RECHERCHEZ
Fernand Henri Volle nait le 1er novembre 1920 à Cros-de-Géorand en Ardèche. Il est le fils de Jean Pierre Volle et de Maria Thérèse Berthaz, cultivateurs. Il est de religion catholique. Il a six frères et sœurs. Les quatre premiers enfants de la famille sont nés à Cros-de-Géorand : Yvonne en 1915, Maria en 1917, Pierre en 1919 et Fernand en 1920. La famille s’installe ensuite à une soixantaine de kilomètres à Villeneuve-de-Berg en Ardèche où Victoria et Odette naissent respectivement en 1922 et en 1928. Le dernier enfant, Marguerite, voit le jour en 1930 au Martinet dans le Gard. Son père est alors mineur. Fernand Volle devient membre des jeunesses communistes. Au début de la guerre, il est mineur aux mines de Trélys au Martinet. Il distribue et appose dans la nuit du 5 au 6 décembre 1940 des tracts communistes dans cette commune et à Saint-Florent-sur-Auzonnet. Il est arrêté le 8 décembre par la gendarmerie de cette localité. Dans la même affaire, Jean Coin, Laurent Kiska et Louis Roux sont appréhendés le même jour. Ils sont internés à Alès. Fernand Volle est condamné par le Tribunal correctionnel d’Alès le 22 février 1941 à 18 mois de prison et 200 francs d’amende pour distribution de tracts appelant à la lutte ouvrière contre l’ennemi. Jean Coin écope de trois ans de prison et de 500 francs d’amende, Laurent Kiska de 6 mois de prison et de 100 francs d’amende et Louis Roux de 18 mois de prison et de 200 francs d’amende, il décède quelques jours après en prison. Un tract de soutien en faveur de Volle, Coin, Kiska et Roux est diffusé à La Grand-Combe le 1er mars 1941 : « Contre les arrestations et les condamnations debout ! ». Fernand Volle est incarcéré à la maison d’arrêt de Nîmes le 9 mars 1941. Un arrêt de la Cour d’Appel de Nîmes du 26 mars 1941 confirme la condamnation de Fernand Volle et de Jean Coin. La peine de Kiska passe à un an de prison. Le 10 février 1942, Fernand Volle est transféré à la maison centrale de Nîmes jusqu’au 8 juin 1942. A sa sortie de prison, il poursuit son activité clandestine au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France : diffusion de tracts clandestins, récupération d’armes et d’explosifs. Il se marie au Martinet le 5 juin 1943 avec la cousine de Jean Coin, Simone Régina Coin, avec qui il a deux enfants, Bernard, né en juillet 1944 et Henri, né en 1950. Fernand Volle est interpellé par la gendarmerie du Martinet pour activité politique et suspicion de sabotage le 1er septembre 1943. Sur proposition du préfet du Gard, Angelo Chiappe, du 3 septembre, le préfet régional de Marseille, Antoine Lemoine, émet cinq jours plus tard un arrêté d’astreinte à résidence au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe dans le Tarn. Il y est interné le 2 octobre 1943 et déporté le 30 juillet 1944 à Buchenwald dans un convoi comprenant 1 088 hommes et 103 femmes acheminées ailleurs. D’autres Gardois sont présents dans ce train : Arlette Alvarez (matricule 49689 à Ravensbrück), Nativité Alvarez (matricule 49687 à Ravensbrück), Jean Barailler (matricule 75397), René Bascou (matricule 69243), Paul Brunel (matricule 69325), Juan Canellas (matricule 69887), Marcel Chauvet (matricule 75421), Joseph Coutaud (matricule 69249), Victor Dianoux (matricule 69309), Gaston Domergue (matricule 69014), Paul Dupont (matricule 69879†), André Guin (matricule 69866), Ferdinand Jolbert (matricule 69321), Raymond Lacroix (matricule 69013), André Lafont (matricule 75388), Adolphe Mametz (matricule 69342), Santos Matallana (matricule 69294), René Mazoyer (matricule 69530), Umberto Meliani (matricule 69885), Raymond Monzat (matricule 69259), Robert Moureau (matricule 69012), Josef Pomo (matricule 69982), Roger Roux (matricule 75415) et Manuel Trigo (matricule 69431). Ils arrivent au camp le 6 août. Après une rapide quarantaine, Fernand Volle est transféré au Kommando de Plömnitz-Leau dès son ouverture le 22 août avec Paul Brunel, Raymond Lacroix et Santos Matallana. Il travaille dans les mines de sel où se cache une usine souterraine fabricant des pièces d’avions Junkers. Les conditions de vie y sont particulièrement difficiles en raison du manque d’hygiène et de nourriture et parce que les prisonniers dorment dans des tentes de « cirque » avant l’achèvement des baraquements en janvier 1945. D’autres détenus sont chargés d’aménager les salles de travail pour l’usine. Ils doivent extraire le sel dans des puits de mines très profonds et pousser les wagonnets sur une distance d’un kilomètre. Certains dorment dans la mine mal aérée, d’autres font l’aller-retour quotidiennement entre le camp et la mine soit huit kilomètres au total. L’épuisement par le travail et le non renouvellement de l’habillement notamment des chaussures renforcent la mortalité déjà élevée. Le Kommando est évacué à pied du 8 au 12 avril 1945. Les survivants des marches de la mort sont libérés le 14 avril par l’armée américaine. Il est rapatrié le 5 mai.
