubaix. Il dit la messe tous les jours jusqu’à son arrestation, d’abord à l’église paroissiale en français, jusqu’à ce qu’un décret interdise les messes en français, puis dans une chapelle privée chez les sœurs de Bitterfeld[i]. En application du décret nazi du 3 décembre 1943 contre l’action catholique française parmi les travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 19 septembre 1944 après une messe célébrée dans les bois, en même temps qu’une quarantaine de jocistes et militants responsables en vue et des prêtres du Gau Halle-Merseburg[ii]. Il est interrogé à Bitterfeld puis à Halle et la Gestapo lui propose, pour le libérer, de prendre l’engagement de ne plus dire la messe. Devant son refus, il est envoyé le 21 novembre 1944 au camp disciplinaire de Spergau, puis à Zöschen, organisé pour éliminer les détenus.
Il décède à l’infirmerie de Spergau le 20 décembre 1944 après une opération à la gorge et après avoir perdu l’usage de la parole. Après le conflit son corps est transféré au cimetière national Français de Berlin
André Francisco
[i] « Il avait très peur quand des camarades ou groupes de camarades lui demandaient un service d’Eglise qui lui était interdit par la Gestapo. Cependant, il ne refusait jamais » (témoignage de l’abbé M. Fortune, séminariste au Lagerfilm à Wolfen).
[ii] « Une décision de la Gestapo fut l’arrestation des principaux chefs jocistes dans le but d’empêcher toute activité religieuse. Chaque semaine, une centaine étaient arrêtés, beaucoup étaient relâchés. La prison centrale de Halle était pleine » (témoignage d’Albin Mazzon, jociste au Lager Marie)
Sources :
Archives Caen – dossier 6787
https://www.memoresist.org/resistant/louis-doumain/ auteur de la fiche : Dominique MORIN
Archives Arolsen
RECHERCHEZ
Il naît le 7 février 1920 à Morainville (Alberta – Canada). Ses parents Zéphirin, propriétaire et Marthe Méjean mariés à St Pierre de Colombier (Ardèche) le 1 mai 1919 ont émigré au Canada. Il arrive en France en 1926 et naturalisé français en 1941. Il habite alors à St Victor des Oules (Gard) au mas de la Boissière. Il devient professeur au petit séminaire d’Annonay et ordonné prêtre le 19 décembre 1942. Le 8 juillet 1943, il est contraint de partir au STO, après que sa carte d’alimentation lui soit retirée. En Allemagne, il est affecté à une usine de produits chimiques et aluminium à l’I.G Bitterfeld, près de Leipzig, à la sortie d’un four à métaux. « Sa soutane le fit affecter à un travail tellement inhumain qu’on le surnomma « le bagnard ». Les activités interdites relèvent de la pratique de son ministère. Il célèbre la messe chez les religieuses de Bitterfeld, pour des travailleurs français et anime l’action catholique dans la région avec Roger Martins, jociste de Roubaix. Il dit la messe tous les jours jusqu’à son arrestation, d’abord à l’église paroissiale en français, jusqu’à ce qu’un décret interdise les messes en français, puis dans une chapelle privée chez les sœurs de Bitterfeld[i]. En application du décret nazi du 3 décembre 1943 contre l’action catholique française parmi les travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 19 septembre 1944 après une messe célébrée dans les bois, en même temps qu’une quarantaine de jocistes et militants responsables en vue et des prêtres du Gau Halle-Merseburg[ii]. Il est interrogé à Bitterfeld puis à Halle et la Gestapo lui propose, pour le libérer, de prendre l’engagement de ne plus dire la messe. Devant son refus, il est envoyé le 21 novembre 1944 au camp disciplinaire de Spergau, puis à Zöschen, organisé pour éliminer les détenus.
Il décède à l’infirmerie de Spergau le 20 décembre 1944 après une opération à la gorge et après avoir perdu l’usage de la parole. Après le conflit son corps est transféré au cimetière national Français de Berlin
André Francisco
[i] « Il avait très peur quand des camarades ou groupes de camarades lui demandaient un service d’Eglise qui lui était interdit par la Gestapo. Cependant, il ne refusait jamais » (témoignage de l’abbé M. Fortune, séminariste au Lagerfilm à Wolfen).
[ii] « Une décision de la Gestapo fut l’arrestation des principaux chefs jocistes dans le but d’empêcher toute activité religieuse. Chaque semaine, une centaine étaient arrêtés, beaucoup étaient relâchés. La prison centrale de Halle était pleine » (témoignage d’Albin Mazzon, jociste au Lager Marie)
Sources :
Archives Caen – dossier 6787
https://www.memoresist.org/resistant/louis-doumain/ auteur de la fiche : Dominique MORIN
Archives Arolsen