DELACOURT Jean

  • 31258 Buchenwald.

  • Né le 29 août 1902 à Ixelles

  • Décédé le 22 mars 1971 à Grand-Leez

Jean Baptiste Delacourt est né le 29 août 1902 à Ixelles dans la périphérie de Bruxelles en Belgique. Cet architecte belge est de religion catholique. Il habite à Arlon près de la frontière luxembourgeoise. Il est marié avec Colette Marie Fretin avec qui il a une fille Françoise Rosette Marie Ghislaine. Son parcours pendant la guerre reste inconnu. Comment est-il arrivé dans les Cévennes ? S’est-il réfugié en France en 1940 au moment de l’offensive allemande ? Dès le mois de janvier 1943, il appartient à un premier groupe créé notamment par Charles Rogier (déporté) à Aire-de-Côte qui se disperse à la suite de mésententes. Il trouve refuge avec Henri Aguilera à l’hôtel Viala à Saumane pendant trois semaines. Il rejoint en avril le maquis du Barrel constitué par René Rascalon et Jean Castan avec l’aide du maire de Saumane et propriétaire de cette ferme, Fernand Borgne. A la fin du mois d’avril, alerté qu’une opération de police se prépare, le groupe déménage. Le 15 mai, il s’installe dans la « baraque du Bidil » d’Aire-de-Côte sur la commune de Bassurels, à la limite entre la Lozère et le Gard, près de Saint-André-de-Valborgne.

Le 30 juin, le maquis est en alerte. Il a été averti que des groupes mobiles de réserve (GMR) sont venus en renfort à la gendarmerie du Pompidou pour traquer les maquisards. Le 1er juillet, la menace se précise. A 16 h, la Wehrmacht est à Saumane et se dirige vers Aire-de-Côte. Un ancien maquisard a dénoncé le maquis et il guide les Allemands. A Saumane, le maire, Fernand Borgne, et l’agent de liaison, Eugène Masneuf, sont arrêtés. Henri Bourelly qui aide le maquis est appréhendé à Saint-André-de-Valborgne. Le garde forestier, Emile Berrière, et le maquisard Marcel Adam sont interpellés dans la maison forestière. Le maquis est attaqué vers 21 h alors qu’il se prépare à partir. 67 maquisards sont présents au camp, retardés dans leur fuite par l’orage qui vient de finir au moment de l’arrivée de l’ennemi. Ils sont attaqués par surprise car avec le bruit de l’orage, ils n’ont pas entendu les camions arriver. Ils ne peuvent pas riposter puisqu’ils n’ont que quelques vieux fusils et quatre ou cinq revolvers. Dans la panique générale, les soldats allemands tirent sur tout ce qui bouge. Peu de résistants parviennent à prendre la fuite. L’assaut dure 20 à 25 minutes. La répression est sanglante : trois morts (Henri Aguilera, Louis Chamboredon et Jean Cazes), trois disparus (Marcel Loubier, Louis Pongibaud et Gilbert Roche) et une quarantaine de prisonniers dont deux blessés décédés en route et laissés à Saint-Jean-du-Gard (Jean Boissel et Emile Filiol), deux blessés décédés des suites de leurs blessures aux Fumades (Robert Parisot et Jean Canaguier), deux maquisards fusillés ensuite à Paris (Kurt Druckner et Henri Schumacher) et 37 sont déportés et parmi eux, 16 sont morts en déportation et deux autres peu après leur libération.

Jean « le Belge » fait partie des prisonniers. Il a failli être fusillé car au moment de la fouille par les Allemands, il a dans sa poche une cartouche de fusil. Il explique que cela lui sert contre les vipères en brûlant la poudre. Il échappe à l’exécution mais pas à une paire de gifles. Il a certainement été interné comme ses autres camarades à Alès du 2 au 14 juillet puis à l’école de Grézan à Nîmes jusqu’au 10 août, à la caserne Vallongue à Nîmes jusqu’au 17 septembre et enfin à Compiègne. Avec 934 personnes, il est déporté le 28 octobre à Buchenwald où il arrive le 30. Dans son convoi, on retrouve 33 autres maquisards d’Aire-de-Côte : Marcel Adam (matricule 31281), André Audemard (matricule 31150†), Germain Berrard (matricule 31059), Charles Besson (matricule 30815), Henri Bourelly (matricule 30585†), Jean Bourquin (matricule 31210†), Marius Brot (matricule 30586†), André Castellarnau (matricule 30922†), Marcel Cazalet (matricule 31242†), Charles Chapelier (matricule 30618), Albin Croutier (matricule 31019), André Deleuze (matricule 31275†), Henri Evrard (matricule 31238†), Paul Ferrier (matricule 31159), René Fialon (matricule 31143), Marcel Fistié (matricule 31302†), Denis Galinier (matricule 30989), Louis Gerbier (matricule 30915), Paul Gilbin (matricule 30583†), Jacques Guigon (matricule 30498), Raymond Laget (matricule 31032), Claudius Lavazeur (matricule 30637†), Raymond Louche (matricule 31284†), Eugène Masneuf (matricule 30617), Henri Montjardin (matricule 31260), Joseph Nanni (matricule 30809), René Otge (matricule 31020†), Charles Pialat (matricule 30917), Raymond Prouhèze (matricule 31050), Emile Reynal (matricule 31236†), Albert Servajean (matricule 31018), Lucien Simon (matricule 30624†) et Aimé Souchon (matricule 30914†). D’autres Gardois figurent aussi dans ce convoi comme Bernard Bordu (matricule 30864), Jean Boré (matricule 30830), Paul Gascon (matricule 30611†), Olive Jean (matricule 31245) et Julien Rigal (matricule 30561†). Seuls Fernand Borgne, Emile Berrière et Charles Rogier (arrêté le 2 juillet) transférés à Paris avant le 17 septembre sont déportés ensemble dans un autre convoi. René Rascalon cite un autre maquisard déporté, Michel Balog, mais aucune information n’a été retrouvée.