Il décède le 17 janvier 2003 à Alès à l’âge de 82 ans. Il est inhumé au cimetière du Martinet.
Marilyne Andréo
Sources :
EC Cros-de-Géorand (en ligne sur le site des Archives départementales de l’Ardèche).
Recensement de population de Cros-de-Géorand en 1921, p.5, Site internet des Archives départementales de l’Ardèche,
1 446 W 86, AD Gard, Dossier de demande de la carte de combattant volontaire de la Résistance de Fernand Volle.
1 W 313, AD Gard, Internements administratifs : dossier de Fernand Volle établi par les autorités du régime de Vichy.
1 W 74, AD Gard, Rapport de police du 24 décembre 1940 sur l’arrestation de Jean Coin, Fernand Volle, Louis Roux et Laurent Kiska.
1 W 74, AD Gard, Rapport du sous-préfet d’Alès au préfet du Gard du 1er mars 1941.
1 286 W 77, AD Gard, Registre d’écrous de la maison d’arrêt de Nîmes du 16 février 1940 au 25 avril 1941, écrou n°781.
5 W 219, AD Bouches-du-Rhône, Internements administratifs : dossier de Fernand Volle établi par les autorités du régime de Vichy.
Fabrice Sugier, « Le Martinet, une commune minière dans la Résistance » in AERI, La Résistance dans le Gard.
« Le Kommando de Plömnitz-Leau » sur le site internet de l’Association française Buchenwald Dora et kommandos. https://asso-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-plomnitz-leau/
Photographie extraite de son dossier de Caen
Sources :
DAVCC Caen 21P687792
16P590544
MRN Eysses
Archives du Lot-et-Garonne 940W114
Wikipédia
Le Maitron notice de Vernet Jean
https://www.gumsparis.asso.fr/images/gums/couvertures_crampon/pinault/MPinaultdef.pdf
RECHERCHEZ
Fernand Henri Volle nait le 1er novembre 1920 à Cros-de-Géorand en Ardèche. Il est le fils de Jean Pierre Volle et de Maria Thérèse Berthaz, cultivateurs. Il est de religion catholique. Il a six frères et sœurs. Les quatre premiers enfants de la famille sont nés à Cros-de-Géorand : Yvonne en 1915, Maria en 1917, Pierre en 1919 et Fernand en 1920. La famille s’installe ensuite à une soixantaine de kilomètres à Villeneuve-de-Berg en Ardèche où Victoria et Odette naissent respectivement en 1922 et en 1928. Le dernier enfant, Marguerite, voit le jour en 1930 au Martinet dans le Gard. Son père est alors mineur. Fernand Volle devient membre des jeunesses communistes. Au début de la guerre, il est mineur aux mines de Trélys au Martinet. Il distribue et appose dans la nuit du 5 au 6 décembre 1940 des tracts communistes dans cette commune et à Saint-Florent-sur-Auzonnet. Il est arrêté le 8 décembre par la gendarmerie de cette localité. Dans la même affaire, Jean Coin, Laurent Kiska et Louis Roux sont appréhendés le même jour. Ils sont internés à Alès. Fernand Volle est condamné par le Tribunal correctionnel d’Alès le 22 février 1941 à 18 mois de prison et 200 francs d’amende pour distribution de tracts appelant à la lutte ouvrière contre l’ennemi. Jean Coin écope de trois ans de prison et de 500 francs d’amende, Laurent Kiska de 6 mois de prison et de 100 francs d’amende et Louis Roux de 18 mois de prison et de 200 francs d’amende, il décède quelques jours après en prison. Un tract de soutien en faveur de Volle, Coin, Kiska et Roux est diffusé à La Grand-Combe le 1er mars 1941 : « Contre les arrestations et les condamnations debout ! ». Fernand Volle est incarcéré à la maison d’arrêt de Nîmes le 9 mars 1941. Un arrêt de la Cour d’Appel de Nîmes du 26 mars 1941 confirme la condamnation de Fernand Volle et de Jean Coin. La peine de Kiska passe à un an de prison. Le 10 février 1942, Fernand Volle est transféré à la maison centrale de Nîmes jusqu’au 8 juin 1942. A sa sortie de prison, il poursuit son activité clandestine au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France : diffusion de tracts clandestins, récupération d’armes et d’explosifs. Il se marie au Martinet le 5 juin 1943 avec la cousine de Jean Coin, Simone Régina Coin, avec qui il a deux enfants, Bernard, né en juillet 1944 et Henri, né en 1950. Fernand Volle est interpellé par la gendarmerie du Martinet pour activité politique et suspicion de sabotage le 