RECHERCHEZ
Ses parents, Jules Gilles Villon, marchand de rouennerie, et Marie Victorine Miesienski se sont mariés le 16 juillet 1887 à Avignon, ville de naissance de son père. Il a au moins un frère, Philippe François, né en 1892 à Pierre-Bénite. D’après sa fiche matricule de 1908, il réside chez ses parents à Lyon où il est employé de commerce. Il est ajourné en 1909 et classé dans le service auxiliaire en 1910, affecté à la 7ème section de secrétaire d’état-major jusqu’au 1er octobre 1912. Lorsqu’il s’installe à Irigny dans le Rhône en septembre 1913, il est voyageur de commerce. Il se marie dans cette localité le 25 avril 1914 avec Emma Henriette Villot, dont il divorce à Lyon le 19 mars 1919.
Lors de la mobilisation générale en août 1914, il est de nouveau placé dans le service auxiliaire, puis il est détaché à la Maison Seguin à Lyon du 26 septembre au 13 décembre 1916. Le 8 février 1917, il part dans l’Armée d’Orient. Il est rapatrié le 31 décembre 1918. Il est démobilisé le 25 septembre 1919. La médaille d’Orient, la médaille de la Victoire et la médaille commémorative de Serbie lui sont décernées. En septembre 1919, il déménage à Villeneuve-lès-Avignon dans le Gard. Il se remarie le 3 avril 1920 à Avignon avec Louise Yvonne Jenny Fiorentini. Il demeure dans la cité papale à partir du mois de mars 1921. Divorcé le 22 juillet 1925, il épouse, le 14 octobre 1926 à Villeneuve-lès-Avignon, Lucienne Rose Augustin. En décembre 1927, il retourne vivre dans cette commune. Le couple a deux enfants.
En juin 1936, la famille emménage à Nîmes au 9 rue de la Crucimele. Pendant la guerre, il est gardien de la paix au commissariat central de Nîmes. Son épouse est infirmière à l’hôpital Gaston Doumergue. Le 1er décembre 1941, il s’engage dans la Résistance au sein du mouvement Franc-Tireur sous le pseudonyme « Espérance ». Il diffuse le journal clandestin Franc-Tireur et des tracts. Il fournit des renseignements. Il est nommé chef du département du Gard, en avril 1943, par Raymond Deleule alias « Duroc », chef national des groupes francs pour la zone Sud. Son épouse est alors son adjointe ; Il organise le mouvement, réalise des faux papiers et héberge des résistants. Il recrute aussi 150 hommes pour l’Armée Secrète et il envoie des maquisards dans le Vercors.
Il est appréhendé le 4 septembre 1943 à 22 h 30 par la Gestapo, lors d’une réunion clandestine à son domicile. Sont arrêtés en même temps les responsables de l’état-major gardois de Franc-Tireur : Emile Allier (responsable du NAP, 41990, mort en déportation), Elie Desplan (responsable de l’AS, 41993, mort en déportation), Henri Gallard (chef du service de renseignements du mouvement, 41821), et Martial Pellecuer (38457).
Après son arrestation, son épouse le remplace à la tête du mouvement. Il est interné à Nîmes à la caserne Montcalm, jusqu’au 22 septembre, puis à la prison Saint-Pierre à Marseille, et à Compiègne à partir du 22 décembre. A l’âge de 55 ans, le 20 janvier 1944, il est déporté avec Emile Allier, Elie Desplan et Henri Gallard à Buchenwald, où il arrive le 24 janvier. Il est affecté au Kommando de Langensalza, du 10 novembre au 31 mars 1944.
Face à l’avancée des troupes alliées, il est ramené à Buchenwald du 1er au 7 avril, avant d’être transféré à Dachau dans le convoi du 8 avril. Durant les 21 jours de voyage en train, environ 5 000 prisonniers sont entassés, manquant de nourriture et suffoquant. Les décès sont nombreux et plusieurs détenus sont abattus par les SS. Seuls 816 personnes sont encore en vie à leur arrivée à Dachau dans la nuit du 27 au 28 avril. Le train est laissé à l’entrée du camp, les survivants gisent au milieu de 2 300 cadavres. Les soldats américains découvrent en premier ce train de la mort en entrant dans Dachau. Jean Villon est ainsi libéré le 29 avril. Etant malade, il est hospitalisé et il n’est rapatrié que le 12 août, via Strasbourg.
Après la guerre, il est inspecteur de la police judiciaire à Nîmes. Il reçoit le grade fictif de capitaine, la médaille de la Résistance en 1946 et la Croix de guerre avec étoile de vermeil en 1949. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1951. Il est décédé à Nîmes le 28 novembre 1970 à l’âge de 82 ans.
Marilyne Andréo
Sources :
21 P 659 564, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Jean Villon.
1146 W 86, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR de Jean Marie Villon.
15MW 537, AD Gard, Médaille de la Résistance, Proposition pour décoration de Jean Marie Villon.
EC (Avignon, Irigny) sur le site internet des archives départementales.
EC (Pierre-Bénite).
Registre matricule, fiche n°550, classe 1908, p.76-78, site internet des Archives départementales du Rhône, https://archives.rhone.fr/ark:/28729/fr0x7g4bvncq/5f1de3cb-9e88-49e8-8d50-173128869ecc
Dossier Arolsen.
Amicale du camp de concentration de Dachau, https://dachau.fr/le-chemin-de-la-memoire/
Dominique Veillon, Le Franc-Tireur, un journal clandestin, un mouvement de Résistance, 1940-1944, p.229-230.
Fabrice Sugier, « Villon Jean, Gallard Henri et Allier Emile, responsables du mouvement Franc-Tireur » in AERI, La Résistance dans le Gard.