Jean Delacourt est libéré au mois d’avril 1945 à Buchenwald. En 1946, il vit à Blankenberghe dans la province de Flandre-Occidentale en Belgique. Etant de nationalité étrangère et retourné chez lui après la guerre, aucun dossier de déporté ou de carte de CVR n’a été constitué auprès des administrations françaises. Il est décédé à Grand-Leez dans la province de Namur en Belgique le 22 mars 1971 à l’âge de 68 ans.

Marilyne Andréo

Sources :

Dossier Arolsen.
21 P 532 079, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Joseph Jean Charles Rogier.
21 P 450 346, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Marcel Fistié.
Arbre généalogique sur Geneanet :
https://gw.geneanet.org/gcourcelles?n=delacourt&oc=&p=jean+baptiste
René Rascalon, Résistance et Maquis FFI. Aigoual-Cévennes, p.22-42.
Robert Poujol, Aigoual 44, p.29-34.
Aimé Vielzeuf, On les appelait « les bandits », p.15-85.
Site internet Résistance en Cévennes : http://www.cevennesresistance.fr/aire-de-cote.html
Photographie issue de son dossier Arolsen

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

DELACOURT Jean

  • 31258 Buchenwald.

  • Né le 29 août 1902 à Ixelles

  • Décédé le 22 mars 1971 à Grand-Leez

Jean Baptiste Delacourt est né le 29 août 1902 à Ixelles dans la périphérie de Bruxelles en Belgique. Cet architecte belge est de religion catholique. Il habite à Arlon près de la frontière luxembourgeoise. Il est marié avec Colette Marie Fretin avec qui il a une fille Françoise Rosette Marie Ghislaine. Son parcours pendant la guerre reste inconnu. Comment est-il arrivé dans les Cévennes ? S’est-il réfugié en France en 1940 au moment de l’offensive allemande ? Dès le mois de janvier 1943, il appartient à un premier groupe créé notamment par Charles Rogier (déporté) à Aire-de-Côte qui se disperse à la suite de mésententes. Il trouve refuge avec Henri Aguilera à l’hôtel Viala à Saumane pendant trois semaines. Il rejoint en avril le maquis du Barrel constitué par René Rascalon et Jean Castan avec l’aide du maire de Saumane et propriétaire de cette ferme, Fernand Borgne. A la fin du mois d’avril, alerté qu’une opération de police se prépare, le groupe déménage. Le 15 mai, il s’installe dans la « baraque du Bidil » d’Aire-de-Côte sur la commune de Bassurels, à la limite entre la Lozère et le Gard, près de Saint-André-de-Valborgne.