1er septembre 1943. Sur proposition du préfet du Gard, Angelo Chiappe, du 3 septembre, le préfet régional de Marseille, Antoine Lemoine, émet cinq jours plus tard un arrêté d’astreinte à résidence au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe dans le Tarn. Il y est interné le 2 octobre 1943 et déporté le 30 juillet 1944 à Buchenwald dans un convoi comprenant 1 088 hommes et 103 femmes acheminées ailleurs. D’autres Gardois sont présents dans ce train : Arlette Alvarez (matricule 49689 à Ravensbrück), Nativité Alvarez (matricule 49687 à Ravensbrück), Jean Barailler (matricule 75397), René Bascou (matricule 69243), Paul Brunel (matricule 69325), Juan Canellas (matricule 69887), Marcel Chauvet (matricule 75421), Joseph Coutaud (matricule 69249), Victor Dianoux (matricule 69309), Gaston Domergue (matricule 69014), Paul Dupont (matricule 69879†), André Guin (matricule 69866), Ferdinand Jolbert (matricule 69321), Raymond Lacroix (matricule 69013), André Lafont (matricule 75388), Adolphe Mametz (matricule 69342), Santos Matallana (matricule 69294), René Mazoyer (matricule 69530), Umberto Meliani (matricule 69885), Raymond Monzat (matricule 69259), Robert Moureau (matricule 69012), Josef Pomo (matricule 69982), Roger Roux (matricule 75415) et Manuel Trigo (matricule 69431). Ils arrivent au camp le 6 août. Après une rapide quarantaine, Fernand Volle est transféré au Kommando de Plömnitz-Leau dès son ouverture le 22 août avec Paul Brunel, Raymond Lacroix et Santos Matallana. Il travaille dans les mines de sel où se cache une usine souterraine fabricant des pièces d’avions Junkers. Les conditions de vie y sont particulièrement difficiles en raison du manque d’hygiène et de nourriture et parce que les prisonniers dorment dans des tentes de « cirque » avant l’achèvement des baraquements en janvier 1945. D’autres détenus sont chargés d’aménager les salles de travail pour l’usine. Ils doivent extraire le sel dans des puits de mines très profonds et pousser les wagonnets sur une distance d’un kilomètre. Certains dorment dans la mine mal aérée, d’autres font l’aller-retour quotidiennement entre le camp et la mine soit huit kilomètres au total. L’épuisement par le travail et le non renouvellement de l’habillement notamment des chaussures renforcent la mortalité déjà élevée. Le Kommando est évacué à pied du 8 au 12 avril 1945. Les survivants des marches de la mort sont libérés le 14 avril par l’armée américaine. Il est rapatrié le 5 mai.
Il décède le 17 janvier 2003 à Alès à l’âge de 82 ans. Il est inhumé au cimetière du Martinet.
Marilyne Andréo
Sources :
EC Cros-de-Géorand (en ligne sur le site des Archives départementales de l’Ardèche).
Recensement de population de Cros-de-Géorand en 1921, p.5, Site internet des Archives départementales de l’Ardèche,
1 446 W 86, AD Gard, Dossier de demande de la carte de combattant volontaire de la Résistance de Fernand Volle.
1 W 313, AD Gard, Internements administratifs : dossier de Fernand Volle établi par les autorités du régime de Vichy.
1 W 74, AD Gard, Rapport de police du 24 décembre 1940 sur l’arrestation de Jean Coin, Fernand Volle, Louis Roux et Laurent Kiska.
1 W 74, AD Gard, Rapport du sous-préfet d’Alès au préfet du Gard du 1er mars 1941.
1 286 W 77, AD Gard, Registre d’écrous de la maison d’arrêt de Nîmes du 16 février 1940 au 25 avril 1941, écrou n°781.
5 W 219, AD Bouches-du-Rhône, Internements administratifs : dossier de Fernand Volle établi par les autorités du régime de Vichy.
Fabrice Sugier, « Le Martinet, une commune minière dans la Résistance » in AERI, La Résistance dans le Gard.
« Le Kommando de Plömnitz-Leau » sur le site internet de l’Association française Buchenwald Dora et kommandos. https://asso-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-plomnitz-leau/
Photographie extraite de son dossier de Caen
Sources :
DAVCC Caen 21P687792
16P590544
MRN Eysses
Archives du Lot-et-Garonne 940W114
Wikipédia
Le Maitron notice de Vernet Jean
https://www.gumsparis.asso.fr/images/gums/couvertures_crampon/pinault/MPinaultdef.pdf