RECHERCHEZ
Ses parents, Jules Gilles Villon, marchand de rouennerie, et Marie Victorine Miesienski se sont mariés le 16 juillet 1887 à Avignon, ville de naissance de son père. Il a au moins un frère, Philippe François, né en 1892 à Pierre-Bénite. D’après sa fiche matricule de 1908, il réside chez ses parents à Lyon où il est employé de commerce. Il est ajourné en 1909 et classé dans le service auxiliaire en 1910, affecté à la 7ème section de secrétaire d’état-major jusqu’au 1er octobre 1912. Lorsqu’il s’installe à Irigny dans le Rhône en septembre 1913, il est voyageur de commerce. Il se marie dans cette localité le 25 avril 1914 avec Emma Henriette Villot, dont il divorce à Lyon le 19 mars 1919.
Lors de la mobilisation générale en août 1914, il est de nouveau placé dans le service auxiliaire, puis il est détaché à la Maison Seguin à Lyon du 26 septembre au 13 décembre 1916. Le 8 février 1917, il part dans l’Armée d’Orient. Il est rapatrié le 31 décembre 1918. Il est démobilisé le 25 septembre 1919. La médaille d’Orient, la médaille de la Victoire et la médaille commémorative de Serbie lui sont décernées. En septembre 1919, il déménage à Villeneuve-lès-Avignon dans le Gard. Il se remarie le 3 avril 1920 à Avignon avec Louise Yvonne Jenny Fiorentini. Il demeure dans la cité papale à partir du mois de mars 1921. Divorcé le 22 juillet 1925, il épouse, le 14 octobre 1926 à Villeneuve-lès-Avignon, Lucienne Rose Augustin. En décembre 1927, il retourne vivre dans cette commune. Le couple a deux enfants.
En juin 1936, la famille emménage à Nîmes au 9 rue de la Crucimele. Pendant la guerre, il est gardien de la paix au commissariat central de Nîmes. Son épouse est infirmière à l’hôpital Gaston Doumergue. Le 1er décembre 1941, il s’engage dans la Résistance au sein du mouvement Franc-Tireur sous le pseudonyme « Espérance ». Il diffuse le journal clandestin Franc-Tireur et des tracts. Il fournit des renseignements. Il est nommé chef du département du Gard, en avril 1943, par Raymond Deleule alias « Duroc », chef national des groupes francs pour la zone Sud. Son épouse est alors son adjointe ; Il organise le mouvement, réalise des faux papiers et héberge des résistants. Il recrute aussi 150 hommes pour l’Armée Secrète et il envoie des maquisards dans le Vercors.
Il est appréhendé le 4 septembre 1943 à 22 h 30 par la Gestapo, lors d’une réunion clandestine à son domicile. Sont arrêtés en même temps les responsables de l’état-major gardois de Franc-Tireur : Emile Allier (responsable du NAP, 41990, mort en déportation), Elie Desplan (responsable de l’AS, 41993, mort en déportation), Henri Gallard (chef du service de renseignements du mouvement, 41821), et Martial Pellecuer (38457).
Après son arrestation, son épouse le remplace à la tête du mouvement. Il est interné à Nîmes à la caserne Montcalm, jusqu’au 22 septembre, puis à la prison Saint-Pierre à Marseille, et à Compiègne à partir du 22 décembre. A l’âge de 55 ans, le 20 janvier 1944, il est déporté avec Emile Allier, Elie Desplan et Henri Gallard à Buchenwald, où il arrive le 24 janvier. Il est affecté au Kommando de Langensalza, du 10 novembre au 31 mars 1944.
Face à l’avancée des troupes alliées, il est ramené à Buchenwald du 1er au 7 avril, avant d’être transféré à Dachau dans le convoi du 8 avril. Durant les 21 jours de voyage en train, environ 5 000 prisonniers sont entassés, manquant de nourriture et suffoquant. Les décès sont nombreux et plusieurs détenus sont abattus par les SS. Seuls 816 personnes sont encore en vie à leur arrivée à Dachau dans la nuit du 27 au 28 avril. Le train est laissé à l’entrée du camp, les survivants gisent au milieu de 2 300 cadavres. Les soldats américains découvrent en premier ce train de la mort en entrant dans Dachau. Jean Villon est ainsi libéré le 29 avril. Etant malade, il est hospitalisé et il n’est rapatrié que le 12 août, via Strasbourg.
Après la guerre, il est inspecteur de la police judiciaire à Nîmes. Il reçoit le grade fictif de capitaine, la médaille de la Résistance en 1946 et la Croix de guerre avec étoile de vermeil en 1949. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1951. Il est décédé à Nîmes le 28 novembre 1970 à l’âge de 82 ans.
Marilyne Andréo
Sources :
21 P 659 564, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Jean Villon.
1146 W 86, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR de Jean Marie Villon.
15MW 537, AD Gard, Médaille de la Résistance, Proposition pour décoration de Jean Marie Villon.
EC (Avignon, Irigny) sur le site internet des archives départementales.
EC (Pierre-Bénite).
Registre matricule, fiche n°550, classe 1908, p.76-78, site internet des Archives départementales du Rhône, https://archives.rhone.fr/ark:/28729/fr0x7g4bvncq/5f1de3cb-9e88-49e8-8d50-173128869ecc
Dossier Arolsen.
Amicale du camp de concentration de Dachau, https://dachau.fr/le-chemin-de-la-memoire/
Dominique Veillon, Le Franc-Tireur, un journal clandestin, un mouvement de Résistance, 1940-1944, p.229-230.
Fabrice Sugier, « Villon Jean, Gallard Henri et Allier Emile, responsables du mouvement Franc-Tireur » in AERI, La Résistance dans le Gard.