Le 30 juin, le maquis est en alerte. Il a été averti que des groupes mobiles de réserve (GMR) sont venus en renfort à la gendarmerie du Pompidou pour traquer les maquisards. Le 1er juillet, la menace se précise. A 16 h, la Wehrmacht est à Saumane et se dirige vers Aire-de-Côte. Un ancien maquisard a dénoncé le maquis et il guide les Allemands. A Saumane, le maire, Fernand Borgne, et l’agent de liaison, Eugène Masneuf, sont arrêtés. Henri Bourelly qui aide le maquis est appréhendé à Saint-André-de-Valborgne. Le garde forestier, Emile Berrière, et le maquisard Marcel Adam sont interpellés dans la maison forestière. Le maquis est attaqué vers 21 h alors qu’il se prépare à partir. 67 maquisards sont présents au camp, retardés dans leur fuite par l’orage qui vient de finir au moment de l’arrivée de l’ennemi. Ils sont attaqués par surprise car avec le bruit de l’orage, ils n’ont pas entendu les camions arriver. Ils ne peuvent pas riposter puisqu’ils n’ont que quelques vieux fusils et quatre ou cinq revolvers. Dans la panique générale, les soldats allemands tirent sur tout ce qui bouge. Peu de résistants parviennent à prendre la fuite. L’assaut dure 20 à 25 minutes. La répression est sanglante : trois morts (Henri Aguilera, Louis Chamboredon et Jean Cazes), trois disparus (Marcel Loubier, Louis Pongibaud et Gilbert Roche) et une quarantaine de prisonniers dont deux blessés décédés en route et laissés à Saint-Jean-du-Gard (Jean Boissel et Emile Filiol), deux blessés décédés des suites de leurs blessures aux Fumades (Robert Parisot et Jean Canaguier), deux maquisards fusillés ensuite à Paris (Kurt Druckner et Henri Schumacher) et 37 sont déportés et parmi eux, 16 sont morts en déportation et deux autres peu après leur libération.

Jean « le Belge » fait partie des prisonniers. Il a failli être fusillé car au moment de la fouille par les Allemands, il a dans sa poche une cartouche de fusil. Il explique que cela lui sert contre les vipères en brûlant la poudre. Il échappe à l’exécution mais pas à une paire de gifles. Il a certainement été interné comme ses autres camarades à Alès du 2 au 14 juillet puis à l’école de Grézan à Nîmes jusqu’au 10 août, à la caserne Vallongue à Nîmes jusqu’au 17 septembre et enfin à Compiègne. Avec 934 personnes, il est déporté le 28 octobre à Buchenwald où il arrive le 30. Dans son convoi, on retrouve 33 autres maquisards d’Aire-de-Côte : Marcel Adam (matricule 31281), André Audemard (matricule 31150†), Germain Berrard (matricule 31059), Charles Besson (matricule 30815), Henri Bourelly (matricule 30585†), Jean Bourquin (matricule 31210†), Marius Brot (matricule 30586†), André Castellarnau (matricule 30922†), Marcel Cazalet (matricule 31242†), Charles Chapelier (matricule 30618), Albin Croutier (matricule 31019), André Deleuze (matricule 31275†), Henri Evrard (matricule 31238†), Paul Ferrier (matricule 31159), René Fialon (matricule 31143), Marcel Fistié (matricule 31302†), Denis Galinier (matricule 30989), Louis Gerbier (matricule 30915), Paul Gilbin (matricule 30583†), Jacques Guigon (matricule 30498), Raymond Laget (matricule 31032), Claudius Lavazeur (matricule 30637†), Raymond Louche (matricule 31284†), Eugène Masneuf (matricule 30617), Henri Montjardin (matricule 31260), Joseph Nanni (matricule 30809), René Otge (matricule 31020†), Charles Pialat (matricule 30917), Raymond Prouhèze (matricule 31050), Emile Reynal (matricule 31236†), Albert Servajean (matricule 31018), Lucien Simon (matricule 30624†) et Aimé Souchon (matricule 30914†). D’autres Gardois figurent aussi dans ce convoi comme Bernard Bordu (matricule 30864), Jean Boré (matricule 30830), Paul Gascon (matricule 30611†), Olive Jean (matricule 31245) et Julien Rigal (matricule 30561†). Seuls Fernand Borgne, Emile Berrière et Charles Rogier (arrêté le 2 juillet) transférés à Paris avant le 17 septembre sont déportés ensemble dans un autre convoi. René Rascalon cite un autre maquisard déporté, Michel Balog, mais aucune information n’a été retrouvée.

Jean Delacourt est libéré au mois d’avril 1945 à Buchenwald. En 1946, il vit à Blankenberghe dans la province de Flandre-Occidentale en Belgique. Etant de nationalité étrangère et retourné chez lui après la guerre, aucun dossier de déporté ou de carte de CVR n’a été constitué auprès des administrations françaises. Il est décédé à Grand-Leez dans la province de Namur en Belgique le 22 mars 1971 à l’âge de 68 ans.

Marilyne Andréo

Sources :

Dossier Arolsen.
21 P 532 079, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Joseph Jean Charles Rogier.
21 P 450 346, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Marcel Fistié.
Arbre généalogique sur Geneanet :
https://gw.geneanet.org/gcourcelles?n=delacourt&oc=&p=jean+baptiste
René Rascalon, Résistance et Maquis FFI. Aigoual-Cévennes, p.22-42.
Robert Poujol, Aigoual 44, p.29-34.
Aimé Vielzeuf, On les appelait « les bandits », p.15-85.
Site internet Résistance en Cévennes : http://www.cevennesresistance.fr/aire-de-cote.html
Photographie issue de son dossier Arolsen

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